En France, la communauté ukrainienne fête l'indépendance six mois après le début de la guerre #
Près de 1.500 Ukrainiens ont défilé mercredi à Lyon, Nice, Lille ou encore Toulouse à l'occasion du 31e anniversaire de l'indépendance de leur pays, une célébration "d'autant plus importante" qu'elle est interdite à Kiev, six mois jour pour jour après l'invasion russe.
"C'est d'autant plus important de célébrer cette fête que cette année on ne fait pas de rassemblements en Ukraine car on a peur des bombardements", a relevé auprès de l'AFP Irina Bourdelles, une résidente ukrainienne qui anime l'Association franco-ukrainienne Côte d'Azur (Afuca), organisatrice de la manifestation à Nice.
Ce jour de l'indépendance intervient dans un contexte de forte tension, l'Ukraine redoutant de possibles "provocations russes répugnantes". Les autorités de Kiev ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi dans la capitale, et dans le nord-est le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.
A Nice, 350 personnes, selon la police, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, ont marché pendant plus d'une heure sur les cinq kilomètres de la célèbre Promenade des Anglais, rassemblées derrière une immense banderole de 15 mètres de long aux couleurs de leur pays, bleu et jaune.
De nombreuses personnes agitaient des drapeaux ou tenaient des ballons, quelques-unes avec des pancartes fustigeant le "dictateur" Poutine et la Russie qualifiée "d'Etat terroriste", d'autres scandant des slogans hostiles au régime russe en demandant de "l'isoler".
"L'Ukraine moderne existe depuis trente et un ans et c'est seulement maintenant qu'on commence à comprendre le prix de l'indépendance", notait Artem, 36 ans, qui a souhaité rester anonyme, travaillant pour "une entreprise stratégique" d'Ukraine.
Le défilé s'est terminé par l'hymne national ukrainien repris en choeur par les participants devant le théâtre de Verdure, où devait se tenir dans la soirée un marché et un concert à but caritatif.
Selon les derniers chiffres communiqués à l'AFP par l'Office français de l'immigration et de l'intégration, le département des Alpes-Maritimes accueillait au 23 août quelque 9.000 réfugiés ukrainiens, pour un total national dépassant désormais les 100.000 personnes.
A Lyon, où 450 personnes ont défilé depuis la place des Terreaux, selon la préfecture, les manifestants ont eux aussi déployé un drapeau jaune et bleu géant et entonné l'hymne national. "La seule différence entre toi et un réfugié, c'est la chance", pouvait-on lire sur l'une des pancartes.
A Lille, quelques centaines de manifestants se sont réunis sur la place de la République. "Cette indépendance, elle a tellement été attendue, voulue par le peuple ukrainien. Et aujourd'hui, malheureusement, les Ukrainiens se battent à nouveau pour (la) garder", a lancé la présidente de l'association Portail de l'Ukraine, Irina Lampeka, organisatrice de la manifestation avec le soutien de la mairie.
Une centaine de personnes ont également manifesté devant l'opéra de Rennes, dont certaines tenaient des bouquets de tournesols, devenus le symbole de soutien à l'Ukraine.
Svitlana, une femme d'une cinquantaine d'années arrivée en France il y a trois mois, qui a préféré taire son nom, a témoigné en larmes: "Après six mois de guerre, je ne sais pas du tout quoi vous dire. Tous les sentiments me traversent. Je veux que ça soit une victoire car comme ça, ils ne tueront plus nos enfants".
A Toulouse, un rassemblement de 200 personnes a eu lieu devant la statue de Taras Tchevchenko, un poète ukrainien du 19e siècle. "C'est le Victor Hugo ukrainien, il a rallumé la flamme du nationalisme ukrainien", a lancé l'un des manifestants, Taras Budka.
bur-vxm-jra/ol/cbn
Les prix des céréales sont redescendus des sommets, après six mois de guerre en Ukraine #
"C'est presque un retour à la case départ": six mois après l'invasion de l' Ukraine par la Russie, blé et maïs se rapprochent de leurs prix d'avant-guerre, dans un marché qui retrouve "un point d'équilibre".
Le scénario du pire, avec ses "ouragans de famine" redoutés par l'ONU, a été évité mais les prix restent très élevés et l'inflation menace, soulignent les analystes du marché.
Les cours du blé s'étaient envolés à près de 440 euros la tonne sur le marché européen mi-mai - le double de l'été dernier - alors que le trafic marchand était presque au point mort sur la mer Noire. Mais ils sont redescendus autour de 330 euros en août.
"Six mois après l'invasion russe, c'est presque un retour à la case départ. Les marchés ont appris à vivre avec la crise. La détente s'est amorcée fin mai-début juin avec de premières estimations de production rassurantes en Europe et la reprise des exportations d' Ukraine , d'abord par la route et le rail, puis par la mer", explique Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel.
L' Ukraine est "en voie d'exporter presque 4 millions de tonnes de produits agricoles en août", toutes voies confondues, se rapprochant des plus de 5 millions mensuels d'avant-guerre, a annoncé mardi un haut responsable du département d'État américain.
Cette accélération des exportations de l' Ukraine , superpuissance agricole qui pesait avec la Russie 30% du commerce mondial du blé fin 2021, est le fruit de l'accord signé le 22 juillet entre Kiev et Moscou, sous l'égide de l'ONU et de la Turquie.
Cet accord pour l'ouverture d'un couloir maritime est destiné à sortir plus de 20 millions de tonnes de maïs, blé et tournesol stockés en Ukraine . D'après le Joint Coordination Centre qui supervise le corridor, 721.449 tonnes sont déjà sorties d' Ukraine par la mer.
Pour le moment, cette détente profite plus à l' Ukraine qu'à la Russie, qui prépare un retour en force sur les marchés à la faveur d'une exceptionnelle récolte de blé, estimée à 88 millions de tonnes.
Les exportations russes de blé pour juillet et août sont en baisse de 27% sur un an, selon les estimations du cabinet de conseil russe SovEcon.
Le blé russe est encore trop cher et rudement concurrencé, notamment par le blé français, pour plusieurs raisons: des frais de transport élevés, un "rouble fort", une taxe russe à l'exportation en baisse mais encore "très élevée" (environ 80 dollars la tonne), ce qui fait que "les fermiers rechignent à vendre", explique Andrey Sisov, directeur général de SovEcon.
La faiblesse des exportations russes a été l'un des principaux facteurs expliquant les prix élevés, estime M. Sisov, dans une crise qui fut moins de disponibilité que de prix et de logistique. Autrement dit, "Poutine a maintenu la pression sur les prix dans un bras de fer avec l'Europe", selon un observateur occidental.
Sur le terrain, l'accord de juillet devrait favoriser une reprise globale des flux en mer Noire, avec la baisse des primes d'assurances qui étaient un facteur de frein pour les affréteurs.
Les cours restent par ailleurs très élevés. Car les causes de la flambée post-Covid sont toujours là: hausse des coûts de l'énergie, des engrais (dont le prix a triplé en un an), et des transports.
A cela s'ajoute "l'épée de Damoclès de l'inflation" qui pèse sur les économies les plus fragiles, dépendantes à plus de 50% des importations pour les céréales, souligne Edward de Saint-Denis, courtier chez Plantureux & Associés, citant Corne de l'Afrique, Egypte, Yémen ou Liban.
Si les analystes voient le cours du blé continuer à refluer à moyen terme, ils sont plus circonspects pour le maïs: la sécheresse qui sévit partout inquiète.
L'Union européenne estime sa production de maïs en repli de 16%, tandis que les États-Unis ont revu à la baisse leurs rendements dans certaines régions, notamment dans le Nebraska et le Dakota du Sud (-21,7%).
"Si on ne se met pas à rationner la demande, pour le bétail en particulier, on va avoir un problème d'approvisionnement", estime Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting.
D'autant que la Chine, frappée à son tour par la sécheresse, a repris ses importations en céréales.
tu-sb/ico/lum
A Nice, la communauté ukrainienne défile pour le jour de l'indépendance #
La communauté ukrainienne de Nice a défilé mercredi sur la célèbre Promenade des Anglais de bord de mer à l'occasion du 31e anniversaire de l'indépendance de son pays, une célébration "d'autant plus importante" qu'elle est interdite à Kiev, six mois jour pour jour après l'invasion par la Russie.
"C'est d'autant plus important de célébrer cette fête que cette année, on ne fait pas de rassemblements en Ukraine car on a peur des bombardements", a relevé Irina Bourdelles, une résidente ukrainienne qui anime l'Association franco-ukrainienne Côte d'Azur (Afuca), organisatrice de la manifestation, auprès de l'AFP.
Ce Jour de l'indépendance intervient dans un contexte de forte tension, l'Ukraine redoutant de possibles "provocations russes répugnantes". Les autorités de Kiev ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi dans la capitale, et dans le nord-est le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.
A Nice, 350 personnes, selon la police, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, ont marché pendant plus d'une heure sur le front de mer, rassemblées derrière une immense banderole de 15 mètres de long aux couleurs de leur pays, bleu et jaune.
De nombreuses personnes agitaient des drapeaux ou tenaient des ballons, quelques-unes tenaient des pancartes fustigeant le "dictateur" Poutine ou qualifiant la Russie "d'État terroriste".
"L'Ukraine moderne existe depuis trente et un ans et c'est seulement maintenant qu'on commence à comprendre le prix de l'indépendance", notait Artem, 36 ans, qui a souhaité rester anonyme, travaillant pour "une entreprise stratégique" en Ukraine.
Selon Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, quelque 9.000 réfugiés ukrainiens se trouvent actuellement à Nice et ses environs, pour un total national dépassant désormais les 100.000 personnes.
vxm/jp/ide/cm
"Vous pouvez être fiers", dit Macron aux Ukrainiens #
Emmanuel Macron a adressé mercredi un nouveau message de soutien aux Ukrainiens à l'occasion de leur fête nationale, en affirmant qu'ils pouvaient "être fiers" de leurs 31 années d'indépendance et de leur "résistance exceptionnelle" face à l'armée russe depuis six mois.
"Nous nous mobilisons aujourd'hui et nous nous mobiliserons demain pour aider à la résistance militaire de l' Ukraine et des Ukrainiens, et aussi pour aider demain à reconstruire", assure le président français dans un message vidéo débutant et se terminant par quelques mots en ukrainien.
Il annonce notamment que, "dans quelques jours, un navire quittera le port de Marseille pour acheminer des vivres, du matériel médical et de réhabilitation d'urgence" vers l' Ukraine .
"Six mois jour pour jour après le début de la guerre, de cette agression russe contre l' Ukraine , vous pouvez en ce 31 ème anniversaire de votre indépendance être fiers de ces 31 ans de la vie contemporaine de votre pays dans ses frontières, et de sa résistance exceptionnelle", affirme Emmanuel Macron, en dénonçant de nouveau "le choix funeste" fait par la Russie de lancer l'invasion du pays le 24 février.
jri/cs/gvy
A Nice, la communauté ukrainienne fête l'indépendance six mois après le début de la guerre #
La communauté ukrainienne de Nice a défilé mercredi sur la Promenade des Anglais à l'occasion du 31e anniversaire de l'indépendance de son pays, une célébration "d'autant plus importante" qu'elle est interdite à Kiev, six mois jour pour jour après l'invasion par la Russie.
"C'est d'autant plus important de célébrer cette fête que cette année, on ne fait pas de rassemblements en Ukraine car on a peur des bombardements", a relevé Irina Bourdelles, une résidente ukrainienne qui anime l'Association franco-ukrainienne Côte d'Azur (Afuca), organisatrice de la manifestation, auprès de l'AFP.
Ce Jour de l'indépendance intervient dans un contexte de forte tension, l'Ukraine redoutant de possibles "provocations russes répugnantes". Les autorités de Kiev ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi dans la capitale, et dans le nord-est le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.
A Nice, 350 personnes, selon la police, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, ont marché pendant plus d'une heure sur les cinq kilomètres du célèbre front de mer de la Prom', rassemblés derrière une immense banderole de 15 mètres de long aux couleurs de leur pays, bleu et jaune.
De nombreuses personnes agitaient des drapeaux ou tenaient des ballons, quelques-unes avec des pancartes fustigeant le "dictateur" Poutine et la Russie qualifiée "d'État terroriste", et d'autres scandant des slogans hostiles au régime russe en demandant de "l'isoler".
"L'Ukraine moderne existe depuis trente et un ans et c'est seulement maintenant qu'on commence à comprendre le prix de l'indépendance", notait Artem, 36 ans, qui a souhaité rester anonyme, travaillant pour "une entreprise stratégique" d'Ukraine.
Le défilé s'est terminé par l'hymne national ukrainien repris en choeur par les participants devant le théâtre de Verdure où doit se tenir dans la soirée un marché et un concert à but caritatif. L'association Afuca espère notamment convoyer des médicaments à destination d'un hôpital pédiatrique du pays.
Selon les derniers chiffres communiqués à l'AFP par Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, le département des Alpes-Maritimes accueillait au 23 août quelque 9.000 réfugiés ukrainiens, pour un total national dépassant désormais les 100.000 personnes six mois après le début du conflit.
vxm/jp/ide
Ethiopie: les dates marquantes du conflit au Tigré #
Du lancement d'une opération militaire fin 2020 par le gouvernement éthiopien au Tigré (nord) à la reprise des combats mercredi après cinq mois de trêve, voici les temps forts d'un conflit meurtrier de près de 22 mois.
Le 4 novembre 2020, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, lance une opération militaire contre les autorités régionales du Tigré, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qu'il accuse d'avoir attaqué deux bases de l'armée fédérale.
Le 13, l'ONU s'alarme d'une "crise humanitaire à grande échelle" après la fuite de dizaines de milliers de civils.
La présence de troupes de l'Erythrée voisine, ennemie jurée du TPLF depuis une guerre frontalière (1998-2000), est signalée.
Le 28, Abiy Ahmed déclare l'opération militaire "terminée", après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais les combats se poursuivent.
Fin février 2021, Amnesty International accuse des soldats érythréens d'avoir tué "des centaines de civils" en novembre à Aksoum.
Le 10 mars, Washington dénonce des "actes de nettoyage ethnique" au Tigré occidental, contrôlé par les forces de la région voisine de l'Amhara appuyant l'armée éthiopienne.
Le 23, Abiy Ahmed reconnaît la présence de troupes érythréennes au Tigré, puis annonce leur départ.
Le 28 juin, les rebelles reprennent Mekele, dix jours après avoir lancé une offensive qui leur permet de reprendre l'essentiel du Tigré.
Le 3 juillet, l'ONU estime que plus de 400.000 personnes ont "franchi le seuil de la famine" au Tigré.
Le 5 août, les rebelles prennent la ville de Lalibela, en Amhara, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le 10, Abiy Ahmed appelle la population à rejoindre les forces armées.
Fin octobre, le TPLF revendique la prise de Dessie et Kombolcha, villes amhara stratégiques sur l'axe menant à la capitale Addis Abeba. Le gouvernement dément, mais déclare l'état d'urgence début novembre.
Le 3 novembre, un rapport ONU-Ethiopie conclut à de possibles crimes contre l'humanité commis par "toutes les parties".
A partir du 24, Abiy Ahmed dirige au front une "contre-offensive" pendant deux semaines.
Début décembre, les autorités annoncent la reprise de Lalibela, Dessie et Kombolcha.
Mi-décembre, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU approuve un mécanisme international d'enquête sur les exactions liées au conflit.
Le 20, les rebelles annoncent leur repli vers le Tigré pour "ouvrir la porte" à l'aide humanitaire.
Fin décembre, l'ONU recense des dizaines de morts civils lors de frappes aériennes au Tigré.
Le 8 janvier, les rebelles accusent l'Ethiopie d'avoir tué des dizaines de personnes dans une frappe touchant un camp de déplacés à Dedebit. Les activités humanitaires sont suspendues le lendemain.
Le 14, l'ONU indique qu'au moins 108 civils ont été tués dans des frappes aériennes depuis début 2022, évoquant de possibles crimes de guerre.
Le 25, les rebelles déclarent avoir été "obligés" de reprendre les combats dans la région voisine de l'Afar.
L'ONU estime que 4,6 millions de personnes sont en "situation d'insécurité alimentaire".
Le 24 mars, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire unilatérale" pour permettre l'accès de l'aide humanitaire. Les rebelles s'engagent à respecter un cessez-le-feu.
Le 29, gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de bloquer l'aide.
Le 1er avril, les convois d'aide internationale vers le Tigré reprennent, mais restent insuffisants selon l'ONU.
Le 26, les rebelles affirment s'être retirés de zones qu'ils occupaient en Afar. Le gouvernement dément.
Le 12 juillet, première réunion d'un comité gouvernemental chargé de mener de futures négociations de paix.
Le 18, les rebelles indiquent également mettre sur pied une équipe pour d'éventuelles discussions.
Le 25, une commission onusienne d'enquête sur les violations des droits humains dans le conflit entame sa première visite en Ethiopie.
Le 24 août, des combats reprennent dans une zone située au sud du Tigré. Gouvernement et autorités tigréennes s'accusent mutuellement d'avoir brisé la trêve.
doc-ang/mw/sva/blb
Musée de l'immigration: Constance Rivière succède à Pap Ndiaye #
Constance Rivière, 42 ans, a été nommée directrice générale de l'établissement public du Palais de la Porte Dorée qui abrite le musée de l'Histoire de l'immigration à Paris, selon un décret paru mercredi au Journal Officiel.
Cette énarque et normalienne, ancienne conseillère spéciale du président de la République chargée de la culture et la diversité et secrétaire générale du Défenseur des droits depuis 2017, succède à Pap Ndiaye, nommé ministre de l'Education nationale en mai.
Mme Rivière, qui entrera officiellement en fonction le 12 septembre pour un mandat de trois ans, est également maître des requêtes au Conseil d'Etat.
Elle est notamment l'autrice, avec M. Ndiaye, d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris, présenté début 2021.
Les deux rapporteurs avaient émis une série de recommandations, notamment la "remise à plat" du concours d'entrée à la prestigieuse école de danse, vivier du Ballet de l'Opéra, afin de faire "du repérage de talents" dans toute la France, ou encore l'inclusion de personnes de l'extérieur pour le jury de recrutement des musiciens.
Egalement écrivaine, Constance Rivière avait publié en 2019 son premier roman, "Une fille sans histoire" (Stock), sur le quotidien d'une jeune femme qui s'invente une vie après l'attaque terroriste au Bataclan. Elle travaillait à l'Elysée au moment des attentats.
Cette personnalité "très engagée" aura "à coeur de relier les champs du social et de la culture en renouvelant et en élargissant les publics (du musée)", a déclaré à l'AFP la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak.
Elle aura aussi pour mission "d'inscrire ce lieu de manière forte et apaisée dans le débat sur la lutte contre les discriminations et l'égalité des chances et de développer les réseaux et les partenariats pour faire du musée un lieu d'ouverture et de rayonnement international", a précisé la ministre.
Elle devra également renouveler l'approche et la gestion de l'aquarium tropical, qu'abrite aussi l'établissement de la Porte Dorée, "en tenant compte des débats sur la biodiversité et la crise climatique", a-t-elle ajouté.
Interrogé par l'AFP, Pap Ndiaye s'est déclaré "extrêmement confiant sur la capacité de Constance Rivière à développer l'établissement public dont les missions sont essentielles notamment pour (son) ministère car il reçoit beaucoup de scolaires".
ls/may/tes
Musée de l'immigration: Constance Rivière succède à Pap Ndiaye #
Constance Rivière, 42 ans, a été nommée directrice générale de l'établissement public du Palais de la Porte Dorée qui abrite le musée de l'Histoire de l'immigration à Paris, selon un décret paru mercredi au Journal Officiel.
Cette énarque et normalienne, ancienne conseillère spéciale du président de la République chargée de la culture et la diversité et secrétaire générale du Défenseur des droits depuis 2017, succède à l'historien Pap Ndiaye, nommé ministre de l'Education nationale en mai.
Mme Rivière est notamment l'autrice, avec M. Ndiaye, d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris, présenté début 2021.
Les deux rapporteurs avaient émis une série de recommandations, notamment la "remise à plat" du concours d'entrée à la prestigieuse école de danse, vivier du Ballet de l'Opéra, afin de faire "du repérage de talents" dans toute la France, ou encore l'inclusion de personnes de l'extérieur pour le jury de recrutement des musiciens.
Egalement écrivaine, Constance Rivière avait publié en 2019 son premier roman, "Une fille sans histoire" (Stock), sur le quotidien d'une jeune femme qui s'invente une vie après l'attaque terroriste au Bataclan. Elle travaillait à l'Elysée au moment des attentats.
ls/may
Sur la piste des ShinyHunters, les cybercriminels "chasseurs de données" #
"Gang de cybercriminels" ou "bande de passionnés"? La justice américaine traque un groupe de hackers, les ShinyHunters, soupçonnés d'être derrière des cyberattaques d'entreprises pour un préjudice en millions de dollars. Parmi les suspects: trois Français dont Sébastien Raoult, arrêté au Maroc et menacé d'extradition vers les Etats-Unis.
"Tout comme les individus chassent et collectionnent les Pokémons brillants, les [hackers] ShinyHunters collectent et revendent les données des utilisateurs", expliquent à l'AFP les chercheurs de la société de cybersécurité Intel471, auteurs d'un rapport sur leurs activités.
Selon un acte d'accusation américain de juin 2021 visant Sébastien Raoult, consulté par l'AFP, les ShinyHunters se sont forgés une réputation pour avoir volé depuis 2019 les données de dizaines de sociétés à travers le monde, dont plusieurs entreprises aux Etats-Unis, puis d'avoir vendu certaines de ces données sur le darkweb.
D'après le FBI, l'équipe aurait piraté les comptes et réseaux informatiques de nombreuses sociétés notamment grâce à des campagnes de hameçonnage par courrier électronique, appelées "phishing", visant des employés qui utilisent des services très répandus, comme la plateforme de partage de code informatique Github, propriété du géant américain de l'informatique Microsoft.
Selon différents experts interrogés par l'AFP, figureraient parmi leurs victimes le compte de Microsoft sur Github, le site d'e-commerce indonésien Tokopedia, la marque de vêtement américaine Bonobos, l'éditeur de PDF en ligne PDF Nitro ou encore l'opérateur téléphonique américain AT&T.
Sur la base d'adresses IP, de comptes reliés et de discussions sur Discord, entre autres, le FBI pense avoir identifié trois Français qui seraient membres du "groupe" ShinyHunters, dont Sébastien Raoult, 21 ans, incarcéré depuis début juin près de Rabat et qui pourrait être extradé dans les prochains mois vers les Etats-Unis.
La justice américaine vise aussi Abdel H. - aussi identifié sous les pseudonymes "Zac" et "Jordan Keso" - et Gabriel K. B., connu sous les noms de "Kuroi" et "Gnostic Players", atteint d'un autisme Asperger.
Jugé en 2019 pour le piratage de la chaîne Vevo et du tube Despacito sur Youtube, Gabriel K. B. avait été déclaré pénalement irresponsable. Ce jeune génie de l'informatique de 23 ans est par ailleurs mis en examen dans une autre affaire, soupçonné d'avoir hacké, avec d'autres, la plateforme de cryptomonnaie Gatehub en 2019.
C'est en avril 2020 sur le désormais fermé RaidForums qu'est apparu pour la première fois le pseudo "ShinyHunters", d'après les observations des chercheurs de l'entreprise de cybersécurité Intel471.
Le premier coup d'éclat du groupe a lieu en mai suivant, lorsqu'il fait fuiter les données de 91 millions d'utilisateurs de Tokopedia, selon des rapports de la société de sécurité informatique Digital Shadows consultés par l'AFP.
Les Shinyhunters ont d'abord cherché à vendre leurs premières bases de données. Mais à partir de juillet 2020, des publications mentionnent une "phase 2", qui consisterait à diffuser gratuitement ces bases de données sur des forums de hackers, explique l'analyste de Digital Shadows Ivan Righi.
"Ils étaient très populaires sur les forums, affirme le spécialiste en cybersécurité. Ils recherchaient vraiment la reconnaissance des autres utilisateurs", selon un rapport transmis par Ivan Righi.
"Au début, ils cherchaient davantage à se faire un nom sur le darkweb, et un peu d'argent, car une base de données ne se revend pas très cher", estime également auprès de l'AFP Angelina Shelest, analyste pour la start-up française de cybersécurité CybelAngel, qui surveille les fuites qui émanent du groupe.
Mais à partir d'avril 2021, les ShinyHunters seraient entrés dans leur troisième phase: menacer les entreprises de diffuser leurs données pour obtenir une rançon, d'après les messages observés par l'analyste Ivan Righi.
La justice américaine accuse par exemple le compte "ShinyHunters" d'avoir fait chanter en mars 2021 un responsable d'une société indienne, exigeant 1,2 million de bitcoins pour ne pas faire fuiter l'ensemble de leurs données.
Plusieurs experts interrogés soupçonnent les ShinyHunters d'être liés à d'autres groupes cybercriminels, comme les GnosticPlayers.
"Les enquêteurs disent que GnosticPlayers s'est transformé en ShinyHunters. Mais ce sont deux affaires complètement différentes", proteste de son côté Nassim B., un ami de Sébastien Raoult, se décrivant comme un "autodidacte" de l'informatique vivant "très simplement".
Ce Grenoblois de 23 ans, lui aussi jugé en 2019 au côté de Gabriel K. B. pour le piratage de la chaîne Vevo, et mis en examen dans le dossier Gatehub, raconte à l'AFP avoir été interrogé par des enquêteurs français et américains fin mai, au même moment que l'arrestation de Sébastien Raoult au Maroc.
"Pendant les interrogatoires, le FBI citait une trentaine de pseudonymes, et nous demandait si on savait de qui il s'agissait", dit Nassim B., qui clame son innocence et celle de Sébastien Raoult dans les attaques attribuées à ShinyHunters. "On n'est pas un gang de cybercriminels, on est une bande de passionnés par l'informatique", plaide-t-il.
Nassim, qui dit bien connaître "Sezyo", alias Sébastien Raoult, décrit ses copains hackers comme "une communauté d'amis qui se connaissent depuis 2012, ayant comme point commun la passion pour Internet" et le goût de pirater pour "la sensation d'avoir réussi [un] exploit".
"On pirate sous pseudonyme", dit-il. "C'est facile d'usurper l'attaque de quelqu'un, de faire des fausses pistes, de faire en sorte d'attribuer des attaques à d'autres", plaide le jeune homme.
Deux sources proches du dossier ont confirmé que des hackers avaient été placés en garde à vue en France en mai et juin dans le cadre d'une demande d'entraide des Etats-Unis sur les ShinyHunters.
Mattys S., 21 ans, affirme lui aussi avoir été interrogé par les enquêteurs le 31 mai dans le Sud de la France sur les cyberattaques attribuées à ShinyHunters. "On n'a rien à voir avec ça. Il n'y a jamais eu vraiment de groupe (...) les actes (de piratage) sont faits régulièrement par des personnes, de façon aléatoire".
Selon Ivan Righi, les ShinyHunters ont, depuis le démantèlement de Raidforum, "migré vers BridgeForum, et il apparaît qu'ils ont cessé leurs opérations, ou ne souhaitent pas s'impliquer au sein de la communauté".
En France, la famille de Sébastien Raoult - ex-étudiant en informatique à Epinal - multiplie les démarches et conférences de presse, pour réclamer son extradition vers la France plutôt que vers les Etats-Unis.
L'avocat de Sébastien Raoult a ainsi adressé lundi des courriers au président Emmanuel Macron, à la Première ministre Elisabeth Borne et aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères, dénonçant la "situation judiciaire inadmissible" s'apparentant à "un trou noir juridictionnel" du jeune homme.
"Au lieu d'un procès commun en France, voilà qu'on a sacrifié Sébastien Raoult pour qu'il soit jugé seul aux Etats-Unis, c'est scandaleux et contraire aux droits fondamentaux", a réagi auprès de l'AFP Me Philippe Ohayon.
lul-jpa-bur/lbx/dch/cm
Coût de la vie Outre-mer: "C'est un problème de coûts mais aussi un problème de revenus" (ministre) #
Le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, estime que la constitution d'un panier de produits à prix régulé pourrait aider à faire baisser le coût de la vie à Mayotte comme dans les autres territoires ultramarins, mais que cela passe surtout par la création d'activité et de valeur.
Il compte obtenir "un accord global" avec les fournisseurs "fin septembre, début octobre".
M. Carenco a accordé cet entretien à l'AFP à Mamoudzou, pendant une visite à Mayotte où il accompagnait le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, de dimanche à mardi.
Q: A Mayotte où 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, comment permettre une baisse du coût de la vie ?
R: "Le problème de vie chère que l'on retrouve ici et sur toutes les îles est accentué (à Mayotte, NDLR) par la pauvreté, par une population qui grandit à toute vitesse.
C'est un problème de coûts mais aussi un problème de revenus. Il nous faut travailler sur le problème des revenus qui est une problématique globale. Il faut que cette île vive mieux. Parler de vie chère sans dire ça, c'est régler le problème pour cinq minutes.
Je m'interdis de dire +réglons le problème de vie chère juste par des actions sur les prix+. Le problème est que cette île n'est pas suffisamment capable de produire ce qu'elle mange. C'est l'activité.
Le problème vient aussi de la trop faible création de valeur. C'est mon leitmotiv ici. Création de valeur veut dire responsabilisation, veut dire infrastructures, veut dire formation.
Après, une fois que l'on a cette vision d'ensemble, que l'on sait ce qu'il y a faire et comment, on peut intervenir coup par coup".
Q: Existe-t-il des outils pour permettre aux Mahorais comme aux autres ultramarins de ne pas trop souffrir de l'inflation?
R: "J'ai découvert à La Réunion le bouclier qualité/prix. Ça consiste à faire exister une sorte de panier familial de consommation dans lequel on a un certain nombre de produits et sur lesquels il y a des engagements des uns et des autres pour peser sur les prix.
Quel est le panier ? Ce ne (sont) évidemment pas les mêmes produits ici (à Mayotte) ou à Saint-Pierre-et-Miquelon. Il nous faut redéfinir un panier qui soit plus large, plus profond, qui regroupe vraiment ce qui représente la réalité de la vie des gens. À partir de là, on regarde quelle est la chaîne de production du prix.
Soit la production locale qu'il faut développer, développer, développer. Ensuite, les transporteurs. C'est un débat que j'ai entamé avec M. (Rodolphe) Saadé (PDG de CMA-CGM) qui est le principal transporteur ici. J'ai eu un débat constructif avec lui qui est très attaché à la France d'Outre-mer. Le président l'a également reçu. Il s'agit de bloquer les prix avec l'idée très compliquée que transporter un conteneur de pommes de terre a le même prix que transporter un conteneur de bijoux en or. Il faut donc arriver à faire en sorte que le prix dépende de ce qui est transporté".
Q: Quelle sera votre méthode pour arriver à faire baisser les prix des produits de ce panier ?
R: "J'ai demandé au préfet de déterminer le panier et de rencontrer les acteurs locaux à ce sujet. Et de mon côté, à Paris, j'ai des rendez-vous successifs avec les grands fournisseurs. C'est comme ça que j'ai réussi à faire baisser le prix de l'essence ici de manière très forte. Ça compte. Je rencontre donc les acteurs nationaux voire internationaux et à la fin on va essayer de rassembler tout ça pour, fin septembre, début octobre, sortir un accord global".
gm/etr/dch
Mémoire, gaz, visas : les enjeux au coeur de la visite de Macron en Algérie #
Question mémorielle, guerre en Ukraine et gaz algérien, visas, sécurité au Sahel... et sortir des brouilles du premier quinquennat: la visite à venir d'Emmanuel Macron en Algérie est lourde d'enjeux.
Emmanuel Macron, premier président français né après la guerre d'Algérie (1954-1962), n'a eu de cesse, depuis son élection en 2017, de tenter de normaliser les relations entre les deux peuples.
Encore candidat, il avait frappé les esprits en qualifiant la colonisation de "crime contre l'humanité", et a multiplié depuis les gestes mémoriels.
Mais l'Algérie n'a pas embrayé sur ce travail de mémoire et a déploré que le président français n'exprime pas de "repentance" pour les 132 ans de colonisation française.
Après des mois de tensions, Emmanuel Macron a reproché au pouvoir algérien d'exploiter la "rente mémorielle" de la guerre d'indépendance pour entretenir sa légitimité et s'est interrogé sur l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation.
Cette question pèse lourd aussi en politique intérieure des deux côtés de la Méditerranée. Sept millions de Français sont liés d'une manière ou d'une autre à l'Algérie.
"Parmi ses conseillers, parmi les forces politiques sur lesquelles (Emmanuel Macron) s'appuie ou dont il espère un soutien plus ou moins tacite, il y a des points de vue différents", relevait dimanche sur France Info l'historien Gilles Manceron, pointant une "forte nostalgie coloniale" à l'extrême droite mais aussi "dans une partie de la droite française".
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Algérie -un des dix premiers producteurs mondiaux de gaz- est devenu un interlocuteur très convoité par des Européens soucieux de réduire leur dépendance au gaz russe.
"Le président français va certainement demander à l'Algérie de faire un effort pour essayer d'accroître ses productions de gaz", anticipe l'économiste algérien Abderahmane Mebtoul.
Mais "si les Français en veulent plus, il faut qu'ils investissent" dans l'industrie gazière et les énergies renouvelables en Algérie, selon lui.
L'Algérie est devenue ces derniers mois le premier fournisseur en gaz de l'Italie, via le gazoduc Transmed qui passe par la Tunisie.
La France est à la peine économiquement en Algérie où, avec environ 10% des parts de marché, elle est désormais supplantée par la Chine (16%), premier fournisseur du pays.
Suez a perdu la gestion des eaux d'Alger, la RATP celle du métro et Aéroports de Paris celle de l'aéroport de la capitale.
L'usine du groupe automobile Renault est aussi entravée par des quotas étatiques de pièces importées.
"Il y a beaucoup de possibilités mais il faut que la France change de logiciel. La France a beaucoup perdu en Afrique", note Abderahmane Mebtoul.
Paris a réduit de 50% le nombre de visas accordés à l'Algérie - comme au Maroc - pour mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France.
"La réduction du nombre de visas a des effets importants en Algérie. Cela crée une pression sur le pouvoir algérien", souligne Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie.
Les deux capitales veulent "avancer" sur ce sujet, relève toutefois l'Élysée, en soulignant que depuis mars 2022, les autorités algériennes ont délivré "300 laissez-passer (pour des retours), contre 17 sur la même période en 2021 et 91 en 2020".
La visite du président Macron risque de susciter des crispations, sinon des critiques au Maroc, grand rival régional de l'Algérie et dont les relations avec Paris se sont refroidies.
"Il y a toujours une compétition entre l'Algérie et le Maroc.(Avec cette visite), l'Algérie veut marquer des points", estime Xavier Driencourt.
A l'inverse, Rabat attend de la France qu'elle manifeste plus "clairement" son soutien au plan d'autonomie marocain pour régler le conflit du Sahara occidental.
L'Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, a de son côté rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021.
"Le président Macron sait que sans la collaboration d'Alger, il est très difficile d'enregistrer la moindre percée dans les dossiers du Sahel et la Libye", relève Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.
L'Algérie revendique un rôle important au Mali, dont l'armée française vient de se retirer, et entretient "d'excellentes relations" avec la junte militaire au pouvoir à Bamako, poursuit l'expert, en notant aussi les "relations importantes" d'Alger avec Niamey et d'autres capitales africaines.
Les ONG dénoncent le tour de vis du régime, qui a étouffé le mouvement de contestation populaire du Hirak à l'origine de la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019.
Une douzaine d'organisations de la diaspora algérienne ont exhorté Emmanuel Macron à "ne pas occulter" le sujet des droits et libertés lors de sa visite.
Malgré des libérations ces derniers mois, environ 250 personnes sont encore détenues dans des prisons algériennes pour des délits d'opinion, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
bur-agr-vl/fka/cs/abl
La guerre d'Algérie, un conflit aux plaies encore vives #
Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), les plaies sont encore vives de part et d'autre malgré des gestes symboliques au fil des ans de la France, qui exclut toutefois "repentance" ou "excuses" envers son ancienne colonie.
Il faut attendre près de 40 ans, en 1999, pour que la France qualifie officiellement de "guerre" cette période douloureuse et sanglante ayant scellé avec les accords d'Evian l'indépendance de l'Algérie.
Comme Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), premier chef d'Etat français à effectuer en 1975 une visite officielle dans l'Algérie indépendante, ses successeurs François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007) se gardent de condamner la colonisation durant leurs mandats.
En 2007, en visite à Alger, le président français Nicolas Sarkozy (2007-2012) déclare que "le système colonial a été profondément injuste", mais évoque "d'innombrables victimes des deux côtés".
En 2012 à Alger, son successeur François Hollande (2012-2017) va plus loin en déclarant que "pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal". Le 19 mars 2016, il est le premier président français à commémorer la fin de la guerre d'Algérie.
En février 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle française, déclare que la colonisation est "un crime contre l'humanité". "Ca fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes", dit-il.
En décembre 2017, devenu président, il se rend en Algérie et promet de restituer à ce pays les crânes d'insurgés algériens tués au XIXe siècle par l'armée française, ce qui sera fait en 2020. L'Algérie et la France doivent avoir "des relations beaucoup plus développées qu'aujourd'hui", dit-il, en appelant à ne pas rester "otages" du passé.
En 2018, M. Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin est mort sous la torture de l'armée française en 1957 en Algérie, et demande "pardon" à sa veuve.
Après la publication d'un rapport de l'historien Benjamin Stora, en janvier 2021, M. Macron s'engage à des "actes symboliques" pour tenter de réconcilier les deux pays, mais il exclut cette fois "repentance" et "excuses".
Début mars 2021, il reconnaît, "au nom de la France", que l'avocat nationaliste Ali Boumendjel a été "torturé et assassiné" le 23 mars 1957 par l'armée française, contredisant la thèse officielle d'un suicide.
En septembre 2021, il demande "pardon" aux harkis, combattants musulmans engagés auprès de l'armée française ensuite "abandonnés" par la France. Un projet de loi "de réparation" est adopté début 2022.
Mais le 2 octobre 2021, Alger rappelle pour trois mois son ambassadeur à Paris, en réaction indignée aux propos d'Emmanuel Macron affirmant devant des jeunes que l'Algérie, après son indépendance, s'est construite sur "une rente mémorielle" entretenue par "le système politico-militaire".
Le 16 octobre, M. Macron déclare que "les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l'autorité (du préfet de police de Paris de l'époque) Maurice Papon sont inexcusables pour la République", 60 ans après le massacre ce jour-là de dizaines, voire de centaines de manifestants algériens pacifiques par la police à Paris.
Paris annonce en décembre un accès élargi aux archives sur la guerre d'Algérie.
Le 26 janvier 2022, M. Macron exprime "la reconnaissance" de la France envers les rapatriés d'Algérie et reconnaît comme tels deux "massacres", la fusillade de la rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, où des dizaines de partisans de l'Algérie française furent tués par l'armée française, et celui du 5 juillet 1962 à Oran, où une fusillade générale a fait encore plus de morts.
Le 8 février, il est le premier président à rendre hommage aux neuf manifestants, dont trois femmes et un apprenti de 16 ans, morts 60 ans auparavant au métro Charonne à Paris lors d'un rassemblement pacifique contre l'OAS (organisation secrète pro-Algérie française) très violemment réprimé par la police.
Le 19 mars, commémorant le 60e anniversaire des Accords d'Evian, M. Macron se montre optimiste sur la "réconciliation des mémoires". L'Elysée annonce le 20 août qu'Emmanuel Macron se rendra du 25 au 27 août en Algérie à l'invitation du président Abdelmadjid Tebboune, afin de relancer le partenariat entre les deux pays et de "poursuivre le travail d'apaisement des mémoires".
jba/mw/cs/tes/mba
La guerre d'Algérie, un conflit aux plaies encore vives #
Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), les plaies sont encore vives de part et d'autre malgré des gestes symboliques au fil des ans de la France, qui exclut toutefois "repentance" ou "excuses" envers son ancienne colonie.
Il faut attendre près de 40 ans, en 1999, pour que la France qualifie officiellement de "guerre" cette période douloureuse et sanglante ayant scellé avec les accords d'Evian l'indépendance de l'Algérie.
Comme Valéry Giscard d'Estaing, premier chef d'Etat français à effectuer en 1975 une visite officielle dans l'Algérie indépendante, François Mitterrand et Jacques Chirac se gardent de condamner la colonisation durant leurs mandats.
En 2007, en visite à Alger, le président Nicolas Sarkozy déclare que "le système colonial a été profondément injuste", mais évoque "d'innombrables victimes des deux côtés".
En 2012 à Alger, François Hollande va plus loin en déclarant que "pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal". Le 19 mars 2016, il est le premier président français à commémorer la fin de la guerre d'Algérie.
En février 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle, déclare que la colonisation est "un crime contre l'humanité". "Ca fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes", dit-il.
En décembre 2017, devenu président, il se rend en Algérie et promet de restituer à ce pays les crânes d'insurgés algériens tués au XIXe siècle par l'armée française, ce qui sera fait en 2020. L'Algérie et la France doivent avoir "des relations beaucoup plus développées qu'aujourd'hui", dit-il, en appelant à ne pas rester "otages" du passé.
En 2018, M. Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin est mort sous la torture de l'armée française en 1957, et demande "pardon" à sa veuve.
Après la publication du rapport de l'historien Benjamin Stora, en janvier 2021, M. Macron s'engage à des "actes symboliques" pour tenter de réconcilier les deux pays, mais il exclut cette fois "repentance" et "excuses".
Début mars, il reconnaît, "au nom de la France", que l'avocat nationaliste Ali Boumendjel a été "torturé et assassiné" le 23 mars 1957 par l'armée française, contredisant la thèse officielle d'un suicide.
En septembre 2021, il demande "pardon" aux harkis, combattants musulmans engagés auprès de l'armée française ensuite "abandonnés" par la France. Un projet de loi "de réparation" est adopté début 2022.
Mais le 2 octobre 2021, Alger rappelle pour trois mois son ambassadeur à Paris, en réaction indignée aux propos d'Emmanuel Macron affirmant devant des jeunes que l'Algérie, après son indépendance, s'est construite sur "une rente mémorielle" entretenue par "le système politico-militaire".
Le 16 octobre, M. Macron déclare que "les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République", 60 ans après le massacre de manifestants algériens pacifiques à Paris.
Paris annonce en décembre un accès élargi aux archives sur la guerre d'Algérie.
Le 26 janvier 2022, M. Macron exprime "la reconnaissance" de la France envers les rapatriés d'Algérie et reconnaît comme tels deux "massacres", la fusillade de la rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, où des partisans de l'Algérie française furent tués par l'armée, et celui du 5 juillet 1962 à Oran.
Le 8 février, il est le premier président à rendre hommage aux neuf manifestants, dont trois femmes et un apprenti de 16 ans, morts 60 ans auparavant au métro Charonne à Paris lors d'un rassemblement pacifique contre l'OAS (Organisation secrète pro-Algérie française) très violemment réprimé par la police.
Le 19 mars, commémorant le 60e anniversaire des Accords d'Evian, M. Macron se montre optimiste sur la "réconciliation des mémoires". L'Elysée annonce le 20 août qu'Emmanuel Macron se rendra du 25 au 27 août en Algérie à l'invitation du président Abdelmadjid Tebboune, afin de relancer le partenariat entre les deux pays et de "poursuivre le travail d'apaisement des mémoires".
jba/mw/cs/tes
Macron en Algérie jeudi pour une visite tournée vers "la jeunesse et l'avenir" #
Emmanuel Macron entame jeudi une visite officielle de trois jours en Algérie qui sera avant tout tournée vers la "jeunesse et l'avenir" afin de "refonder" durablement une relation abîmée par des mois de brouille mémorielle.
"Le président de la République a fait le choix d'orienter cette visite vers l'avenir, les start-up, l'innovation, la jeunesse, des secteurs nouveaux", a souligné mardi l'Elysée.
Il aura ainsi un "long échange" vendredi avec de jeunes entrepreneurs à Alger et ira aussi à la rencontre de jeunes à Oran, deuxième ville du pays, à l'occasion d'une démonstration de breakdance.
La visite, la deuxième du président Macron en Algérie depuis son élection en 2017, vise à "poser un socle pour refonder, développer" la relation entre Paris et Alger, a insisté la présidence française.
Elle intervient au terme d'une séquence chargée de symboles avec le 60e anniversaire des Accords d'Evian (18 mars 1962), qui mirent fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet.
La relation entre les deux pays, encore très marquée par 132 ans de colonisation française, s'annonçait sous les meilleurs auspices avec l'élection du président Macron, le premier de la Ve République né après 1962.
Mais elle a vite trébuché sur une série de malentendus autour de cette histoire commune douloureuse. S'il a multiplié les gestes mémoriels sans précédent, Emmanuel Macron n'a pas présenté les excuses attendues par Alger.
Ses propos sur la "rente mémorielle" exploitée par le "système politico-militaire" algérien depuis 1962, la "haine de la France" et ses interrogations sur l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation ont consommé la rupture à l'automne 2021, avec le rappel pendant trois mois de l'ambassadeur d'Algérie à Paris.
Paris et Alger ont opté depuis pour un réchauffement de leurs relations, dicté par d'autres priorités, de la guerre en Ukraine à la sécurité du Sahel.
Le président français entend "poursuivre le travail d'apaisement des mémoires" - il se rendra au cimetière Saint-Eugène à Alger, où reposent nombre de Français nés en Algérie - mais ce n'est "pas l'objectif premier de cette visite", fait observer l'Elysée.
Pour marquer cette relance, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui accueillera son homologue à son arrivée jeudi après-midi, donnera en son honneur un dîner d'Etat dans la soirée. Les deux dirigeants se recueilleront auparavant ensemble au Mémorial des Martyrs avant de s'entretenir en tête-à-tête.
Le président français sera accompagné d'une délégation de 90 personnes, comptant sept ministres, dont Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur) et Catherine Colonna (Affaires étrangères), des parlementaires, des patrons de grands groupes (Xavier Niel pour Iliad, Catherine MacGregor pour Engie, Rodolphe Saadé pour l'armateur CMA-CGM) ou encore Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe à Rio.
Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, fils de juifs nés en Algérie, sera aussi du voyage. Emmanuel Macron se rendra à la Grande mosquée d'Alger ainsi qu'à Santa Cruz et sa chapelle chrétienne, sur les hauteurs d'Oran.
Côté économique, le gaz ne sera pas au centre des discussions, assure Paris, même si les Européens, pressés de réduire leur dépendance aux approvisionnements russes dans le contexte de guerre en Ukraine, se tournent de plus en plus vers l'Algérie.
Les deux présidents s'entretiendront par ailleurs de la situation au Mali, d'où l'armée française vient de se retirer, et plus largement au Sahel ainsi qu'en Libye.
L'Algérie joue un rôle central dans la région en raison de son poids diplomatique et de ses milliers de kilomètres de frontières avec le Mali, le Niger et la Libye.
Le président Macron abordera aussi "en toute franchise" l'influence croissante de la Russie dans la région, notamment au Mali, a indiqué l'Elysée, en pointant les "différences d'approche" avec Alger, aux liens étroits avec Moscou.
Les deux dirigeants devraient aussi évoquer la réduction de 50% du nombre de visas Schengen accordés par Paris aux Algériens, sur fond de contentieux concernant la réadmission de ressortissants algériens jugés indésirables en France.
Paris relève toutefois la hausse du nombre de réadmissions en Algérie ces derniers mois et espère une "levée" prochaine des derniers "blocages" sur ce point.
Emmanuel Macron, interpellé par la diaspora sur la situation des droits de l'Homme, abordera aussi cette question durant sa visite, "selon les modalités qu'il décidera" et dans le "respect de la souveraineté" algérienne, a assuré l'Elysée.
vl/jmt/dch
Ukraine: Macron appelle à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie #
Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie, alors que la guerre en Ukraine entrera mercredi dans son septième mois.
"Nous ne pouvons (..) avoir aucune faiblesse, aucun esprit de compromission, parce qu'il en va de notre liberté à toutes et à tous, et de la paix dans toutes les parties du globe", a-t-il lancé dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée", qui réunit les principaux Etats soutenant l'Ukraine.
Nombre de pays, de l'Afrique à l'Asie, s'en tiennent à une politique de neutralité depuis l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, qu'ils s'abstiennent de condamner.
En Europe, certains pays comme la Hongrie conservent aussi d'importants liens, notamment énergétiques, avec la Russie.
Emmanuel Macron à une nouvelle fois appelé la Russie "à cesser les hostilités, à retirer ses troupes de l'intégralité du sol ukrainien et à faire le choix de la diplomatie pour rebâtir la paix".
Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"La France et l'Union européenne, avec nombre d'alliés et d'amis de l'Ukraine, font le nécessaire pour soutenir votre combat", a-t-il dit.
"Notre détermination n'a pas changé et nous sommes prêts à maintenir cet effort dans la durée", a-t-il insisté.
vl/jmt/swi
Calais/migrants: nouvelles interdictions de distributions alimentaires, les associations ulcérées #
Plusieurs associations d'aide aux migrants ont déploré mardi le "retour" des interdictions de distributions alimentaires dans le centre-ville de Calais, après quelques mois sans arrêtés préfectoraux, dénonçant une "politique du harcèlement" récurrente et "inefficace".
La préfecture du Pas-de-Calais interdit depuis le 14 août aux associations non mandatées par l'Etat de distribuer eau et nourriture au niveau de deux quais du centre-ville, un arrêté reconduit lundi jusqu'au 6 septembre.
Des arrêtés similaires, mais sur une zone plus vaste de 31 rues, avaient été pris entre septembre 2020 et avril 2022, provoquant l'ire des associations.
La mesure avait alors pour but "de prévenir les risques liés à la Covid-19 et aux troubles à l'ordre public", selon la préfecture.
Le nouvel arrêté a cette fois "vocation à répondre aux difficultés faisant suite à l'implantation récente et dangereuse de tentes de migrants sur cette zone où la circulation de poids lourds et de véhicules est particulièrement importante et où a été constatée l'accumulation de déchets", argue la préfecture.
"On est dégoûtés. On pensait qu'on en avait fini avec ça", a réagi auprès de l'AFP Pierre Roques, coordinateur à Calais de l'association l'Auberge des migrants.
"Ca nous prouve que la politique du nouveau préfet, qui a pris ses fonctions début août, va dans la droite ligne de son prédécesseur", a-t-il regretté.
Jusqu'au printemps, "quand on lisait les arguments utilisés, au fil des mois ça paraissait de plus en plus absurde. Au début, le prétexte était le Covid-19. Petit à petit, ils égrenaient des faits divers sordides. Puis ça s'est arrêté parce que ça devenait ridicule. Aujourd'hui, ils recommencent".
Les deux rues concernées, "c'est là où les personnes arrivent le plus en ce moment, et ont le moins accès aux services" et distributions organisées par l'Association La Vie active, mandatée par l'Etat, a-t-il dit.
"Il y a une centaine de personnes là-bas parmi lesquelles des familles, des mineurs non accompagnés. L'Etat n'y intervient pas", a renchéri Juliette Delaplace, chargée de mission au Secours catholique. "L'idée, c'est d'affamer, couper les vivres pour dissuader les personnes de rester."
"On est, de façon récurrente, dans des arrêtés complètement stupides, inefficaces" car ces gens "qui fuient les attentats, la guerre, continueront de venir", a jugé Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam, dénonçant ce "harcèlement comme seule politique".
eva/zap/tes
Défaut ou pas défaut ? Comprendre le casse-tête de la dette russe #
Le défaut de paiement de la Russie est inévitable après six mois de sanctions financières occidentales dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, mais les conséquences sur les investisseurs et le pays sont encore peu claires. Le point sur cet épineux dossier.
Cela a la couleur du défaut, le goût du défaut... mais aucune autorité légitime ne l'a vraiment officialisé.
Celui-ci est généralement prononcé lorsqu'un Etat n'a pas remboursé un emprunt ou des intérêts sur cet emprunt à une date précise, ou lorsqu'il se déclare publiquement insolvable, à l'image du Sri Lanka en avril.
Le défaut peut être alors prononcé par une ou plusieurs des trois grandes agences de notation financière S&P Global, Fitch et Moody's.
S&P a placé la Russie en "défaut sélectif", à un cran du défaut, et Moody's a évoqué un "défaut" après la non-réception de 100 millions de dollars par des créanciers fin juin, sans toucher à la note.
Le défaut peut aussi être entériné par le déclenchement des assurances auxquelles souscrivent les investisseurs pour s'en prémunir, à savoir les Credit Default Swaps ou CDS, à l'initiative d'un comité de créanciers composé de grandes institutions financières.
Ce cénacle s'en est tenu pour l'instant à déclarer un "événement de crédit" en juin après le non-paiement par Moscou de 1,9 million de dollars d'intérêts de pénalités sur une échéance d'avril.
Car au centre du problème il y a les sanctions imposées par l'Occident. Les agences de notation ne sont plus autorisées à évaluer la Russie et le comité chargé de déclencher les CDS avance à tâtons pour respecter le maquis des nouvelles procédures.
"Il ne s'agit pas d'un cas typique de défaut, c'est le moins que l'on puisse dire", euphémise Levon Kameryan, analyste spécialisé sur la Russie pour l'agence de notation européenne Scope Ratings.
Les sanctions aussi sont à l'origine des incidents de paiement russes: les Etats-Unis ont d'abord rendu impossible le paiement par Moscou de ses dettes avec des dollars détenus dans des banques américaines, puis le paiement en dollars. Le pays ne peut plus non plus lever d'argent sur les marchés internationaux.
Or Moscou "avait assez de devises pour rembourser ses dettes" souligne Levon Kameryan, rappelant "les énormes quantités de devises" dans les caisses de l'Etat en provenance des ventes d'hydrocarbures.
Voilà pourquoi le Kremlin s'insurge contre un défaut "illégitime".
Les yeux sont tournés vers le comité de créanciers qui a annoncé vendredi qu'une procédure d'enchères pourrait se tenir dans la première moitié de septembre, une opération visant à fixer un prix d'indemnisation aux investisseurs qui possèdent les fameuses assurances CDS.
De l'événement de crédit au déclenchement des CDS il s'écoule généralement trente jours, rappelle George Cahill, spécialiste des CDS et associé au cabinet d'avocats international Alston & Bird. Mais cela fait déjà près de trois mois.
Moscou n'a pour l'instant pas grand souci à se faire au vu des ordres de grandeur.
"En termes de situation budgétaire et de besoins financiers, la Russie n'est tout simplement pas dépendante des marchés de capitaux internationaux", signale Liam Peach, économiste spécialiste des marchés émergents pour Capital Economics.
Deux chiffres viennent résumer la situation, d'après Levon Kameryan de Scope Ratings: les obligations libellées en devises étrangères pèsent pour environ 40 milliards de dollars, quand l'excédent du compte courant russe s'est élevé à 166,6 milliards de dollars au premier semestre grâce aux ventes de pétrole et de gaz.
La dette publique russe est par ailleurs proche de 20% du PIB, bien moins que celles des économies de taille comparable.
Les experts alertent toutefois sur les risques que courent les entreprises russes, bien plus endettées en devises étrangères que l'Etat.
A plus long terme par ailleurs, "un défaut va continuer à saper la confiance des investisseurs étrangers dans l'économie russe et décourager un peu plus l'investissement étranger à une période où la Russie en avait cruellement besoin", commente Levon Kameryan.
alb/jbo/eb
Ukraine: Macron appelle à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie #
Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie, alors que la guerre en Ukraine entrera mercredi dans son septième mois.
"Nous ne pouvons (..) avoir aucune faiblesse, aucun esprit de compromission, parce qu'il en va de notre liberté à toutes et à tous, et de la paix dans toutes les parties du globe", a-t-il lancé dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée". Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
vl/jmt/swi
Mayotte: les associations de défense de droit de l'homme critiquent la proposition de réforme du droit du sol #
La Ligue des droits de l'homme et la Cimade ont critiqué lundi la proposition du ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, faite la veille lors d'un déplacement dans ce département français de l'océan indien.
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, le ministre souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat, y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. Ailleurs en France, aucun délai de résidence n'est exigé.
La proposition de M. Darmanin "porte un peu plus atteinte au droit du sol dans ce département", a indiqué la Ligue des droits de l'homme (LDH) lundi dans un communiqué, estimant qu'elle représentait "un pas de plus vers le statut discriminatoire du département le plus pauvre de France (74% de la population mahoraise vit en deçà du seuil de pauvreté)".
"Cette fuite en avant sélective et répressive ne résoudra rien et ne fera qu'aggraver la situation d'inégalité et d'exclusion des habitantes et habitants de Mayotte", estime la LDH qui réclame pour les Mahorais et Mahoraises "la même égalité des droits que celle qui est reconnue dans tous les territoires de la République".
L'antenne locale de la Cimade a également dénoncé cette annonce car "porter à un an au lieu des trois mois actuels l'obligation d'un séjour régulier d'au moins l'un des parents préalablement à la naissance ne fera que renforcer une situation ayant des conséquences déjà dramatiques pour des milliers d'enfants et de jeunes adultes né·e·s et ayant grandi à Mayotte, déjà privés de l'accès à la nationalité depuis la dernière loi Asile et immigration et condamnés à l'errance administrative".
"Cette jeunesse privée d'espoir, empêchée dans l'accès aux études, aux formations, au monde du travail peut-elle participer au développement harmonieux de l'île?", questionne l'association dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, regrettant de ne pas être consultée sur le sujet.
gm-etr/cb/abl
Mayotte: Darmanin envisage des lieux de "redressement" pour les mineurs délinquants #
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a annoncé qu'il allait faire des propositions pour ouvrir "des lieux de rééducation et de redressement" pour les mineurs délinquants, encadrés par des militaires.
"Le président de la République dans sa campagne a proposé quelque chose qui n'a pas beaucoup été discuté: des lieux encadrés par des miliaires, qui sont des lieux de rééducation, de redressement d'une partie des enfants, des adolescents très jeunes, qui n'ont pas de parents, ou si peu. On l'a vu un peu à la Réunion, on le voit beaucoup ici à Mayotte", a déclaré le ministre à la presse à l'issue de la visite du centre hospitalier de cette île de l'océan Indien.
Il a annoncé qu'Il ferait des propositions en ce sens au président de la République "dès la semaine prochaine".
Le ministre a indiqué que les policiers et les gendarmes, décorés plus tôt dans la journée, avaient évoqué "en aparté des mineurs de 11 ans, de 10 ans, de neuf ans qui avaient des machettes, des haches, qui attaquaient les policiers et les gendarmes".
"Aujourd'hui les magistrats, et c'est bien normal, les libèrent, puisqu'on ne met pas les enfants en prison, mais il faut pourtant leur offrir un lieu de sanction et d'éducation", a expliqué le ministre.
De son côté, le garde des Sceaux avait annoncé jeudi l'ouverture d'ici 2024 d'un Centre éducatif fermé (CEF) à Mayotte, mais ces lieux sont destinés à des jeunes de 13 ans et plus.
Par ailleurs, face aux Mahorais pour qui l'insécurité est une crainte quotidienne majeure, le ministre a également demandé au directeur général de la police nationale "d'étudier la possibilité d'utiliser des armes intermédiaires, qu'on a ici utilisé lorsqu'Il y a eu des émeutes, lorsque le Raid est venu", lors d'échauffourées mêlant des mineurs. Il a rappelé que "évidemment, quand on n'appréhende des mineurs, même extrêmement violents, (Il n'y a) pas la possibilité de tirer à balle réelle comme on le ferait lorsqu'on est attaqué par des personnes adultes".
gm/etr/cb/gvy
Nucléaire iranien: un accord prendra en compte les intérêts d'Israël, dit Macron à Lapid #
Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid qu'un accord sur le nucléaire iranien, dont les négociations semblent entrées dans la dernière ligne droite, prendrait en compte les "intérêts d'Israël".
Une réunion pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ("JCPOA") pourrait se tenir "cette semaine" à Vienne, après la réponse de l'Iran au "texte final" préparé à l'UE, a indiqué lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le président Macron a dit à Yaïr Lapid "son souhait de voir se poursuivre les efforts pour obtenir un accord (..) prenant en compte les intérêts de sécurité d'Israël comme des autres pays de la région", a indiqué l'Elysée à l'issue d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.
Les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron ainsi que le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Boris Johnson ont fait le point dimanche, lors d'une conversation téléphonique, sur les négociations en cours.
Après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord en 2018 sous l'impulsion de Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations.
L'objectif des pourparlers en cours à Vienne, auxquels les Etats-Unis participent de manière indirecte, est de relancer l'accord.
Israël s'oppose à ce pacte international, qu'il juge contreproductif, et souhaite le maintien de sanctions "maximales" contre l'Iran.
L'Etat hébreu rappelle régulièrement qu'il n'exclut aucune option, y compris militaire, pour stopper le programme nucléaire iranien. Il est accusé par Téhéran d'avoir assassiné des personnalités liées à ce programme.
Emmanuel Macron a par ailleurs dit "l'importance de préserver le cessez-le-feu entré en vigueur le 7 août" à Gaza.
L'armée israélienne a mené début août une opération contre le mouvement palestinien armé Jihad islamique à Gaza, qui s'est soldé par la mort de 46 Palestiniens, selon un bilan du Hamas au pouvoir.
Le président français s'est d'autre part "une nouvelle fois enquis de la situation de Salah Hamouri", l'avocat franco-palestinien en détention administrative en Israël, une procédure qui permet d'incarcérer des suspects sans accusation formelle.
La justice militaire israélienne le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation marxiste dotée d'une branche armée, ce qu'il nie.
Fin avril, le ministère français des Affaires étrangères avait dit souhaiter que Salah Hamouri "soit libéré et qu'il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse (française, interdite d'entrée en Iraël) et ses enfants obtiennent le droit de s'y rendre pour le retrouver".
vl/bap/swi
Une attaque du Hezbollah contre Karish pourrait mener à une guerre, prévient Israël #
Une attaque du Hezbollah contre le champ gazier de Karish, en Méditerranée orientale, pourrait mener à une nouvelle guerre entre le mouvement chiite libanais et l'Etat hébreu, a prévenu lundi le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement en état de guerre, mènent des négociations par l'intermédiaire de Washington pour régler un différend frontalier et lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Des tensions ont surgi en juin avec l'arrivée d'un navire sur le champ offshore de Karish --situé selon Beyrouth dans les eaux contestées-- qui devait commencer à l'exploiter pour le compte d'Israël.
Depuis, le Hezbollah, puissant mouvement armé qui domine la vie politique au Liban, a mis en garde à plusieurs reprises Israël contre toute activité dans le champ. Et début juillet, l'armée israélienne a intercepté des drones non armés envoyés par le Hezbollah vers Karish.
"Le gouvernement israélien a dit clairement que le gisement de Karish était situé au sud de la zone disputée, il n'y a pas débat à ce sujet. Et le gisement produira (du gaz naturel) lorsqu'il sera prêt à produire", a déclaré lundi M. Gantz dans une interview à la radio 103 FM.
"L'Etat d'Israël est à la fois prêt à protéger ses actifs et prêt à arriver à un accord avec le gouvernement libanais via la médiation américaine sur le gisement de Sidon", un autre champ nommé Qana par les Libanais, a ajouté M. Gantz.
"Je crois que dans le futur, il y aura deux plateformes gazières, une de notre côté, une du leur. Et j'espère que nous n'aurons pas à passer par un nouveau round d'affrontements avant cela", a ajouté le ministre.
Interrogé sur la possibilité qu'une attaque du Hezbollah contre un "champ gazier israélien" puisse mener à une "escalade" militaire, voire une "guerre", le ministre a répondu par l'affirmative.
"Oui, car cela pourrait engendrer une réaction, conduire à plusieurs jours de combats et à une campagne militaire. Nous sommes forts et préparés à ce scénario, mais nous n'en voulons pas", a déclaré M. Gantz.
Initialement, les négociations portaient sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011.
Mais le Liban a ensuite réclamé un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish. Pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU.
gl/alv/cgo/vl
Du rebond au risque de récession: comment la guerre a plombé l'économie mondiale #
Ce devait être l'année de la confirmation après une puissante reprise en 2021, loin des confinements. Mais après six mois de guerre, 2022 devrait plutôt être celle de la soupe à la grimace pour l'économie mondiale.
"Il y a six mois à peine, le paysage économique était très différent de celui d'aujourd'hui", rappelle l'agence de notation S&P Global dans une note. De bonnes perspectives de croissance se dessinaient dans le monde et l'inflation était perçue comme "largement transitoire".
"Les choses ont changé, et pas pour le mieux", poursuit l'agence.
Les grandes institutions internationales n'ont eu de cesse de rabaisser leurs prévisions de croissance mondiale pour l'année. Le Fonds monétaire international (FMI) l'anticipe désormais à 3,2% contre près de 5% en octobre 2021.
Difficile pourtant d'imaginer le 24 février, jour de l'invasion russe de l'Ukraine, que deux pays pesant seulement 2% du PIB et du commerce mondial selon l'OCDE feraient plonger la planète dans le marasme.
Malgré leur poids modeste, l'Ukraine et la Russie sont une plaque tournante du commerce de céréales et d'énergie, et la guerre a fait exploser les prix.
De l'Europe aux Etats-Unis, de l'Amérique du Sud à l'Afrique, le constat est souvent le même.
A Tunis, "les catégories populaires vivent une catastrophe", témoigne Naima Degaoui, une ancienne infirmière de 70 ans. "Les prix montent presque partout, c'est la pêche, c'est l'abricot, c'est le piment dont le prix a été multiplié par quatre, c'est la viande rouge", égrène-t-elle.
A 11.000 kilomètres, à Valparaiso au Chili, Nayib Pineira, un assistant social de 33 ans, constate que "tout est beaucoup plus cher". il faut compter 1.300 pesos pour un litre d'essence, "pratiquement ce que paye un européen, mais avec un salaire européen", compare-t-il.
La flambée des prix alimentaires liée à celle des coûts du transport et de produits tels que le blé, des huiles, et des engrais, a été telle que l'ONU a averti sur le risque d'un "ouragan de famines" en Afrique, bien que les prix se soient apaisés ces dernières semaines.
L'industrie aussi sent le coup de chaud: des secteurs très gourmands en énergie tels que la chimie, la sidérurgie, ou la métallurgie souffrent, minant l'industrie manufacturière en Allemagne et en Italie. En Chine et au Japon, le secteur est fragilisé par la stratégie chinoise de zéro Covid.
Devant cette inflation débridée, la politique du carnet de chèques est redevenue la norme parmi les pays développés, deux ans après les plans d'aides massifs liés aux confinements, et malgré des dettes publiques historiquement élevées.
Aides au chauffage, ristournes à la pompe, blocage des prix, impôt sur les bénéfices des pétroliers... Les Etats européens ont rivalisé d'imagination, tandis que les Etats-Unis ont adopté leur "Inflation Reduction Act", un plan d'investissement de 370 milliards de dollars.
Le soutien public a été rendu d'autant plus indispensable par le durcissement de la politique monétaire des banquiers centraux afin de réduire l'inflation. "Elles n'ont plus le choix", résume Bertrand Candelon, professeur de finance à l'Université catholique de Louvain.
Ces fortes hausses de taux ont déjà entrainé une déroute sur les marchés financiers, les Etats-Unis enregistrant leurs pires pertes semestrielles depuis 14 ans sur l'indice S&P500.
Les indicateurs mondiaux incitent peu à l'optimisme: la confiance des consommateurs américains est proche de son plus bas historique, le moral des entrepreneurs allemands à un plancher en deux ans, tandis que l'immobilier chinois subit une sévère crise.
Sur l'énergie, l'Europe fait face à "un hiver de tous les dangers" prévient M. Candelon dans l'hypothèse ou la Russie coupait davantage le robinet du gaz.
Couplé à la politique moins accommodante des banques centrales, ce marasme fait craindre une récession d'ampleur mondiale, bien qu'elle soit à ce stade écartée par les grands prévisionnistes.
Car des signaux suggèrent que l'économie mondiale a des ressources. Le marché de l'emploi européen et américain affiche une santé de fer, faisant dire à l'administration Biden que les Etats-Unis ne traversent actuellement pas une récession malgré leurs deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
Les analystes de HSBC comparent eux dans une note l'économie mondiale à l'expérience de physique quantique dite du chat de Schrodinger caché dans une boîte: "l'économie mondiale pourrait à la fois être en récession ou non", affirment-ils, tout comme le chat pourrait être vivant ou mort.
alb/jbo/roc
Six mois d'invasion russe de l'Ukraine #
De l'échec de l'assaut russe sur Kiev au terrible siège de Marioupol, de la bataille du Donbass qui a vu l'armée russe grignoter les positions ukrainiennes aux contre-attaques de Kiev dans le sud, retour sur les principales batailles ayant marqué la guerre en Ukraine.
Le 24 février, Vladimir Poutine annonce une "opération militaire spéciale" pour défendre les "républiques" séparatistes de Lougansk et Donetsk dans le Donbass - bassin minier à l'est de l'Ukraine -, dont il vient de reconnaître l'indépendance.
Le président russe dit vouloir "dénazifier" l'Ukraine et exige notamment la garantie que Kiev n'entrera jamais dans l'Otan.
De fortes explosions sont entendues à Kiev, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky décide de rester, et dans plusieurs villes de l'est et du sud du pays.
L'Union européenne annonce la livraison d'armes à l'Ukraine, une première. Les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques, durcies au fil du temps.
Aux premiers jours de leur invasion, les troupes russes s'emparent de la quasi-totalité de la région stratégique de Kherson, au sud de l'Ukraine.
Essentielle pour l'agriculture ukrainienne, la région est aussi stratégique car limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Le 3 mars, Kherson, la capitale éponyme, devient la première ville d'importance à tomber aux mains des Russes.
Dans sa tentative d'encercler Kiev, et de prendre Kharkiv - deuxième ville d'Ukraine dans le nord-est du pays -, l'armée russe se heurte à une farouche résistance ukrainienne.
Fin mars, Moscou commence à redéployer ses troupes vers le Donbass, que les séparatistes soutenus par la Russie contrôlent partiellement depuis 2014, et le sud.
Après le retrait des forces russes de villes proches de la capitale, la découverte de dizaines de cadavres de civils, notamment à Boutcha, provoque un tollé international. La Cour pénale internationale ouvre une enquête.
Dès le début de son offensive, l'armée russe lance le siège de Marioupol au sud-est de l'Ukraine. Le contrôle de ce port stratégique de la mer d'Azov doit permettre à Moscou de créer une continuité territoriale entre la Crimée annexée et les zones séparatistes prorusses du Donbass.
Quelque 2.500 combattants ukrainiens, retranchés dans l'usine Azovstal avec un millier de civils, vont résister jusqu'à mi-mai avant de se rendre.
Selon Kiev, Marioupol est à 90% détruite, au moins 20.000 personnes y ont péri. "Un crime de guerre majeur", selon l'Union européenne.
Le 30 mars à l'ONU, les Etats-Unis accusent Moscou de provoquer une "crise alimentaire mondiale".
Le blocus maritime imposé par la Russie en mer Noire empêche l'Ukraine - grand exportateur mondial -, d'exporter les quelque 20 millions de tonnes de céréales entreposées dans ses silos.
Un accord est finalement conclu le 22 juillet sous l'égide de l'ONU et grâce à une médiation turque. Début août, un premier cargo chargé de 26.000 tonnes de maïs quitte le port ukrainien d'Odessa.
Les Occidentaux accusent la Russie de se servir de l'arme énergétique en représailles aux sanctions qui la visent.
Les cruciales exportations de gaz russe vers l'Europe, notamment l'Allemagne et l'Italie, sont en baisse constante. Gazprom a aussi interrompu ses livraisons à plusieurs clients européens qui ont refusé de payer en roubles.
Le 3 juillet, les forces russes affirment contrôler la région de Lougansk après avoir fait sauter le double verrou de Severodonetsk et Lyssytchansk.
Elles s'attachent désormais à conquérir la province de Donetsk, pour occuper l'intégralité du Donbass.
Dans les villes passées sous son contrôle, Moscou mène une politique de russification avec notamment l'introduction du rouble et l'émission de passeports russes. Sont aussi prévus des référendums pour formaliser l'annexion à la Russie.
Depuis quelques semaines, les forces ukrainiennes mènent une contre-offensive dans le sud du pays. Des dizaines de villages sont repris et des ponts stratégiques endommagés dans la région de Kherson selon Kiev, alors qu'Américains et Européens ont accéléré les livraisons d'armes lourdes au pays.
Des explosions d'origine indéterminée - frappes de longue portée ou sabotages selon les experts - endommagent un aérodrome militaire et un dépôt de munitions russes en Crimée.
Depuis le 5 août, les deux belligérants s'accusent mutuellement des bombardements ciblant la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée depuis mars par les troupes russes, faisant resurgir le spectre d'une catastrophe majeure en Europe.
L'opérateur ukrainien de la centrale, la plus grande d'Europe, accuse les forces russes de préparer son raccordement à la Crimée et d'en endommager le réseau électrique.
Le 19 août Vladimir Poutine accepte que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission sur place.
Le 20, un bombardement russe fait au mois douze blessés à 12 km de la centrale de Privdennooukraïnsk, la deuxième plus puissante d'Ukraine.
kd/mw/paj/jba/roc
Immigration à Mayotte: la France veut durcir l'attribution de la nationalité #
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-Mer a répété dimanche à Mayotte sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française dans l'île, pour freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Dans ce département français situé dans l'océan Indien, Gérald Darmanin s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine dans l'île, qui reste un eldorado malgré les risques des traversées.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
M. Darmanin a sur ce point redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, pour ne plus permettre "aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île".
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Le président français Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche.
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l'Institut national de statistiques français Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Depuis 2019, l'Etat français a augmenté ses moyens de lutte contre l'immigration clandestine vers l'île avec des bateaux intercepteurs en mer et une surveillance aérienne, sans toutefois dissuader les migrants de tenter d'y débarquer par milliers chaque année.
str-av/lbx/gvy/emd
Immigration à Mayotte: la France veut durcir l'attribution de la nationalité #
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-Mer a répété dimanche à Mayotte sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française dans l'île, pour freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Dans ce département français situé dans l'océan Indien, Gérald Darmanin s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine dans l'île, qui reste un eldorado malgré les risques des traversées.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
M. Darmanin a sur ce point redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, pour ne plus permettre "aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île".
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Le président français Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche.
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l'Institut national de statistiques français Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Depuis 2019, l'Etat français a augmenté ses moyens de lutte contre l'immigration clandestine vers l'île avec des bateaux intercepteurs en mer et une surveillance aérienne, sans toutefois dissuader les migrants de tenter d'y débarquer par milliers chaque année.
str-av/lbx/gvy/emd
Immigration: Darmanin appelle à "lutter contre l'attractivité sociale" de Mayotte #
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a appelé dimanche, à Dzaoudzi, à "lutter contre l'attractivité sociale et administrative" de l'île pour y freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Il s'agit du deuxième déplacement ultramarin du ministre depuis qu'il a récupéré cet été le portefeuille des Outre-mer, après une visite à la Réunion début juillet.
Dans le 101e département français, le ministre s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
Pour y parvenir, M. Darmanin a redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte.
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Lors d'un discours consacré aux Outre-mer, Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche, en soutenant quelle permettait "de préserver le droit du sol" en "adaptant ses conditions d'exercice à la réalité de ce territoire".
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
"Les moyens techniques et humains ne pourront pas tout tant que l'on aura cette législation qui permet encore aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île de Mayotte", a affirmé M. Darmanin.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Le ministre de l'Intérieur a tenu tout l'été un discours ferme sur l'immigration, qui fera l'objet d'un grand débat au Parlement à l'automne prochain avant la présentation d'un projet de loi.
str-av/lbx/gvy