Une association d'aide aux prisonniers basques libérés a pointé mercredi la "précarité" dans laquelle se retrouvaient une partie de ces anciens militants de la cause basque.
L'association Harrera ("l'accueil" en basque) a présenté devant la presse à Bayonne, un "diagnostic", le premier du genre, après avoir étudié les cas de quelque 300 hommes et femmes qui ont connu la prison ou l'exil, et sont installés au Pays basque français.
"Nous avons mené une enquête sur leur situation familiale, professionnelle, sanitaire et judiciaire", a affirmé Saroia Galarraga, l'une des porte-parole de cette association créée en 2013.
Après étude des cas des "plus vulnérables", une centaine d'entre eux, d'une moyenne d'âge de 60 ans, "la préoccupation majeure est celle de la retraite", selon Mme Galarraga.
"Il apparaît qu'après tant de temps passé en prison, outre les problèmes de santé et les traumatismes qui en découlent, les détenus ont pour certains, très peu, voire pas cotisé pour leur retraite", a-t-elle poursuivi.
Sur les 100 cas étudiés, trente sont déjà retraités. Seuls quatre le sont à taux plein tandis que les autres ont besoin d'un complément de revenus, fourni par leur famille ou par un travail, selon Harrera.
L'association pointe aussi l'existence d'un Fichier national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) créé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste. A ce fichier, viennent s'ajouter des mesures comme les assignations administratives, les interdictions de territoire ou bien la perte des droits civils "qui rendent encore plus complexe la vie quotidienne".
"Ils sont dans des situations très diverses et complexes et on doit apporter une réponse collective", a souligné Saroia Galarraga.
Le diagnostic établi sera présenté "à tous les acteurs politiques, institutionnels, associatifs et sociaux du territoire" afin de "mettre au même niveau toutes les victimes du conflit", a précisé le président de Harrera, Peio Bellan.
Au Pays basque, la question des prisonniers, anciens membres et militants d'ETA, est au centre de la résolution du conflit, 10 ans après l'annonce par ETA de la fin de la lutte armée puis de sa dissolution le 3 mai 2018.
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