Des responsables politiques français, universitaires, artistes, intellectuels ont lancé un appel à "libérer les prisonniers de guerre arméniens" en Azerbaïdjan et à respecter ainsi une clause de l'accord de cessez-le-feu signé en novembre, selon une organisation arménienne française.
Au total, 150 personnalités "de premier plan", comprenant d'anciens ministres, de nombreux élus, des écrivains, des journalistes ou des représentants du monde de la culture comme la cantatrice Nathalie Dessay et le réalisateur Costa Gavras, ont signé cet appel qui presse aussi la France, "coprésidente du Groupe de Minsk, en charge des négociations pour une résolution pacifique du conflit, d'user de toute son autorité pour obtenir la libération" de ces prisonniers, selon un communiqué publié lundi par le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
"On estime à deux cents" le nombre d'Arméniens toujours détenus", malgré la signature le 9 novembre 2020 d'un d'accord de cessez-le-feu pour mettre fin à six semaines de combats pour le contrôle du Nagorny Karabakh entre Azerbaïdjanais et Arméniens. Ce conflit a fait plus de 6.000 morts.
Selon les signataires, Bakou a taxé de "terroristes" ces Arméniens parce qu'ils ont été capturés après le 9 novembre. Mais "ces soldats étaient à cette date pris au piège dans la poche d'Hadrout, l'un des principaux fronts lors du conflit", expliquent-ils en fustigeant un "prétexte" revenant à violer l'accord de novembre.
Pour eux, la libération des prisonniers "apparaît comme le préalable à l'établissement d'une paix négociée (...) dans cette région qui ne doit pas être abandonnée à la loi du totalitarisme, du panturquisme et de la barbarie".
"La pratique systématique des crimes de guerre perpétrés par la partie azerbaïdjanaise tout au long de son offensive (...) laisse craindre le pire pour ceux dont le sort est désormais soumis à l'arbitraire d'un régime classé parmi les tous derniers de la planète dans le rapport sur la liberté et la démocratie que vient de publier Freedom House" - "qui confirme" de précédents rapports, déplorent-ils.
La Turquie a soutenu l'Azerbaïdjan contre les forces arméniennes dans cette enclave montagneuse du Caucase, disputée depuis des décennies. Les combats ont débouché sur un accord de cessation des hostilités négocié sous l'égide de Moscou, qui a acté une déroute militaire arménienne et accordé d'importants gains territoriaux à Bakou.
jg/vl/mr