La classe politique française est partagée sur un nouveau report des élections régionales et départementales, initialement prévues en mars et une première fois décalées à juin pour cause de crise sanitaire.
Le calendrier fixé lors de l'approbation cet hiver du renvoi de ces scrutins prévoit une clause de revoyure pour confirmer début avril les dates de juin sur la base de l'avis du Conseil scientifique, organe qui conseille le gouvernement sur la stratégie sanitaire face à l'épidémie.
Ce dernier s'est abstenu lundi de se prononcer sur un nouveau report, renvoyant la balle à l'exécutif, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, devant être auditionnée au Sénat jeudi "pour présenter la position officielle du gouvernement".
"Nous avons encore besoin d'étudier l'avis" très mitigé sur les conditions sanitaires pour ces élections prévues les 13 et 20 juin, a expliqué mardi la ministre, alors que la troisième vague de Covid-19 frappe actuellement la France et ravive le débat sur un nouveau report.
Dans l'entourage du Premier ministre Jean Castex, on assure que "rien n'est tranché à ce stade" et que les partis seront consultés avant toute prise de décision.
Pour l'opposition, de droite comme de gauche, la tendance est plutôt au maintien des élections.
Le président du parti Les Républicais (LR, droite) Christian Jacob s'est déclaré mardi favorable à ce maintien "en respectant un protocole sanitaire strict" tout comme le Rassemblement National (extrême droite) qui estime que "la démocratie doit vivre quel que soit l'état sanitaire du pays, même en pandémie". Ce dernier a rappelé que d'autres pays comme les Etats-Unis, le Portugal et plus récemment les Pays-Bas ont récemment organisé des élections, malgré le virus.
A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a également souhaité le maintien en juin "car la démocratie doit continuer à suivre son cours".
"Il faut que les conditions soient à peu près correctes", affirme le député La France Insoumise (LFI, extrême gauche) Eric Coquerel, craignant un téléscopage avec la présidentielle de mai 2022 en cas de report des régionales à l'automne.
Du côté de la majorité présidentielle les avis sont partagés, la députée La République en Marche (LREM, au pouvoir) Yaël Braun-Pivet se disant favorable au maintien alors que son allié centriste du MoDem, le député Bruno Fuchs, plaide pour "un report au mois de septembre ou d'octobre", mettant en avant les difficultés de faire campagne et rappelant l'abstention historique qui avait marqué les municipales il y a un an.
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