Treize civils ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi par des bombardements russes dans le centre-est de l'Ukraine, qui ont visé une localité située près de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
L'attaque au lance-roquettes multiples Grad a principalement visé la ville industrielle de Marganets, située dans la région de Dnipropetrovsk mais faisant face, sur l'autre rive du fleuve Dnipro, à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijiia, cible de frappes la semaine dernière dont l'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement.
Le village de Vychtchetarassivka, où une femme a été tuée et un couple blessé, a également été touché.
Deux personnes ont succombé à leur blessures dans les hôpitaux de Marganets, s'ajoutant au bilan de 11 morts annoncé tôt le matin sur Telegram par le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk Valentin Reznitchenko.
L'attaque nocturne a aussi fait 11 blessés dont cinq graves. La vaste région de Dnipropetrovsk est considérée comme relativement sûre et accueille de nombreux civils évacués du Donbass plus à l'est, épicentre de l'offensive russe.
"Nous avons passé une nuit horrible (...) C'est très dur de sortir les corps de sous les décombres", a souligné Valentin Reznitchenko dans son message: "Je vous supplie, allez dans des endroits sûrs pendant les alertes aériennes (...) Ne laissez pas les Russes vous tuer".
"Quatre-vingt roquettes ont été lancées délibérément et insidieusement sur des quartiers résidentiels alors que les gens dormaient chez eux", a dénoncé le gouverneur.
La situation s'est dangereusement tendue autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, sous contrôle des troupes russes depuis le 4 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
La centrale a été bombardée à au moins deux reprises depuis vendredi, Kiev et Moscou s'accusant d'être à l'origine de ces frappes.
Une de ces frappes vendredi a endommagé une ligne électrique à haute tension, provoquant l'arrêt automatique de l'un des trois - sur les six initiaux - réacteurs nucléaires toujours opérationnels dans la centrale.
Aucune mission indépendante n'a accès au site et le fonctionnement de la centrale est assuré par des employés ukrainiens.
"Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire", a prévenu lundi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "J'espère que ces attaques prendront fin. En même temps, j'espère que l'AIEA pourra accéder à la centrale".
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait jugé samedi "de plus en plus alarmantes" les informations en provenance de Zaporijjia.
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