L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé les déclarations médiatiques d'un professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.
Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un tract "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.
L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte. Une enquête a été ouverte sur ces menaces et M. Rabeh bénéficie désormais d'une protection policière.
Yannick Jadot a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".
"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.
Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il faut mettre à son crédit qu'"il ne nie pas les difficultés et rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".
Porte-parole du PS, Boris Vallaud a dit son "soutien" samedi à M. Rabeh "face aux menaces". "La République et ses valeurs méritent un débat apaisé fondé sur des faits plutôt que des emballements médiatiques", a tweeté le député.
Dimanche, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a jugé que le maire de Trappes comme le professeur avaient droit au "soutien" face à cette "escalade".
L'élue de l'Oise ne s'était pas jointe à un débat jeudi soir en raison de la participation de M. Rabeh: "Je peux apporter mon soutien au maire de Trappes quand il est la cible de menaces physiques", mais pas "cautionner" qu'il veuille déposer plainte pour diffamation contre le professeur, a-t-elle précisé à Radio J.
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