Eric Piolle, maire EELV de Grenoble et probable candidat à la primaire du pôle écologiste en septembre, a dévoilé mercredi ce que doit être à ses yeux la première mesure d'un président écologiste: un référendum constitutionnel.
"Il faut que la première action du président écologiste soit de déverrouiller la démocratie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris.
Pour ce faire, un référendum consulterait les Français sur cinq changements dans la Constitution.
D'abord, intégrer la protection de l'environnement et du climat dans l'article 1er. Eric Piolle s'est dit favorable au référendum évoqué par Emmanuel Macron sur cette question, "encore faut-il qu'il le fasse".
Ensuite, l'inclusion du référendum d'initiative citoyenne réclamé par les "gilets jaunes"; l'indépendance de la nomination des magistrats; la suppression du pouvoir de nomination et de s'octroyer les pleins pouvoirs par le président; enfin, la proportionnelle aux législatives sur le modèle des élections régionales, et la simultanéité de la présidentielle et des législatives à partir de 2027.
"Ce ne sont pas des propositions conflictuelles, on aurait pu faire plus politisé, mais le but est de redonner du pouvoir (aux citoyens), pas de faire un putsch", a expliqué l'édile grenoblois.
Interrogé sur une VIe République souvent réclamée par plusieurs responsables de gauche, Eric Piolle a confié qu'il préférait "changer les choses tout de suite plutôt que de se lancer dans une constituante qui prendrait deux ans" et retarderait l'action.
Cette proposition va être versée à la plateforme programmatique en ligne du pôle écologiste, ouverte jusqu'à la mi-juin en vue de la primaire de septembre.
Eric Piolle a d'ailleurs défendu le calendrier rappelé régulièrement par le secrétaire national Julien Bayou, qui a refusé d'ouvrir des négociations dès à présent avec les socialistes pour construire un programme et une candidature communs, malgré l'appel à la réunion des gauches de l'eurodéputé Yannick Jadot.
"Il y a un taulier chez EELV, c'est Julien Bayou. Le deuxième tour de la primaire aura lieu le 26 septembre, c'est le jour du 2e tour des élections fédérales allemandes", a souligné le maire de Grenoble, en jugeant que cela pouvait donner une dynamique au candidat désigné.
Eric Piolle a fustigé, en une allusion à Yannick Jadot, "ceux qui pensent qu'on peut s'éparpiller façon puzzle et enjamber les régionales de juin". La recherche d'un rassemblement de la gauche, "ce sera à l'automne".
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