Géant de l'agroalimentaire, le groupe français Danone, dont l'histoire a commencé en Catalogne il y a plus d'un siècle, est essentiellement connu pour ses yaourts, mais il a su bâtir un empire diversifié, au rayonnement international. Voici cinq choses à savoir sur ce fleuron français, qui change de patron après l'éviction d'Emmanuel Faber:
Des produits laitiers, mais pas que...
Les produits laitiers sont le fil rouge de l'histoire du groupe, débutée par un yaourt conçu à Barcelone en 1919, et restent sa principale activité.
En 2020, son pôle rassemblant les produits laitiers et d'origine végétale a généré un chiffre d'affaires de 12,8 milliards d'euros, soit plus de la moitié des revenus totaux de l'entreprise (23,6 milliards).
Au fil du temps, Danone a fini par constituer un portefeuille bien plus vaste, également composé d'eaux et de produits de nutrition spécialisée (des laits infantiles notamment).
Aujourd'hui, il possède des marques telles qu'Evian, Volvic, Activia ou Aptamil.
Le groupe a longtemps été numéro un de la bière en France avec Kronenbourg, et présent dans les pâtes, le champagne ou les bonbons. Des activités cédées pour se recentrer sur les trois pôles actuels (eaux, nutrition spécialisée, produits laitiers et d'origine végétale).
Un rayonnement international
Si Danone détaille assez peu ses résultats par régions, la zone Europe/Amérique du Nord a réalisé un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros l'an dernier, contre 10,2 milliards pour "le reste du monde".
Le groupe est aussi solidement implanté en Chine. En 2018, ce pays a représenté son premier marché pour son pôle de nutrition spécialisée, devant le Royaume-Uni et la France, en raison de la très forte demande pour le lait infantile.
Danone y investit également: l'été dernier, il a annoncé vouloir y dépenser 100 millions d'euros pour l'acquisition d'un site de production de lait infantile et la création d'un centre de recherche.
Dans le cadre d'une revue stratégique de son portefeuille, il a annoncé dimanche la cession de sa participation de près de 10% dans le géant local des produits laitiers Mengniu, en insistant bien sur le fait que cette opération "ne signifie absolument pas un retrait de Chine".
Une direction jusqu'ici d'une grande stabilité
A la tête du groupe, Emmanuel Faber avait ajouté en 2017 la casquette de président à celle de directeur général qu'il portait depuis 2014.
Avant la crise de gouvernance qui a abouti à son départ, la direction de Danone avait affiché ces dernières décennies une grande stabilité, incarnée par la famille Riboud, qui a façonné le groupe actuel.
Emmanuel Faber a ainsi succédé à Franck Riboud, qui avait lui-même repris en 1996 le flambeau de son père, Antoine. Ce dernier avait fait fusionner son groupe BSN, par ailleurs présent dans la verrerie, avec Gervais-Danone au début des années 1970.
Le groupe était fin 2019 majoritairement détenu par des investisseurs institutionnels (fonds, assureurs...), à hauteur de 77%, ceux-ci étant essentiellement américains (43%) et français (19%).
A l'origine d'un amendement sur le "patriotisme économique"
Lorsque la rumeur enfle à l'été 2005 d'un intérêt de PepsiCo pour Danone, une levée de boucliers a immédiatement lieu en France pour protéger ce fleuron national au nom du "patriotisme économique".
Même si le géant américain n'est finalement jamais passé à l'action, le gouvernement fera voter quelques mois plus tard un amendement pour limiter les tentatives d'OPA hostiles.
Depuis, plusieurs lois sont venues renforcer la protection des sociétés françaises considérées comme "stratégiques" face à des investissements étrangers.
C'est à ce titre que le gouvernement s'est par exemple opposé récemment à un rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-Tard.
La première "entreprise à missions" du CAC 40
Danone s'est mué l'an passée en "entreprise à mission", avec un vote quasi unanime (99,42%) de ses actionnaires. Ce statut, introduit par la loi Pacte en 2019, l'enjoint à aller au-delà de la recherche de rentabilité en poursuivant des "objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux".
Il s'agit de se doter d'une "gouvernance qui gravera dans le marbre l'ADN de Danone et sa mission d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre", avait alors expliqué M. Faber.
Un comité de mission indépendant, chargé d'évaluer la mise en oeuvre des engagements pris, a ainsi été mis en place, présidé par l'ex-directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
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