Une femme condamnée en novembre à 10 ans de prison pour homicide volontaire, après avoir mortellement tiré sur son conjoint violent en 2016, ne bénéficiera pas d'une remise en liberté d'ici son procès en appel, selon une décision rendue mercredi à Rouen.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rouen a refusé la demande de remise en liberté d'Alexandra Richard, âgée de 42 ans, dans l'attente de son procès en appel, a indiqué le procureur général à un correspondant de l'AFP.
Selon l'avocate de la condamnée, Me Nathalie Tomasini, les magistrats ont justifié leur décision en s'appuyant sur la notion de "trouble à l'ordre public" compte-tenu de la médiatisation de l'affaire. Elle envisage de faire appel.
Le 16 octobre 2016, Mme Richard avait tiré sur son conjoint de 36 ans avec un fusil de chasse à leur domicile de Montreuil-en-Caux (Seine-Maritime), alors que celui-ci, alcoolisé, venait de se lever de son fauteuil en la menaçant de lui "défoncer la gueule".
Cette mère de trois enfants, dont un avec la victime, a été condamnée pour le meurtre de son conjoint. "Oui c'était un homme violent, mais vous ne pouvez pas répondre à la violence par la violence", avait estimé lors du procès l'avocate générale. Elle avait demandé une requalification en "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
"C'était une arme de dissuasion. Je voulais (...) m'enfuir avec mes enfants", avait déclaré à la barre l'accusée, au casier judiciaire vierge, qui avait reconnu avoir chargé l'arme. "Qu'il soit décédé, ce n'est pas ce que je voulais", avait assuré Alexandra Richard, en couple depuis environ deux ans avec cet homme, condamné en 1999 pour avoir tiré sur un rival amoureux.
"Il y a eu a minima un doute quant à l'intention de tuer", avait souligné Me Tomasini, qui avait plaidé un "tir accidentel".
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