Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie dans le sud-ouest de la France, en Gironde, le feu a repris avec vigueur depuis mardi après-midi dévorant sur son passage 6.000 hectares de forêt et forçant l'évacuation de 6.000 personnes.
C'est un feu "très vigoureux" qui a progressé "toute cette nuit sur le sud-est" de Landiras, en Gironde, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet, a résumé devant la presse Martin Guespereau, préfet délégué du département.
Mardi soir, 1000 hectares de forêts étaient brûlés. Puis en quelques heures dans la nuit, un front de feu galopant en a dévoré 5.000 sur différents secteurs entre la Gironde et les Landes, département plus au sud sur la côte atlantique. Un "feu majeur", "beaucoup plus virulent et rapide" cette nuit qu'en juillet, a décrit à son tour le contrôleur général des sapeurs-pompiers locaux, Marc Vermeulen.
En déplacement dans le Sud, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part mercredi de "grandes suspicions que le feu" dans le Sud-Ouest "soit le fait d'incendiaires".
Les fumées épaisses posant des "problèmes de visibilité", la préfecture a décidé de couper dans les deux sens l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne.
L'avancée des flammes ont entraîné dès la soirée de mardi l'évacuation préventive de 6.000 personnes entre les deux départements "et il est probable que le chiffre s'alourdisse", a prévenu Martin Guespereau.
Comme en juillet, des salles communales ont recueilli les habitants qui ont du quitter leur domicile. Avec une certaine lassitude. "La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey, commune des Landes dans le Sud-Ouest du pays, dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
"Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse", ajoute l'édile.
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à-coté avait pris", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, qui a ravagé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était placé sous une surveillance constante.
Il a repris de plus belle mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable" causée "par les canicules, sécheresse de l'air, sécheresse de la végétation", entre autres, a expliqué le préfet.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons, sans faire de blessé, sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours.
"Plus de 1.000 sapeurs-pompiers (soit le double, Ndlr), 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau" vont être engagés pour lutter contre l'incendie, a annoncé M. Darmanin dans un tweet.
La France, et particulièrement l'Ouest, est de nouveau touchée mercredi par un épisode de canicule, dont le pic est attendu en fin de semaine, selon le prévisionniste Météo-France.
Juillet 2022 a été le mois des tristes records en France: le deuxième mois le plus sec jamais enregistré dans le pays, après mars 1961, et celui des surfaces incendiées.
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