Le restaurateur italien condamné en France à 18 ans de réclusion pour avoir commandité l'enlèvement d'une hôtelière niçoise en 2016, sept ans après une cuisante faillite à la tête d'un établissement qu'elle lui avait loué, a fait appel, a annoncé mardi son avocat.
Il "reste dans une optique de justice et de vérité. Le fait qu'il ait admis lors du procès une part de responsabilité morale et avoir été au courant du scénario de 2016 ne fait pas de lui le cerveau machiavélique: les éléments objectifs du dossier ne permettent pas de le démontrer avec certitude", a indiqué à l'AFP l'avocat Corentin Delobel.
A l'issue de trois semaines et demi de procès le 25 janvier, la cour d'assises des Alpes-Maritimes (sud-est) a reconnu Giuseppe Serena, 67 ans, coupable de complicité de l'enlèvement de Jacqueline Veyrac, 80 ans, et d'une première tentative échouée en 2013. A chaque fois, les faits se déroulaient en plein jour, près de chez elle. 30 ans de réclusion avaient été requis à son encontre.
La vieille dame qui n'avait jamais fait parler d'elle possède avec ses enfants le Grand Hôtel sur la Croisette à Cannes, et tout un patrimoine dont La Réserve, restaurant du front de mer à Nice, fait partie. De 2007 à 2009, elle en avait confié la gestion à M. Serena avant qu'il ne croule sous le poids des charges, fruit de sa mauvaise gestion.
La cour d'assises a également prononcé des peines allant de 17 mois à 15 ans de prison à l'encontre des autres protagonistes du dossier, notamment un complice britannique, Philip Dutton, condamné à 14 ans de prison, et elle a ordonné cinq acquittements.
Les débats conduits par le président Patrick Véron avaient été entrecoupés par plusieurs interventions de M. Serena, qui clamait son innocence avant d'esquisser un début d'aveu durant le procès et de s'excuser.
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