Charbon: 219 postes supprimés dans les centrales de GazelEnergie #
Plus de 200 postes seront supprimés dans les centrales à charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle) et quelques autres unités propriétés du groupe GazelEnergie, la France ayant décidé de se passer de cette énergie nocive pour le climat.
"La décision du gouvernement engendre la mise en place d'un plan de réorganisation conduisant à la suppression de 219 postes", dont 98 à Gardanne, 87 à Saint-Avold et 27 au siège de Colombes (Hauts-de-Seine), a annoncé lundi le groupe, qui vient d'adresser son plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à l'Etat.
Les autres suppressions concernent les derniers postes sur les anciennes tranches charbon d'Hornaing et Lucy (Montceau-les-Mines), arrêtées en 2014, ajoute GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
La France a décidé de fermer à partir de 2022 ses quatre dernières centrales électriques à charbon, énergie la plus nocive pour le climat. Outre Saint-Avold et Gardanne, sont concernées Cordemais (Loire-Atlantique) et Le Havre.
Le PSE de GazelEnergie, s'il est approuvé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte), ouvrira la voie au plan social.
A Saint-Avold, il concerne l'ensemble des 87 emplois, et vise des départs volontaires.
La centrale cesserait son activité en mars 2022.
Le groupe veut y développer notamment deux projets de réindustrialisation, soutenus par les pouvoirs publics: l'un de production de chaleur renouvelable à partir de biomasse (via le plan France Relance, la décision d'investissement restant attendue) et un projet de production d'hydrogène vert en partenariat avec Storengy (filiale d'Engie), soit 80 emplois visés au total.
A la centrale de Provence (Gardanne-Meyreuil), marquée par un long conflit social et à l'arrêt depuis deux ans, le plan portera sur 98 suppressions de postes, mélange de départs volontaires et contraints.
L'unité biomasse du site, elle aussi à l'arrêt, devrait redémarrer après une série de travaux et de tests à chaud. Elle représente environ 80 emplois directs, selon GazelEnergie, qui indique y avoir déjà investi plus de 300 millions d'euros et parle d'un potentiel de 400 emplois indirects.
Trois autres projets liés à cette activité sont "à l'étude": une scierie, la récupération de la chaleur pour alimenter un réseau de chaleur, et la production d'hydrogène vert et de e-méthanol par électrolyse et captage de CO2. Pour un potentiel de 45 à 70 emplois directs.
Le plan inclut notamment un congé de reclassement allant jusqu'à trois ans, pris en charge par l'entreprise et par l'Etat.
"Nous tenons à nous assurer que chaque salarié concerné dispose des moyens pour rebondir", a assuré Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie.
Mais pour Jean-Pierre Damm, délégué syndical FO chez GazelEnergie, "si la direction s'était livrée à un vrai dialogue social, on aurait pu éviter les départs contraints".
"On est très inquiets car Gazel est absent sur les investissements à venir, et notamment sur Saint-Avold, on ne voit rien venir", a-t-il dit, ajoutant que les représentants du personnel allaient "profiter de la venue du PDG jeudi à Saint-Avold, probablement, pour l'interpeller. Nous, ce qui nous intéresse, ce sont les projets et leur réalisation. On veut du concret, pas de simples déclarations".
cho-cd/ico/eb
Charbon: 219 postes supprimés dans les centrales de GazelEnergie #
Plus de 200 postes seront supprimés dans les centrales à charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle) et quelques autres unités propriétés du groupe GazelEnergie, la France ayant décidé de se passer de cette énergie nocive pour le climat.
"La décision du gouvernement engendre la mise en place d'un plan de réorganisation conduisant à la suppression de 219 postes", dont 98 à Gardanne, 87 à Saint-Avold et 27 au siège de Colombes (Hauts-de-Seine), a annoncé lundi le groupe, qui vient d'adresser son plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à l'Etat.
Les autres suppressions concernent les derniers postes sur les anciennes tranches charbon d'Hornaing et Lucy (Montceau-les-Mines), arrêtées en 2014, ajoute GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
La France a décidé de fermer à partir de 2022 ses quatre dernières centrales électriques à charbon, énergie la plus nocive pour le climat. Outre Saint-Avold et Gardanne, sont concernées Cordemais (Loire-Atlantique) et Le Havre.
Le PSE de GazelEnergie, s'il est approuvé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte), ouvrira la voie au plan social.
A Saint-Avold, il concerne l'ensemble des 87 emplois, et vise des départs volontaires.
La centrale cesserait son activité en mars 2022.
Le groupe veut y développer une plateforme accueillant des industriels consommateurs de services verts, puis deux projets de réindustrilisation, soutenus par les pouvoirs publics: l'un de production de chaleur renouvelable à partir de biomasse (via le plan France Relance, la décision d'investissement restant attendue) et un projet de production d'hydrogène vert en partenariat avec Storengy (filiale d'Engie), soit 80 emplois visés au total.
A la centrale de Provence (Gardanne-Meyreuil), marquée par un long conflit social et à l'arrêt depuis deux ans, le plan portera sur 98 suppressions de postes, mélange de départs volontaires et contraints.
L'unité biomasse du site, elle aussi à l'arrêt, devrait redémarrer après une série de travaux et de tests à chaud, indique GazelEnergie. Elle représente environ 80 emplois directs, selon GazelEnergie, qui indique y avoir déjà investi plus de 300 millions d'euros et parle d'un potentiel de 400 emplois indirects.
Trois autres projets liés à cette activité sont "à l'étude": une scierie, la récupération de la chaleur pour alimenter un réseau de chaleur, et la production d'hydrogène vert et de e-méthanol par électrolyse et captage de CO2. Pour un potentiel de 45 à 70 emplois directs.
Le plan inclut notamment un congé de reclassement allant jusqu'à trois ans, pris en charge par l'entreprise et par l'Etat.
"L'arrêt des centrales à charbon à la suite d'une décision gouvernementale a des conséquences sociales que GazelEnergie souhaite accompagner avec volonté. Nous tenons à nous assurer que chaque salarié concerné dispose des moyens pour rebondir", a assuré Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie, relevant aussi que "l'entreprise poursuit sa décarbonation".
cho/vac/esp
Danone change de patron en quête de meilleurs profits #
La fronde d'actionnaires qui jugent Danone pas assez rentable a finalement eu raison d'Emmanuel Faber: le patron de la maison- mère d'Evian et d'Actimel a été évincé avec effet immédiat, une décision regrettée par les syndicats mais saluée par les marchés.
Connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber, 57 ans, était devenu la cible ces derniers mois des fonds activistes Bluebell Capital et Artisan Partners qui le rendaient responsable de performances jugées moins bonnes que celles de concurrents comme Nestlé ou Unilever, y compris pendant la pandémie.
Son départ a été acté par le conseil d'administration, où siège encore Franck Riboud, le fils du fondateur de Danone. C'est Gilles Schnepp, ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, qui devient l'homme fort du groupe en prenant la présidence.
L'annonce a fait grimper l'action Danone d'un peu plus de 3% lundi après-midi à la Bourse de Paris.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel": il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, directeur général en 2014, avait été promu PDG en 2017.
Son départ s'est fait en deux temps. Il avait perdu les pleins pouvoirs début mars, lorsque le conseil d'administration avait décidé de dissocier les postes de président et de directeur général. Un gage octroyé aux deux fonds Artisan Partners et Bluebell Capital, entrés récemment au capital à la faveur de la baisse de l'action.
Il avait alors été décidé de conserver Emmanuel Faber à la présidence du conseil d'administration, c'est-à-dire de lui laisser la main sur les orientations stratégiques, et de rechercher un nouveau directeur général, sans qu'une date soit toutefois fixée. En attendant, Emmanuel Faber continuait d'assurer la direction générale.
Dès le surlendemain, Artisan Partners, qui faisait campagne pour son départ pur et simple, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position" et à nommer un dirigeant "vraiment indépendant".
Artisan et Bluebell ont salué les décisions annoncées lundi, susceptibles selon eux de profiter à l'ensemble du groupe et de ses actionnaires.
"La nomination de nouveaux dirigeants et une meilleure gouvernance d'entreprise va renforcer l'entreprise au profit de toutes les parties prenantes", a déclaré Artisan. "Ce sont des premiers pas décisifs pour remettre Danone sur une trajectoire de croissance rentable", a estimé Bluebell.
Ces deux fonds jugeaient que, sous la direction d'Emmanuel Faber, Danone avait reculé par rapport à ses principaux concurrents.
Inquiets de voir des fonds d'investissement dicter peu ou prou la stratégie du groupe, plusieurs syndicats de Danone (CFDT, FO et CGC) soutenaient la gouvernance actuelle, malgré un plan en cours de suppression de 2.000 postes dans le monde.
"On est inquiet pour l'emploi, pour nos territoires", a réagi lundi auprès de l'AFP Michel Coudougnes, coordonnateur SNI2A CFE-CGC.
"Cette situation semble donner raison aux fonds activistes qui avec quelque 3% du capital arrivent à bouleverser un conseil d'administration", s'est-il ému.
Au-delà de l'emploi et du maintien de l'intégrité du groupe, plusieurs élus syndicaux s'inquiétaient d'une évolution éventuelle de la culture de l'entreprise.
"On soutient une gouvernance respectueuse du social et des questions environnementales, une gouvernance qui fait de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) depuis 30 ans. La pression des fonds activistes, évidemment, nous inquiète", a commenté Hélène Deborde (FGA-CFDT).
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français avait reculé de 6,6%, fortement affecté par la chute des ventes des bouteilles d'eau, les consommateurs étant moins sortis de chez eux pendant les confinements.
Mais Emmanuel Faber avait promis en février un "retour à la croissance dès le second trimestre" 2021.
Lui aussi chahuté par la crise du Covid-19 et ses conséquences sur la consommation, le concurrent de Danone, Unilever, a pour sa part réussi à limiter le repli de ses ventes à 2,4% l'an passé.
mch-ngu-pcm/ico/eb
Danone : les syndicats inquiets pour l'emploi et l'orientation stratégique #
Les syndicats représentants les salariés de Danone ne cachaient pas leur inquiétude, lundi, après l'éviction d'Emmanuel Faber de la présidence du groupe, craignant des réductions d'effectifs et une remise en cause des objectifs sociaux de l'entreprise.
"On est inquiet pour l'emploi, pour nos territoires", a réagi auprès de l'AFP Michel Coudougnes, coordonnateur SNI2A CFE-CGC.
"Cette situation semble donner raison aux fonds activistes qui avec quelque 3% du capital arrivent à bouleverser un conseil d'administration", s'est ému M. Coudougnes.
Il a rappelé qu'à l'initiative du président sortant, Danone est devenu en juin 2020 la première "entreprise à mission" cotée en Bourse, un statut qui l'enjoint à aller au-delà de la recherche de la rentabilité en poursuivant des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux.
"La majorité des salariés a adhéré à ce projet-là. Cela permettait de construire sur l'avenir. Aujourd'hui les cartes sont rebattues, est-ce que ce projet tient toujours ? On a besoin d'avoir des réponses", a réclamé M. Coudougnes.
Même son de cloche de la part d'Hélène Deborde, du syndicat FGA-CFDT, présidente du comité d'information et de consultation mondial : "on soutient une gouvernance respectueuse du social et des questions environnementales, une gouvernance qui fait de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) depuis 30 ans. La pression des fonds activistes, évidemment, nous inquiète".
La culture d'un capitalisme à visage humain chez Danone n'est pas un fantasme, selon Mme Deborde : "ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes chez Danone, mais c'est la réalité, il y a 30 années de dialogue social international, avec des accords-cadre internationaux", a-t-elle insisté.
L'inquiétude est également de mise pour Laurent Pouillen, coordonnateur Force Ouvrière. Il craint une mise en application de "la stratégie des fonds activistes" à la recherche d'une plus forte rentabilité, avec des "conséquences sociales très graves".
"il y a un nouveau président qui arrive, Gilles Schnepp et on a besoin qu'il s'exprime maintenant", a-t-il ajouté, souhaitant une rencontre "le plus rapidement possible pour qu'il nous explique sa stratégie, ce qu'il porte pour Danone pour les années à venir".
"C'est surprenant, mais pas forcément plus inquiétant", a estimé à l'inverse Denis Magnin, délégué syndical CFDT des eaux minérales d'Evian, selon qui le groupe se pense "suffisamment armé pour la suite des événements" et voit dans ces décisions une réponse à "des problèmes humains mais pas forcément des problèmes économiques".
"Maintenant, on voit bien qu'à dix jours d'intervalle, il peut y avoir de gros changements, donc on est très méfiant", a-t-il toutefois ajouté.
pcm-ngu/ico/clp/
Charbon: 219 postes supprimés dans les centrales de GazelEnergie (PSE) #
Plus de 200 postes seront supprimés dans les centrales à charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle) et quelques autres unités propriétés du groupe GazelEnergie, la France ayant décidé de se passer de cette énergie nocive pour le climat.
"La décision du gouvernement engendre la mise en place d'un plan de réorganisation conduisant à la suppression de 219 postes", dont 98 à Gardanne, 87 à Saint-Avold et 27 au siège de Colombes (Hauts-de-Seine), a annoncé lundi le groupe, qui vient d'adresser son plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à l'Etat.
Les autres suppressions concernent les derniers postes sur les anciennes tranches charbon d'Hornaing et Lucy (Montceau-les-Mines), arrêtées en 2014, ajoute GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
La France a décidé de fermer à partir de 2022 ses quatre dernières centrales électriques à charbon, énergie la plus nocive pour le climat. Outre Saint-Avold et Gardanne, sont concernées Cordemais (Loire-Atlantique) et Le Havre.
Le PSE de GazelEnergie, s'il est approuvé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte), ouvrira la voie au plan social.
A Saint-Avold, il concerne l'ensemble des 87 emplois, et vise des départs volontaires.
La centrale cesserait son activité en mars 2022.
Le groupe veut y développer une plateforme accueillant des industriels consommateurs de services verts, puis un projet de production de chaleur renouvelable à partir de biomasse (via le plan France Relance, pour une quarantaine d'emplois) et un projet de production d'hydrogène vert (80 emplois visés).
A la centrale de Provence (Gardanne-Meyreuil), marquée par un long conflit social et à l'arrêt depuis deux ans, le plan portera sur 98 suppressions de postes, mélange de départs volontaires et contraints.
L'unité biomasse du site, elle aussi à l'arrêt, devrait redémarrer après une série de tests à chaud, indique GazelEnergie. Elle représente 80 emplois directs, selon GazelEnergie, qui indique y avoir déjà investi plus de 300 millions d'euros.
Trois autres projets liés à cette activité sont "à l'étude": une scierie, la récupération de la chaleur pour alimenter un réseau de chaleur, et la production d'hydrogène vert et de e-méthanol par électrolyse et captage de CO2. Pour un potentiel de 45 à 70 emplois directs.
La direction de GazelEnergie affirme être "attachée à un dialogue social de qualité". Le plan inclut notamment un congé de reclassement allant jusqu'à trois ans, pris en charge par l'entreprise et par l'Etat.
cho/mch/esp
Fin de partie pour Emmanuel Faber chez Danone #
La fronde d'actionnaires qui jugent Danone pas assez rentable a finalement eu raison d'Emmanuel Faber: le patron du fleuron français de l'agroalimentaire a été évincé avec effet immédiat, a annoncé le groupe lundi.
Connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber était devenu la cible ces derniers mois de fonds d'investissement qui le rendaient responsable de performances jugées moins bonnes que celles de concurrents comme Nestlé ou Unilever.
Son départ a été acté par le conseil d'administration, dont Gilles Schnepp, ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, va prendre la présidence, a détaillé Danone lundi dans son communiqué.
Et en attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel": il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
L'annonce faisait bondir l'action Danone d'environ 5% lundi matin à la Bourse de Paris.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et avait été promu PDG en 2017. Il avait toutefois perdu les pleins pouvoirs début mars, lorsque le conseil d'administration avait décidé de dissocier les postes de président et de directeur général. Un gage octroyé à deux actionnaires rebelles, les fonds d'investissement Artisan Partners et Bluebell Capital, entrés récemment au capital à la faveur de la baisse de l'action.
Il avait alors été décidé de conserver Emmanuel Faber à la présidence du conseil d'administration, c'est-à-dire de lui laisser la main sur les orientations stratégiques, et de rechercher un nouveau directeur général, sans qu'une date soit toutefois fixée - en attendant, Emmanuel Faber continuait d'assurer la direction générale.
Dès le surlendemain, Artisan Partners, qui faisait campagne pour son départ pur et simple, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position".
Artisan, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Lui et Bluebell jugeaient que, sous la direction d'Emmanuel Faber, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents. Ils demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
Inquiets de voir des fonds d'investissement dicter la stratégie du groupe, plusieurs syndicats du groupe (CFDT, FO et CGC) avaient apporté début mars leur soutien à la gouvernance actuelle.
"Moi, que ça soit Machin, Tartempion ou Bidule qui gère l'entreprise, à partir du moment où ils appliquent la même politique qu'on a aujourd'hui, ça nous va bien. Ce n'est pas l'homme qu'on défend, c'est la gouvernance", avait déclaré à l'AFP Bruno Largillière, coordonnateur CFDT chez Danone, tout en précisant préférer que M. Faber reste en place.
"On ne comprendrait pas du tout qu'il soit remis en cause pour apporter plus de bénéfice aux actionnaires qui aujourd'hui arrivent, ne pèsent que 3% et viennent révolutionner l'entreprise", avait-il ajouté.
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019. Emmanuel Faber avait promis un "retour à la croissance dès le second trimestre" 2021, à l'occasion de la présentation des résultats en février.
Lui aussi chahuté par la crise du Covid-19 et ses conséquences sur la consommation, son concurrent Unilever a pour sa part réussi à limiter le repli de ses ventes à 2,4% l'an passé.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le gril depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le gril depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Produits, gouvernance, "patriotisme économique": cinq choses à savoir sur Danone #
Géant de l'agroalimentaire, le groupe français Danone, dont l'histoire a commencé en Catalogne il y a plus d'un siècle, est essentiellement connu pour ses yaourts, mais il a su bâtir un empire diversifié, au rayonnement international. Voici cinq choses à savoir sur ce fleuron français, qui change de patron après l'éviction d'Emmanuel Faber:
Les produits laitiers sont le fil rouge de l'histoire du groupe, débutée par un yaourt conçu à Barcelone en 1919, et restent sa principale activité.
En 2020, son pôle rassemblant les produits laitiers et d'origine végétale a généré un chiffre d'affaires de 12,8 milliards d'euros, soit plus de la moitié des revenus totaux de l'entreprise (23,6 milliards).
Au fil du temps, Danone a fini par constituer un portefeuille bien plus vaste, également composé d'eaux et de produits de nutrition spécialisée (des laits infantiles notamment).
Aujourd'hui, il possède des marques telles qu'Evian, Volvic, Activia ou Aptamil.
Le groupe a longtemps été numéro un de la bière en France avec Kronenbourg, et présent dans les pâtes, le champagne ou les bonbons. Des activités cédées pour se recentrer sur les trois pôles actuels (eaux, nutrition spécialisée, produits laitiers et d'origine végétale).
Si Danone détaille assez peu ses résultats par régions, la zone Europe/Amérique du Nord a réalisé un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros l'an dernier, contre 10,2 milliards pour "le reste du monde".
Le groupe est aussi solidement implanté en Chine. En 2018, ce pays a représenté son premier marché pour son pôle de nutrition spécialisée, devant le Royaume-Uni et la France, en raison de la très forte demande pour le lait infantile.
Danone y investit également: l'été dernier, il a annoncé vouloir y dépenser 100 millions d'euros pour l'acquisition d'un site de production de lait infantile et la création d'un centre de recherche.
Dans le cadre d'une revue stratégique de son portefeuille, il a annoncé dimanche la cession de sa participation de près de 10% dans le géant local des produits laitiers Mengniu, en insistant bien sur le fait que cette opération "ne signifie absolument pas un retrait de Chine".
A la tête du groupe, Emmanuel Faber avait ajouté en 2017 la casquette de président à celle de directeur général qu'il portait depuis 2014.
Avant la crise de gouvernance qui a abouti à son départ, la direction de Danone avait affiché ces dernières décennies une grande stabilité, incarnée par la famille Riboud, qui a façonné le groupe actuel.
Emmanuel Faber a ainsi succédé à Franck Riboud, qui avait lui-même repris en 1996 le flambeau de son père, Antoine. Ce dernier avait fait fusionner son groupe BSN, par ailleurs présent dans la verrerie, avec Gervais-Danone au début des années 1970.
Le groupe était fin 2019 majoritairement détenu par des investisseurs institutionnels (fonds, assureurs...), à hauteur de 77%, ceux-ci étant essentiellement américains (43%) et français (19%).
Lorsque la rumeur enfle à l'été 2005 d'un intérêt de PepsiCo pour Danone, une levée de boucliers a immédiatement lieu en France pour protéger ce fleuron national au nom du "patriotisme économique".
Même si le géant américain n'est finalement jamais passé à l'action, le gouvernement fera voter quelques mois plus tard un amendement pour limiter les tentatives d'OPA hostiles.
Depuis, plusieurs lois sont venues renforcer la protection des sociétés françaises considérées comme "stratégiques" face à des investissements étrangers.
C'est à ce titre que le gouvernement s'est par exemple opposé récemment à un rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-Tard.
Danone s'est mué l'an passée en "entreprise à mission", avec un vote quasi unanime (99,42%) de ses actionnaires. Ce statut, introduit par la loi Pacte en 2019, l'enjoint à aller au-delà de la recherche de rentabilité en poursuivant des "objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux".
Il s'agit de se doter d'une "gouvernance qui gravera dans le marbre l'ADN de Danone et sa mission d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre", avait alors expliqué M. Faber.
Un comité de mission indépendant, chargé d'évaluer la mise en oeuvre des engagements pris, a ainsi été mis en place, présidé par l'ex-directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
mch/myl/tq/soe/spi
Emmanuel Faber, patron atypique rattrapé par la finance #
Le patron de Danone Emmanuel Faber, évincé de la tête du groupe au terme d'une fronde d'actionnaires, s'était taillé une image atypique au sein du CAC 40, celle d'un patron exigeant tiraillé entre ses plaidoyers pour la justice sociale et les exigences des marchés financiers.
"Si vous croyez que c'est moi qui décide chez Danone, vous vous trompez", pouvait-on l'entendre dire ces dernières semaines en interview ou lors de la présentation du nouveau siège de Danone France, fin janvier.
La boutade sonnait étrangement chez ce patron du CAC 40 qui se voyait reprocher d'avoir les pleins pouvoirs à la tête du fleuron français de l'agroalimentaire -il était PDG depuis fin 2017- sans parvenir à redresser les ventes ni le cours de Bourse.
Moins de deux semaines après avoir accepté de lâcher la direction générale, mais gardé la présidence, M. Faber s'est vu éjecter de ce dernier poste, spectaculaire épilogue d'une campagne hostile menée par des fonds d'investissement jugeant les performances du groupe insuffisantes.
Une "manoeuvre opportuniste" de fonds en quête de plus-value répondant à la "règle du marché", analysait-on dans l'entourage du dirigeant âgé de 57 ans.
Ce dernier était précédé d'une image de moine-soldat du capitalisme responsable, brouillée toutefois par l'annonce en novembre d'une cure d'amaigrissement parmi les managers (jusqu'à 2.000 postes concernés dans le monde sur 100.000).
Objectif: redresser la rentabilité malmenée par la pandémie de Covid-19. Comme un retour en force des impératifs du marché, quelques mois après une victoire symbolique: en juin, les actionnaires avaient plébiscité la transformation de Danone en "entreprise à mission", un statut qui l'enjoint à poursuivre des objectifs extra-financiers, notamment en matière de préservation de l'environnement.
"Vous venez de déboulonner une statue de Milton Friedman [économiste américain considéré comme un des pères du néolibéralisme, NDLR]. Cela peut en inquiéter certains, mais qu'ils se rassurent, il y en a encore beaucoup", avait lancé Emmanuel Faber, peu après avoir rappelé son désir de voir "une finance qui sert l'économie qui sert les Hommes".
Un discours atypique pour le dirigeant d'une des plus grosses entreprises agroalimentaires au monde (23,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier), mais cohérent avec la foi catholique qui anime cet homme, marié et père de trois enfants.
En 2019, il avait renoncé à sa retraite chapeau et à son indemnité de non-concurrence en cas de départ de Danone.
Il avait aussi marqué les esprits en 2016 en affirmant, sans cravate, que "sans justice sociale, Il n'y aurait plus d'économie" devant les diplômés de la prestigieuse école de commerce HEC, dont Il est lui-même issu.
Il décrivait alors le destin de son frère schizophrène, aujourd'hui décédé: "A cause de lui, j'ai découvert l'amitié de SDF, de temps en temps je vais dormir avec eux. (...) Je suis allé séjourner dans des bidonvilles à Delhi, à Bombay, à Nairobi, à Jakarta. Je suis passé au bidonville d'Aubervilliers, vous savez c'est pas très loin de chez nous, à Paris (...). Je suis allé à la jungle de Calais."
Né en 1964 à Grenoble, l'homme à l'allure d'ascète, qui dit trouver son "équilibre de vie" dans la montagne et l'escalade, a commencé sa carrière comme banquier d'affaires.
Il entre en 1997 à Danone où il devient le lieutenant de Franck Riboud, fils du fondateur Antoine Riboud. Il est nommé directeur général en 2014.
Arrivé dans un climat morose, Emmanuel Faber orchestre le rachat du géant du bio WhiteWave (valorisé 12,5 milliards de dollars), la plus grosse acquisition du groupe en dix ans qui le fait entrer de plain-pied sur le marché américain. Puis prend la présidence de Danone fin 2017.
Un haut cadre du groupe le décrit comme "un Janus, un homme qui a deux visages".
"Il peut être humaniste, inspirant et pénétré, dans ses discours sur la transformation du monde. C'est aussi un capitaine d'industrie, un financier, ancré dans une culture de banquier d'affaires. Dès qu'on parle de deal ou de pognon, il peut avoir un goût de sang dans la bouche. Il est capable d'être les deux, ça peut être déstabilisant. Mais il n'est pas hypocrite", affirme cette source.
Un syndicaliste loue lui un patron "très accessible auprès des partenaires sociaux", soucieux d'expliquer sa stratégie. Quand un autre tranche: "Quand il y a un choix à faire, c'est l'économie qui l'emporte sur le social."
Trois des quatre organisations syndicales du groupe ont défendu sa gouvernance quand les fonds d'investissement ont demandé sa tête.
Quant aux milieux financiers, "il les agace certainement un peu", résume un analyste, pour qui il est perçu "comme étant un peu le Steve Jobs de l'agroalimentaire": il partage avec le cofondateur d'Apple le goût des cols roulés et l'évocation d'une vision "à très long terme".
myl/ngu/tq/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le grill depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le grill depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat (officiel) #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration. En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel".
mch/soe/spi
Rodez: Bosch doit "aller plus loin" que 500 postes préservés (Pannier-Runacher) #
L'équipementier automobile allemand Bosch doit "aller plus loin" que les 500 postes qu'il entend maintenir sur son site de Rodez (Aveyron), a affirmé dimanche la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.
Bosch a annoncé le 5 mars qu'il allait supprimer 750 emplois dans son usine de Rodez d'ici à 2025. La mesure est "indispensable", selon lui, dans le contexte de chute des ventes de véhicules diesel, une technologie dont le site est spécialiste.
L'usine, dont la fermeture avait été évoquée, restera ouverte, éliminant un scénario "catastrophe", mais "est-ce que l'on doit s'en satisfaire, certainement pas", a déclaré Mme Pannier-Runacher sur Radio J.
L'enjeu est désormais "d'avoir le maximum d'emplois maintenus sur le site. Bosch articule le chiffre de 500, je pense que l'on peut aller plus loin, avant de parler de départs", a assuré la ministre. "Je laisse Bosch faire des propositions."
Mme Pannier-Runacher a en outre demandé à Bosch "zéro départ contraint", une volonté déjà exprimée par l'entreprise qui veut avoir recours à des retraites anticipées et des départs volontaires.
L'annonce de Bosch a provoqué un séisme dans le bassin d'emploi de Rodez, où l'équipementier était jusqu'ici le premier employeur privé.
tq/soe/nth
Vaccin AstraZeneca: une série de déboires et de critiques #
Depuis son élaboration, le vaccin de la firme anglo-suédoise AstraZeneca mis au point par des chercheurs de l'université d'Oxford accumule déboires et critiques. Rappel des principaux problèmes:
Le 9 septembre 2020, une "pause" est annoncée dans les essais cliniques de ce vaccin élaboré à partir d'un adénovirus du chimpanzé, après l'apparition d'une maladie non-expliquée chez un volontaire.
Après analyses et vérifications, les essais de phase 3 réalisés sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni et dans d'autres pays, reprennent quelques jours plus tard.
Dans des résultats intermédiaires, le laboratoire annonce en novembre que son vaccin est en moyenne efficace à 70% contre plus de 90% pour ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna.
Mais son efficacité est de 90% chez les volontaires ayant reçu une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard. Elle n'est que de 62% chez ceux ont reçu les deux doses réglementaires.
L'injection d'une demi-dose était une erreur, ce qui suscite critiques, inquiétudes, méfiances et pousse le laboratoire à effectuer une étude supplémentaire pour vérifier les résultats.
Approuvé le 30 décembre par l'agence britannique du médicament (MHRA), ce vaccin peu coûteux, facile à stocker et à transporter, commence à être massivement utilisé en janvier au Royaume-Uni.
Au sein de l'Union européenne, il suscite plus de méfiance: l'efficacité du vaccin chez les plus de 65 ans est questionnée et plusieurs pays suspendent temporairement les injections chez les seniors avant que de nouvelles études viennent lever les incertitudes.
Une étude menée en Angleterre a notamment montré une protection entre 60% et 73% contre les formes symptomatiques chez les plus de 70 ans avec une seule dose.
Sur le continent européen, les retards de livraison du vaccin suscitent de fortes critiques alors que l'entreprise fournit au Royaume-Uni les doses promises (Londres en a commandé au total 100 millions).
La firme avoue en janvier ne pouvoir livrer au premier trimestre qu'un tiers des 120 millions de doses promises aux 27 États membres de l'UE.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen hausse le ton, soulignant qu'AstraZeneca a livré "moins de 10%" des doses commandées entre décembre et mars. Est mis en place un mécanisme européen de contrôle des exportations de vaccins produits dans l'UE.
Première application de ce mécanisme, l'Italie annonce le 5 mars avoir bloqué l'exportation vers l'Australie de 250.000 doses de vaccin AstraZeneca, arguant d'une "pénurie persistante" et des "retards d'approvisionnement" sur son sol.
Danemark, Norvège, Islande et Bulgarie suspendent jeudi et vendredi "par précaution" le vaccin AstraZeneca en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins.
L'Agence européenne du médicament (EMA) se veut rassurante: seulement 22 cas de thromboses (caillots) ont été signalés sur plus de trois millions de personnes vaccinées dans sa zone.
L'EMA estime que les pays européens peuvent continuer à utiliser le vaccin car le risque de thrombose chez les personnes vaccinées "n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population".
L'EMA annonce vendredi que des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets secondaires possibles du vaccin AstraZeneca après l'identification de réactions de ce type au Royaume-Uni.
Cette annonce fait suite à "l'examen de 41 rapports d'anaphylaxie (réaction allergique aiguë, NDLR) possible observés parmi environ 5 millions de vaccinations au Royaume-Uni", a expliqué l'agence basée à Amsterdam.
ot/ber/LyS