Les modalités du futur système de contrôle préalable, auquel devront se soumettre d'ici fin 2022 les ressortissants de pays tiers pouvant se rendre dans l'Union sans visa, a fait l'objet d'un accord annoncé vendredi par l'exécutif européen.
Ce dispositif, baptisé ETIAS et inspiré du système utilisé par les Etats-Unis, concernera les ressortissants de plus de 60 pays qui sont exemptés de visas pour leurs courts séjours dans l'Union, comme les ressortissants des Etats-Unis, du Brésil, ou encore de l'Albanie et des Emirats arabes unis.
Ce système dit "d'information et d'autorisation", qui vise à repérer avant leur entrée dans l'espace Schengen des personnes jugées à risques, doit permettre un contrôle de sécurité avant leur départ via une demande d'autorisation sur internet.
Dans le cadre de l'ETIAS, les demandes en ligne coûteront 7 euros et chaque autorisation sera valable trois ans pour des entrées multiples, a indiqué un porte-parole de la Commission.
Selon les prévisions, "probablement plus de 95%" des demandes "donneront lieu à une autorisation automatique", a-t-il ajouté.
Le Parlement européen avait adopté dès juillet 2018 une législation établissant le système ETIAS, mais dans les négociations pour finaliser ses modalités opérationnelles, les eurodéputés réclamaient des garde-fous, en le rendant interopérable avec les autres systèmes d'information de l'UE.
Eurodéputés et représentants des Etats, de concert avec la Commission, ont approuvé jeudi des modifications qui permettront la consultation de différentes bases de données, dont celles d'Europol et d'Interpol, pour identifier les "menaces sécuritaires potentielles, dangers de migration illégale ou risques épidémiologiques élevés".
Il contribuera ainsi à "la mise en oeuvre du nouveau Pacte (européen) sur la migration et l'asile", a estimé le porte-parole.
"Nous devons savoir qui franchit nos frontières extérieures. (ETIAS) fournira des informations préalables sur les voyageurs avant qu'ils n'atteignent les frontières de l'UE afin d'identifier les risques en matière de sécurité ou de santé", a souligné Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, citée dans un communiqué.
Hors restrictions dues à la pandémie, "au moins 30 millions de voyageurs se rendent chaque année dans l'UE sans visa, et on ne sait pas grand chose à leur sujet. L'ETIAS comblera cette lacune, car il exigera un +background check+", selon l'eurodéputé Jeroen Lenaers (PPE, droite pro-UE), rapporteur du texte.
L'accord doit recevoir un ultime feu vert du Parlement et des Vingt-Sept pour permettre au système d'entrer en vigueur.
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