L'homme qui a tué son enfant de 20 mois en le jetant du balcon d'un immeuble de Montargis (Loiret) avant de sauter à son tour, s'était vu retirer la garde de l'enfant la veille, a révélé vendredi le parquet de la ville.
Après une audience le 2 mars, un juge des enfants du tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse avait décidé le 10 mars de confier la garde de l'enfant à la mère, a indiqué le procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial.
"Cette audience avait fait ressortir, selon les mots du juge, que le jeune Simon était pris dans un conflit familial extrême. (...) Dans sa décision, le juge a considéré que le père, chez qui l'enfant résidait jusque-là, prenait des décisions qui étaient contraire à l'intérêt supérieur de cet enfant", a détaillé M. Abrial.
Le père, Haja R., né en 1980 et professeur d'histoire-géographie dans un lycée, avait indiqué "non seulement lors de l'audience, mais également à la suite du rendu de cette décision, et dans les échanges avec la mère, qu'il acceptait cette décision".
Haja R. a ensuite différé la remise de l'enfant à la mère, prétextant que son fils était "légèrement souffrant". Il a quitté son domicile dans l'Ain, prenant la direction du quartier du Grand-Clos à Montargis, où il avait passé son enfance et son adolescence.
A son arrivée, Haja R. "est monté avec l'enfant qui se trouvait dans un porte-bébé qu'il portait sur lui". "Au dixième étage, il a frappé à la porte d'une occupante, a demandé à rentrer dans l'appartement au prétexte qu'il avait vécu plusieurs années auparavant, à cet endroit et qu'il souhaitait prendre des photos", a raconté M. Abrial. "La locataire l'a laissé entrer (...) Il a, à 13H41 très précisément, envoyé un mail intitulé +Adieu, pardon, merci+ à la mère de l'enfant et à plusieurs membres de sa famille. L'enfant aurait été sorti du porte-bébé et jeté dans le vide avant que Monsieur R. ne saute lui-même."
L'enquête est menée pour assassinat, "tous les éléments permettent de penser que Monsieur R. avait prémédité son geste", selon le parquet.
"Jusqu'à ce conflit familial, qui a conduit à des dépôts de plainte de part et d'autre, il n'avait pas d'antécédents judiciaires", ni d'antécédents psychiatriques, a précisé M. Abrial.
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