Un responsable américain a affirmé jeudi que la Russie s'apprêtait à créer de fausses preuves pour accuser l'Ukraine d'avoir bombardé une prison où sont morts des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens et qui se trouve en territoire contrôlé par l'armée russe.
"Nous nous attendons à ce que des responsables russes tentent de falsifier des preuves pour attribuer aux forces ukrainiennes la frappe sur la prison d'Olenivka le 29 juillet", a précisé à l'AFP ce responsable de l'administration Biden ayant requis l'anonymat.
"Nous pensons que les Russes vont tenter de (les) faire accuser (...) avant l'arrivée de journalistes et de potentiels enquêteurs sur le site de l'attaque", a-t-il ajouté, se référant à des informations obtenues par les services de renseignement américains mais non rendues publiques.
Washington pense que les autorités russes "vont aller jusqu'à faire croire" que les victimes ont été tuées par un missile Himars", un système d'artillerie de haute précision livré par les Etats-Unis et devenu vital pour l'effort de guerre ukrainien, a précisé le responsable américain.
Plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens ont été tués dans la destruction de cette prison, notamment des combattants qui s'étaient rendus après des semaines de siège de l'usine Azovstal à Marioupol. Moscou accuse Kiev d'avoir bombardé ce camp de prisonniers, ce que réfutent les autorités ukrainiennes, qui affirment à l'inverse que ces détenus ont été massacrés par les forces russes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié le bombardement de "crime de guerre russe délibéré".
La télévision publique russe a diffusé des images présentées comme celles de baraquements carbonisés et d'armatures de lits en métal détruits. Elle a montré des images floutées de ce qui semble être des corps humains.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour découvrir la "vérité".
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