Les électeurs néerlandais se rendent aux urnes mercredi à l'occasion du dernier et principal jour de scrutin des élections législatives, qui risquent d'être influencées par la réponse du gouvernement actuel à l'épidémie de Covid-19.
Voici cinq choses à savoir sur le coronavirus aux Pays-Bas.
- Situation actuelle -
Les Pays-Bas (17 millions d'habitants), qui ont recensé plus de 1,1 million de cas et quelque 16.100 décès, connaissent actuellement les mesures les plus strictes instaurées depuis le début de la pandémie.
Un couvre-feu est en vigueur de 21H00 à 04H30. Les restaurants, bars, musées et maisons closes sont fermés, tandis que les écoles ont partiellement rouvert leurs portes ces dernières semaines.
Les magasins non essentiels, également fermés, sont toutefois accessibles sur rendez-vous, avec une capacité limitée. Les célèbres coffee shops peuvent quant à eux vendre leurs produits à emporter, mais la consommation sur place est interdite.
- Des premières restrictions légères -
Les autorités néerlandaises ont tout d'abord adopté des mesures beaucoup plus souples que leurs voisins, misant initialement sur la stratégie de l'immunité collective, avant de serrer progressivement la vis à partir de septembre pour lutter contre la deuxième vague.
Les Pays-Bas sont par exemple longtemps restés l'un des seuls pays d'Europe à ne pas imposer le port du masque, désormais obligatoire dans les espaces publics clos.
Les Néerlandais n'ont pas non plus été soumis à des restrictions de déplacement au printemps, à l'heure où la grande majorité des Européens étaient confinés chez eux.
Les restaurants, musées et écoles avaient cependant été fermés. Le Premier ministre Mark Rutte parlait ainsi d'un "confinement intelligent", plus similaire à l'approche que la Suède avait aussi privilégiée à cette période.
- Opposition aux mesures -
L'instauration fin janvier d'un couvre-feu controversé, le premier aux Pays-Bas depuis la Seconde Guerre mondiale, avait entraîné de violentes émeutes, les pires du pays depuis 40 ans.
Plusieurs manifestations contre les restrictions sanitaires ont également eu lieu ces derniers mois.
Quelques voix dénonçant les mesures en place se sont élevées parmi certains partis d'opposition, dont le Forum pour la Démocratie du populiste Thierry Baudet, qui affiche une position coronasceptique. Le leader d'extrême droite Geert Wilders a lui aussi appelé à lever de nombreuses restrictions.
Les sondages d'opinion annoncent toutefois Mark Rutte et son parti de centre droit VVD comme grand vainqueur des élections.
- Vaccination tardive -
Les Pays-Bas ont été les derniers des 27 Etats membres à lancer leur campagne de vaccination le 4 janvier, près de deux semaines après le début des injections dans l'UE.
Les autorités avaient expliqué ce retard notamment à cause de difficultés logistiques.
Malgré un démarrage lent, la campagne de vaccination s'est rapidement accélérée, avec plus de 1,9 million de doses administrées dans le pays jusqu'à présent, selon des chiffres officiels publiés lundi.
Celle-ci pourrait cependant connaître un nouveau ralentissement après la décision des Pays-Bas dimanche de suspendre pour deux semaines l'utilisation du vaccin AstraZeneca, suite à des craintes liées à de possibles caillots sanguins.
- Elections adaptées -
Les législatives se sont étendues sur trois jours cette année, avec l'ouverture de certains bureaux de vote deux jours avant la date prévue, principalement pour les personnes à risque.
Les électeurs plus âgés et ceux vulnérables au coronavirus ont été appelés à se rendre aux urnes tôt par mesure de sécurité. La majorité du reste de la population, y compris les chefs de parti, devaient attendre mercredi pour voter.
Les personnes âgées de 70 ans et plus sont aussi autorisées à envoyer leur vote par courrier.
Les restrictions ont drastiquement limité la campagne électorale, la plupart des partis devant convaincre les électeurs par le biais de débats télévisés ou via les réseaux sociaux.
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