Après le numéro 1 de la police judiciaire de Corse, les numéros 2 et 3 ont été sanctionnés par le procureur général qui a suspendu leur habilitation d'officier de police judiciaire (OPJ) pour quatre mois, a-t-on appris mercredi.
"Il a été décidé quatre mois de retrait pour chacun", a indiqué à l'AFP Jean-Jacques Fagni, procureur général près la cour d'appel de Bastia qui a initié cette procédure disciplinaire.
Ces sanctions, prises pour la gestion jugée défaillante par ces responsables d'un dossier de grand banditisme, sont effectives depuis mi-décembre, a-t-il précisé.
Depuis fin septembre, la PJ de Corse est en pleine tourmente: elle a été dessaisie de l'enquête sur la tentative d'assassinat de Guy Orsoni poursuivi dans différentes affaires de banditisme. Lors d'un coup de filet visant à interpeller des suspects de cette tentative d'assassinat, trois membres présumés de la bande criminelle du "Petit Bar" avaient échappé aux policiers le 28 septembre à Ajaccio, du fait vraisemblablement de fuites.
Des problèmes de procédure ont également été constatés et concerneraient à la fois la PJ insulaire et l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) basé en région parisienne, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.
Une enquête judiciaire pour "violation du secret de l'enquête" et une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale ont été ouvertes et sont en cours.
Début décembre, le patron de la PJ Lucien Arleri s'était vu suspendre pour un an son habilitation OPJ par M. Fagni. M. Arleri a quitté ses fonctions en Corse et débuté le 1er décembre son nouveau poste de chargé de mission à la Direction générale de la police nationale.
Il a été remplacé dans l'Ile de Beauté par Thierry de Maria, qui était directeur régional de la PJ à Limoges depuis mai 2020.
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