Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a réclamé vendredi à Paris un nouveau sommet avec la Russie, la France et l'Allemagne pour obtenir "une nouvelle avancée" sur le conflit entre Kiev et Moscou dans la région du Donbass.
"L'Ukraine est persuadée que pour aller de l'avant, il faut un nouveau sommet des leaders au format Normandie", a déclaré Dmytro Kuleba après un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.
Le 9 décembre 2019, les présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que la chancelière Angela Merkel s'étaient réunis à Paris, pour la première rencontre entre le Russe et l'Ukrainien. MM. Poutine et Zelensky avaient acté leurs désaccords, tout en affirmant leur volonté de les surmonter.
"Il faut maintenant ce (nouveau) sommet avec la participation de Poutine pour une nouvelle avancée", a insisté le chef de la diplomatie ukrainienne, regrettant que les deux points de passage ouverts par Kiev sur la frontière restent fermés côté russe.
"Nous avons épuisé tous (...) nos efforts", a-t-il encore estimé.
L'Ukraine affronte les séparatistes soutenus par la Russie dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk depuis 2014, la guerre la plus meurtrière en Europe depuis celle des Balkans dans les années 90.
Le conflit qui avait commencé plusieurs semaines après l'annexion de la péninsule de Crimée par Moscou a fait plus de 13.000 morts et près de 1,5 million de déplacés. L'intensité des combats a largement baissé après des accords de paix conclus en 2015, mais le processus politique n'avance guère depuis.
M. Le Drian a estimé que la "feuille de route" actée en décembre 2019 était "toujours sur la table".
"Il y a eu des progrès en matière de sécurité qui se sont traduits par un cessez-le-feu qui a été respecté, mais qui aujourd'hui commence à vaciller un peu", a-t-il observé alors que deux personnes - un soldat et un civil - ont été tuées et deux autres blessées en début de semaine dans une nouvelle flambée d'hostilités.
"Il faut poursuivre les conclusions de cette réunion de Paris pour réactiver la dimension politique de cet accord et singulièrement être vigilant sur la dimension sécuritaire", a ajouté M. Le Drian. "Mais pour avancer il faut évidement que l'ensemble des acteurs soient décidés à le faire".
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