Une nouvelle personnalité en France, le producteur de télévision Gérard Louvin, se retrouve mis en cause dans une affaire d'inceste, accusé par son neveu d'avoir "favorisé" des viols commis par son mari, dernier témoignage en date de récits de victimes d'inceste publiés ces dernière semaines.
Olivier A., 48 ans, a déposé plainte début janvier contre le mari de son oncle, Daniel Moyne, producteur lui aussi, pour "viol par ascendant sur mineur de 15 ans", et contre Gérard Louvin pour "complicité", a appris l'AFP auprès de son avocat.
Les avocats de MM. Louvin et Moyne ont dénoncé des "accusations mensongères" et assuré avoir la preuve qu'Olivier A. était "manipulé" et agissait pour obtenir de l'argent.
Les faits se seraient produits dans les années 80, selon le témoignage du plaignant dans le quotidien Le Monde, racontant "avoir été victime de caresses et de masturbations", puis d'"abus plus graves", entre 10 et 14 ans, perpétrés par M. Moyne.
Me Pierre Debuisson, avocat d'Olivier A., dénonce les "horreurs subies" par son client, en situation de "détresse".
Le couple de producteurs avait déjà fait l'objet d'investigations judiciaires, qui, selon Le Monde, faisaient suite "à un signalement concernant (leur) fils adoptif".
Selon une source judiciaire, une information judiciaire contre X avait été ouverte concernant ces allégations en juillet 2013, du chef d'agression sexuelle sur mineur de 15 ans.
Une ordonnance de non-lieu a été rendue par un magistrat instructeur fin juillet 2015 dans ce dossier.
Selon le parquet de Paris, une enquête préliminaire concernant les faits dénoncés par Olivier A. avait également été ouverte. Lors d'une audition, selon Le Monde, le plaignant avait décidé de "crever l'abcès" et de relater les faits.
Le couple Louvin-Moyne avait été entendu sur ces accusations par les policiers fin 2015, mais l'enquête était finalement classée sans suite "le 5 septembre 2016 du fait de l'acquisition de la prescription de l'action publique", a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.
Ces nouvelles accusations interviennent dans un contexte de libération de la parole sur Twitter notamment, où des milliers de personnes ont raconté ces dernières semaines avoir été victime d'inceste sous le mot dièse #Metooinceste.
Ces témoignages se sont multipliés depuis la parution au début du mois du livre "La familia grande" de Camille Kouchner, la fille du fondateur des "French doctors" Bernard Kouchner, dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue réputé Olivier Duhamel, d'avoir abusé de son frère jumeau.
Samedi, le président français Emmanuel Macron est lui-même monté au créneau en promettant dans une vidéo aux victimes qu'elles ne seraient "plus jamais seules", et aux agresseurs qu'ils ne connaitraient "aucun répit".
"Il nous faut entendre, recueillir les témoignages des victimes même des années, des décennies après, il nous faut les accompagner, il nous faut punir les criminels pour leurs actes passés et pour empêcher toute récidive", a déclaré M. Macron en promettant une adaptation du droit.
En France, le délai de prescription pour les crimes sexuels sur les mineurs a été allongé en 2018 à trente ans, mais certaines voix réclament leur imprescriptibilité.
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