La France suit "de très près" la reprise des marches hebdomadaires du mouvement de protestation populaire Hirak en Algérie mais estime que c'est "aux Algériens et à eux seuls de déterminer la voie de leur avenir", a déclaré le chef de la diplomatie française, sans se prononcer plus avant.
"Nous suivons la situation de très près mais en respectant la souveraineté de ce pays ami", a déclaré Jean-Yves Le Drian devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Après un an d'arrêt en raison de l'épidémie de Covid-19, des milliers d'Algériens sont descendus dans la rue vendredi, marquant un retour spectaculaire des marches hebdomadaires du Hirak face à un pouvoir sur ses gardes.
"Nous avons bien pris note que le président Abdelmadjid Tebboune (...) est revenu de ses soins. Pour lui la Covid est derrière lui", a poursuivi Jean-Yves Le Drian en référence aux deux séjours du chef de l'Etat algérien en Allemagne après sa contamination au nouveau coronavirus.
"Je constate aussi qu'il a exprimé l'ambition de réformer l'Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d'ouverture", a ajouté Jean-Yves Le Drian, en rappelant la décision du président Tebboune d'appeler à des élections législatives anticipées et de gracier quelques dizaines de détenus d'opinion.
"C'est aux Algériens et à eux seuls de déterminer la voie de leur avenir par un dialogue démocratique dont il leur revient de fixer les modalités", a souligné le ministre français des Affaires étrangères.
"C'est au peuple algérien d'agir dans le cadre d'un processus démocratique que le président Tebboune annonce vouloir renforcer", a-t-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron a salué l'amnistie des détenus d'opinion décidée par le président algérien à l'occasion du 2e anniversaire du soulèvement populaire du Hirak. Les deux chefs d'Etat se sont aussi engagés à travailler ensemble sur la question mémorielle l'approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre et de l'indépendance de l'Algérie en 2022.
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