"Touche pas à ma teuf!": plusieurs centaines de "teufeurs" ont manifesté samedi à Rennes pour défendre les "free parties" contre la "répression" lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2.400 personnes au Nouvel An.
"On est là pour montrer qu'on ne se laissera pas faire... mais pacifiquement!", a expliqué Florian, cuisinier de 24 ans, qui a participé à la fête de Lieuron.
Comme lui, plusieurs centaines de jeunes teufeurs se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre-ville de Rennes, dans une ambiance bon enfant. La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de sécurité globale.
Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes "Le hardcore, c'est bon pour le corps", "Qui sème la répression, récolte la RAVEolution" ou "Ouvrez les théâtres, pas nos arcades sourcilières".
"Ça fait 30 ans que les free parties existent et 30 ans qu'elles sont réprimées", a regretté Florian, qui dit avoir été verbalisé trois fois pendant la fête du Nouvel An.
"On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser", a renchéri Kahoura, intérimaire de 18 ans, porteuse d'une pancarte "Touche pas à ma teuf! Tous organisateurs".
"Si quelqu'un doit prendre, c'est nous tous parce qu'on était tous là, on est tous responsables", a-t-elle expliqué. "On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la Nouvelle Année. Elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader", a-t-elle ajouté.
"On ne voulait de mal à personne: c'était juste une super grande boom", a approuvé Mélanie, étudiante en immobilier de 20 ans, qui tenait une pancarte "Peace and Love". "On est comme tout le monde, on n'est pas des mauvaises personnes. On a juste pas le même style."
La jeune femme a dit regretter que les organisateurs de la Rave party soient, selon elle, poursuivis plus sévèrement que certaines personnes accusées de viol.
Neuf personnes sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Un jeune homme de 22 ans, incarcéré pendant 18 jours, a été libéré vendredi.
A Bordeaux, quelques dizaines de personnes se sont réunies place de la Victoire devant une banderole "Justice sera fête". Parmi elles, Sophie Gaultier, perruque bleue sur la tête, veste violette et masque coloré portait une pancarte "Je suis assistante de direction et DJ".
"On a besoin de solutions pour la culture. Il faut un dialogue entre les politiques et les représentants de la culture et de la musique électro pour trouver des solutions et des zones d'expression", a-t-elle déclaré.
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