Quelque 6,5 millions d'Israéliens sont appelés mardi à élire les membres de leur Parlement, la Knesset, pour des quatrièmes élections en moins de deux ans qui pourraient mettre un terme au règne de Benjamin Netanyahu, plus pérenne des Premiers ministres de l'histoire d'Israël.
En théorie, la mandature des députés dure quatre ans en Israël, mais les élections anticipées sont fréquentes avec à la clé des quatrièmes législatives depuis avril 2019 sur fond de divisions entre les partis qui n'arrivent pas, soit à s'entendre sur la formation d'un gouvernement, soit à rester ensemble dans une coalition.
Voici les grandes lignes du fonctionnement du système électoral dans ce pays:
- Scrutin proportionnel -
Le système de scrutin à la proportionnelle intégrale augmente les chances des petits partis de siéger à la Knesset, Parlement de 120 sièges, et favorise ainsi la pluralité de la représentation politique.
Le nombre de sièges de chaque liste électorale dépend du pourcentage de votes récoltés. Un parti doit toutefois recueillir au moins 3,25 % des voix pour entrer à la Knesset, ce qui correspond à quatre sièges (3,25% de 120 = 4).
Exemple: si un parti gagne environ 6,5 % des voix, les huit premiers candidats de sa liste obtiennent un siège.
Ce système favorise aussi le regroupement de petits ou micro-partis sous une seule bannière électorale afin de leur garantir, ensemble, d'atteindre le seuil des 3,25% et ainsi d'avoir des députés au Parlement.
Lors des trois dernières élections (avril 2019, septembre 2019, mars 2020), le taux de participation avait oscillé autour de 70%. Cette fois-ci, les Israéliens votent en temps de véritable pandémie mais près de la moitié de la population, dont environ deux tiers des électeurs, ont été vaccinés.
- Le subtil exercice de la coalition -
La multitude de partis rend quasiment impossible l'obtention par l'un d'eux de la majorité absolue de 61 sièges, nécessaire pour former un gouvernement. Une fois les bulletins dépouillés commencent donc les tractations pour former une coalition viable.
Le président, actuellement Reuven Rivlin, consulte alors les partis pour savoir qui ces derniers recommandent pour tenter de former un gouvernement.
Il désigne ensuite celui ou celle qui, selon lui, a les meilleures chances de former une coalition. Cette personne n'est pas forcément celle dirigeant le parti le plus représenté au Parlement.
En septembre 2019, le parti centriste "Bleu Blanc" de l'ancien chef de l'armée Benny Gantz avait ainsi obtenu le plus grand nombre de sièges mais n'avait pas été en mesure de construire par la suite une coalition, ce qui avait à terme mené à de nouvelles élections.
Après les dernières élections, en mars 2020, le président avait demandé à M. Netanyahu de former un gouvernement stable. Incapable de réunir suffisamment d'appuis parmi ses alliés de la droite, ce dernier avait toutefois convaincu son rival Benny Gantz de former un gouvernement d'union pour affronter la pandémie de Covid-19.
Mais ce gouvernement n'a tenu que quelques mois, d'où le nouveau scrutin de mardi.
gl/hj