Un député accusé de harcèlement sur son épouse a "réfuté catégoriquement" vendredi des informations selon lesquelles il aurait cherché à éviter la justice, qui pourraient relancer une procédure de levée de son immunité parlementaire.
Benoît Simian, député de la Gironde, dément dans un communiqué des "affirmations gratuites" parues dans le journal Le Monde qui "ne sont corroborées par aucun autre élément que des propos" de son épouse, dont il est séparé.
"Ils se bornent à reprendre les écritures prises par le conseil" de cette dernière devant les tribunaux, assure-t-il.
"Tout cela n'a pour seul intérêt que de tenter une instrumentalisation médiatique pour parvenir à des fins judiciaires qui lui seraient favorables", poursuit le parlementaire, membre du groupe Libertés et Territoires.
En décembre, le bureau de l'Assemblée nationale, saisi par la justice bordelaise, avait refusé la levée de l'immunité de ce député élu en 2017 sous l'étiquette LREM. Une décision qui avait provoqué quelques remous dans les milieux parlementaires.
Le bureau avait fait valoir à l'époque que M. Simian "ne s'est jamais dérobé à la justice" et avait promis de continuer à s'y soumettre.
Mais cette levée d'immunité, afin de l'entendre en garde à vue, pourrait être à nouveau examinée, a indiqué jeudi la présidence du Palais Bourbon, après que Le Monde eut apporté de nouveaux éléments en affirmant que le député avait cherché à éviter les convocations de la justice et des gendarmes.
"Avec ces nouveaux éléments, si le parquet souhaite à nouveau saisir l'Assemblée, il y aura possibilité d'examiner une nouvelle demande de levée de l'immunité parlementaire", a ajouté l'entourage du président de l'Assemblée Richard Ferrand.
La demande de la justice bordelaise s'inscrit dans le cadre d'une enquête en cours, confiée à la gendarmerie, "pour harcèlement moral par conjoint", à la suite d'agissements dénoncés par l'épouse de M. Simian contre son mari, selon le parquet.
Le parquet de Bordeaux a toutefois indiqué vendredi à l'AFP "qu'en l'état (il) n'envisage pas de reformuler une demande de levée d'immunité parlementaire".
Le parquet invoque le fait qu'il n'a pas encore été formellement informé de la décision en décembre du bureau de l'Assemblée de ne pas lever cette immunité.
D'autre part, il considère qu'il "n'y a pas d'élément nouveau depuis le rapport circonstancié du parquet qui justifierait la formulation d'une nouvelle demande".
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