La plupart des médias français sont financés par des patrons, des familles ou des grands groupes. Parmi eux, des milliardaires ont investi de manière plus ou moins importante dans l'information.
Bernard Arnault, leader du luxe et de la presse écoLe PDG du numéro un du luxe LVMH est actionnaire via son groupe du quotidien économique libéral Les Echos, du journal régional Le Parisien et de sa déclinaison Aujourd'hui en France, et de Radio Classique.
Le groupe de Bernard Arnault, dont la fortune dépassait en 2020 les 60 milliards d'euros selon le magazine Forbes, a pris l'an dernier 40% du groupe de médias Challenges, éditeur du magazine économique du même nom et de Sciences et Avenir. Selon Médiapart, il a aussi financé via deux filiales de son groupe le quotidien libéral l'Opinion et la société éditrice du site Slate.fr.
Famille Bettencourt et Ken Fisher, les discrets de L'OpinionLa famille Bettencourt, à la tête de l'empire cosmétique L'Oréal, s'est associée, toujours selon Médiapart, à la création de L'Opinion, fondé en 2013 par l'ex-PDG du groupe Les Echos, Nicolas Beytout. Le quotidien "libéral, européen et pro-business" compte parmi ses autres actionnaires le milliardaire américain spécialiste de l'investissement Ken Fisher.
M. Beytout, qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP, n'a jamais divulgué les noms des financeurs et actionnaires de son journal, contrôlé par la société Bey Médias. Celle-ci a racheté en 2019 à François Pinault le groupe L'Agefi, poids lourd de l'information financière en France.
François Pinault, opinion et GothaAutre grand nom du luxe avec son groupe Kering, François Pinault, dont la fortune s'élève à 36 milliards d'euros d'après Forbes, détient au travers de sa holding personnelle Artemis, l'hebdomadaire de droite Le Point.
Il fait également partie du consortium propriétaire de Point de vue, le magazine des têtes couronnées.
La famille Dassault, fidèle au FigaroDepuis 2004, la famille Dassault, dont la fortune est estimée à 11 milliards d'euros par Forbes, est propriétaire du groupe Le Figaro, propriétaire du quotidien orienté à droite et de ses magazines.
Il détient également les médias en ligne Wansquare et La lettre de l'Expansion, spécialisés dans l'information économique et financière.
Patrick Drahi, le magnat pressé L'entrepreneur à la triple nationalité (française, israélienne et portugaise), propriétaire du groupe Altice, est entré dans l'information en 2014 avec le rachat du quotidien de gauche Libération, qu'il a renfloué.
Un an plus tard, le magnat des télécoms se constitue un empire médiatique en acquérant le groupe NextRadioTV, propriétaire de BFMTV et RMC, en plus d'autres titres de presse, dont l'hebdomadaire L'Express.
Depuis, le polytechnicien, qui pèse environ 6 milliards d'euros selon Forbes, a réduit ses participations dans les médias touchés par la crise: sortie de l'activité presse avec la reprise de L'Express par Alain Weill et transfert de Libération à un fonds de dotation.
Xavier Niel, l'iconoclaste Xavier Niel, patron de Free, est entré en 2010 au capital du groupe Le Monde (comprenant aussi Télérama, La Vie, Courrier international) aux côtés du banquier d'affaires Matthieu Pigasse (avec qui il rachète en 2014 l'hebdomadaire l'Obs) et du mécène Pierre Bergé, décédé depuis.
Via sa holding NJJ, le trublion des télécoms a aussi développé son propre portefeuille de médias, alternant investissements personnels (Nice Matin, France Antilles) et prises de participations minoritaires (Les Jours, La Provence, Mediapart).
Fin 2020, il décide de rendre incessibles ses participations dans le groupe Le Monde et L'Obs au sein d'un fonds de dotation, auquel il compte apporter à terme ses autres participations majoritaires au sein des journaux français.
Bolloré, le raideur influentL'homme d'affaires Vincent Bolloré, à la tête d'un groupe diversifié dans les technologies et la logistique et propriétaire du quotidien gratuit CNews (ex-Direct Matin), s'intéresse aux médias à partir des années 2000.
Il troque en 2011 ses chaînes de la TNT contre des parts de Vivendi (propriétaire du groupe Canal+) dont il prend le contrôle. C'est avec Vivendi qu'il s'est lancé à la conquête de la radio Europe 1 (groupe Lagardère) et est rentré en négociations exclusives pour acquérir le groupe de magazines Prisma (Femme actuelle, Géo, Gala, Capital).
En Europe, il est également actionnaire minoritaire du groupe espagnol Prisa (El País, Le Monde) et du géant italien Mediaset.
Bouygues, travaux publics, télécoms et téléLe groupe Bouygues, né du BTP, est entré dans la télévision en 1987 en rachetant TF1 lors de sa privatisation, puis s'est diversifié dans les télécoms. Il a fait de TF1 la première chaîne française en termes d'audiences malgré une concurrence accrue.
Le groupe TF1 comprend désormais neuf chaînes (TMC, TFX, LCI...), une filiale de production et un pôle d'activités numériques.
Daniel Kretinsky, l'inattendu qui inquièteL'arrivée dans la presse française du milliardaire tchèque, déjà à la tête d'un petit empire médiatique dans son pays et d'un puissant groupe énergétique, a provoqué une déflagration en 2018 avec le rachat des magazines du groupe Lagardère Active (dont l'emblématique Elle) puis de l'hebdomadaire Marianne.
Nouveau choc lorsque le magnat, riche de près de 3 milliards d'euros d'après Forbes, a racheté 49% des parts de Matthieu Pigasse dans Le Monde, provoquant au passage des remous avec les autres actionnaires.
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L'OREAL
TF1 - TELEVISION FRANCAISE 1
ALTICE
LVMH - MOET HENNESSY LOUIS VUITTON
BOUYGUES