Le procès de Réda Kriket et de six hommes soupçonnés d'avoir projeté un attentat jihadiste à quelques semaines de l'Euro-2016 de football s'est ouvert lundi devant les assises spéciales de Paris, sans l'un des accusés.
A l'ouverture de l'audience, la cour a constaté l'absence d'Anis Bahri et lui a délivré une sommation de comparaître. Celui-ci ayant signifié son refus, la cour a décidé de passer outre et "l'audience va se poursuivre en son absence", a expliqué le président, Laurent Raviot.
L'un de ses coaccusés, Réda Kriket, qui a récusé la semaine dernière ses conseils, a finalement décidé d'être représenté.
"Je ne souhaite pas qu'ils me défendent mais qu'ils défendent les articles de la loi qui n'est pas la mienne", a déclaré depuis le box l'ex-braqueur de 39 ans, cheveux bruns coupés courts, en tee-shirt et pantalon noirs.
Le 24 mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles, les enquêteurs avaient découvert un arsenal de guerre "d'une ampleur inédite" dans un appartement d'Argenteuil (Val-d'Oise), loué sous une fausse identité par Réda Kriket.
Des fusils d'assaut, des armes de poing et du TATP, un explosif artisanal prisé par le groupe Etat islamique (EI), avaient notamment été saisis.
Réda Kriket a "depuis le début contesté tout projet d'attaque terroriste sur le sol français", a déclaré à la presse l'un de ses avocats, Yassine Bouzrou.
Délinquant multirécidiviste, Réda Kriket a été condamné par défaut à dix ans d'emprisonnement en Belgique, au procès d'une filière jihadiste vers la Syrie. L'un des principaux prévenus, lui aussi absent, était Abdelhamid Abaaoud, l'un des organisateurs présumés des attentats de Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015.
L'enquête à tiroirs et aux ramifications européennes avait débuté en novembre 2015, avec l'interpellation en Turquie de deux hommes sur le point de se rendre en Syrie, selon les autorités. En s'intéressant à leur entourage, les enquêteurs sont remontés à Anis Bahri puis à Réda Kriket, suspectés d'avoir eux-mêmes séjourné en Syrie entre fin 2014 et début 2015.
Au total, sept accusés doivent être jugés jusqu'au 9 avril pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, certains en état de récidive légale. Réda Kriket est également renvoyé pour "usage de faux document administratif".
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