Des rassemblements de soutien à la vice-présidente argentine Cristina Kirchner, à la suite de la réquisition cette semaine d'une peine de prison contre elle, se sont tenus jeudi dans plusieurs villes du pays, dont un près de son domicile de Buenos Aires.
Des manifestations ont ainsi eu lieu dans les villes de Cordoba (centre), Rosario (centre-est), Santa Fe (centre-est), notamment, pour les plus importantes, ont rapporté en soirée plusieurs médias locaux dont l'agence d'Etat Telam.
Davantage de rassemblements étaient annoncés pour les jours à venir, par des mouvements ou partis proches du gouvernement péroniste de centre-gauche, sous la consigne "Le peuple défend Cristina", dont une importante samedi à Buenos Aires à l'inititiave du Frente de Todos, la coalition au pouvoir.
"Ce week-end, nous allons sortir sur les places de la ville, de tout le pays, en alerte et prêts à nous mobiliser", a déclaré à la presse Mariano Recalde, sénateur du Parti justicialiste (péroniste) membre de la coalition gouvernementale.
En soirée à Buenos Aires, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées longuement, comme plusieurs soirs cette semaine, aux abords du domicile de l'ex-cheffe d'Etat, chantant et scandant des slogans de soutien, dont "Cristina présidente !", a constaté l'AFP. La vice-présidente a pris un long bain de foule à son arrivée.
Lundi, 12 ans de prison et une inéligibilité à vie ont été requis contre Cristina Kirchner, dans un procès pour fraude et corruption, portant sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses mandats présidentiels de 2007 à 2015.
A la fois populaire et clivante, mais toujours influente dans la vie politique du pays, Cristina Kirchner a contre-attaqué vivement, dénonçant une "persécution judiciaire" et à travers elle un "procès du péronisme", par une justice selon elle instrumentalisée par l'opposition de droite.
Son intervention a sonné comme un signal de remobilisation de la gauche péroniste, l'exécutif, chef de l'Etat et ministre de la Justice en tête, dénonçant avec virulence la "partialité" du tribunal qui a fait les requisitions.
Un jugement ne sera rendu que fin 2022 dans le procès du corruption, et même en cas de condamnation, Mme Kirchner, présidente du Sénat jouissant d'une immunité parlementaire, pourrait ne pas aller en prison, voire se présenter aux élections générales de fin 2023.
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