Trafic de stupéfiants, téléphones occultes, surveillance policière, écoutes: le procès de cinq hommes, accusés d'être impliqués à différents degrés dans l'assassinat en 2016 en périphérie d'Ajaccio d'un mécanicien de 35 ans, s'est ouvert jeudi devant les assises de Corse-du-Sud.
Agé de 35 ans, Jean-Michel German, présenté comme étant "sans histoire et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane", a été victime le 7 septembre 2016 peu après 08H00 d'un guet-apens, atteint de plusieurs projectiles de fusil de chasse et de revolver devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio.
"Quelques minutes" après les faits, un véhicule incendié avait été retrouvé à proximité de la scène du crime avec ce type d'armes à bord.
Ce véhicule faisait l'objet d'une surveillance policière, via des micros et une équipe de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police, "placée à distance des faits", dans le cadre d'une autre enquête, confiée à une juge d'instruction, pour trafic de stupéfiants.
Si ce dispositif n'a pas permis aux enquêteurs d'empêcher le meurtre, il a conduit à l'arrestation, 12 heures après les faits, de quatre personnes à Ajaccio et Cargèse.
"S'il n'est pas possible de déterminer avec certitude qui de Mickaël Carboni, Mickaël Sanna ou de Sébastien Caussin a tiré les coups de feu, il n'en demeure pas moins que les trois ont participé à l'action criminelle", affirme l'accusation.
Elle pointe un "contentieux ancien" opposant la victime à Ange-Marie Gaffory qui aurait, selon un renseignement anonyme, "obligé Jean-Michel German à vendre des stupéfiants pour son compte", une obligation qui aurait donné lieu, quelques jours avant le meurtre, à "une altercation" dans un bar d'Ajaccio "entre la victime et Mickaël Carboni".
Les accusés sont présentés comme "ancrés dans la délinquance organisée" et accusés de s'être "entendus pour commettre plusieurs actes préparatoires" à ce meurtre.
Mickaël Carboni, Mickaël Sanna et Sébastien Caussin sont jugés pour assassinat, association de malfaiteurs, destruction du bien d'autrui par moyen dangereux et usurpation de plaque d'immatriculation. Une détention et un transport non autorisés d'arme sont également reprochés à Mickaël Sanna.
Ange-Marie Gaffory, présent à son travail au moment du meurtre, est quant à lui poursuivi pour association de malfaiteurs, usurpation de plaque d'immatriculation et recel de bien provenant d'un vol.
Le cinquième accusé, François Cay, est lui poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs.
Tous nient les faits qui leurs sont reprochés.
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