Xavier Bertrand parviendra-t-il à rassembler face au RN dans les Hauts-de-France ? Renaud Muselier résistera-t-il dans le Sud et Audrey Pulvar lancera-t-elle, en Ile-de-France, Anne Hidalgo dans la course à l'Elysée ? Les résultats des élections dans ces trois régions sont à surveiller en juin.
Les Hauts-de-FranceL'ex-LR Xavier Bertrand, l'actuel président de région, attend de ces élections qu'elles le propulsent comme candidat de la droite à la présidentielle. Dans cette région, le PS, arrivé troisième au premier tour en 2015, s'était désisté pour empêcher la victoire de Marine Le Pen. Cette fois-ci, M. Bertrand aura face à lui Sébastien Chenu, le porte-parole du Rassemblement national. Mais le président sortant devra également affronter deux autres listes: celle menée par le secrétaire d'Etat chargé des retraites Laurent Pietraszewski (LREM), et la gauche qui présente un front uni.
Pour Gilles Finchelstein, directeur de la Fondation Jean-Jaurès, c'est la capacité d'unir face au RN au second tour qui constitue le principal enjeu pour M. Bertrand: "Cette question se pose pour lui comme une préfiguration d'une capacité de rassemblement à la présidentielle", commente-t-il.
Provence-Alpes-Côte-d'AzurDans la Région Sud, la gauche s'était aussi retirée au second tour en 2015 au profit de la droite pour empêcher la victoire de Marion Maréchal Le Pen. Une décision prise par le socialiste Christophe Castaner, passé depuis chez LREM et qui a récemment tendu la main à Renaud Muselier, président sortant de cette région. Ce dernier a récemment refusé un accord avant le second tour.
Face au RN, M. Muselier se veut toutefois serein. "Par rapport à 2015, le Front est beaucoup moins haut. C'était 42-43% pour Marion Maréchal il y a six ans, aujourd'hui il est donné entre 29-30%. C'est une grosse chute", assure-t-il à l'AFP. Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Harris Interactive, est plus circonspect : "Dans le cadre d'un second tour, le RN se tient très bien et en cas d'une triangulaire, la chose n'est pas forcément gagnée pour Muselier".
Ile-de-FranceL'enjeu du scrutin en Ile-de-France dépasse le cadre régional. La présidente sortante Valérie Pécresse (Libres ! ex-LR) pourrait, elle aussi, tirer profit d'une victoire pour se lancer dans la course à l'Elysée à droite. Selon un récent sondage, elle caracole en tête avec 33% des intentions de vote, loin devant ses adversaires. La liste de la majorité présidentielle emmenée par Laurent Saint-Martin obtiendrait 13% des voix, comme celle d'Audrey Pulvar, soutenue notamment par le PS et les Radicaux de gauche. Si la candidate de gauche obtient un bon résultat lors de ces élections, elle pourrait propulser la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, dans la campagne pour la présidentielle.
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