Après deux ans de dénégations malgré des preuves accablantes à son encontre, Jean-Marc Reiser a finalement avoué mardi matin avoir tué la jeune étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan en 2018, même s'il a nié toute préméditation.
"Au cours d'une audition ce matin devant le magistrat instructeur, Jean-Marc Reiser a reconnu son implication dans le décès de Sophie Le Tan", a indiqué le parquet de Strasbourg, à la suite d'informations de BFMTV. Le parquet devrait donner davantage de précisions dans l'après-midi.
M. Reiser, qui était déjà mis en examen dans cette affaire, avait continuellement clamé son innocence jusqu'ici et dénonçait un "échafaudage de suppositions", en dépit de plusieurs éléments accablants. Ces derniers mois ses avocats avaient menacé de ne plus le défendre s'il ne faisait pas "évoluer" sa position.
Selon une source proche du dossier, c'est M. Reiser lui-même qui a demandé à être de nouveau entendu par la juge d'instruction. Celle-ci avait annoncé le mois dernier avoir bouclé ses investigations dans cette affaire.
Mais mardi, accompagné par un de ses avocats, Me Pierre Giuriato, Jean-Marc Reiser a finalement changé de version et avoué avoir tué la jeune femme.
"Il a avoué à la sauce Reiser, il a dit: +On s'est disputé, je ne voulais pas la tuer mais je l'ai tuée+. Il a ensuite reconnu avoir démembré le corps et caché les morceaux", a précisé une source proche du dossier.
Jean-Marc Reiser, 60 ans, a été arrêté en septembre 2018, quelques jours après la disparition de Sophie Le Tan, le jour de son 20ème anniversaire.
Celle-ci n'avait plus donné signe de vie après s'être rendue à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, pour visiter un appartement.
Jean-Marc Reiser, qui avait posté l'annonce immobilière, est rapidement devenu l'unique suspect.
- Soupçonné pour une autre disparition -Le squelette incomplet de la jeune femme avait été découvert plus d'un an plus tard, fin octobre 2019, dans une forêt vosgienne, à Rosheim (Bas-Rhin), une zone où M. Reiser se rendait régulièrement.
Malgré les dénégations du sexagénaire, plusieurs éléments de preuves semblaient établir son implication, notamment la présence du sang de Sophie Le Tan dans son appartement ainsi que sur le manche d'une scie lui appartenant.
Par ailleurs, plus de 30 ans après la disparition inexpliquée d'une représentante de commerce de 23 ans, Françoise Hohmann, le parquet de Strasbourg avait rouvert le dossier en février dernier avec en ligne de mire Jean-Marc Reiser, acquitté faute de preuves en 2001 par la cour d'assises du Bas-Rhin dans cette vieille affaire.
Le dernier client à qui Françoise Hohmann avait rendu visite avant sa disparition en 1987, dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, était Jean-Marc Reiser.
Celui-ci avait en revanche déjà été condamné en 2001 par la cour d'assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, peine confirmée ensuite par la cour d'assises d'appel de Côte d'Or en 2003.
En 1995 il avait violé une auto-stoppeuse allemande sous la menace d'une arme, dans les Landes. L'année suivante, il avait violé à plusieurs reprises une ancienne maîtresse.
Il avait été interpellé lors d'un contrôle de routine des douaniers dans le Doubs en 1997. Dans son véhicule avaient été découverts un arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, des cagoules et des stupéfiants ainsi que des photos pornographiques d'amateur, ce qui avait permis aux policiers de faire le rapprochement avec le viol dans les Landes.
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