Le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a promis mardi de se faire le héraut "de la laïcité sur les principes de 1905" face aux "anti-musulmans électoralistes" lors des débats sur le projet de loi "séparatisme", en dénonçant à nouveau le rejet préalable d'amendements de son groupe.
"Il y aura deux camps dans la salle: les anti-musulmans électoralistes" et les défenseurs de "la laïcité sur les principes de 1905", en référence à la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat, a déclaré le député des Bouches-du-Rhône devant la presse. Son groupe ne votera pas le texte en l'état.
Gouvernement et groupe LREM ont "décidé de faire le ménage" de "tout ce qui les encombre" pour faire passer un texte "qui n'a pas pour but de conforter les principes républicains", ce qui est pourtant son titre, a assuré le chef de file des insoumis, disant s'attendre à "la violence des propos qui vont être tenus contre les musulmans" lors des débats.
M. Mélenchon a renouvelé ses attaques contre les rejets préalables d'amendements LFI sur ce texte dont l'examen en commission spéciale a débuté lundi, en vue d'un débat en plénière début février.
A ce stade, sur 1.878 amendements déposés, 332 ont été déclarés irrecevables en vertu de l'article 45 de la Constitution qui permet d'écarter ceux jugés hors sujet, selon un décompte de LFI.
Sur les 106 déposés par les députés LFI, 34 ont ainsi été retoqués, a ajouté M. Mélenchon.
Les amendements irrecevables portaient sur la possibilité de "funérailles républicaines" ou l'organisation des hommages nationaux au Panthéon et non dans des lieux de culte. Ils visaient aussi à renforcer la mixité scolaire et sociale ou la justice fiscale, dans l'optique de répondre à la problématique des "séparatismes" dans la société, a estimé l'insoumis Alexis Corbière, membre de la commission spéciale.
Les députés LR, par la voix de Damien Abad en conférence des présidents de l'Assemblée, ont à nouveau dénoncé mardi la mise à l'écart de nombreux amendements de leur groupe.
Lors de la réunion des députés LREM, leur chef de file Christophe Castaner a souligné que "le Conseil constitutionnel nous rappelle régulièrement à l'ordre sur les cavaliers législatives" et qu'"il ne faut pas laisser la polémique naître", selon des propos rapportés.
François de Rugy (LREM), qui préside la commission spéciale, avait plaidé lundi que la proportion d'amendements rejetés était conforme à celle observée habituellement et récusé les accusations de "censure".
cr-reb/ggy/tes