Les syndicats de Suez, hostiles au projet de rachat mené par Veolia, vont rencontrer Ardian et GIP pour discuter du projet des deux fonds d'investissement, qui veulent racheter les actions de Veolia dans Suez, ont annoncé les deux parties à l'AFP vendredi.
"L'intersyndicale Suez (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO) et le consortium Ardian-GIP vont engager des rencontres afin d'évoquer le soutien du consortium à la solution alternative à l'OPA hostile de Véolia organisée par les dirigeants de Suez", a-t-elle écrit dans un communiqué.
"Cette rencontre vise à expliquer aux représentants de l'intersyndicale les intentions d'Ardian et de GIP dans ce projet", a précisé Ardian auprès de l'AFP.
Suez a annoncé le 17 janvier avoir obtenu le soutien des fonds d'investissement français Ardian et américain GIP pour proposer une "solution amicale" à Veolia afin de trouver une issue à la guerre que se livrent les deux groupes de gestion de l'eau et des déchets.
Mais cette offre a rapidement été écartée par Veolia, qui a acquis en octobre les 29,9% de Suez possédés par Engie et annoncé dans le même temps son intention de mener une offre publique d'achat (OPA) sur les 70,1% restants du capital de son concurrent.
Le projet de Veolia a été froidement accueilli par les syndicats de Suez, qui s'inquiètent du sort réservé à Suez Eau France, la filiale spécialisée dans la distribution de l'eau, que Veolia ne pourra conserver en raison de lois anti-trust.
"Pour moi, ça reste un projet financier", a encore dit Franck Reinhold von Essen, le secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez, après une rencontre avec la direction de Veolia jeudi.
"Sans nous exprimer sur le projet, on apprécie la démarche d'Ardian et de GIP, le fait qu'ils soient ouverts à des discussions", a-t-il réagi vendredi.
Dès l'annonce de leur offre, Ardian et GIP ont "souligné que ce projet, qui prévoit notamment une augmentation significative de l'actionnariat salarié, ne pourrait se réaliser sans une adhésion forte des partenaires sociaux du Groupe Suez, d'où l'importance de ce dialogue", a rappelé Ardian.
"Ca fait plaisir de ne pas avoir à traîner les gens au tribunal pour les rencontrer", a souri Franck Reinhold von Essen, en référence aux nombreuses procédures judiciaires ouvertes ces derniers mois entre Veolia, Suez et les comités d'entreprises de cette dernière.
"Ensuite, à nous d'analyser la proposition qui aura le moins d'impact pour les salariés", a-t-il continué.
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