De l'hospitalisation de l'opposant en août pour un empoisonnement présumé, commandité selon lui par Vladimir Poutine, à l'annonce de son transfert vers une colonie pénitentiaire vendredi, rappel des temps forts de l'affaire Navalny.
- Hospitalisation -
Le 20 août 2020, Alexeï Navalny, principal opposant russe, est placé en réanimation dans un état grave dans un hôpital de Sibérie après un malaise à bord d'un avion, en marge d'une tournée électorale. Son entourage dénonce un empoisonnement, ce que récusent les médecins.
A la demande de sa famille, il est transféré le 22 dans un hôpital de Berlin.
- Empoisonnement "sans équivoque" -
Le 2 septembre, Berlin annonce que les examens médicaux d'un laboratoire de l'armée apportent la "preuve sans équivoque" qu'il a été empoisonné "par une substance de type Novitchok", un produit neurotoxique développé à des fins militaires à l'époque soviétique.
L'Otan puis l'Union européenne réclament une enquête. Un expert toxicologue russe rejette la thèse de l'empoisonnement.
- Sortie du coma -
Le 7 septembre, Alexeï Navalny sort du coma artificiel.
Washington estime que l'empoisonnement a probablement été orchestré par "de hauts responsables" russes.
- Poutine pointé du doigt -
Le 22 septembre, l'opposant sort de l'hôpital.
Le Kremlin affirme qu'il est "libre" de rentrer en Russie. La justice gèle ses avoirs.
Le 1er octobre, il accuse Vladimir Poutine d'être "derrière" son empoisonnement.
Le 6, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) confirme un empoisonnement par un agent neurotoxique du groupe Novitchok.
- Sanctions -
Le 15 octobre, l'UE, suivie par le Royaume-Uni et la Norvège, sanctionne plusieurs responsables russes.
Le 14 décembre, plusieurs médias accusent des spécialistes en armes chimiques du FSB d'avoir filé l'opposant, y compris le jour de son empoisonnement présumé.
Le 21, M. Navalny assure avoir piégé l'un de ces agents au téléphone, lui faisant admettre qu'il avait participé à son empoisonnement. Le FSB dénonce une "falsification".
Le lendemain, Moscou annonce des contre-sanctions visant des responsables européens.
- Affaires judiciaires -
Alors qu'elles refusent d'ouvrir une enquête sur ce qui est arrivé à M. Navalny, les autorités russes lancent le 29 décembre une nouvelle investigation contre lui pour "fraudes à grande échelle".
Le 13 janvier 2021, M. Navalny annonce vouloir rentrer en Russie malgré la menace d'un renvoi en prison pour une condamnation prononcée avec sursis en 2014.
- Arrêté à son retour à Moscou -
Le 17, il est interpellé à son arrivée à Moscou. Accusé d'avoir violé les conditions de son sursis, il est placé en détention.
Le 19, l'opposant contre-attaque avec la diffusion, rapidement virale, d'une enquête anti-corruption visant Vladimir Poutine et le "palais" dont il se serait doté sur les bords de la mer Noire. Le président niera en être le propriétaire.
Les jours suivants, les autorités arrêtent ses partisans.
Le 23 et le 31, des dizaines de milliers de manifestants exigent sa libération. Des milliers d'entre eux sont interpellés.
- Condamné -
Le 2 février, un tribunal moscovite condamne M. Navalny à deux ans et huit mois d'emprisonnement.
L'opposant appelle ses partisans à libérer la Russie "des voleurs".
- Diplomates expulsés -
Le 5, en pleine visite à Moscou du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la Russie expulse trois diplomates européens - allemand, polonais et suédois -, les accusant d'avoir participé à des rassemblements d'opposition.
Le même jour, l'opposant comparait dans un nouveau procès, accusé de "diffamation" envers un vétéran de la Seconde Guerre mondiale.
Le 9, Josep Borrell recommande l'adoption de sanctions contre le gouvernement russe.
- Peine confirmée -
Le 17, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) ordonne "avec effet immédiat" la libération de l'opposant, une décision immédiatement rejetée par la Russie qui dénonce une ingérence.
Le 20, la justice confirme en appel la peine d'emprisonnement infligée à Navalny, légèrement réduite à deux ans et demi.
Dans une audience séparée portant sur l'affaire de "diffamation", l'opposant écope d'une amende de 850.000 roubles (environ 9.500 euros).
Le 22, l'UE décide de nouvelles sanctions ciblées contre quatre hauts fonctionnaires russes.
- Colonie pénitentiaire -
Le 26, le patron du service des prisons russes annonce que l'opposant a été transféré dans une colonie pénitentiaire pour y purger sa peine.
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