Les syndicats de Danone restaient "vigilants" mais se disaient globalement soulagés mardi après l'annonce de changements dans la gouvernance du groupe, où le PDG Emmanuel Faber va devoir renoncer à la direction générale.
"Les fonds activistes n'ont pas obtenu gain de cause sur tous les tableaux", a estimé Laurent Pouillen, coordonnateur Force ouvrière au sein de Danone, qui reste "prudent" mais croit déceler une "bonne nouvelle".
"Le conseil d'administration semble uni et semble faire barrage aux fonds activistes", explique-t-il à l'AFP.
Depuis plusieurs semaines, des fonds d'investissement font campagne pour obtenir le départ du PDG Emmanuel Faber.
Ils veulent que les fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général ne soient plus occupées par une seule personne et que de nouveaux patrons soient désignés pour redresser les performances du groupe.
Lundi soir, à l'issue d'une réunion du conseil d'administration, Danone a annoncé la dissociation de ces fonctions. A terme, Emmanuel Faber gardera seulement la présidence, mais il reste pour l'instant PDG jusqu'à ce qu'un nouveau directeur général soit trouvé.
"On accueille avec soulagement cette décision de maintenir Emmanuel Faber dans ses fonctions", déclare Michel Coudougnes, coordonnateur CFE-CGC, première des quatre organisations syndicales du groupe. Il souligne que "les salariés ont besoin de se projeter à moyen et long terme, ce qu'Emmanuel Faber leur a permis de faire".
Selon M. Pouillen, la direction a assuré aux syndicats qu'il était "hors de question" de se séparer -comme le suggère le fonds américain Artisan Partners- de 30% des activités de deux des trois divisions du groupe (les eaux ainsi que les produits laitiers et d'origine végétale - la troisième division étant la nutrition spécialisée, notamment infantile).
Quant au nouveau directeur général, la direction a indiqué qu'elle choisirait "quelqu'un qui porte la vision de Danone et incarne les valeurs de l'entreprise, dans la continuité de Faber", rapporte Laurent Pouillen.
Les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO s'étaient mobilisés pour défendre la gouvernance actuelle.
"La CFDT a été entendue sur la continuité de la gouvernance et l'on reste vigilant sur la suite. Le premier pas nous convient", dit Bruno Largillière, coordonnateur CFDT chez Danone.
La CGT - très hostile à la réorganisation en préparation de Danone, qui prévoit jusqu'à 2.000 suppressions de postes - estime quant à elle que direction et fonds "sont tous des requins pour qui les salariés ne sont que des variables d'ajustement".
"Faber ou un autre, ce n'est pas le problème. Ce sont les orientations du groupe qu'il faut changer", dit Denis Enfert, coordonnateur CGT. Le syndicat propose de sortir Danone de la Bourse.
myl/soe/LyS
DANONE