Les images du Capitole, siège du congrès américain, envahi par des manifestants pro-Trump mercredi soir pour tenter d'empêcher la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle suscitaient jeudi la désolation d'expatriés américains à Paris.
"C'est probablement un des seuils les plus bas que la démocratie américaine a atteint de mon vivant", déplore Peter Journeay-Kaler, un Texan analyste pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Paris.
"Je ne pense pas que (le président Trump) ait beaucoup de compréhension ou de respect pour les institutions de mon pays. Il semble qu'il fait tout ce qu'il peut pour lui nuire", ajoute-t-il à l'AFP.
Mercredi, des partisans de Donald Trump qui refusaient de reconnaître la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre, ont envahi le Capitole, qui abrite le Sénat et la Chambre des représentants, interrompant pendant de longues heures le processus de certification des résultats.
Une militante pro-Trump, Ashli Babbitt est morte, touchée par une balle de la police.
"C'est vraiment désolant ce qu'il s'est passé. Les États-Unis, aux yeux du monde, ont perdu beaucoup de leur standing. C'est une journée triste pour la démocratie de mon pays", s'attriste Cynthia Kaiser, enseignante américaine en région parisienne.
"Ce qui m'a le plus choquée, c'est que le président des États-Unis ait pu aller devant des gens et les inciter à rentrer dans un bâtiment du gouvernement, d'arrêter un processus démocratique", ajoute-t-elle.
Peu avant les incidents, Donald Trump avait tenu un discours appelant à refuser d'entériner la victoire de son rival et à "marcher bientôt vers le Capitole".
"J'ai appris à quel point notre pays était divisé depuis quatre ans. Je dois dire que je ne m'en rendais pas compte", ajoute Mme Kaiser, originaire de Philadelphie.
"Pour moi c'est très simple : s'il n'y a pas de conséquences pour cette atteinte aux institutions de notre République (...), les événements d'hier ne seront qu'un prélude à la violence de demain", craint Lex Paulson, professeur à l'université Sciences Po Paris.
Même constat amer pour Lia Kiladis, architecte américaine à Paris.
"Ça me fait tellement mal au coeur que je ne peux presque pas vous répondre. Trump doit partir tout de suite. On doit le retirer de ses fonctions. Il a fait tellement de dégâts. Les Américains à Paris sont très contents de rester en France", assure-t-elle à l'AFP.
"On a l'image, depuis l'étranger, d'une démocratie exemplaire. Là, ils montrent leur vrai visage", affirme de son côté Fernando Hernandez, américano-mexicain gérant du Boneshaker Doughnuts dans le centre de la capitale.
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