L'ancien président américain Donald Trump, qui a vivement dénoncé lundi la perquisition menée par le FBI dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, est cité dans plusieurs enquêtes civiles, pénales ou parlementaire.
Aucune inculpation à son encontre n'est pour l'instant connue.
- Les archives de la Maison BlancheLa perquisition menée lundi par la police fédérale pourrait être, selon des médias américains, liée à la question de l'archivage par Donald Trump des documents liés à sa présidence.
La loi l'oblige à transmettre l'ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines, or il avait emporté, lors de son départ de la Maison Blanche, quinze cartons de documents, que des agents des Archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago.
La police fédérale a demandé à la justice américaine d'ouvrir une enquête sur ces faits, qui n'ont pour l'instant donné lieu à aucune poursuite.
Ni le FBI ni la justice n'ont donné d'indication sur les raisons de la perquisition de lundi.
- L'enquête parlementaire sur l'assaut du CapitoleLa commission d'enquête parlementaire sur l'assaut du Capitole a récemment montré l'étendue des pressions que Donald Trump a exercées sur des responsables électoraux après la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden.
Les membres de cette commission ont estimé que l'ancien président avait, a minima, "failli à son devoir de commandant en chef". Chaque responsable des événements du 6 janvier 2021 devra "répondre de (ses) actes devant la justice", avait ajouté son président démocrate, l'élu Bennie Thompson.
Mais si les travaux de la commission ont été largement médiatisés, ils ne mènent pas directement à des poursuites judiciaires: c'est au ministère de la Justice de décider d'éventuelles suites pénales.
- L'enquête pénale sur l'assaut du CapitoleLes procureurs fédéraux qui enquêtent sur l'assaut du Capitole ont déjà fait condamner une centaine de participants à des peines de prison.
Envisagent-ils de remonter jusqu'à des responsables de la Maison Blanche, voire jusqu'au président?
C'est le dilemme auquel fait face Merrick Garland, le ministre de la Justice nommé par Joe Biden, qui a autorité sur le parquet.
Connu pour être méthodique et prudent, le ministre n'exclut rien. "Chaque personne qui est pénalement responsable des efforts pour annuler l'élection devra répondre de ses actes", a-t-il déclaré.
Pour l'heure, Donald Trump ne semble pas directement visé dans cette enquête.
Selon plusieurs juristes, il pourrait éventuellement être poursuivi au pénal pour "entrave à une procédure officielle" ou sur un chef très large de "fraude au gouvernement" qui implique d'avoir perturbé le fonctionnement des institutions.
Mais, face à sa probable nouvelle candidature à la présidence en 2024, toute action le visant sera perçue comme politique.
- L'élection 2020 en GéorgieEn outre, une procureure de Géorgie a annoncé en février 2021 l'ouverture d'une enquête sur "les tentatives d'influencer les opérations électorales" de cet Etat du Sud des Etats-Unis, plutôt conservateur mais remporté par Joe Biden. Les investigations se poursuivent en 2022.
Dans un appel téléphonique dont l'enregistrement avait ensuite été rendu public, Donald Trump avait demandé à Brad Raffensperger, un haut responsable de Géorgie, de "trouver" près de 12.000 bulletins de vote à son nom, de quoi rattraper son retard dans cet Etat.
- Ses affaires financières à New YorkLe procureur de Manhattan enquête, dans un dossier pénal, sur des soupçons d'évaluation frauduleuse d'actifs au sein de la Trump Organization -- qui regroupe clubs de golf, hôtels de luxe et autres propriétés du magnat de l'immobilier -- pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques, ou pour réduire ses impôts.
Le conglomérat et son directeur financier ont été inculpés pour fraude fiscale, et un procès est attendu en 2022.
Dans un second dossier, au civil, la procureure générale de l'Etat de New York, la démocrate Letitia James, cherche à faire la lumière sur des soupçons similaires d'évaluation frauduleuse d'actifs.
Elle est parvenue en début d'année à obtenir qu'un juge ordonne notamment à Donald Trump de témoigner sous serment. Une audition prévue mi-juillet a été repoussée.
L'ex-président dénonce une "chasse aux sorcières" politique.
ube/vgr