Une centaine de personnes, réunies à l'appel de l'intersyndicale de Newrest-Wagons Lits, ont dénoncé jeudi une réorganisation "sans précédent" de cette activité de restauration ferroviaire, l'accusant de "détruire (les) acquis" des salariés et de "délabrer" leurs conditions de travail, a constaté une journaliste de l'AFP.
Pour les syndicats CFDT, CGT, FO et SUD-Rail, dont les drapeaux étaient accrochés à la grille devant le siège de l'entreprise, près de la gare Montparnasse à Paris, le projet de la direction est le "nouveau +variant social+ de Newrest", pour qui les salariés "ne sont qu'une variable d'ajustement".
"Sur fond d'arrêt total de l'activité" en raison de l'épidémie de Covid-19, cette réorganisation est "l'aboutissement d'un travail de sape acté bien avant l'émergence de (la) crise sanitaire et économique", estiment les quatre organisations dans un tract commun. Un projet qui "devance le résultat officiel de l'appel d'offres" lancé par la SNCF pour ce service de restauration à bord de ses trains, ajoutent-elle.
Les syndicats protestent contre la création, "dès la reprise d'activité", d'un planning "unique" pour les salariés travaillant à bord des trains de trois gares parisiennes: Montparnasse, gare de Lyon et gare de l'Est. Ce projet aura "de nombreuses répercussions sur les conditions de travail", s'inquiètent-ils.
Également dans le collimateur des syndicats, qui craignent un impact sur les emplois et la charge de travail: une restructuration de la logistique, du "service caisse" et une fusion d'activités (coordination centrale, gestion des plannings...).
Sollicitée par l'AFP, la direction de Newrest-Wagons Lits n'a pas souhaité commenter.
Pour Marianne Devars, représentante FO à la gare de Lyon, le "regroupement des trois gares parisiennes en un seul pôle" va "poser d'énormes problèmes" car "chaque agent sera amené à travailler dans les trois gares différentes". "Moi, pour venir au boulot en transports en commun, je mets une demi-heure. Si je dois venir à Montparnasse, c'est une heure et demie. Et ça vaut pour tout le monde", explique-t-elle à l'AFP.
En outre, comme une partie de la rémunération des agents de la restauration ferroviaire est basée sur les ventes à bord, passer par exemple de la gare de Lyon à la gare de l'Est, où "les trains, les trajets sont plus courts", avec "moins de chiffre d'affaires", cela entraînera "une baisse de salaire de 500 euros net en moyenne", précise-t-elle.
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