Le parquet de Bobigny a indiqué vendredi avoir fait appel de la relaxe fin février du secrétaire général départemental CGT 93 Hervé Ossant, poursuivi pour violences sur un policier en 2019, ce qu'il a toujours démenti, vidéo à l'appui.
"C'est assez surprenant et ça dénote que c'est un dossier qui gêne un peu aux entournures alors qu'il n'y a pas de doute sur les faits", a réagi auprès de l'AFP Hervé Ossant, dénonçant un "acharnement" du parquet.
"Je pensais tourner la page mais ça continue... On ne baisse pas la tête pour autant", a-t-il ajouté.
M. Ossant était initialement poursuivi par le tribunal correctionnel de Bobigny pour des violences commises sur un policier lors d'une manifestation le 31 octobre 2019, organisée par la CGT devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis en marge d'un déplacement d'Edouard Philippe, alors Premier ministre.
La quinzaine de manifestants rassemblés derrière une banderole avec le message "halte à la casse des services publics", avaient été repoussés par les forces de l'ordre.
En réaction, le responsable syndical a reconnu, lors de l'audience, avoir fait tomber le calot d'un policier. Il avait été interpellé et placé en garde à vue pendant près de sept heures.
Dans son procès verbal, le policier avait indiqué avoir reçu "une gifle", version confirmée par un collègue.
Mais les images de la scène, versées au dossier, ne montrent pas M. Ossant administrer une gifle.
Le tribunal l'avait relaxé le 22 février.
"La vidéo a pu établir la vérité. Pourquoi continuer à vouloir une condamnation alors que l'innocence de l'un est incontestablement établie et que les mensonges des deux autres l'est tout autant ?", s'est étonnée Laurence Cambonie, l'avocate du syndicaliste.
"Le procureur tente de gagner du temps", a t-elle estimé, soulignant que tant que les faits ne sont pas définitivement jugés, son client ne peut engager des poursuites contre les deux fonctionnaires.
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