Giorgia Meloni, présidente du parti d'extrême droite Fratelli Italia qui vise le poste de chef du gouvernement italien, a mis en garde mardi le Premier ministre démissionnaire Mario Draghi contre une prise de décision sur la vente de la compagnie publique ITA Airways.
"J'espère que le président Draghi démentira l'hypothèse d'une accélération de la vente d'ITA à Lufthansa", évoquée dans la presse italienne, a déclaré Mme Meloni dont le parti est en tête des sondages en vue des législatives du 25 septembre.
"Le gouvernement est démissionnaire et ne peut qu'expédier les affaires courantes" et ne sera donc pas, selon elle, habilité à prendre une décision sur la cession d'ITA Airways.
"A partir du 25 septembre, tout peut changer et la relance de notre compagnie aérienne nationale" sera de la responsabilité "de celui qui gouvernera", a affirmé Mme Meloni dans un communiqué.
La compagnie allemande Lufthansa, alliée au géant du transport maritime MSC, est donnée favorite dans la course au rachat d'ITA Airways, née en octobre 2021 des cendres d'Alitalia.
Une offre concurrente a été déposée par le fonds d'investissement américain Certares, qui s'est associé à Air France-KLM et à la compagnie américaine Delta Airlines.
"Draghi dissipe les doutes: feu vert à la privatisation. Le prochain conseil des ministres approuvera la transaction avec Msc-Lufthansa", avait titré samedi le quotidien romain Il Messaggero.
Interrogés par l'AFP, les services du Premier ministre n'ont pas souhaité commenter.
Rome avait approuvé à la mi-février la privatisation d'ITA Airways, contrôlée à 100% par l'État, après des années de recherches infructueuses d'un repreneur pour son ancêtre Alitalia.
Le gouvernement de Mario Draghi comptait conserver une part minoritaire dans ITA Airways, qui pourrait être vendue ultérieurement.
"La présence de l'Etat dans l'entreprise et l'actionnariat des autres partenaires doivent être soigneusement évalués", a prévenu Giorgia Meloni.
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