L'attaque meurtrière le 30 décembre 2020 contre l'aéroport d'Aden au Yémen a été réalisée avec des missiles semblables à ceux possédés par les rebelles Houthis et qui ont été tirés à partir de lieux sous leur contrôle, affirme un rapport d'enquête onusien remis récemment au Conseil de sécurité.
"Le 30 décembre, trois explosions sont survenues à l'aéroport international d'Aden quelques minutes après l'atterrissage d'un avion transportant le Premier ministre Maïn Abdelmalek Saïd" et des responsables de son gouvernement, relate ce rapport confidentiel des experts de l'ONU chargés des sanctions imposées au Yémen, dont un résumé a été obtenu mardi par l'AFP.
"L'attaque a fait 20 morts parmi les civils, dont la ministre adjointe des Travaux publics et du Développement urbain Yasmin al-Awadhi, et blessé plus de 100 personnes, dont des voyageurs en partance, du personnel d'aéroport et des journalistes", précise le document des experts de l'ONU.
Lors de son enquête, "le groupe d'experts a constaté que l'aéroport avait été touché par trois missiles sol-sol balistiques à courte portée à guidage de précision, transportant des ogives à fragmentation". Il s'agissait "probablement d'une version à portée allongée du missile Badr-1P, qui fait partie de l'arsenal houthi depuis 2018", ajoute le texte.
Les experts qui poursuivent leurs investigations ont "conclu qu'au moins deux missiles (dont un s'est écrasé peu après son décollage) avaient été lancés de l'aéroport de Taez et que les deux missiles restants avaient été vraisemblablement lancés d'un centre d'entraînement de la police dans le sud de la ville de Dhamar".
"Ces deux lieux étaient sous le contrôle des forces Houthis au moment de l'attaque", soulignent les experts.
Le conflit au Yémen oppose le gouvernement aux rebelles Houthis, qui lui ont raflé une grande partie du nord du pays, dont la capitale historique Sanaa en 2014.
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