Une centaine de personnes, réunies à l'appel de la CGT de Sanofi et de SUD-Chimie, ont protesté jeudi à Bercy contre les suppressions d'emplois dans la recherche et le développement (R&D) du groupe pharmaceutique, a constaté une journaliste de l'AFP.
Accrochées à des barrières face au ministère de l'Économie, des banderoles disaient "Stop au démantèlement de la R&D de Sanofi en France", "Le médicament n'est pas une marchandise, la santé n'est pas un produit financier", ou encore, en évoquant un site alsacien du groupe, "Non à la fermeture de Strasbourg, scientifiques sacrifiés".
Pour dénoncer la suppression de 364 postes dans l'entité Sanofi-Aventis R&D (SARD) du groupe, en cours de négociation, les manifestants, dont certains portaient des blouses blanches de chercheurs, ont reçu le renfort de militants de la fédération CGT de la chimie, de la CFDT de Sanofi, du PCF, de cheminots de SUD-Rail, salariés de Michelin ou Total, ainsi que de personnalités politiques.
"C'est un gâchis, un scandale que le gouvernement ne fasse rien", a critiqué au micro Thierry Bodin de la CGT-Sanofi, alors qu'une délégation était reçue au ministère. Les salariés de Sanofi "en ont marre de la surcharge de travail, de la précarité", a-t-il ajouté, en jugeant "inacceptable que le crédit d'impôt recherche serve à payer les plans de licenciements" et "les dividendes" versés aux actionnaires.
Sanofi a "supprimé la moitié de (ses) chercheurs en dix ans" et n'est "pas foutu de produire un vaccin pour notre pays" contre le Covid-19, a fustigé François Ruffin, député LFI.
Venue de Strasbourg, où un site de 56 salariés doit fermer ou être repris, Nathalie s'interroge sur son avenir. "Cadre de laboratoire", elle "travaille en biologie cellulaire" et "adore son métier", précise-t-elle à l'AFP. "Tout le monde espère un repreneur pour le site et qu'il restera quelques postes..." Depuis "23 ans" à Sanofi, elle n'a "absolument pas envie de venir travailler en région parisienne", comme le propose la direction. Mais "il n'y a pas beaucoup de travail dans mon domaine en Alsace", s'inquiète cette mère de famille de 51 ans, aidante familiale pour son "père pas en bonne santé".
Sylvie, 60 ans, technicienne en micro-biologie au sein de Sanofi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), "ne comprend pas la politique de la direction". "On ne peut plus travailler sereinement. Tous les ans, il y a une restructuration. Les gens sont démotivés", raconte-t-elle. Et les "soutiens psychologiques" proposées par la direction, "dans la réalité, ça n'aide pas".
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