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Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #

4/3/2021, 11:03 PM
Paris, FRA

Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du dimanche.

"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.

"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.

"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.

Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.

L'armée birmane contrôle la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.

En décidant d'arrêter de payer impôts et taxes à l'Etat birman, "nous exposerions les responsables de notre filiale au risque d'être arrêtés et emprisonnés", plaide M. Pouyanné.

Il souligne toutefois que Total n'a "payé aucun impôt ni taxe à la junte militaire depuis le début de la crise en février, tout simplement parce que le système bancaire ne fonctionne plus".

"Une entreprise comme Total peut-elle décider de couper l'électricité de millions de personnes - -et ce faisant le fonctionnement d'hôpitaux, de commerces, bref de la vie courante -- avec les conséquences que cela implique?", interroge le PDG, en ajoutant que "l'accès à l'énergie est un droit fondamental".

Si Total prenait une telle décision, le groupe estime aussi qu'il mettrait ses "collaborateurs birmans (...) dans une situation dramatique" car "la junte n'hésitera pas à recourir au travail forcé".

Le projet de futur développement de sa découverte de gaz sur le permis A6, une zone d'exploration située en offshore profond, à l'ouest de la Birmanie, va s'arrêter. Idem pour "la campagne de forage de puits de gaz en cours": l'appareil de forage sera "démobilisé à compter du mois de mai".

Mais Total continuera la production offshore de gaz du champ de Yadana, car elle "fournit la moitié de l'électricité des près de 5 millions d'habitants de la ville de Rangoun" et "alimente l'ouest de la Thaïlande vers laquelle est exporté l'essentiel de ce gaz". Et la Thaïlande a insisté sur l'importance de ces livraisons, souligne M. Pouyanné.

ak/liu/uh

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APR 3

Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #

4/3/2021, 10:10 PM
Paris, FRA

Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du Dimanche.

"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.

"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.

"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.

Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.

L'armée birmane contrôle en effet la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.

ak/liu/cbn

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APR 3

Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #

4/3/2021, 10:01 PM
Paris, FRA

Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du Dimanche.

"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.

"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.

"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.

Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.

L'armée birmane contrôle en effet la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.

ak/liu/cbn

TOTAL

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APR 3

Chez Carrefour, les salariés mobilisés contre un "confinement social" #

4/3/2021, 6:28 PM
Paris, FRA

"La direction nous méprise": des salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer de mauvaises conditions de travail et réclamer embauches et hausses des salaires.

"Fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire", les salariés de Carrefour "refusent un confinement social" après "l'annonce de résultats 2020 exceptionnels" pour le groupe, a souligné la CFDT dans un communiqué.

A Marseille, la mobilisation a perturbé l'accès au plus grand magasin Carrefour de la ville, dans les quartiers Nord, où les clients ont été bloqués dans la matinée sur plus d'un kilomètre, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. "Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients", a expliqué à l'AFP Fiona Agueni, étudiante et caissière de l'hypermarché.

A Liévin (Pas-de-Calais), les salariés ont fait "grève, avec un filtrage impactant", en distribuant des tracts, a indiqué Philippe Hureau, délégué CFDT, qui, outre les questions salariales, critique "le manque de personnel en magasin". "On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. il y a beaucoup d'attente en caisse", a-t-il déploré.

Les grévistes dénoncent aussi un projet de cession en location-gérance de 40 magasins en 2021, qui entraînerait une baisse de rémunération pour les salariés concernés. "On ne veut pas devenir comme Leclerc ou Intermarché", s'est inquiété M. Hureau.

D'après les deux syndicats organisateurs, au total, une centaine d'hypermarchés et une trentaine de supermarchés ont suivi le mouvement. "C'est une réussite", il y a eu "5.000 grévistes" qui ont "débrayé ou fait grève toute la journée", a précisé Sylvain Macé, délégué syndical groupe France de la CFDT. "C'est un succès", mais "la direction refuse de dialoguer", a regretté son homologue de la CGT, Philippe Allard, qui a comptabilisé "10.000 grévistes".

La direction n'a compté pour sa part qu'"environ 2.000" grévistes sur "85.000 salariés". Une porte-parole a aussi relevé que Carrefour avait "versé cette année les montants d'intéressement et de participation les plus élevés depuis dix ans, qui atteignent 1.200 euros en moyenne pour les salariés des magasins, soit 200 euros de plus que l'an dernier".

A côté, un accord prévoyant "1,2% de hausse des salaires en supermarchés" et "+0,9% en hypermarchés avec une prime de 200 euros brut" a été signé, a-t-elle ajouté. Faux, a rétorqué M. Macé. "La hausse n'est que de 1% en moyenne" dans les supermarchés, tandis que "pour les hyper, c'est +0,5% en mars et +0,4% en septembre", a-t-il détaillé.

Comme la direction n'a apporté "aucune réponse aux revendications, on risque une perturbation chronique", a-t-il mis en garde.

Dans le Val-de-Marne, trois magasins étaient mobilisés samedi, notamment à Ivry-sur-Seine. "Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons", avec "des clients agressifs" et "le manque d'embauches", a protesté Betty, déléguée CFDT.

"La direction nous méprise", s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. "On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens...", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure", a-t-il prévenu.

A Angers, où des salariés ont organisé un barrage filtrant avec distribution de tracts, "il y a un vrai ras-le-bol", a résumé Patrice Auvinet, délégué CGT. "Les gens se sentent méprisés par une direction qui affiche les meilleurs résultats depuis vingt ans, alors que les salariés n'en voient que les miettes (...) Ce n'est même plus une question d'argent, c'est une question de dignité", a-t-il jugé.

L'appel syndical a également mobilisé en Bretagne, Seine-Saint-Denis, à Etampes, Bourges, Châlons-en-Champagne, Annecy, Dijon, etc. A Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a même gagné l'hypermarché Carrefour de la Principauté monégasque.

burs-er/cel/cbn

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APR 3

Chez Carrefour, les salariés mobilisés contre un "confinement social" #

4/3/2021, 4:40 PM
Paris, FRA

"La direction nous méprise": des salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer de mauvaises conditions de travail et réclamer embauches et hausses des salaires.

"Fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire", les salariés de Carrefour "refusent un confinement social" après "l'annonce de résultats 2020 exceptionnels" pour le groupe, a souligné la CFDT dans un communiqué.

A Marseille, la mobilisation a perturbé l'accès au plus grand magasin Carrefour de la ville, dans les quartiers Nord, où les clients étaient bloqués dans la matinée sur plus d'un kilomètre, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. "Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients", a expliqué à l'AFP Fiona Agueni, étudiante et caissière de l'hypermarché.

A Liévin (Pas-de-Calais), les salariés ont fait "grève, avec un filtrage impactant", en distribuant des tracts, a indiqué Philippe Hureau, délégué CFDT, qui, outre les questions salariales, critique "le manque de personnel en magasin". "On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. il y a beaucoup d'attente en caisse", a-t-il déploré.

Les grévistes dénoncent aussi un projet de cession en location-gérance de 40 magasins en 2021, qui entraînerait une baisse de rémunération pour les salariés concernés. "On ne veut pas devenir comme Leclerc ou Intermarché", s'est inquiété M. Hureau. D'après ce syndicaliste, au total, "110 hypermarchés ont fait grève" avec "quatre magasins fermés et douze entrepôts mobilisés".

Selon la direction, "environ 2.000 des 85.000 salariés étaient grévistes". Une porte-parole a souligné que Carrefour avait "versé cette année les montants d'intéressement et de participation les plus élevés depuis dix ans, qui atteignent 1.200 euros en moyenne pour les salariés des magasins, soit 200 euros de plus que l'an dernier".

A côté, un accord prévoyant "1,2% de hausse des salaires en supermarchés, +0,9% en hypermarchés et une prime de 200 euros brut" a été signé, a-t-elle ajouté.

Dans le Val-de-Marne, trois magasins étaient mobilisés samedi, à Ivry-sur-Seine, Villejuif et Charenton-le-Pont, tout en restant ouverts, selon la préfecture. "Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons", avec "des clients agressifs" et "le manque d'embauches", a protesté Betty, déléguée CFDT à Ivry-sur-Seine.

"La direction nous méprise", s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. "On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens...", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure", a-t-il prévenu.

En Seine-Saint-Denis, deux magasins étaient mobilisés, à Noisy-le-Grand et Aulnay-sous-Bois, "sans conséquences sur l'accueil de la clientèle", selon la préfecture. A Étampes, d'après la préfecture de l'Essonne, une quarantaine de salariés se sont rassemblés dans le calme dans la matinée, sur le parking du magasin.

A Angers, où une quarantaine de salariés ont organisé un barrage filtrant avec distribution de tracts, "il y a un vrai ras-le-bol", a résumé Patrice Auvinet, délégué CGT. "Les gens se sentent méprisés par une direction qui affiche les meilleurs résultats depuis vingt ans, alors que les salariés n'en voient que les miettes (...) Ce n'est même plus une question d'argent, c'est une question de dignité", a-t-il jugé.

L'appel syndical a également été suivi à Saint-Brieuc, Rennes, Bourges, Châlons-en-Champagne, Annecy, Givors (Rhône) ou encore à Dijon. A Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a gagné la Principauté monégasque voisine. Soixante-dix des 280 salariés de l'hypermarché Carrefour y étaient en grève, selon Alexandra Oukdim, déléguée du Syndicat du commerce de Monaco.

burs-er/cel/nm

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APR 3

Le projet géant de Total au Mozambique en suspens à cause d'une armée démotivée #

4/3/2021, 3:28 PM
Paris, FRA

Le projet géant dans le gaz naturel liquéfié (GNL) mené par le français Total dans l'extrême nord-est du Mozambique, interrompu par une attaque de jihadistes, pourra vraiment reprendre si le gouvernement arrive à motiver son armée, explique à l'AFP Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Q. En quoi les événements récents au Mozambique affectent-ils les projets de Total dans la région?

R. Ce qu'il faut avoir à l'esprit lorsqu'on analyse ce cas particulier, c'est l'énormité de la ressource en jeu. Si les réserves avaient été de petite taille, le projet aurait été mort-né. Au Mozambique, nous parlons d'un projet de taille mondiale --pas nationale, pas régionale, pas même continentale, mais mondiale--, donc une société comme Total voudra continuer ce projet même s'il est mis en pause pendant plusieurs mois voire un an.

Le projet est géographiquement très bien situé, proche de l'Asie. Et la quasi-totalité des volumes de gaz des deux trains (installations assurant la liquéfaction du gaz, ndlr) de Total sont déjà vendus sur vingt ans. Nous ne parlons pas d'un projet qui aurait eu des difficultés à se financer ou à trouver des clients, on est sur un projet clé-en-main, il suffit maintenant de construire les trains de liquéfaction pour approvisionner les clients. Le volume de ressources déjà découvert sur les blocs 1 (Total) et 4 (Exxon et Eni), pourrait, via une dizaine de trains de liquéfaction au total, atteindre quasiment les trois quarts de la production actuelle du Qatar d'ici une grosse décennie. Mais tout cela reste cependant théorique tant que la situation ne se normalise pas.

Q. Que peut faire Total?

R. Total va mettre la pression sur le gouvernement mozambicain pour qu'il agisse vite. Total ne peut pas gérer la sécurité du site, c'est le travail de l'armée mozambicaine. Celle-ci aura du mal à éradiquer le groupe islamiste à court terme mais elle pourrait travailler à sécuriser un périmètre de 25 km autour d'Afungi (où le site gazier est situé) dans lequel une absolue sécurité régnerait. Dans ce cas de figure, nous serions dans un développement "bunkérisé" comme on en a déjà dans beaucoup de pays dans le monde, au Nigeria ou en Irak par exemple.

L'ironie du cas mozambicain est que le jour où Total a déclaré qu'il relançait le projet --qui avait été suspendu après une série d'attaques en décembre--, la prise de Palma par le groupe radical a commencé. L'humiliation pour le gouvernement mozambicain, le Frelimo (Front de libération du Mozambique, qui dirige le pays depuis son indépendance en 1975, après avoir lutté contre la puissance coloniale portugaise), et l'armée est donc totale.

La mise en pause du projet dépendra de la volonté de l'armée de combattre. Le problème est profond: l'armée est démotivée, certains soldats sont soit mal payés, voire pas payés car les soldes sont parfois détournées. De plus, la corruption au sommet de l'armée est pénalisante pour l'efficacité des combats: un certain nombre de cadres ont tout intérêt à faire durer le conflit car cela permet l'augmentation de dépenses de défense.

Le premier souci est donc de faire en sorte que les militaires allant au front luttent réellement sur le terrain et se sentent soutenus par leur hiérarchie, financièrement et moralement. D'autant plus que les renseignements pèchent de façon très, très profonde et semblent incapables de comprendre comment le mouvement évolue, où sont ses membres, qui ils sont exactement...

Les dirigeants mozambicains ont de plus refusé pendant longtemps l'aide extérieure, et jusqu'à il y a deux-trois mois il n'y avait aucune discussion avec la Tanzanie du fait de relations difficiles entre le président mozambicain Filipe Nyusi et son homologue désormais décédé John Magufuli.

Q. Qui sont ces jihadistes?

R. Ils sont principalement Mozambicains et Tanzaniens. Il faut insister sur le fait que c'est un problème local. Utiliser la connexion avec l'Etat islamique c'est une façon de se donner de l'importance. Comme avec Boko Haram ou ses multiples filiales au Nigeria, le mouvement au Mozambique ne s'insère pas à la base dans une sorte d'internationale jihadiste, mais il est bien davantage le résultat d'un terreau fertile fait de pauvreté, d'une sous-administration chronique depuis l'indépendance s'agrégeant à des luttes d'influence religieuse entre différentes pratiques de l'Islam, ainsi que des problématiques ethniques propres à la province de Cabo Delgado où certaines communautés sont encore plus marginalisées que d'autres.

Il y a vraiment des faiblesses dans le ciblage des forces mozambicaines montrant une fois de plus combien le renseignement est défaillant. Certains Mozambicains sont ciblés par les forces de sécurité alors qu'ils n'ont rien à voir avec le mouvement, ce qui peut contribuer à gonfler le nombre des militants de ce groupe et à le faire petit à petit passer d'un mouvement au discours religieux radical à un mouvement tout simplement anti-Etat.

liu/ak/clp/hba

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APR 3

Carrefour: les salariés mobilisés contre un "confinement social" #

4/3/2021, 12:53 PM
Paris, FRA

Les salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer un "confinement social", de mauvaises conditions de travail, et réclamer embauches et hausses des salaires, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

A Liévin (Pas-de-Calais), les salariés ont mené une "grève, avec un filtrage impactant", a indiqué à l'AFP Philippe Hureau, délégué CFDT, qui a critiqué "le manque de personnel en magasin". "On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. il y a beaucoup d'attente en caisse", a-t-il expliqué.

Devant le plus grand Carrefour de Marseille, dans les quartiers Nord, les clients étaient bloqués sur plus d'un kilomètre samedi matin, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. "Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients", a expliqué Fiona Agueni, étudiante et caissière du magasin.

Dans le Val-de-Marne, trois magasins ont suivi le mouvement, à Ivry-sur-Seine, Villejuif et Charenton-le-Pont, tout en restant ouverts, selon la préfecture. "Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons", avec "des clients agressifs", a protesté Betty, déléguée syndicale CFDT à Ivry-sur-Seine.

"La direction nous méprise", s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. "On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens...", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure", a-t-il prévenu.

En Seine-Saint-Denis, deux magasins étaient mobilisés, à Noisy-le-Grand et Aulnay-sous-Bois, "sans conséquences sur l'accueil de la clientèle", selon la préfecture. A Étampes, d'après la préfecture de l'Essonne, une quarantaine de salariés se sont rassemblés dans la matinée dans une ambiance "calme et sereine" sur le parking du magasin.

Le mouvement a également été suivi à Givors (Rhône), où le magasin était fermé samedi matin pour cause de grève. A Dijon, une centaine de manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CFDT devant un centre commercial et à Quetigny, en banlieue dijonnaise, la grève était suivie à 50%, selon la CGT, citée par Le Bien Public.

A Annecy, les salariés de l'hypermarché Carrefour "ont manifesté devant le magasin", selon la CGT locale, et à Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a gagné Monaco, où 70 des 280 salariés de l'hypermarché Carrefour étaient en grève, selon Alexandra Oukdim, déléguée du Syndicat du commerce de Monaco.

burs-er/cel/nm

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APR 2

Trois personnes dont un artiste biélorusse interpellées devant l'Élysée avec un tissu enflammé #

4/2/2021, 6:15 PM
Paris, FRA

Deux personnes interpellées devant l'Elysée jeudi soir parmi lesquelles un artiste biélorusse qui détenait une bouteille avec un tissu préalablement enflammé sur lui, ont écopé d'un rappel à la loi pour une action présentée comme politico-artistique, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Paris.

Ces deux personnes, interpellées avec une troisième jeudi soir devant l'Elysée, avaient été placées en garde à vue pour "violences volontaires avec arme".

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le ministère public, "l'homme s'est présenté jeudi soir devant l'Élysée en tenant à la main une bouteille contenant un liquide (identifié comme n'étant pas un hydrocarbure) et une pièce de tissu préalablement enflammée."

"Devant la présence policière, il a jeté sa bouteille en direction du sol", a précisé la même source.

Selon une source proche du dossier, confirmant une information du Point, il s'agit d'un artiste biélorusse de 33 ans, Alexei Kuzmich.

Il a été déféré pour un rappel à la loi, selon le parquet de Paris.

Sur son compte Instagram, l'artiste assure dans une publication intitulée "Lettre à Macron. Président. France" être venu "accomplir une révolution", dans un pays qui "fraie aujourd'hui avec le fascisme".

L'artiste compare le président français à Alexandre Loukachenko, qui fait l'objet d'un grand mouvement de contestation depuis 2020 qu'il tente d'affaiblir par des arrestations massives, des violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Les deux autres personnes avec lui, un homme et une femme, "prenaient des photographies et des vidéos de la scène", a précisé le parquet de Paris.

La femme a aussi fait l'objet d'un rappel à la loi par officier de police judiciaire, selon le parquet de Paris, tandis que l'homme prenant des photographies, a été admis à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P) et sera reconvoqué ultérieurement.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

alh-mk-gd/meh/bow

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APR 2

Mali: une femme décédée, un enfant blessé dans un incendie pendant un raid français #

4/2/2021, 4:45 PM
Paris, FRA

Une femme est décédée et un enfant a été légèrement blessé dans un incendie en marge d'une opération menée au Mali par les militaires français, au cours de laquelle un jihadiste présumé a été tué et deux autres capturés, a annoncé vendredi l'état-major.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, "dans un secteur situé à 95 km au sud-est de Tessalit (Nord-Est), des militaires de l'opération Barkhane ont conduit une opération visant la capture de cadres" du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a affirmé l'état-major dans communiqué.

"Après une infiltration délicate" par hélicoptères, "la capture de deux individus et la saisie de trois armes légères d'infanterie, de nombreuses munitions et des téléphones, les militaires français ont été pris à partie par un individu caché dans une tente" qui a ouvert le feu.

"L'individu a été neutralisé", précise-t-on de même source, ajoutant qu'"une femme présente aux côtés de l'assaillant a été retrouvée sans vie".

"Au cours de cet échange de tirs, la tente abritant l'assaillant a pris feu" et "un enfant en bas âge, présent dans cette même tente, a été extrait des flammes par un des militaires français", selon le communiqué.

L'enfant, en bas âge, "a été soigné sur place avant d'être évacué vers l'hôpital militaire de Gao", a, indiqué l'état-major, soulignant que souffrant de "blessures superficielles", il était désormais "hors de danger".

dab/dla/sst

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APR 2

Contre la future PAC, des agriculteurs ont sorti leurs tracteurs dans le nord de la France #

4/2/2021, 3:13 PM
Saint-Arnoult-en-Yvelines, FRA

Patates pourries déversées au Havre, opérations escargots en Ile-de-France: des agriculteurs ont manifesté vendredi avec leurs tracteurs et occasionné ça et là des bouchons, pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre un verdissement jugé excessif des futures aides européennes.

Selon la section du grand bassin parisien du premier syndicat agricole français, la FNSEA, à l'origine de l'appel à manifester, 5.000 agriculteurs se sont mobilisés dans douze départements, d'une partie de la Normandie à une partie de la Champagne-Ardenne, en passant par l'Ile-de-France et les Hauts-de-France, lors d'une action qui a démarré à l'aube pour s'achever vers 15H00.

Des convois de tracteurs ont occasionné des embouteillages sur plusieurs axes franciliens et au-delà, sans toutefois paralyser le trafic en cette journée de grands départs. Le réseau autoroutier Sanef a signalé des perturbations sur l'A13, qui relie Paris à Caen, qui ont duré une bonne partie de la matinée, selon des alertes sur Twitter.

Dans le viseur des manifestants, la mise en place d'éco-régimes ("eco-schemes") dans la future politique agricole commune européenne (PAC), un financement qui sera conditionné à des pratiques plus respectueuses de l'environnement, par exemple avec du bio.

Des représentants des manifestants ont profité d'un déplacement du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie dans le Loiret pour exprimer leurs doléances pendant plus de deux heures, selon un syndicaliste.

"On ne peut qu'être satisfait de cet échange mais on lui a rappelé qu'il fallait des actes", a déclaré à l'AFP Florent Leprêtre, président de la FNSEA Centre Val de Loire.

"Ce matin on a eu une grande discussion de travail" pour "voir comment la nouvelle politique agricole commune peut les accompagner", a déclaré M. Denormandie à Orléans, rappelant que rien n'était tranché concernant la répartition de ces aides.

"Il y a une pression que mettent les agriculteurs, parce que c'est très sensible, ce sujet", a ajouté son collègue aux Affaires européennes Clément Beaune sur BFMTV, promettant que les règles seront les mêmes pour l'ensemble des agriculteurs européens.

Le détail de la future PAC, qui entrera en vigueur en 2023, est toujours en train d'être négocié à Bruxelles.

Derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, une ribambelle de tracteurs se sont garés vers 06H00 autour d'un petit rond-point, pour bloquer les axes menant à Orléans, Etampes ou encore Chartres.

Une trentaine d'agriculteurs ont agrémenté leurs tracteurs de quelques pancartes au style direct: "Macron, veux-tu encore de tes paysans?"

"On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron", explique Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien.

En fin de matinée, une trentaine de tracteurs ont mené une opération escargot sur le périphérique de Caen, selon Bison Futé.

Au Havre, une petite trentaine d'agriculteurs à bord de 18 tracteurs ont déversé onze bennes de déchets (souches d'arbres, pneus, betteraves pourries, patates pourries) devant la sous-préfecture, d'après un responsable de la police.

A Lille, une trentaine de tracteurs ont été parqués autour de la préfecture, où une délégation a été reçue.

La réforme qui se dessine équivaudrait à "180 millions d'euros en moins par an pour les Hauts-de-France" en aides européennes, estime le président de la FDSEA Nord, Laurent Verhaeghe, pour qui "le risque serait de nous faire payer la transition écologique".

Amaury Babault, 31 ans, qui produit blé, orge et colza sur son exploitation de 150 hectares à Ablis (Yvelines), représente la "sixième génération" d'agriculteurs de sa famille. Il "en espère une septième, si M. Macron veut bien encore des agriculteurs dans quelques années".

Mais il calcule que s'il perd "80 euros par hectare" d'aides de la PAC, ce sera 12.000 euros en moins chaque année dans son exploitation.

La mobilisation de vendredi n'a toutefois pas l'unanimité dans le monde agricole.

Pour la Confédération paysanne, "les producteurs de grandes cultures de la FNSEA, gros bénéficiaires des aides européennes, mettent une pression indécente sur l'exécutif pour que rien de change".

Le syndicat est membre, avec une quarantaine d'autres organisations, de la plateforme Pour une autre PAC, qui milite pour une politique plus verte et dénonce dans un communiqué une "tentative d'affaiblissement dramatique de l'ambition de la réforme de la PAC et s'inquiète de l'écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes sur ce dossier".

bur-ola-clc-myl/ngu/ico/pb

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APR 2

RATP: rassemblement CGT contre la répression syndicale et la concurrence #

4/2/2021, 1:57 PM
Paris, FRA

Une centaine de personnes, rassemblées à l'appel de la CGT-RATP, ont protesté vendredi, devant un dépôt d'autobus de la régie à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), contre la répression syndicale et l'ouverture à la concurrence, a constaté une journaliste de l'AFP.

L'un des élus CGT de ce centre-bus, Alexandre El Gamal, est menacé de licenciement par la RATP, qui l'accuse notamment de blocages de ce dépôt pendant la grève contre la réforme des retraites de l'hiver 2019-2020. En novembre dernier, l'inspection du travail avait refusé d'autoriser la révocation de ce syndicaliste, mais la régie avait ensuite déposé un recours.

"La date limite pour la décision du ministère du Travail sur le recours est le 22 mai", a indiqué M. El Gamal à l'AFP. À côté des agents RATP venus le soutenir vendredi se trouvaient des salariés de Sanofi ou Monoprix, des fonctionnaires territoriaux, des militants de Solidaires-RATP et des personnalités politiques.

Actuellement, "le climat est délétère et anxiogène au dépôt de Vitry. On ne comprend pas cet acharnement sur Alexandre, syndicaliste mais pas voyou", a dénoncé auprès de l'AFP Fabien Cormier, représentant syndical CGT-RATP.

Ce rassemblement coïncidait avec une journée nationale d'action organisée par la CGT dans les transports urbains et interurbains, notamment pour réclamer des hausses de salaires, s'opposer à la concurrence dans ce secteur et protester contre la répression syndicale. À la RATP, l'appel à la grève de la CGT "n'a pas eu d'impact sur le trafic", a-t-on appris auprès de la direction.

Parmi les manifestants à Vitry-sur-Seine, Aurélia est "venue pour soutenir Alex". Conductrice de bus, c'est sa "16e année à la RATP", précise à l'AFP cette militante CGT au visage recouvert d'un masque portant l'inscription "justice pour Alexandre".

"On se bat aussi contre l'ouverture à la concurrence et la reprise de la vente des tickets à bord des bus, où les plexiglas de protection ont été enlevés", ajoute-t-elle. "Complètement inquiète" à cause de la prochaine ouverture à la concurrence du réseau autobus de la régie (à partir du 1er janvier 2025), cette mère de famille appréhende "une détérioration des conditions de travail". "C'est la destruction de tous nos acquis, on va travailler plus longtemps et on ne sait pas qui sera notre employeur. Même pour les usagers, ça va être une catastrophe", car "actuellement, dans les transports privés, il n'y a pas la même qualité de service", affirme-t-elle.

er/cel/bow

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APR 2

Contre la future PAC, des agriculteurs mobilisés dans le nord de la France #

4/2/2021, 12:56 PM
Saint-Arnoult-en-Yvelines, FRA

Patates pourries déversées devant la sous-préfecture du Havre, opérations escargots sur des grands axes franciliens: plusieurs milliers d'agriculteurs, selon les organisateurs, ont manifesté vendredi pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes, dont le verdissement les pénaliserait financièrement.

Selon la FNSEA Grand bassin parisien - la section du premier syndicat agricole français qui était à l'origine de l'appel à manifester, 5.000 agriculteurs étaient mobilisés sur douze départements, d'une partie de la Normandie à une partie de la Champagne-Ardenne, en passant par l'Ile-de-France et les Hauts-de-France.

Dans le viseur des manifestants, la mise en place d'éco-régimes ("eco-schemes") dans la future politique agricole commune européenne (PAC), un financement qui sera conditionné à des pratiques plus respectueuses de l'environnement, et qui laisserait selon eux trop d'agriculteurs au bord de la route.

Des représentants des manifestants ont profité d'un déplacement du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie dans le Loiret pour lui faire part de leurs doléances.

"Il entend et il est dans la concertation. On ne peut qu'être satisfait de cet échange mais on lui a rappelé qu'il fallait des actes", a déclaré à l'AFP Florent Leprêtre, président de la FNSEA Centre Val de Loire, au terme d'"un temps d'échange de plus de deux heures".

"Ce matin on a eu une grande discussion de travail (...) avec l'ensemble des acteurs du monde agricole" pour "voir comment la nouvelle politique agricole commune peut les accompagner", a déclaré M. Denormandie lors d'un point presse à Orléans.

"il faut évidemment que cette nouvelle politique agricole commune soit accessible, c'est mon engagement", a-t-il affirmé, rappelant rien n'était tranché concernant la répartition de ces aides.

Le détail de la future PAC, qui entrera en vigueur en 2023, est toujours en train d'être négocié à Bruxelles.

Derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, une ribambelle de tracteurs se sont garés vers 06H00 autour d'un petit rond-point, pour bloquer les axes stratégiques menant à Orléans, Etampes ou encore Chartres.

Une trentaine d'agriculteurs ont agrémenté leurs tracteurs de quelques pancartes au style direct : "Macron, veux-tu encore de tes paysans?"

"On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron" dont "on ne partage pas la vision" de la réforme de la PAC, explique Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien.

Des bouchons ont été rapportés sur plusieurs axes franciliens et au-delà. Le réseau autoroutier Sanef a ainsi signalé des perturbations sur l'A13, qui relie Paris à Caen.

En fin de matinée, une trentaine de tracteurs ont aussi mené une opération escargot sur le périphérique de Caen, selon Bison Futé.

Au Havre, une petite trentaine d'agriculteurs à bord de 18 tracteurs ont déversé 11 bennes de déchets (souches d'arbres, pneus, betteraves pourries, patates pourries) devant la sous-préfecture, d'après un responsable de la police.

A Lille, une trentaine de tracteurs ont été parqués autour de la préfecture, où une délégation a été reçue. L'action était rythmée par les retentissantes déflagrations d'un effaroucheur à volatiles, a constaté une journaliste de l'AFP.

La réforme qui se dessine équivaudrait à "180 millions d'euros en moins par an pour les Hauts-de-France" en aides de la PAC, estime le président de la FDSEA Nord, Laurent Verhaeghe, pour qui "le risque serait de nous faire payer la transition écologique".

Amaury Babault, 31 ans, qui produit blé, orge et colza sur son exploitation de 150 hectares à Ablis (Yvelines), représente la "sixième génération" d'agriculteurs de sa famille. Il "en espère une septième, si M. Macron veut bien encore des agriculteurs dans quelques années".

Mais il calcule que s'il perd "80 euros par hectare" d'aides de la PAC, ce sera 12.000 euros en moins chaque année dans son exploitation.

La mobilisation de vendredi ne fait toutefois pas l'unanimité dans le monde agricole.

Pour la Confédération paysanne, "les producteurs de grandes cultures de la FNSEA, gros bénéficiaires des aides européennes, mettent une pression indécente sur l'exécutif pour que rien de change".

Le syndicat est membre, avec une quarantaine d'autres organisations, de la plateforme Pour une autre PAC, qui milite pour une politique plus verte et dénonce dans un communiqué une "tentative d'affaiblissement dramatique de l'ambition de la réforme de la PAC et s'inquiète de l'écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes sur ce dossier".

bur-ola-clc-myl/ngu/soe/pb

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APR 2

France: trois personnes dont un artiste bélarusse interpellées devant l'Élysée avec un tissu enflammé #

4/2/2021, 11:24 AM
Paris, FRA

Trois personnes, dont un artiste bélarusse qui détenait une bouteille avec un tissu préalablement enflammé sur lui, ont été interpellées devant la présidence de la République en France, puis placées en garde à vue jeudi, pour une action présentée comme politico-artistique, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Les trois personnes ont été placées en garde à vue pour "violences volontaires avec arme", a précisé à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information des journaux Le Point et Le Figaro.

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le ministère public, "un homme s'est présenté jeudi soir devant l'Élysée en tenant à la main une bouteille contenant un liquide (identifié comme n'étant pas un hydrocarbure) et une pièce de tissu préalablement enflammée."

"Devant la présence policière, il a jeté sa bouteille en direction du sol", a précisé la même source.

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'un Bélarusse de 33 ans.

Le Point indique qu'il s'agit de l'artiste Alexei Kuzmich.

Sur son compte Instagram, l'artiste assure dans une publication intitulée "Lettre à Macron. Président. France" être venu "accomplir une révolution", dans un pays qui "fraie aujourd'hui avec le fascisme".

L'artiste compare le président français à Alexandre Loukachenko, qui fait l'objet d'un grand mouvement de contestation depuis 2020 qu'il tente d'affaiblir par des arrestations massives, des violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Les deux autres personnes, un homme et une femme, également en garde à vue, "prenaient des photographies et des vidéos de la scène", a précisé le parquet de Paris.

L'homme prenant des photographies a été admis à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, a ajouté le parquet.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

alh-mk-gd/pga/vk/dlm

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APR 2

France: trois personnes dont un artiste biélorusse interpellées devant l'Élysée avec un tissu enflammé #

4/2/2021, 11:14 AM
Paris, FRA

Trois personnes, dont un artiste biélorusse qui détenait une bouteille avec un tissu préalablement enflammé sur lui, ont été interpellées devant la présidence de la République en France, puis placées en garde à vue jeudi, pour une action présentée comme politico-artistique, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Les trois personnes ont été placées en garde à vue pour "violences volontaires avec arme", a précisé à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information des journaux Le Point et Le Figaro.

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le ministère public, "un homme s'est présenté jeudi soir devant l'Élysée en tenant à la main une bouteille contenant un liquide (identifié comme n'étant pas un hydrocarbure) et une pièce de tissu préalablement enflammée."

"Devant la présence policière, il a jeté sa bouteille en direction du sol", a précisé la même source.

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'un Biélorusse de 33 ans.

Le Point indique qu'il s'agit de l'artiste Alexei Kuzmich.

Sur son compte Instagram, l'artiste assure dans une publication intitulée "Lettre à Macron. Président. France" être venu "accomplir une révolution", dans un pays qui "fraie aujourd'hui avec le fascisme".

L'artiste compare le président français à Alexandre Loukachenko, qui fait l'objet d'un grand mouvement de contestation depuis 2020 qu'il tente d'affaiblir par des arrestations massives, des violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Les deux autres personnes, un homme et une femme, également en garde à vue, "prenaient des photographies et des vidéos de la scène", a précisé le parquet de Paris.

L'homme prenant des photographies a été admis à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, a ajouté le parquet.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

alh-mk-gd/pga/vk/dlm

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APR 2

Trois personnes dont un artiste biélorusse interpellées devant l'Élysée avec un tissu enflammé #

4/2/2021, 11:08 AM
Paris, FRA

Trois personnes, dont un artiste biélorusse qui détenait une bouteille avec un tissu préalablement enflammé sur lui, ont été interpellées devant l'Élysée puis placées en garde à vue jeudi, pour une action présentée comme politico-artistique, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Les trois personnes ont été placées en garde à vue pour "violences volontaires avec arme", a précisé à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Point et du Figaro.

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le ministère public, "un homme s'est présenté jeudi soir devant l'Élysée en tenant à la main une bouteille contenant un liquide (identifié comme n'étant pas un hydrocarbure) et une pièce de tissu préalablement enflammée."

"Devant la présence policière, il a jeté sa bouteille en direction du sol", a précisé la même source.

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'un Biélorusse de 33 ans.

Le Point indique qu'il s'agit de l'artiste Alexei Kuzmich.

Sur son compte Instagram l'artiste assure dans une publication intitulée "Lettre à Macron. Président. France" être venu "accomplir une révolution", dans un pays qui "fraie aujourd'hui avec le fascisme".

L'artiste compare le président français à Alexandre Loukachenko, qui fait l'objet d'un grand mouvement de contestation depuis 2020 qu'il tente d'affaiblir par des arrestations massives, des violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Les deux autres personnes, un homme et une femme, également en garde à vue "prenaient des photographies et des vidéos de la scène", a précisé le parquet de Paris.

L'homme prenant des photographies a été admis à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P), a ajouté le parquet.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

alh-mk-gd/pga/vk

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APR 2

Trois personnes dont un artiste biélorusse interpellés devant l'Élysée avec un tissu enflammé #

4/2/2021, 10:58 AM
Paris, FRA

Trois personnes, dont un artiste biélorusse qui détenait une bouteille avec un tissu préalablement enflammé sur lui, ont été interpellés devant l'Élysée puis placés en garde à vue jeudi, pour une action présentée comme politico-artistique, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Les trois hommes ont été placés en garde à vue pour "violences volontaires avec arme", a précisé à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Point et du Figaro.

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le ministère public, "un homme s'est présenté jeudi soir devant l'Élysée en tenant à la main une bouteille contenant un liquide (identifié comme n'étant pas un hydrocarbure) et une pièce de tissu préalablement enflammée."

"Devant la présence policière, il a jeté sa bouteille en direction du sol", a précisé la même source.

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'un Biélorusse de 33 ans.

Le Point indique qu'il s'agit de l'artiste Alexei Kuzmich.

Sur son compte Instagram l'artiste assure dans une publication intitulée "Lettre à Macron. Président. France" être venu "accomplir une révolution", dans un pays qui "fraie aujourd'hui avec le fascisme".

L'artiste compare le président français à Alexandre Loukachenko, qui fait l'objet d'un grand mouvement de contestation depuis 2020 qu'il tente d'affaiblir par des arrestations massives, des violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Les deux autres personnes, un homme et une femme, également en garde à vue "prenaient des photographies et des vidéos de la scène", a précisé le parquet de Paris.

L'homme prenant des photographies a été admis à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P), a ajouté le parquet.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

alh-mk-gd/pga/vk

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APR 2

Contre la future PAC, des agriculteurs mobilisés dans la moitié nord de la France #

4/2/2021, 9:59 AM
Saint-Arnoult-en-Yvelines, FRA

Patates pourries déversées devant la sous-préfecture du Havre, opérations escargots sur des grands axes franciliens: plusieurs milliers d'agriculteurs, selon les organisateurs, manifestaient vendredi pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes, dont le verdissement les pénaliserait financièrement.

Derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, une ribambelle de tracteurs se sont garés vers 06H00 autour d'un petit rond-point, pour bloquer les axes stratégiques menant à Orléans, Etampes ou encore Chartres.

Les agriculteurs - au nombre d'une trentaine - ont agrémenté leurs tracteurs de quelques pancartes au style direct : "Macron, veux-tu encore de tes paysans?"

"On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron" dont "on ne partage pas la vision" de la réforme de la politique agricole commune européenne (PAC), explique Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien, sur le rond-point.

Selon lui, 5.000 agriculteurs étaient mobilisés au total dans cette opération organisée sur douze départements, d'une partie de la Normandie à une partie de la Champagne-Ardenne, en passant par l'Ile-de-France et les Hauts-de-France.

"Tout le monde n'est pas parti en tracteur, il y a différentes formes de mobilisations", a précisé une porte-parole de la FRSEA Ile-de-France. "Beaucoup sont en rendez-vous avec leurs parlementaires ou avec les préfets, et certains se sont déplacés en voiture pour rejoindre les convois ou les accompagner."

Au Havre, selon un responsable de la police, 25 à 30 agriculteurs à bord de 18 tracteurs ont déversé 11 bennes de déchets (souches d'arbres, pneus, betteraves pourries, patates pourries) devant la sous-préfecture.

A Lille, une trentaine de tracteurs ont été parqués autour de la préfecture, où une délégation a été reçue. L'action était rythmée par les retentissantes déflagrations d'un effaroucheur à volatiles, a constaté une journaliste de l'AFP.

La réforme envisagée équivaudrait à "180 millions d'euros en moins par an pour les Hauts-de-France" d'aides de la PAC, a calculé le président de la FDSEA Nord, Laurent Verhaeghe, pour qui "le risque serait de nous faire payer la transition écologique".

Les tracteurs ont commencé à quitter les lieux à 11H00.

Des bouchons étaient rapportés sur plusieurs axes franciliens et au-delà. Le réseau autoroutier Sanef signalait ainsi des perturbations sur l'A13, qui relie Paris à Caen.

Les manifestants craignent que les orientations de la future PAC, en négociation à Bruxelles, laissent trop d'agriculteurs au bord de la route. Elle prévoit notamment la mise en place d'éco-régimes ("eco-schemes"), un financement conditionné à des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Amaury Babault, 31 ans, qui produit blé, orge et colza sur son exploitation de 150 hectares à Ablis (Yvelines), représente la "sixième génération" d'agriculteurs de sa famille. Il "en espère une septième, si M. Macron veut bien encore des agriculteurs dans quelques années".

Mais il calcule que s'il perd "80 euros par hectare" d'aides de la PAC, ce sera 12.000 euros en moins chaque année dans son exploitation.

Les manifestants attendent "d'être reçus par le ministre de l'Agriculture [Julien Denormandie] au moins, voire Macron", prévient David Vallée, président de la section de Saint-Arnoult/Dourdan, qui peste contre une réforme "inacceptable" d'une "complexité sans nom".

"Si on n'est pas reçu, on ira monter sur Paris", là "où se trouvent les gens qui décident", alerte-t-il.

Les manifestations sont organisées au moment où des Franciliens pourraient prendre la route pour profiter du week-end de Pâques afin de se mettre au vert après le durcissement des contraintes annoncées pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Mais le but affiché n'était pas de bloquer les routes toute la journée.

La plateforme Pour une autre PAC, qui milite pour une politique plus verte et rassemble une quarantaine d'organisations (des ONG et associations défendant l'environnement, mais aussi les petits exploitants, les droits des animaux ou les consommateurs) a de son côté "fait part de sa très vive opposition aux revendications exprimées par cette partie de la profession agricole".

Dans un communiqué, elle "dénonce leur tentative d'affaiblissement dramatique de l'ambition de la réforme de la PAC et s'inquiète de l'écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes sur ce dossier".

bur-ola-clc-myl/ngu/soe/shu

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APR 2

Contre la future PAC, tracteurs et agriculteurs mobilisés en Ile-de-France et alentour #

4/2/2021, 8:15 AM
Paris, FRA

Des centaines d'agriculteurs d'Ile-de-France et alentour ont sorti les tracteurs vendredi matin pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes, dont le verdissement les pénaliserait financièrement.

Derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, une ribambelle de tracteurs étaient disposés vers 06H00 autour d'un petit rond-point, pour bloquer les axes stratégiques menant à Orléans, Etampes ou encore Chartres.

La petite trentaine d'agriculteurs ont agrémenté leurs tracteurs de quelques pancartes au style direct : "Macron, veux-tu encore de tes paysans?"

"On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron" dont "on ne partage pas la vision" de la réforme de la politique agricole commune européenne (PAC), explique Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien, sur le rond-point.

Il a affirmé à l'AFP que 5.000 agriculteurs étaient mobilisés vers 09H00 dans cette opération organisée sur douze départements, d'une partie de la Normandie à une partie de la Champagne-Ardenne, en passant par l'Ile-de-France et les Hauts-de-France.

"Tout le monde n'est pas parti en tracteur, il y a différentes formes de mobilisations", a précisé une porte-parole de la FRSEA Ile-de-France. "Beaucoup sont en rendez-vous avec leurs parlementaires ou avec les préfets, et certains se sont déplacés en voiture pour rejoindre les convois ou les accompagner."

Selon la gendarmerie, vers 07H00, une soixantaine de tracteurs convergeaient vers Paris depuis l'Essonne, les Yvelines et le Val-d'Oise. A Thillois (Marne), 37 tracteurs étaient rassemblés sur des ronds-points. En Seine-Maritime, à Saint-Aubin-le-Cauf, 25 tracteurs annonçaient vouloir converger vers Dieppe.

Ils craignent que les orientations de la future PAC, en négociation à Bruxelles, laissent trop d'agriculteurs au bord de la route. Elle prévoit notamment la mise en place d'éco-régimes ("eco-schemes"), une nouvelle source de financement conditionnée à des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Amaury Babault, 31 ans, qui produit blé, orge et colza sur son exploitation d'Ablis (Yvelines) de 150 hectares, représente la "sixième génération" d'agriculteurs de sa famille. Il "en espère une septième, si M. Macron veut bien encore des agriculteurs dans quelques années".

Mais il calcule que s'il perd "80 euros par hectare" d'aides la PAC, ce seront 12.000 euros en moins chaque année dans son exploitation, de quoi "mettre en danger les exploitations".

"On nous dit: +On veut l'autonomie alimentaire, on veut moins importer les produits qui viennent de Chine, surtout avec le Covid (...)+ et on nous dit qu'on n'a plus besoin de nous", tempête le jeune agriculteur.

Tous attendent "d'être reçus par le ministre de l'Agriculture [Julien Denormandie] au moins, voire Macron", indique David Vallée, président de la section de Saint-Arnoult/Dourdan, qui peste contre une réforme "inacceptable" d'une "complexité sans nom".

"Si on n'est pas reçu, on ira monter sur Paris", là "où se trouvent les gens qui décident", alerte-t-il.

La manifestation était organisée au moment où des Franciliens pourraient prendre la route pour profiter du week-end de Pâques afin de se mettre au vert après le durcissement des contraintes annoncées pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Mais le but affiché n'est pas de bloquer les routes toute la journée.

La plateforme Pour une autre PAC, qui milite pour une politique plus verte et rassemble une quarantaine d'organisations (des ONG et associations défendant l'environnement, mais aussi les petits exploitants, les droits des animaux ou les consommateurs) a de son côté "fait part de sa très vive opposition aux revendications exprimées par cette partie de la profession agricole". Dans un communiqué, elle "dénonce leur tentative d'affaiblissement dramatique de l'ambition de la réforme de la PAC et s'inquiète de l'écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes sur ce dossier".

Sortant de son 40 tonnes pour prendre l'air vivifiant, Frédéric Drillon, routier bloqué depuis 6H10 du matin, prend l'évènement matinal avec philosophie. "Ça ne nous arrange pas mais je comprends pourquoi ils bloquent", assure-t-il.

Un peu avant 8H00, les manifestants lèvent le blocage. "On embête les gens qui travaillent et j'aime pas ça", regrette David Vallée. Un agriculteur lance au routier : "Vous allez pouvoir partir en week-end" avant que celui-ci ne remonte dans son camion en riant.

bur-myl-ola/ngu/soe/shu

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APR 2

Contre la future PAC, opérations escargots et blocages par des tracteurs en Ile-de-France vendredi #

4/2/2021, 2:00 AM

Bouchons à prévoir: les agriculteurs d'Ile-de-France et alentour prévoient de sortir les tracteurs vendredi pour adresser sur les routes un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes qui donnerait la priorité au bio et à l'agro-écologie.

"On a décidé de mener une action syndicale à l'échelle du grand bassin parisien vendredi dès 06H00. On a l'ambition d'adresser un message à Emmanuel Macron en guise d'avertissement", a déclaré Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien, lors d'un point presse.

Au menu de cette journée d'action, dès 06H30, opérations escargots et barrages filtrants: ces derniers concerneront notamment l'Ile-de-France en une dizaine de lieux, comme sur l'A6 dans le sens province-Paris, au niveau de Villabé (Essonne), ou sur la RN12 en direction de Paris, au niveau de Maulette (Yvelines), ainsi que l'A13, dans le sens Paris-province.

De quoi perturber les départs des Franciliens qui souhaiteraient profiter du week-end de Pâques pour se mettre au vert, après le durcissement des contraintes annoncées mercredi par Emmanuel Macron, même si le but affiché n'est pas de bloquer les routes toute la journée.

Cette branche interdépartementale du syndicat majoritaire comprend une douzaine de départements, d'une partie de la Normandie à une partie de la Champagne-Ardenne, en passant par l'Ile-de-France et les Hauts-de-France.

La France travaille actuellement sur son plan stratégique national (PSN), sa déclinaison de la future politique agricole commune (PAC) qu'elle doit présenter en juin à la Commission européenne, à l'instar de ses voisins de l'UE. Un exercice complexe, sachant que le cadre général est toujours en train d'être négocié à Bruxelles.

Dans la ligne de mire des agriculteurs sur les routes vendredi, les éco-régimes ou "eco-scheme", une nouvelle source de financement conditionnée à la mise en place de pratiques plus respectueuses de l'environnement.

La Commission pourrait ainsi exiger le maintien de plus de "prairies permanentes, l'arrêt du déclin de la biodiversité, la réduction des phytos et fertilisants", selon un document de travail du ministère de l'Agriculture consulté par l'AFP.

"Selon les premières projections, dans l'état actuel des choses, 70 à 80% des agriculteurs n'auraient pas la possibilité de bénéficier de cet éco-régime, certes volontaire", a estimé Damien Greffin.

Ce nouveau type d'aide, tel qu'il est envisagé, "va être extrêmement compliqué à atteindre pour une bonne majorité des agriculteurs du bassin parisien, mais plus largement autour, parce que ce sont des mesures agro-environnementales de plus en plus importantes, de plus en plus contraignantes", se plaint Stéphane Sanchez, directeur de la FNSEA Grand bassin parisien.

M. Greffin, agriculteur céréalier dans le département de l'Essonne, craint que les agriculteurs qui ne rentreraient pas dans les cases de ces éco-régimes perdent "de 60 à 80 euros de l'hectare".

"Ce qui fait aujourd'hui la colonne vertébrale d'un agriculteur, c'est son marché, c'est-à-dire qu'il produit par rapport à ce qu'il va vendre. Là, on prend la problématique à l'envers, on nous amène sur un terrain agroécologique sans forcément s'assurer qu'on aura le marché derrière", renchérit Stéphane Sanchez.

"Faire du bio? Très bien, à condition qu'on puisse le vendre à 30% plus cher. Si c'est pour faire du bio au prix du conventionnel, c'est la mort de l'agriculture", ajoute-t-il.

"On n'est pas contre des démarches de progrès, on veut que ça se fasse par étape, pour ne pas exclure les agriculteurs", conclut M. Sanchez.

Interpellé sur ce sujet cette semaine à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a souligné que la réforme de la PAC était "en cours de consultation", manière de dire que les arbitrages n'étaient pas définitifs sur la répartition de ce budget au sein du monde agricole.

La semaine dernière, des milliers d'éleveurs ont manifesté à Clermont-Ferrand et à Lyon, notamment pour protester contre une éventuelle baisse des aides de la PAC jugées essentielles à la "survie" de l'élevage bovin. En cause, dans ce cas-là: un redéploiement éventuel d'aides au profit des protéines végétales.

ngu-myl/ico/am

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