Les dirigeants du Rassemblement national s'indignent depuis quelques jours d'une décision du Conseil d'Etat ayant estimé qu'un réfugié ne pouvait perdre ce statut du fait d'une condamnation pour apologie du terrorisme.
"Le Conseil d'État considère désormais que faire l'apologie du terrorisme ne suffit pas pour remettre en cause le statut d'un réfugié", a déploré le numéro 2 du RN Jordan Bardella sur Sudradio. "La France est devenue un gigantesque hall de gare dans lequel tout le monde entre et plus personne ne sort", a-t-il ajouté mercredi sur twitter.
La présidente du parti Marine Le Pen avait regretté mardi sur twitter une "stupéfiante décision", estimant que "la liberté d'expression et l'asile sont garantis en France... pour les soutiens du terrorisme".
Le député LR des Alpes maritimes Eric Ciotti a lui parlé de décision "incroyable" en estimant qu'"une telle naïveté coupable nous condamne".
Dans une décision rendue publique le 19 février, le Conseil d'Etat avait donné tort à l'Ofpra (l'office tranchant sur les demandes d'asile) qui avait retiré son statut à un réfugié tchétchène.
L'Ofpra estimait en effet que sa présence sur le territoire "constituait une menace grave pour la société", l'homme ayant été condamné quatre fois dont une, le 18 février 2015 à Nice, "pour des faits d'apologie publique d'un acte de terrorisme".
Mais la CNDA (cour nationale du droit d'asile) avait ensuite annulé cette décision, soulignant que les faits d'apologie publique "ne constituaient pas un acte de terrorisme" -- l'un des motifs nécessaires pour enclencher la révocation du statut de réfugié.
Selon le Conseil d'Etat, l'Ofpra "n'est pas fondé à demander l'annulation de la décision de la Cour nationale du droit d'asile" qui "n'a pas commis d'erreur de droit".
cg/cs/pb