Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a estimé lundi que la proposition de loi visant à renforcer la protection des mineurs contre les violences sexuelles, débattue dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, allait "améliorer la situation des enfants".
"Il était temps maintenant que les choses se disent et de ce point de vue, c'est une révolution en ce sens qu'autrefois un certain nombre de ces faits étaient cachés", a ajouté le garde des Sceaux lors d'une visite avec le secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance, Adrien Taquet, aux professionnels du Centre de victimologie pour mineurs (CVM) de l'Hôtel Dieu à Paris.
"La révolution culturelle, c'est qu'on parle de ces choses aujourd'hui et je pense que la honte a changé de camp, à l'évidence. Et c'est très bien comme ça", a-t-il poursuivi.
Les professionnels accueillent avec satisfaction et soulagement cette évolution législative: "C'est un changement de langage, de culture, et on espère une vraie culture de la prévention", selon Mélanie Dupont, psychologue et présidente de l'association CVM.
"Ca va changer les postures des victimes qui avaient peur de ne pas être reconnues comme telles", a renchéri une pédiatre légiste.
Le fait de ne plus s'interroger sur le consentement, va "permettre aux enfants d'être mieux entendus", assure encore cette professionnelle qui recueille, chaque année dans cette structure, la parole de "180 à 200 enfants victimes de violences sexuelles ou physiques".
Reste la question de la sensibilisation de tous les professionnels (médecins, forces de l'ordre, éducation nationale...) à ces questions: "On rêverait que tous ces outils (tutoriels, etc.) soient diffusés à destination des élèves", indique Mélanie Dupont.
Adrien Taquet a rappelé son engagement, avec le ministère de l'Education nationale, pour honorer "la commande du président de la République d'installer dès la rentrée prochaine un repérage systématique des violences" subies par un enfant.
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