Des étrangers retenus au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, voisin de l'aéroport de Roissy, y ont déclenché mercredi un important incendie qui n'a pas fait de blessé, ont rapporté des sources policière et associative.
Selon la Cimade, association présente sur les lieux, deux hommes retenus depuis trois mois ont mis le feu pour protester contre une décision de justice les maintenant au CRA car ils avaient refusé un test PCR nécessaire à leur expulsion du territoire français.
Une source policière a elle fait état d'une "émeute" entre 11 heures et midi au CRA "impliquant 70 personnes qui ont mis le feu à deux bâtiments". Une demi-compagnie de CRS a été envoyée en renfort.
Une enquête est en cours pour identifier les auteurs de l'incendie, qui a causé des "dégâts matériels importants", a pour sa part indiqué à l'AFP le parquet de Meaux. L'incident n'a pas fait de blessé, ni du côté de la police ni du côté des migrants retenus.
D'après la Cimade, association de soutien aux migrants et aux réfugiés qui dispose d'une antenne sur place, un Congolais et un Égyptien "ont mis le feu à leur chambre" pour protester contre une condamnation judiciaire les renvoyant en CRA.
Après avoir passé trois mois dans le centre, la durée maximale de rétention, ils s'étaient vu notifier une obligation de quitter le territoire. Or, pandémie oblige, de nombreux pays exigent qu'un test négatif leur soit présenté par les autorités françaises au moment de renvoyer des immigrés en situation irrégulière.
"Ils ont refusé de faire les tests PCR et le juge des libertés et de la détention a estimé qu'il s'agissait d'une obstruction à la mesure d'éloignement", a déclaré Mathilde Godoy, une responsable de la Cimade.
Depuis quelques mois, de nombreux migrants refusent le dépistage du nouveau coronavirus afin d'échapper à l'expulsion.
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