Le député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié a déposé mardi une proposition de loi pour "accorder le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales" à tous les étrangers, même non européens, suscitant les critiques du RN.
"Cette reconnaissance se fait attendre. Nous la devons pourtant à celles et ceux qui bien souvent et depuis longtemps participent au dynamisme de notre société", défend le texte de la proposition, qui dénonce aussi une "discrimination entre deux catégories d'étrangers".
Depuis 1992, seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales. M. Houlié veut lever cette condition.
"Ca ne choque plus personne de voir des Espagnols ou des Bulgares voter aux élections municipales en France. Mais ça a choqué beaucoup de gens que les Anglais n'aient plus le droit de voter en France après le Brexit", explique le député de la Vienne à l'AFP.
M. Houlié présentera cette proposition de loi, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Serpent de mer à gauche, ce droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
A l'extrême droite, le président par interim du Rassemblement national Jordan Bardella s'est indigné: "Pendant que Gérald Darmanin agitait les médias sur l'expulsion (ratée) d'un islamiste, les macronistes déposaient en douce une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers", a-t-il affirmé sur Twitter.
Il faisait référence à la suspension par la justice de l'expulsion de l'imam Iquioussen, accusé par autorités françaises d'avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes", lors de prêches ou de conférences, il y a près de 20 ans pour certains.
Dans son tweet, M. Bardella dénonce aussi une "dépossession finale des Français de leur pays". M. Houlié préfère y voir un "long et beau combat". "La France enrichirait son modèle d'intégration" argue-t-il, et "ferait aussi refluer les revendications communautaires qui se nourrissent de la marginalisation".
Une position qu'il entend faire valoir en octobre, lors du débat sur l'immigration proposé par Gérald Darmanin.
"Ce qui m'inquiète, c'est le débat populiste sur cette question. Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de lui donner un peu de hauteur", veut croire M. Houlié.
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