Sergio Massa, président de la Chambre des députés argentine, a été nommé "super ministre" de l'Economie, où il supervisera trois ministères, afin d'endiguer la crise politique et économique que traverse le pays, a annoncé la présidence jeudi.
Cette nomination fusionne les ministères de l'Economie, dirigé par Silvina Batakis depuis le 4 juillet, et du Développement et de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, dirigé par Daniel Scioli depuis le 15 juin.
L'Argentine connaît l'un des taux d'inflation les plus élevés au monde, avec un cumul de 36,2% au seul premier semestre de cette année, et la pauvreté touche 37% des 45 millions d'habitants.
M. Massa, un avocat de 50 ans ayant une longue carrière politique, prendra ses fonctions une fois que "la démission de son siège [parlementaire] aura été réglée", selon un communiqué de la présidence.
Silvina Batakis, qui rentre de Washington où elle s'est réunie avec la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, quittera la tête du ministère d'Economie pour prendre la présidence de la Banque de la Nation argentine, une institution financière publique. Il n'est pas encore clair si M. Daniel Scioli restera à son poste.
L'Argentine, qui a renégocié avec le FMI le rééchelonnement d'un prêt de 44 milliards contracté en 2018, s'est engagée à une réduction du déficit public de 3% en 2021 à 0,9% du PIB en 2024.
Cette discipline budgétaire affecte surtout les plus pauvres, qui voient leur pouvoir d'achat s'effondrer face à l'inflation galopante.
Jeudi, des milliers de manifestants ont notamment réclamé l'instauration d'un "salaire universel" équivalent à deux paniers alimentaires de base pour un adulte, soit environ 67.000 pesos (environ 490 dollars au taux de change officiel) pour les personnes les plus précaires.
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