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Birmanie: Facebook perturbé, les appels à résister continuent à se propager #

2/4/2021, 3:47 AM
Rangoun, MMR

Les services de Facebook, outil essentiel de communication en Birmanie, étaient perturbés jeudi, trois jours après le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, tandis que les appels à résister au putsch continuaient à se propager.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, instaurant l'état d'urgence pour un an et arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

La dirigeante de 75 ans, qui serait assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw d'après son mouvement, a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale.

La peur des représailles reste vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant presque 50 ans.

Mais les signes de résistance contre le putsch, condamné vivement par l'ONU qui appelle la communauté internationale à se rassembler pour le faire échouer, continuaient à émerger.

Mercredi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné et tapé sur des casseroles pour la seconde soirée consécutive, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Aung San Suu Kyi).

Des professionnels de santé ont pris la tête de la contestation, plusieurs dizaines d'établissements à travers le pays refusant de travailler "sous une autorité militaire illégitime".

Certains ont protesté en arborant des rubans rouges aux couleurs de la LND, d'autres faisant le salut à trois doigts, un geste de résistance déjà adopté par les militants pro-démocratie à Hong Kong ou en Thaïlande.

Des groupes appelant à la "désobéissance civile" se sont aussi créés sur Facebook, porte d'entrée à internet pour une grande partie de la population.

La firme américaine a fait savoir jeudi que certains de ses services étaient "perturbés". "Nous exhortons les autorités à rétablir la connexion afin que les habitants puissent communiquer avec leurs familles et amis et accéder à des informations importantes", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la plate-forme.

La société norvégienne Telnor, l'un des principaux fournisseurs de télécommunications du pays, a confirmé que les autorités avaient émis un ordre pour "bloquer temporairement" Facebook. Nous avons été obligés de couper mais "nous ne pensons pas que cette mesure (...) soit "conforme au droit international", a ajouté la société.

Les autorités militaires ont déjà émis un avertissement recommandant à la population de ne pas dire ou publier quoi que ce soit qui pourrait "encourager des émeutes ou une situation instable".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé mercredi qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir "pour mobiliser tous les acteurs-clés et la communauté internationale afin de mettre assez de pression sur la Birmanie pour s'assurer que (le) coup d'Etat échoue".

Dans un entretien au Washington Post, M. Guterres a jugé "absolument inacceptable de changer les résultats des élections et la volonté du peuple", déplorant que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pu se mettre d'accord sur une déclaration commune.

Le Conseil s'était réuni mardi en urgence sans parvenir à s'entendre. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adopté, un texte commun nécessite le soutien de Pékin, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or, la Chine reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative lors de la crise des Rohingyas, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

Mercredi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à "créer un environnement extérieur sain pour que la Birmanie puisse convenablement régler ses divergences", estimant que toute intervention du Conseil de sécurité devrait "éviter d'exacerber les tensions et de compliquer encore plus la situation", selon l'agence étatique Chine Nouvelle.

Le chef de l'armée birmane, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a justifié son putsch en évoquant des fraudes massives lors des législatives de novembre remportées massivement par la LND, un scrutin qui s'est pourtant déroulé sans problème majeur, d'après les observateurs internationaux.

En réalité, les généraux craignaient que, malgré une constitution qui leur est très favorable, leur influence diminue après la victoire d'Aung San Suu Kyi, adulée dans son pays, estiment des analystes.

Min Aung Hlaing, un paria à l'international depuis la crise des Rohingyas, a aussi renversé la dirigeante par ambition politique personnelle alors qu'il était proche de la retraite, d'après eux.

La prix Nobel de la paix 1991 a été inculpée pour avoir enfreint une loi birmane sur les importations et les exportations, explique la LND, après que les autorités ont trouvé chez elle des talkies-walkies non enregistrés.

Une accusation tout aussi obscure a été mise en avant pour l'ex-président Win Myint, poursuivi pour avoir violé une loi sur la gestion des catastrophes du pays en ne respectant pas des mesures anti-coronavirus.

bur-sde/ybl

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FEB 4

Les services de Facebook "perturbés" en Birmanie #

2/4/2021, 1:18 AM
Rangoun, MMR

Facebook a indiqué jeudi que certains de ses services étaient "perturbés" en Birmanie, trois jours après le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

"Nous constatons que l'accès à Facebook est actuellement interrompu pour certaines personnes", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'entreprise.

"Nous exhortons les autorités à rétablir la connexion afin que les habitants puissent communiquer avec leurs familles et amis et accéder à des informations importantes".

Facebook est extrêmement populaire en Birmanie, où ce réseau social est le principal moyen de communication. Il est aussi fréquemment utilisé par les ministères pour la publication de communiqués.

NetBlocks, une organisation non gouvernementale qui surveille les coupures d'internet dans le monde, a déclaré que des fournisseurs en Birmanie bloquaient ou restreignaient l'accès à Facebook, Instagram et WhatsApp, les deux derniers appartenant à Facebook.

"Les services de Facebook sont actuellement restreints par de nombreux fournisseurs internet en Birmanie, les opérateurs se conformant avec un ordre apparent de blocage", a écrit NetBlocks sur Twitter.

Selon l'ONG, c'est le fournisseur d'accès internet MPT, propriété de l'Etat, qui a pris les mesures de blocage les plus étendues.

bur-sde/ybl/plh

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FEB 4

Birmanie: Suu Kyi inculpée, les appels à la désobéissance civile se multiplient #

2/4/2021, 1:12 AM
Rangoun, MMR

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été inculpée mercredi, deux jours après avoir été renversée par un coup d'Etat militaire, tandis que les appels à la désobéissance civile se multiplient en Birmanie.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, instaurant l'état d'urgence pour un an et arrêtant Mme Suu Kyi, 75 ans, cheffe de facto du gouvernement civil, ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'ex-dirigeante a été inculpée "pour avoir enfreint une loi sur les importations/exportations" et un tribunal "a ordonné sa détention provisoire" jusqu'au 15 février, selon Kyi Toe, porte-parole de la LND.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate d'Aung San Suu Kyi et de ses autres responsables. Un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec Mme Suu Kyi, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

Pressentant les événements, cette dernière, qui serait pour le moment assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw, a exhorté la population à "ne pas accepter" le coup d'Etat dans une lettre écrite par anticipation.

L'ancien président Win Myint, également interpellé, est poursuivi pour avoir violé une loi sur la gestion des catastrophes naturelles, d'après Kyi Toe.

Des raids ont été menés dans différents locaux du mouvement et des document saisis, selon le parti.

Après ce putsch condamné par de nombreuses capitales étrangères, les premiers signes de résistance émergent.

Des médecins et des professionnels de santé, portant des rubans rouges (la couleur de la LND), refusent de travailler, sauf en cas d'urgence médicale.

"Nous obéirons uniquement au gouvernement élu démocratiquement", a déclaré Aung San Min, responsable d'un hôpital de 100 lits dans la région de Magway (centre), alors que l'armée conteste les résultats des élections législatives de novembre, remportées massivement par la LND, et promet de nouvelles élections une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

Des membres du personnel médical de l'hôpital général de Rangoun se sont réunis devant l'établissement, faisant le salut à trois doigts, un geste de résistance déjà adopté par les militants pro-démocratie à Hong Kong ou en Thaïlande.

Un groupe, "le mouvement de désobéissance civile", a aussi été lancé sur Facebook et comptait mercredi quelque 160.000 abonnés. "Honte à l'armée", "les militaires sont des voleurs", pouvait-on lire.

Mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné, tapé sur des casseroles, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Suu Kyi).

Mais la peur des représailles reste vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant presque 50 ans.

"La population sait très bien à quel point l'armée peut être violente et se soucie peu de sa réputation internationale", a souligné Francis Wade, auteur d'ouvrages sur la Birmanie.

Les autorités ont déjà publié un avertissement contre tout discours qui pourrait "encourager des émeutes ou une situation instable".

Le coup d'Etat, "inévitable" selon le général Min Aung Hlaing qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a déclenché un concert de condamnations à l'international.

Après avoir menacé d'imposer de nouvelles sanctions, l'administration de Joe Biden a haussé le ton contre la Birmanie, premier grand test international pour le nouveau président américain.

Aung San Suu Kyi et Win Myint ont "été renversés dans un coup d'Etat militaire", a déclaré une responsable américaine. Cette qualification juridique bloque l'aide à l'Etat birman de Washington, qui s'est dit "troublé" mercredi par l'inculpation de Mme Suu Kyi et a appelé l'armée à libérer tous les dirigeants emprisonnés.

Mais la réaction américaine reste principalement symbolique: l'armée birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par ses soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé mercredi qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir "pour mobiliser tous les acteurs-clés et la communauté internationale pour mettre assez de pression sur la Birmanie afin de s'assurer que (le) coup d'Etat échoue".

Dans un entretien avec le Washington Post, M. Guterres a jugé "absolument inacceptable de changer les résultats des élections et la volonté du peuple".

Le secrétaire général a déploré que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pas pu se mettre d'accord sur un texte sur la Birmanie.

Le Conseil s'était réuni mardi en urgence, et à huis clos, mais n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adoptée, une déclaration nécessite le soutien de la Chine, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où la Chine avait contrecarré toute initiative lors de la crise des Rohingyas, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

Mercredi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à "créer un environnement extérieur sain pour que la Birmanie puisse convenablement régler ses divergences", estimant que toute intervention du Conseil de sécurité devrait "éviter d'exacerber les tensions et de compliquer encore plus la situation", selon l'agence étatique Chine Nouvelle.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont dits "profondément préoccupés" par les événements, tout comme le Fonds monétaire international (FMI), "très soucieux" de leur impact potentiel sur l'économie du pays, déjà frappé par la pandémie de coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.100 décès recensés).

Facebook a indiqué jeudi que l'accès à ses services était "interrompu pour certaines personnes" et a appelé les autorités à rétablir les connexions.

bur-sde/at/mba/fjb/plh

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FEB 4

Facebook indique que ses services sont "perturbés" en Birmanie #

2/4/2021, 12:46 AM
Rangoun, MMR

Facebook a indiqué jeudi que certains de ses services étaient "perturbés" en Birmanie, trois jours après le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

"Nous constatons que l'accès à Facebook est actuellement interrompu pour certaines personnes", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'entreprise. "Nous exhortons les autorités à rétablir la connectivité afin que les habitants puissent communiquer avec leurs familles et amis et accéder à des informations importantes".

bur-sde/ybl

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FEB 3

Birmanie: Suu Kyi inculpée, les appels à la désobéissance civile se multiplient #

2/3/2021, 9:00 PM
Rangoun, MMR

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été inculpée mercredi, deux jours après avoir été renversée par un coup d'Etat militaire, tandis que les appels à la désobéissance civile se multiplient.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, instaurant l'état d'urgence pour un an et arrêtant Suu Kyi, 75 ans, cheffe de facto du gouvernement civil, ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'ex-dirigeante a été inculpée "pour avoir enfreint une loi sur les importations/exportations" et un tribunal "a ordonné sa détention provisoire" jusqu'au 15 février, selon Kyi Toe, porte-parole de la LND.

L'ancien président Win Myint, également interpellé, est poursuivi pour avoir violé une loi sur la gestion des catastrophes naturelles, d'après Kyi Toe.

Des raids ont été menés dans différents locaux du mouvement et des document saisis, selon le parti.

Deux jours après ce putsch, condamné par de nombreuses capitales étrangères, les premiers signes de résistance émergeaient.

Des médecins et des professionnels de santé, portant des rubans rouges (la couleur de la LND), refusaient de travailler, sauf en cas d'urgence médicale. "Nous obéirons uniquement au gouvernement élu démocratiquement", a déclaré Aung San Min, responsable d'un hôpital de 100 lits dans la région de Magway (centre), alors que l'armée conteste les législatives de novembre, remportées massivement par la LND.

Des membres du personnel médical de l'hôpital général de Rangoun se sont réunis devant l'établissement, faisant le salut à trois doigts, un geste de résistance déjà adopté par les militants pro-démocratie à Hong Kong ou en Thaïlande.

Un groupe, "le mouvement de désobéissance civile", a aussi été lancé sur Facebook et comptait quelque 160.000 abonnés. "Honte à l'armée", "les militaires sont des voleurs", pouvait-on lire.

Mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné, tapé sur des casseroles, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Suu Kyi).

Pressentant les événements, cette dernière, qui serait pour le moment assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw, a exhorté la population à "ne pas accepter" le coup d'Etat dans une lettre écrite par anticipation.

Mais la peur des représailles reste vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant presque 50 ans.

"La population sait très bien à quel point l'armée peut être violente et se soucie peu de sa réputation internationale", a souligné Francis Wade, auteur d'ouvrages sur le pays.

Les autorités ont déjà publié un avertissement contre tout discours qui pourrait "encourager des émeutes ou une situation instable".

Le coup d'Etat, "inévitable" selon le général Min Aung Hlaing qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a déclenché un concert de condamnations à l'international.

Après avoir menacé d'imposer de nouvelles sanctions, l'administration de Joe Biden a encore haussé le ton contre la Birmanie, premier grand test international pour le nouveau président américain.

Suu Kyi et Win Myint ont "été renversés dans un coup d'Etat militaire", a fait savoir une responsable américaine. Cette qualification juridique bloque l'aide à l'Etat birman de Washington, qui s'est dit "troublé" mercredi par l'inculpation de Mme Suu Kyi et a appelé l'armée tous les dirigeants emprisonnés.

Mais la réaction américaine reste principalement symbolique: l'armée birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par ses soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, mais n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adoptée, une déclaration nécessite le soutien de la Chine, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or, Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où la Chine avait contrecarré toute initiative lors de la crise des Rohingyas, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

Mercredi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à "créer un environnement extérieur sain pour que la Birmanie puisse convenablement régler ses divergences", estimant que toute intervention du Conseil de sécurité devrait "éviter d'exacerber les tensions et compliquer encore plus la situation", selon l'agence étatique Chine Nouvelle.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont dits "profondément préoccupés" par les événements, tout comme le Fonds monétaire international, "très soucieux" de leur potentiel impact sur l'économie du pays, déjà frappé par la pandémie de coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.100 décès recensés).

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate d'Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables. Un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec Suu Kyi, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

L'armée a promis de nouvelles élections, une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

bur-sde/at/mba/fjb

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FEB 3

Fin de la plus longue coupure internet au monde dans une partie de la Birmanie #

2/3/2021, 4:56 PM
Rangoun, MMR

La plus longue coupure internet de la planète, concernant plus d'un million de personnes depuis 19 mois dans une zone de conflit ethnique en Birmanie, a pris fin, a indiqué mercredi un opérateur mobile de la région.

L'internet avait été coupé en juin 2019 dans les Etats de Chin et de Rakhine, dans le nord de la Birmanie, après des ordres "urgents" donnés par le ministère des Télécoms du gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

A la suite du coup d'Etat militaire de lundi, l'opérateur mobile Telenor Group a indiqué avoir rétabli tous ses services dans huit cantons des Etats de Rakhine et Chin mercredi.

"Telenor Group et Telenor Myanmar ont prôné le rétablissement des prestations et souligné que la liberté d'expression via l'accès aux services télécoms devait être respectée pour des raisons humanitaires", a déclaré la société dans un communiqué.

Mercredi, les habitants se réjouissaient de leur reconnection au reste du monde.

D'après Khin Maung, habitant de la ville de Mrauk-U, dans le nord de l'Etat de Rakhine, l'internet est rétabli, mais lent.

"Nous avons à nouveau internet. Donc nous aussi sommes au courant pour le coup d'Etat", a déclaré Shouban, qui comme beaucoup de Rohingyas ne porte qu'un nom, à Maungdaw, dans le même Etat.

Selon l'ONG Human Rights Watch, la coupure d'internet a limité l'an dernier la prise de conscience des risques liés à la pandémie de coronavirus et l'accès aux informations sur les mesures d'hygiènes permettant de la combattre.

Le conflit dans l'Etat de Rakhine oppose l'armée birmane et les insurgés de l'armée d'Arakan, qui luttent pour obtenir plus d'autonomie en faveur de la population bouddhiste, dite rakhine ou aranakaise.

Les combats se sont étendus à l''Etat voisin de Chin, poussant des milliers de Chins, une minorité essentiellement chrétienne, à fuir leurs villages pour se réfugier dans des camps de fortune.

Depuis janvier 2019, des centaines de civils ont été tués ou blessés, et plus de 150.000 déplacés face à l'intensification des violences.

La région a également été le théâtre du drame de la minorité musulmane des Rohingyas, dont quelque 740.000 ont fui au Bangladesh voisin après des attaques les visant en 2017, menées par l'armée birmane et des milices bouddhistes et qualifiées de génocide par des enquêteurs de l'ONU.

Les 600.000 Rohingyas restants vivent dans des conditions permanentes d'apartheid.

bur-lpm/am/leg/mba/lpt

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FEB 3

Birmanie: Suu Kyi inculpée, les appels à la désobéissance civile se multiplient #

2/3/2021, 11:21 AM
Rangoun, MMR

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été inculpée mercredi, deux jours après avoir été renversée par un coup d'Etat tandis que les appels à la désobéissance civile se multiplient, médecins et personnels de santé prenant la tête de la contestation.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratie du pays, instaurant l'état d'urgence pour un an et arrêtant Suu Kyi, 75 ans, cheffe de facto du gouvernement civil, ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'ex-dirigeante a été inculpée "pour avoir enfreint une loi sur les importations/exportations" et un tribunal "a ordonné sa détention provisoire" jusqu'au 15 février, selon Kyi Toe, porte-parole de la LND.

L'ancien président Win Myint, également interpellé, est poursuivi pour avoir violé une loi sur la gestion des catastrophes naturelles, d'après Kyi Toe.

Des raids ont été menés dans différents locaux du mouvement et des document saisis, selon le parti.

Deux jours après ce putsch, condamné par de nombreuses capitales étrangères, les premiers signes de résistance émergeaient.

Des médecins et des professionnels de santé, portant des rubans rouges (la couleur de la LND), refusaient de travailler, sauf en cas d'urgence médicale.

"Nous obéirons uniquement au gouvernement élu démocratiquement", a déclaré à l'AFP Aung San Min, responsable d'un hôpital de 100 lits dans la région de Magway (centre), alors que l'armée conteste les législatives de novembre, remportées massivement par la LND.

Des membres du personnel médical de l'hôpital général de Yangon se sont réunis devant l'établissement, faisant le salut à trois doigts, un geste de résistance déjà adopté par les militants pro-démocratie à Hong Kong ou en Thaïlande.

Un groupe, "le mouvement de désobéissance civile", a aussi été lancé sur Facebook et comptait quelque 160.000 abonnés. "Honte à l'armée", "les militaires sont des voleurs", pouvait-on lire.

Mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné, tapé sur des casseroles, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Suu Kyi).

Pressentant les événements, cette dernière, qui serait pour le moment assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw, a exhorté la population à "ne pas accepter" le coup d'Etat dans une lettre écrite par anticipation.

Mais la peur des représailles reste vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"La population sait très bien à quel point l'armée peut être violente et se soucie peu de sa réputation internationale", a souligné Francis Wade, auteur d'ouvrages sur le pays.

Les autorités ont déjà publié un avertissement, mettant en garde contre tout discours ou message qui pourrait "encourager des émeutes ou une situation instable".

Le coup d'Etat, "inévitable" selon le général Min Aung Hlaing qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a déclenché un concert de condamnations à l'international.

Après avoir menacé d'imposer de nouvelles sanctions, l'administration de Joe Biden a encore haussé le ton contre la Birmanie, premier grand test international pour le nouveau président américain.

Suu Kyi et Win Myint, ont "été renversés dans un coup d'Etat militaire", a fait savoir une responsable américaine. Cette qualification juridique bloque l'aide directe de Washington à l'Etat birman.

Mais cet acte reste principalement symbolique: l'armée birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par ses soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, mais n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adoptée, une déclaration nécessite le soutien de la Chine, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or, Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies. Lors de la crise des Rohingyas, la Chine avait contrecarré toute initiative au Conseil de sécurité, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont dits "profondément préoccupés" par les événements, tout comme le Fonds monétaire international "très soucieux" de leur potentiel impact sur l'économie du pays, déjà frappé par la pandémie de coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.100 décès recensés).

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate d'Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat" et appelant l'armée à "reconnaître le résultat" des élections de novembre.

Un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec Suu Kyi, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

L'armée a promis la tenue de nouvelles élections, une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

bur-sde/at

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FEB 3

Aung San Suu Kyi inculpée pour avoir enfreint une règle commerciale (porte-parole de son parti) #

2/3/2021, 10:29 AM
Rangoun, MMR

Les autorités birmanes ont inculpé l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi, renversée lundi par un coup d'Etat, l'accusant d'avoir enfreint une règle commerciale, a déclaré mercredi un porte-parole de son parti.

Un tribunal "a ordonné sa détention provisoire pour une période de 14 jours, du 1er au 15 février, l'accusant d'avoir violé une loi sur les importations/exportations", a écrit sur Facebook Kyi Toe, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). L'ex-président Win Myint est inculpé pour avoir violé la loi sur la gestion des catastrophes naturelles, selon lui.

bur-sde/pz

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FEB 3

Birmanie: les appels à la désobéissance civile se multiplient après le coup d'Etat #

2/3/2021, 6:59 AM
Rangoun, MMR

Les appels à la désobéissance civile se multipliaient mercredi en Birmanie, médecins et personnels de santé prenant la tête de la contestation, alors que Washington accuse formellement les militaires d'avoir perpétré un "coup d'Etat" et promet de nouvelles sanctions à l'encontre des généraux.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratie du pays, en instaurant l'état d'urgence pour un an et en arrêtant la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Deux jours après ce putsch, condamné par de nombreuses capitales étrangères, les premiers signes de résistance émergeaient.

Des médecins et des professionnels de santé, portant des rubans rouge en signe de protestation, ont annoncé refuser tout travail, sauf en cas d'urgence médicale.

"Nous obéirons uniquement au gouvernement élu démocratiquement", a déclaré à l'AFP Aung San Min, responsable d'un hôpital de 100 lits dans la région de Magway (centre).

Des membres du personnel médical de l'hôpital général de Yangon se sont réunis devant l'établissement, faisant le salut à trois doigts, un geste de résitance déjà adopté par les militants pro-démocrates à Hong Kong ou en Thaïlande.

Un groupe nommé "le mouvement de désobéissance civile" a aussi été lancé sur Facebook et comptait déjà quelque 150.000 abonnés. "Honte à l'armée", "les militaires sont des voleurs", pouvait-on lire sur cette page.

Mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné, tapé sur des casseroles, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Aung San Suu Kyi).

Pressentant les événements, cette dernière, qui serait aujourd'hui assignée à résidence, a exhorté la population à "ne pas accepter" le coup d'Etat dans une lettre écrite par anticipation avant son arrestation.

Mais la peur des représailles reste vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"La population sait très bien à quel point l'armée peut être violente et se soucie peu de sa réputation internationale, cela pourrait freiner la volonté de mobilisation", estime Francis Wade, auteur d'ouvrages sur le pays.

Les autorités ont déjà publié un avertissement, mettant en garde contre tout discours ou message qui pourrait "encourager des émeutes ou une situation instable".

Le coup d'Etat, "inévitable" selon le général Min Aung Hlaing qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs à la tête d'un cabinet composé de généraux, a déclenché un concert de condamnations à l'international.

Après avoir menacé d'imposer de nouvelles sanctions, l'administration de Joe Biden a encore haussé le ton mardi contre la Birmanie, le premier grand test international pour le nouveau président américain.

Nous sommes parvenus à la conclusion qu'Aung San Suu Kyi et l'ex-président de la République Win Myint, "avaient été déposés dans un coup d'Etat militaire", a indiqué une responsable américaine. Cette décision juridique bloque l'aide directe de Washington à l'Etat birman.

Mais cet acte reste principalement symbolique: l'armée birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par ses soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, mais n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adoptée, cette déclaration commune nécessite le soutien de la Chine, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or, Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies. Lors de la crise des Rohingyas, la Chine avait contrecarré toute initiative au Conseil de sécurité, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont dits "profondément préoccupés" par les événements, tout comme le Fonds monétaire international "très soucieux" de leur potentiel impact sur l'économie du pays, déjà frappé de plein fouet par le coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.100 décès recensés). Le mois dernier le FMI avait envoyé 350 millions de dollars d'aide d'urgence à la Birmanie pour l'aider à lutter contre la pandémie.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate d'Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat". L'armée doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti qui était au pouvoir depuis les législatives de 2015.

Selon une députée LND, qui a requis l'anonymat, la prix Nobel de la paix 1991 et l'ex-président Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale Naypyidaw.

Un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec elle, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

Des parlementaires retenus depuis lundi dans une résidence qui leur est réservée dans la capitale ont été autorisés à rentrer chez eux et certains commençaient à quitter les lieux.

L'armée a promis la tenue de nouvelles élections, une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

bur-sde/pz

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FEB 3

Birmanie: les appels à la désobéissance civile se multiplient après le coup d'Etat #

2/3/2021, 3:47 AM
Rangoun, MMR

Les appels à la désobéissance civile se multipliaient mercredi en Birmanie, alors que Washington a formellement accusé les militaires d'avoir perpétré un "coup d'Etat" et promis de nouvelles sanctions à l'encontre des généraux.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratie du pays, en instaurant l'état d'urgence pour un an et en arrêtant la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Deux jours après ce putsch, condamné par de nombreuses capitales étrangères, les premiers signes de résistance émergeaient sur les réseaux sociaux.

Un groupe nommé "le mouvement de désobéissance civile" a été lancé sur Facebook et comptait mercredi matin près de 150.000 abonnés. "Honte à l'armée", "les militaires sont des voleurs", pouvait-on lire sur cette page où des médecins et infirmières n'hésitaient pas à annoncer leur volonté de protester.

"Nous obéirons uniquement à notre gouvernement élu démocratiquement", ont écrit ces professionnels de santé dans une déclaration commune, alors que l'armée conteste les législatives de novembre, remportées massivement par la LND.

"Nous avons arrêté de nous rendre dans les hôpitaux qui sont placés maintenant sous une autorité militaire illégitime", est-il ajouté.

Mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, la capitale économique, des habitants ont klaxonné et tapé sur des casseroles pour protester, certains scandant: "Vive Mère Suu!" (Aung San Suu Kyi).

Pressentant les événements, cette dernière, qui serait aujourd'hui assignée à résidence, a exhorté la population à "ne pas accepter" le coup d'Etat dans une lettre écrite par anticipation avant son arrestation.

Mais la peur des représailles restait vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"La population sait très bien à quel point l'armée peut être violente et se soucie peu de sa réputation internationale, cela pourrait freiner la volonté de mobilisation", estime Francis Wade, auteur d'ouvrages sur le pays.

Mercredi, le journal Global New Light of Myanmar, détenu par l'Etat, a publié un avertissement du ministère de l'Information: "Certains organisations et médias relayent des rumeurs sur les réseaux sociaux". Il a mis en garde contre de tels actes, appelant la population à "coopérer".

Le coup d'Etat, "inévitable" selon le général Min Aung Hlaing qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs à la tête d'un cabinet composé de généraux, a déclenché un concert de condamnations à l'international.

Après avoir menacé d'imposer de nouvelles sanctions, l'administration de Joe Biden a encore haussé le ton mardi contre la Birmanie, le premier grand test international pour le nouveau président américain.

Nous sommes parvenus à la conclusion qu'Aung San Suu Kyi et l'ex-président Win Myint, le président du gouvernement élu, "avaient été déposés dans un coup d'Etat militaire", a indiqué une responsable américaine.

Cette décision juridique bloque l'aide directe de Washington à l'Etat birman.

Mais cet acte reste principalement symbolique: l'armée birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par ses soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, mais n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, selon un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour être adoptée, cette déclaration commune nécessite le soutien de la Chine, qui exerce un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.

Or, Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies. Lors de la crise des Rohingya, la Chine avait contrecarré toute initiative au Conseil de sécurité, estimant que le conflit avec la minorité musulmane relevait des seules affaires intérieures birmanes.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate d'Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat". L'armée doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti qui était au pouvoir depuis les législatives de 2015.

Selon une députée LND, qui a requis l'anonymat, la prix Nobel de la paix 1991 et l'ex-président Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale Naypyidaw.

Un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec elle, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

L'armée a promis la tenue de nouvelles élections, une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

bur-sde/ybl

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FEB 3

Birmanie: Washington dénonce un "coup d'Etat" et réduit son aide #

2/3/2021, 12:45 AM
Rangoun, MMR

Les Etats-Unis ont formellement accusé mardi les militaires birmans d'avoir perpétré un "coup d'Etat", ouvrant la voie à une réduction de l'aide américaine, mais le chef de l'armée a semblé balayer les condamnations internationales et les appels à la libération d'Aung San Suu Kyi.

"Cette issue était inévitable pour le pays et c'est pourquoi nous avons dû la choisir", a déclaré le général Min Aung Hlaing, selon la page Facebook officielle de l'armée, au lendemain du putsch.

Après avoir rapidement et durement condamné l'arrestation de la cheffe de facto du gouvernement civil, et menacé d'imposer des sanctions, le gouvernement américain de Joe Biden a encore haussé le ton.

"Nous sommes parvenus à la conclusion qu'Aung San Suu Kyi, la cheffe du parti au pouvoir en Birmanie, et Win Myint, le président du gouvernement élu, avaient été déposés dans un coup d'Etat militaire", a annoncé une responsable américaine. Cette décision juridique bloque l'aide directe à l'Etat birman, mais celle-ci ne représente pas grand-chose.

Tous les autres programmes d'aide américains vont aussi être réexaminés et éventuellement stoppés.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND) a elle appelé sur Facebook à la "libération" immédiate de sa cheffe Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat". L'armée doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti.

Selon une députée LND, qui a requis l'anonymat, la prix Nobel de la paix et le président Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale.

Mais un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec elle, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs. "Elle marche pour faire savoir qu'elle est en bonne santé", a déclaré à l'AFP Kyi Toe.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, mais des soldats étaient encore déployés dans la capitale Naypyidaw, où Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants du parti ont été interpellés lundi à l'aube.

Des militaires encerclaient également les bâtiments où résident les parlementaires, la députée décrivant à l'AFP un "centre de détention à ciel ouvert". Des parlementaires ont cependant précisé avoir pu sortir mardi soir.

Contestant la validité du scrutin de novembre, remporté massivement par la LND, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant fin à une parenthèse démocratique de dix ans.

Au lendemain du putsch, la peur des représailles était vive dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"On a peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", souligne Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande, tandis qu'un chauffeur de taxi se dit "inquiet et effrayé".

Aucun signe de présence militaire significative n'était visible à Rangoun, capitale économique de plus de cinq millions d'habitants, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés lundi, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international restait fermé.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message à l'avance, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

De jeunes Birmans ont annoncé sur les réseaux sociaux une campagne de "désobéissance civile", mais elle ne s'est pas encore matérialisée dans les rues, même si mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, des habitants ont klaxonné et tapé sur des casseroles pour protester contre le coup d'Etat. Certains scandaient: "Vive mère Suu !"

Le coup de force de l'armée a aussi ses partisans: des centaines de pro-militaires se sont rassemblés autour de la pagode Shwedagon à Rangoun, agitant le drapeau birman.

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais beaucoup de Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux semblaient en tout cas sourds aux vives condamnations internationales.

Le président Biden a appelé l'armée à "rendre immédiatement le pouvoir", tandis que l'Union européenne a condamné le coup d'Etat.

Le Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un texte commun mais les négociations vont se poursuivre.

"La Chine et la Russie ont demandé plus de temps", a indiqué à l'issue de la réunion qui a duré un peu plus de deux heures un diplomate requérant l'anonymat. "Une déclaration est toujours en cours de discussion", a confirmé un autre diplomate, également sous couvert d'anonymat.

Le général Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante contre la minorité musulmane rohingya, qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "la dame de Rangoun" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

bur-sde-del-fff/iba/ybl

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FEB 2

Birmanie: Washington dénonce un "coup d'Etat" et réduit son aide, le chef de l'armée se justifie #

2/2/2021, 5:15 PM
Rangoun, MMR

Les Etats-Unis ont formellement accusé mardi les militaires birmans d'avoir perpétré un "coup d'Etat", ouvrant la voie à une réduction de l'aide américaine, mais le chef de l'armée a semblé balayer les condamnations internationales et les appels à la libération d'Aung San Suu Kyi.

"Cette issue était inévitable pour le pays et c'est pourquoi nous avons dû la choisir", a déclaré le général Min Aung Hlaing, selon la page Facebook officielle de l'armée, au lendemain du putsch.

Après avoir rapidement et durement condamné l'arrestation de la cheffe de facto du gouvernement civil, et menacé d'imposer des sanctions, le gouvernement américain de Joe Biden a encore haussé le ton.

"Nous sommes parvenus à la conclusion qu'Aung San Suu Kyi, la cheffe du parti au pouvoir en Birmanie, et Win Myint, le président du gouvernement élu, avaient été déposés dans un coup d'Etat militaire", a annoncé une responsable américaine. Cette décision juridique bloque l'aide directe à l'Etat birman, mais celle-ci ne représente pas grand-chose.

Touts les autres programmes d'aide américains vont aussi être réexaminés et éventuellement stoppés.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND) a elle appelé sur Facebook à la "libération" immédiate de sa cheffe Aung San Suu Kyi, 75 ans, et de ses autres responsables, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat". L'armée doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti.

Selon une députée LND, qui a requis l'anonymat, la prix Nobel de la paix et le président Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale.

Mais un porte-parole du parti a précisé qu'aucun contact direct n'avait été noué avec elle, même si des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

"Elle marche pour faire savoir qu'elle est en bonne santé", a déclaré à l'AFP Kyi Toe.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, mais des soldats étaient encore déployés dans la capitale Naypyidaw, où Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants du parti ont été interpellés lundi à l'aube.

Des militaires encerclaient également les bâtiments où résident les parlementaires, la députée décrivant à l'AFP un "centre de détention à ciel ouvert". Des parlementaires ont cependant précisé avoir pu sortir mardi soir.

Contestant la validité du scrutin de novembre, remporté massivement par la LND, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant fin à une parenthèse démocratique de dix ans.

Au lendemain du putsch, la peur des représailles était vive dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"On a peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", souligne Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande, tandis qu'un chauffeur de taxi se dit "inquiet et effrayé".

Aucun signe de présence militaire significative n'était visible à Rangoun, capitale économique de plus de cinq millions d'habitants, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés lundi, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international restait fermé.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message à l'avance, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

De jeunes Birmans ont annoncé sur les réseaux sociaux une campagne de "désobéissance civile", mais elle ne s'est pas encore matérialisée dans les rues, même si mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, des habitants ont klaxonné et tapé sur des casseroles pour protester contre le coup d'Etat. Certains scandaient: "Vive mère Suu".

Le coup de force de l'armée a aussi ses partisans: des centaines de pro-militaires se sont rassemblés autour de la pagode Shwedagon à Rangoun, agitant le drapeau birman.

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais beaucoup de Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux semblaient en tout cas sourds aux vives condamnations internationales.

Le président Biden a appelé l'armée à "rendre immédiatement le pouvoir", tandis que l'Union européenne a condamné le coup d'Etat.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi en urgence, et à huis clos, pour adopter une déclaration commune réclamant un retour des civils au pouvoir. Mais cela dépendra de la Chine, qui s'est bornée publiquement à demander aux Birmans de "résoudre les différends".

Le général Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante contre la minorité musulmane rohingya, qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "la dame de Rangoun" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

bur-sde-del-fff/iba

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FEB 2

Birmanie : les groupes armés des minorités ethniques condamnent le putsch #

2/2/2021, 4:25 PM
Rangoun, MMR

Les groupes armés des minorités ethniques en Birmanie, qui contrôlent environ un tiers de son territoire, ont condamné mardi le coup d'Etat des militaires birmans et annoncé qu'ils sortaient du processus de paix, disant manquer de confiance dans l'armée gouvernementale.

Au moment où ils se sont emparés du pouvoir lundi, les généraux ont annoncé la prolongation jusqu'à fin février du cessez-le-feu avec ces très nombreuses formations, dont certaines luttent les armes à la main depuis des décennies pour que les communautés qu'elles représentent obtiennent davantage d'autonomie. Les militaires birmans ont en outre assuré vouloir poursuivre les négociations de paix avec quelques-uns de ces groupes dans les régions frontalières.

"Comment peut-on discuter avec elle (l'armée) quand elle a organisé un coup d'Etat ? Ca ne correspond pas aux normes démocratiques", a commenté le commandant Kharm Sarm, un porte-parole du Conseil de restauration de l'Etat Shan (RCSS), dans le nord de la Birmanie, expliquant qu'il était impossible de dialoguer avec un gouvernement qui n'est pas démocratiquement élu.

"Dans les partis politiques et dans les groupes armés (défendant les minorités) ethniques, nous avons perdu confiance en elle (l'armée)", a-t-il poursuivi.

Par leur agissements, les militaires "ne font montre d'aucun sérieux quant à un règlement de la crise politique", a de son côté estimé dans un communiqué l'Union nationale Karen (KNU), qui est active dans le sud-ouest de la Birmanie.

"Cela va grandement hypothéquer l'avenir du pays qui doit déjà relever beaucoup de défis", a encore averti la KNU, appelant à la remise en liberté d'Aung San Suu Kyi, la dirigeante renversée par les militaires.

bur-dhc/am/leg/bds/cls

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FEB 2

Le coup d'Etat en Birmanie était "inévitable", selon le chef de l'armée #

2/2/2021, 3:50 PM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat militaire mené lundi en Birmanie était "inévitable", a affirmé mardi le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs.

"Cette issue était inévitable pour le pays et c'est pourquoi nous avons dû la choisir", a déclaré le général Min Aung Hlaing, selon la page Facebook officielle de l'armée, au lendemain de ce coup d'Etat condamné par la communauté internationale.

bur-dhc/leg/sg/cls

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FEB 2

Birmanie: appel à libérer Aung San Suu Kyi au lendemain du coup d'Etat #

2/2/2021, 3:08 PM
Rangoun, MMR

Le parti d'Aung San Suu Kyi a appelé mardi à "la libération" immédiate de la dirigeante, au lendemain d'un coup d'Etat en Birmanie condamné par la communauté internationale, Washington faisant planer la menace de sanctions avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, mais des soldats étaient encore déployés dans la capitale Naypyidaw, où Aung San Suu Kyi, 75 ans, et d'autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont été interpellés lundi à l'aube.

Des militaires encerclaient également les bâtiments où résident les parlementaires, une députée LND décrivant à l'AFP un "centre de détention à ciel ouvert". Des parlementaires ont cependant indiqué avoir été autorisés à sortir mardi à la nuit tombée.

Selon cette députée, qui a requis l'anonymat, Aung San Suu Kyi et le président de la République Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale.

Un porte-parole de son parti a indiqué qu'aucun contact direct n'avait encore été noué avec elle, mais des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs.

"Elle marche pour faire savoir qu'elle est en bonne santé", a déclaré à l'AFP Kyi Toe.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate de la prix Nobel de la paix 1991 et des autres responsables du mouvement, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat et de Tatmadaw", l'armée birmane. Cette dernière doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti.

Contestant la validité de ce scrutin, remporté massivement par la LND, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

24 heures après le putsch, les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"On a peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", souligne Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande tandis qu'un chauffeur de taxi se dit "inquiet et effrayé".

Néanmoins, mardi soir, dans le quartier commerçant de Rangoun, des habitants ont klaxonné et tapé sur des casseroles pour protester contre le coup d'Etat. Certains scandaient: "Vive mère Suu".

Aucun signe de présence militaire significative n'était visible dans la ville, capitale économique de plus de 5 millions d'habitants, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient toutefois plus calmes qu'à l'ordinaire.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message par anticipation, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

De jeunes birmans ont annoncé sur les réseaux sociaux une campagne de "désobéissance civile", mais elle ne s'est pas encore matérialisée dans les rues.

Le coup de force de l'armée a aussi ses supporters: des centaines de partisans pro-militaires se sont rassemblés autour de la pagode Shwedagon à Rangoun, agitant le drapeau du pays.

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais les Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux restaient en tous cas silencieux face aux vives condamnations venues de l'étranger.

Le président américain Joe Biden a appelé la communauté internationale à "parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", l'ONU et l'Union européenne condamnant unanimement le coup d'Etat.

A l'inverse, Pékin a refusé de critiquer qui que ce soit, demandant simplement toutes les parties à "résoudre les différends".

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu ce mardi.

Le chef de l'armée Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "la dame de Rangoun" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

Malgré la crise des Rohingyas, l'Occident "doit respecter" le résultat des législatives de novembre qu'elle a remportées haut la main, estime Derek Mitchell, ex-ambassadeur des Etats-Unis en Birmanie. "Ce n'est pas la personne, c'est le processus" démocratique qui est en jeu.

bur-sde-del/cls/sg

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FEB 2

Birmanie: appel à libérer Aung San Suu Kyi au lendemain du coup d'Etat #

2/2/2021, 10:59 AM
Rangoun, MMR

Le parti d'Aung San Suu Kyi a appelé mardi à "la libération" immédiate de la dirigeante, au lendemain d'un coup d'Etat en Birmanie condamné par la communauté internationale, Washington faisant planer la menace de sanctions avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, mais des soldats étaient encore déployés dans la capitale Naypyidaw, où Aung San Suu Kyi, 75 ans, et d'autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont été interpellés lundi à l'aube.

Des militaires encerclaient également les bâtiments où résident les parlementaires, une députée LND décrivant à l'AFP un "centre de détention à ciel ouvert". "Nous avons des vivres, mais nous ne pouvons pas sortir de l'enceinte" à cause des soldats, a-t-elle expliqué, sous couvert d'anonymat.

Selon elle, Aung San Suu Kyi et le président de la République Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale. Des voisins l'ont aperçue se promenant dans le jardin de sa résidence officielle entourée de murs, a indiqué un autre membre de son parti.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate de la prix Nobel de la paix 1991 et des autres responsables du mouvement, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat et de Tatmadaw", l'armée birmane. Cette dernière doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti.

Contestant la validité de ce scrutin, remporté massivement par la LND, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

24 heures après le putsch, les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"Les gens ne vont pas descendre dans les rues pour manifester. Tout le monde sait que les soldats sont armés et peuvent tirer", relève Maung Mu, vendeur de journaux à Rangoun. "On a peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", souligne Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande tandis qu'un chauffeur de taxi se dit "inquiet et effrayé".

Aucun signe de présence militaire significative n'était toutefois visible dans la ville, capitale économique de plus de 5 millions d'habitants, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient toutefois plus calmes qu'à l'ordinaire.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message par anticipation, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

De jeunes birmans ont annoncé sur les réseaux sociaux une campagne de "désobéissance civile", mais elle ne s'est pas encore matérialisée dans les rues.

Le coup de force de l'armée a aussi ses supporters: des centaines de partisans pro-militaires se sont rassemblés autour de la pagode Shwedagon à Rangoun, agitant le drapeau du pays.

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais les Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux restaient en tous cas silencieux face aux vives condamnations venues de l'étranger.

Le président américain Joe Biden a appelé la communauté internationale à "parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", l'ONU et l'Union européenne condamnant unanimement le coup d'Etat.

A l'inverse, Pékin a refusé de critiquer qui que ce soit, demandant simplement toutes les parties à "résoudre les différends".

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu ce mardi.

Le chef de l'armée Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusé de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "la dame de Rangoun" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

Malgré la crise des Rohingyas, l'Occident "doit respecter" le résultat des législatives de novembre qu'elle a remportées haut la main, estime Derek Mitchell, ex-ambassadeur des USA en Birmanie. "Ce n'est pas la personne, c'est le processus" démocratique qui est en jeu.

bur-sde-del/at

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FEB 2

Birmanie: les blindés passent derrière elle, elle continue de danser #

2/2/2021, 10:16 AM
Rangoun, MMR

Elle a capté le coup d'Etat en Birmanie sans même s'en rendre compte. Professeure d'aérobic à Naypyitaw, la capitale birmane, Khing Hnin Wai se filme lundi matin faisant ses exercices physiques sur fond de musique électronique, alors que dans son dos, une colonne de véhicules blindés passe.

Cette vidéo surréaliste postée sur sa page Facebook est rapidement devenue virale, alors qu'on la voit impassible, effectuer ses exercices et agiter ses bras sur un air de disco indonésien.

À son insu, l'histoire était en train de se faire derrière elle alors que des véhicules blindés et des 4x4 noirs circulaient au rond-point Royal Lotus près du parlement de Naypyitaw.

L'armée a pris le contrôle du pays aux premières heures lundi matin, arrêtant la dirigeante de facto Aung San Suu Kyi et d'autres hauts responsables de son parti.

Le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, a désormais tous les "pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs", une décision qui met fin à une parenthèse démocratique de 10 ans en Birmanie.

Depuis lundi, la vidéo de l'instructrice a été visionnée 630.000 fois.

"Quelle harmonie avec la musique de fond et le décor de fond!" a écrit Khing Hnin Wai dans un message plein d'ironie.

"Avant d'entendre la nouvelle (du coup d'État) le matin, la vidéo que j'ai réalisée pour le concours de danse d'aérobic est devenue un souvenir inoubliable."

Rapidement, la vidéo a été repostée et diffusée sur d'autres réseaux sociaux. Un tweet contenant la vidéo avait été visionné plus de 11,7 millions de fois 24 heures après sa publication.

Certains ont détourné sa danse pour en faire des mèmes drôles d'autres moments historiques récents, comme la prise du Congrès américain le mois dernier - ou ont ajouté leurs morceaux de musique préférés sur la vidéo originale.

Le clip n'a cependant pas été du goût de tout le monde et des partisans de l'armée ont lancé des insultes à l'auteure de la vidéo, qui a publié un nouveau message mardi pour se défendre.

"Je ne dansais pas pour me moquer ou ridiculiser une organisation ou pour être stupide ... Je dansais pour un concours de danse fitness", écrit-elle.

Elle a ajouté qu'Elle avait souvent utilisé le même lieu, le rond-point, pour filmer ses séances d'entraînement, publiant d'autres vidéos pour le prouver.

"Comme il n'est pas rare de voir passer un convoi officiel à Naypyitaw, j'ai pensé que c'était normal, alors j'ai continué", a-t-elle conclu.

bur-dhc/jta/del/at

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FEB 2

Birmanie: appel à libérer Aung San Suu Kyi au lendemain du coup d'Etat #

2/2/2021, 8:04 AM
Rangoun, MMR

Le parti d'Aung San Suu Kyi a appelé mardi à "la libération" immédiate de la dirigeante, au lendemain d'un coup d'Etat en Birmanie condamné par la communauté internationale, Washington faisant planer la menace de sanctions avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, mais des soldats étaient encore déployés dans la capitale Naypyidaw, où Aung San Suu Kyi, 75 ans, et d'autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont été interpellés lundi à l'aube.

Des militaires encerclaient aussi les bâtiments où résident les parlementaires, une députée LND décrivant à l'AFP un "centre de détention à ciel ouvert". "Nous avons des vivres, mais nous ne pouvons pas sortir de l'enceinte" à cause des soldats, a-t-elle expliqué, sous couvert d'anonymat.

Selon elle, Aung San Suu Kyi et le président de la République Win Myint sont "assignés à résidence" dans la capitale, mais l'armée n'a divulgué aucune information sur leur lieu de détention.

"Nous sommes inquiets, nous souhaiterions des photos" pour nous rassurer sur la condition de "Mother Suu", a relevé la députée.

La LND a appelé sur Facebook à la "libération" immédiate de la prix Nobel de la paix 1991 et des autres responsables du mouvement, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat et de Tatmadaw", l'armée birmane.

Cette dernière doit "reconnaître le résultat" des élections de novembre, a ajouté le parti.

Contestant la validité de ce scrutin, remporté massivement par la LND, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant brusquement fin à une décennie de processus démocratique limité, mais stable.

24 heures après, les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans.

"Les gens ne vont pas descendre dans les rues pour manifester. Tout le monde sait que les soldats sont armés et peuvent tirer", relève Maung Mu, vendeur de journaux à Rangoun. "On a peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", souligne Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande tandis qu'un chauffeur de taxi se dit "inquiet et effrayé".

Aucun signe de présence militaire significative n'était toutefois visible dans la ville, capitale économique de plus de 5 millions d'habitants, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient toutefois plus calmes qu'à l'ordinaire.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message par anticipation, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais les Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux restaient en tous cas silencieux face aux vives condamnations venues de l'étranger.

Le président américain Joe Biden a appelé la communauté internationale à "parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", l'ONU et l'Union européenne condamnant unanimement le coup d'Etat.

A l'inverse, Pékin a refusé de critiquer qui que ce soit, demandant simplement toutes les parties à "résoudre les différends".

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu ce mardi.

Le chef de l'armée Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusé de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "la dame de Rangoun" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

Malgré la crise des Rohingyas, l'Occident "doit respecter" le résultat des législatives de novembre qu'elle a remportées haut la main, estime Derek Mitchell, ex-ambassadeur des USA en Birmanie. "Ce n'est pas la personne, c'est le processus" démocratique qui est en jeu.

bur-sde/at

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FEB 2

Birmanie: l'armée tient fermement le pays au lendemain du coup d'Etat #

2/2/2021, 5:47 AM
Rangoun, MMR

L'armée birmane semblait tenir fermement les commandes du pays mardi au lendemain d'un coup d'Etat sans effusion de sang au cours duquel elle a arrêté la dirigeante Aung San Suu Kyi, et les multiples condamnations internationales restaient sans réponse des généraux.

Contestant les élections législatives de novembre, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant brusquement fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

Ils ont arrêté Aung San Suu Kyi, 75 ans, et d'autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), juste avant la première session du parlement.

La LND a appelé à la "libération" immédiate de la prix Nobel de la paix 1991 et des autres responsables du mouvement, dénonçant une "tache dans l'histoire de l'Etat et de Tatmadaw", l'armée birmane.

Ce putsch a été condamné par nombre d'Etats, Washington menaçant d'imposer des sanctions, et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU aura lieu ce mardi.

24 heures après, les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaires pendant près de 50 ans.

"Les gens ont peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", a relevé à l'AFP Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande.

Aung San Suu Kyi "est entre les mains des militaires, nous ne pouvons pas faire grand-chose", a souligné un chauffeur de taxi, sous couvert d'anonymat.

Aucun signe de présence militaire significative n'était visible à Rangoun, la capitale économique, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international de Rangoun restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient plus calmes qu'à l'ordinaire, même si quelques habitants se rendaient au parc pour leurs exercices matinaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'armée n'a divulgué aucune information sur le lieu de détention d'Aung San Suu Kyi, du président Win Myint et des autres responsables de la LND interpellés.

On nous a dit qu'"elle était assignée à résidence à son domicile de Naypyidaw", la capitale, a déclaré à l'AFP une députée de son parti, sous couvert d'anonymat. "Mais nous sommes inquiets, nous souhaiterions des photos" pour nous rassurer sur sa condition, ajoute cette parlementaire, elle-même assignée à résidence dans le bâtiment où résident les députés.

"Nous avons des vivres, mais nous ne pouvons pas sortir de l'enceinte à cause des soldats" toujours présents, a relevé la députée.

Pour justifier leur coup d'Etat, les militaires ont assuré que les législatives de novembre, remportées massivement par la LND, étaient entachées d'"énormes irrégularités", ce que la commission électorale dément.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message par anticipation, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé, mais les Birmans se montraient pessimistes.

"Ils ont osé mener un coup d'Etat en pleine pandémie. Ils peuvent tout se permettre", a estimé le chauffeur de taxi.

Les généraux restaient en tous cas silencieux face aux vives condamnations venues de l'étranger.

Le président américain Joe Biden a appelé la communauté internationale à "parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", l'ONU et l'Union européenne condamnant unanimement le coup d'Etat.

A l'inverse, Pékin a refusé de critiquer qui que ce soit, demandant simplement toutes les parties à "résoudre les différends".

Le chef de l'armée Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusé de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "Mother Suu" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

Malgré la crise des Rohingyas, l'Occident "doit respecter" le résultat des législatives de novembre qu'elle a remportées haut la main, estime Derek Mitchell, ex-ambassadeur des USA en Birmanie. "Ce n'est pas la personne, c'est le processus" démocratique qui est en jeu.

bur-sde/ybl

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FEB 2

Birmanie: le parti d'Aung San Suu Kyi appelle à sa "libération" immédiate #

2/2/2021, 4:59 AM
Rangoun, MMR

Le parti d'Aung San Suu Kyi a appelé mardi à la "libération" immédiate de l'ex-dirigeante et des autres responsables du mouvement, arrêtés lundi lors d'un coup d'Etat de l'armée en Birmanie.

"Libérez tous les détenus, y compris le président (Win Myint) et le conseiller d'Etat (Suu Kyi)", a écrit la Ligue nationale pour la démocratie sur sa page Facebook. Ce putsch est "une tache dans l'histoire de l'Etat et de Tatmadaw", l'armée birmane. Aung San Suu Kyi serait assignée à résidence à son domicile de la capitale Naypyidaw, d'après un député de sa formation.

bur-sde/ybl

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FEB 2

Birmanie: l'armée tient fermement le pays au lendemain du coup d'Etat #

2/2/2021, 4:19 AM
Rangoun, MMR

L'armée birmane semblait tenir fermement les commandes du pays mardi au lendemain d'un coup d'Etat sans effusion de sang au cours duquel elle a arrêté la dirigeante Aung San Suu Kyi, et les multiples condamnations internationales restaient sans réponse des généraux.

Contestant les élections législatives de novembre, les militaires ont proclamé lundi l'état d'urgence pour un an, mettant brusquement fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

Ils ont arrêté Aung San Suu Kyi, 75 ans, et d'autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), juste avant la première session du parlement.

Ce putsch a été condamné par nombre d'Etats, Washington menaçant d'imposer des sanctions, et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU aura lieu ce mardi.

Aucun signe de présence militaire significative n'était visible mardi matin à Rangoun, la capitale économique, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays 24 heures après leur putsch, d'après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l'accès à internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l'aéroport international de Rangoun restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient plus calmes qu'à l'ordinaire, même si quelques habitants se rendaient au parc pour leurs exercices matinaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaires pendant près de 50 ans.

"Les gens ont peur de critiquer ouvertement, même si nous n'aimons pas ce qu'il se passe", a relevé à l'AFP Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande.

Aung Sann Suu Kyi "est entre les mains des militaires, nous ne pouvons pas faire grand-chose", a souligné un chauffeur de taxi, sous couvert d'anonymat.

L'armée n'a divulgué aucune information sur le lieu de détention de l'ex-dirigeante, du président Win Myint et des autres responsables de la LND interpellés.

On nous a dit qu'"elle était assignée à résidence à son domicile de Naypyidaw", la capitale, a déclaré à l'AFP un député de son parti, sous couvert d'anonymat. "Mais nous sommes inquiets", ajoute ce parlementaire, lui-même assigné à résidence dans le bâtiment où résident les députés.

Pour justifier leur coup d'Etat, les militaires ont assuré que les législatives de novembre, remportées massivement par la LND, étaient entachées d'"énormes irrégularités", ce que la commission électorale dément.

Pressentant les événements, Aung San Suu Kyi avait préparé un message par anticipation, exhortant les Birmans à "ne pas accepter le coup d'Etat".

L'armée a promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé.

Mais les généraux restaient silencieux face aux vives condamnations venues de l'étranger.

Le président américain Joe Biden a appelé la communauté internationale à "parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", l'ONU et l'Union européenne condamnant unanimement le coup d'Etat.

A l'inverse, Pékin a refusé de critiquer qui que ce soit, appelant simplement toutes les parties à "résoudre les différends".

Le chef de l'armée Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, est un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusé de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa passivité dans cette crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingyas à se réfugier au Bangladesh, reste toutefois adulée dans son pays.

Longtemps exilée, "Mother Suu" est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et l'ex-dissidente avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée encore très puissante.

Malgré la crise des Rohingyas, l'Occident "doit respecter" le résultat des législatives de novembre qu'elle a remportées haut la main, estime Derek Mitchell, ex-ambassadeur des USA en Birmanie. "Ce n'est pas la personne, c'est le processus" démocratique qui est en jeu.

bur-sde/ybl

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée #

2/1/2021, 9:34 PM
Rangoun, MMR

La Birmanie a été lundi le théâtre d'un coup d'Etat de l'armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Ce nouveau putsch dans un pays qui était sorti il y a 10 ans d'un régime militaire en place pendant presque un demi-siècle a été condamné par nombre d'Etats.

Le président américain Joe Biden a appelé l'armée à "immédiatement" rendre le pouvoir, menaçant d'imposer des sanctions, et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU aura lieu mardi.

Pour expliquer le coup d'Etat, les militaires ont assuré que les législatives de novembre avaient été entachées d'"énormes irrégularités", ce que la commission électorale dément.

Ce scrutin a été massivement remporté par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les élections de 2015.

Le putsch s'est fait sans effusion de sang, l'armée se contentant de bloquer les artères avec des soldats en armes et des véhicules blindés autour du parlement dans la capitale, Naypyidaw.

A Rangoun, la capitale économique, les militaires se sont notamment emparés de l'hôtel de ville et ont fermé l'accès à l'aéroport international.

Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, âgée de 75 ans, a été arrêtée tôt lundi ainsi que le président de la République, Win Myint et d'autres responsables de son parti.

Aucune précision n'a été donnée sur le lieu de leur détention, mais ils se trouvent à Naypyidaw, d'après Myo Nyunt, porte-parole de la LND.

Le comité Nobel s'est dit "scandalisé" par son arrestation.

Lundi soir, la télévision d'Etat a annoncé le départ de 24 ministres et la nomination de onze nouveaux.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Wunna Maung Lwin, en poste sous le régime de l'ex-général Thein Sein (président de 2011 à 2016), a récupéré son portefeuille, qu'Aung San Suu Kyi détenait en tant que chef de facto du gouvernement.

A la tombée de la nuit, les rues de Rangoun étaient désertes, la Birmanie étant aussi frappée par la pandémie causée par le coronavirus (plus de 140.00 cas et plus de 3.000 décès recensés). Les télécommunications restaient perturbées et les banques ont été fermées jusqu'à nouvel ordre.

Les rares personnes rencontrées par l'AFP ne cachaient pas leur désarroi. "C'est extrêmement bouleversant", "je ne veux pas de putsch militaire", pouvait-on entendre.

Quelques rassemblements de partisans de l'armée brandissant des drapeaux et entonnant des chants nationalistes se sont rapidement dispersés.

Les militaires ont promis dans un communiqué sur Facebook l'organisation de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé.

Mais des Birmans se montraient pessimistes.

"Je crains que ce ne soit plus long (...) il faut se préparer au pire", a relevé Lamin Oo, un réalisateur de 35 ans.

Tandis que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch.

L'armée tente de "replonger le pays sous la dictature militaire", a-t-elle écrit,demandant à la population de "protester unanimement".

La communauté internationale a rapidement réagi.

Pékin a appelé à un règlement des différends "dans le cadre de la Constitution" et l'Union européenne a exhorté à la libération des personnes arrêtées.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "fermement condamné" ce "coup dur" porté aux réformes démocratiques.

Londres a convoqué lundi l'ambassadeur birman au Royaume-Uni pour condamner le "coup d'Etat" et appeler à la "libération immédiate" d'Aung San Suu Kyi.

Ce coup d'Etat, le troisième depuis l'indépendance en 1948, intervient alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session ce lundi.

Les militaires dénonçaient depuis plusieurs semaines plus de dix millions de cas de fraudes aux législatives de novembre.

Les craintes de putsch s'étaient renforcées quand le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - sans doute l'homme le plus puissant du pays -, a déclaré la semaine dernière que la Constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire" et un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée qui contrôle trois ministères clés (l'Intérieur, la Défense et les Frontières).

"Les relations entre le gouvernement et les militaires étaient compliquées", souligne Hervé Lemahieu, un expert auprès de l'institut Lowy en Australie. "Ce régime hybride, pas tout à fait autocratique ni tout à fait démocratique, s'est effondré sous le poids de ses propres contradictions".

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, dont des centaines de milliers ont fui en 2017 les exactions de l'armée pour se réfugier au Bangladesh, reste adulée par la majorité de ses compatriotes.

En revanche, la nouvelle de son arrestation a été accueillie avec joie dans les camps de réfugiés rohingyas.

"Elle est la raison de toutes nos souffrances. Pourquoi ne devrions-nous pas nous réjouir ?", a déclaré à l'AFP un chef communautaire, Farid Ullah, à Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés du monde.

Longtemps exilée, Aung San Suu Kyi est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

bur-sde/sg/cls/bds

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 8:02 PM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", c'est "un coup dur (porté) aux réformes démocratiques en Birmanie".

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira d'urgence mardi matin pour se pencher sur la situation dans ce pays.

Les militaires birmans "sont coupables d'une attaque contre une démocratie émergente et le peuple", a accusé Thomas Andrews, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Birmanie, parlant d'"ombre épaisse planant une fois de plus" sur ce pays.

La diplomatie chinoise appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale".

"La communauté internationale doit parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", a réagi le président Joe Biden, menaçant de réimposer des sanctions.

"Nous espérons un règlement pacifique de la situation, en conformité avec la loi en vigueur, via la reprise d'un dialogue politique et le maintien du développement socio-économique durable du pays", a déclaré la diplomatie russe.

Le président du Conseil européen Charles Michel réclame "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections.

Le peuple birman "veut la démocratie. L'UE est avec lui", a tweeté le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dénonce "une remise en cause inacceptable du processus démocratique" et réclame la "libération immédiate et sans conditions" d'Aung San Suu Kyi et de tous les autres responsables politiques arrêtés, appelant "au strict respect des résultats des élections".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas demande aux "militaires de libérer immédiatement les membres du gouvernement et du Parlement arrêtés" et de reconnaître le résultat des élections.

La diplomatie italienne souhaite "la libération immédiate" de tous les responsables arrêtés et que le résultat des élections soit "respectée".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez demande "la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et le rétablissement du processus démocratique".

- "Il est clair que les problèmes du pays ne seront pas réglés par un coup d'Etat militaire", a estimé le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto.

- La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter : "le vote de la population doit être respecté".

L'ambassadeur de Birmanie à Londres a été convoqué par les autorités britanniques.

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère indien des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère japonais des Affaires étrangères exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à régler les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, dont le pays avait aidé en juin à la signature d'un code de conduite par les partis birmans pour des élections pacifiques et une campagne électorale équitable, appelle à "une reprise immédiate du dialogue".

Le gouvernement turc, lui-même cible d'une tentative de putsch en 2016, "condamne fermement la prise de pouvoir par l'armée birmane", selon le ministère des Affaires étrangères qui espère que cela "ne va pas faire empirer la situation des Rohingyas musulmans vivant dans de dures conditions en Birmanie".

Le Canada, par la voix de son chef de la diplomatie Marc Garneau, a appelé "l'armée (...) à libérer toutes les personnes détenues dans le cadre de cette opération et à mettre fin immédiatement à toutes les entraves au processus démocratique".

"En tant que voisin immédiat et amical, nous aimerions voir la paix et la stabilité en Birmanie", souligne le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, pays qui accueille des centaines de milliers de réfugiés rohingyas arrivés de Birmanie.

Le ministère singapourien des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

Le comité Nobel norvégien s'est dit "scandalisé" par le coup d'Etat en Birmanie et par l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, et de plusieurs autres dirigeants, dont il a réclamé la "libération immédiate".

bur-lch/jhd/bds

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 6:59 PM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", c'est "un coup dur (porté) aux réformes démocratiques en Birmanie".

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira d'urgence mardi matin pour se pencher sur la situation dans ce pays.

La diplomatie chinoise appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale".

"La communauté internationale doit parler d'une seule voix pour exiger de l'armée birmane qu'elle rende immédiatement le pouvoir", a réagi le président Joe Biden, menaçant de réimposer des sanctions.

"Nous espérons un règlement pacifique de la situation, en conformité avec la loi en vigueur, via la reprise d'un dialogue politique et le maintien du développement socio-économique durable du pays", a déclaré la diplomatie russe.

Le président du Conseil européen Charles Michel réclame "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections.

Le peuple birman "veut la démocratie. L'UE est avec lui", a tweeté le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dénonce "une remise en cause inacceptable du processus démocratique" et réclame la "libération immédiate et sans conditions" d'Aung San Suu Kyi et de tous les autres responsables politiques arrêtés, appelant "au strict respect des résultats des élections".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas demande aux "militaires de libérer immédiatement les membres du gouvernement et du Parlement arrêtés" et de reconnaître le résultat des élections.

La diplomatie italienne souhaite "la libération immédiate" de tous les responsables arrêtés et que le résultat des élections soit "respectée".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez demande "la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et le rétablissement du processus démocratique".

- Le ministère grec des Affaires étrangères réclame "la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et des autres responsables politiques arrêtés, ainsi que le respect de la volonté démocratique du peuple".

- Le chef de la diplomatie tchèque Tomas Petricek souligne que son pays "soutient les dirigeants légitimes" birmans.

- "Il est clair que les problèmes du pays ne seront pas réglés par un coup d'Etat militaire", a estimé le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto.

- La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit".

- Le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod demande à "toutes les parties de respecter les résultats des élections démocratiques".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter : "le vote de la population doit être respecté".

L'ambassadeur de Birmanie à Londres a été convoqué par les autorités britanniques.

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère indien des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère japonais des Affaires étrangères exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à régler les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

"Nous demandons aux dirigeants militaires d'adhérer aux normes démocratiques et de respecter le résultat des élections", a réagi la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide.

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, dont le pays avait aidé en juin à la signature d'un code de conduite par les partis birmans pour des élections pacifiques et une campagne électorale équitable, appelle "à une reprise immédiate du dialogue et la remise en liberté des personnes arrêtées".

Le gouvernement turc, lui-même cible d'une tentative de putsch en 2016, "condamne fermement la prise de pouvoir par l'armée birmane", selon le ministère des Affaires étrangères qui espère que cela "ne va pas faire empirer la situation des Rohingyas musulmans vivant dans de dures conditions en Birmanie".

Le Canada, par la voix de son chef de la diplomatie Marc Garneau, a appelé "l'armée (...) à libérer toutes les personnes détenues dans le cadre de cette opération et à mettre fin immédiatement à toutes les entraves au processus démocratique".

"En tant que voisin immédiat et amical, nous aimerions voir la paix et la stabilité en Birmanie", souligne le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, pays qui accueille des centaines de milliers de réfugiés rohingyas arrivés de Birmanie.

Le ministère singapourien des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

Le comité Nobel norvégien s'est dit "scandalisé" par le coup d'Etat en Birmanie et par l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, et de plusieurs autres dirigeants, dont il a réclamé la "libération immédiate".

bur-lch/jhd/bds

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée #

2/1/2021, 6:04 PM
Rangoun, MMR

La Birmanie a été lundi le théâtre d'un coup d'Etat mené par l'armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Ce nouveau putsch, alors que le pays est sorti il y a 10 ans d'un régime militaire au pouvoir pendant presque un demi-siècle, a été condamné par nombre de capitales étrangères.

Le président américain Joe Biden a appelé l'armée à rendre le pouvoir "immédiatement", menaçant d'imposer des sanctions contre le pays, et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU aura lieu mardi.

Pour justifier le coup d'Etat, les militaires ont assuré que les législatives de novembre étaient entachées d'"énormes irrégularités", ce que la commission électorale dément.

Ce scrutin a été remporté massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les élections de 2015.

Le coup d'Etat s'est fait sans effusion de sang, l'armée se contentant de bloquer les routes avec des soldats en armes et des véhicules blindés autour du parlement dans la capitale, Naypyidaw.

A Rangoun, la capitale économique, les militaires se sont notamment emparés de l'hôtel de ville et ont fermé l'accès à l'aéroport international.

Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, âgée de 75 ans, a été arrêtée tôt lundi ainsi que le président de la République, Win Myint, et d'autres responsables de son parti.

Aucune précision n'a été donnée sur leur lieu de détention, mais ils seraient détenus à Naypyidaw, d'après Myo Nyunt, porte-parole de la LND.

Le comité Nobel s'est dit "scandalisé" par son arrestation.

Lundi soir, la télévision d'Etat a annoncé le départ de 24 ministres et la nomination de onze nouveaux.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Wunna Maung Lwin, en poste sous le régime de l'ex-général Thein Sein (président de 2011 à 2016), a récupéré son portefeuille, qu'Aung San Suu Kyi détenait en tant que chef de facto du gouvernement.

A la tombée de la nuit, les rues de Rangoun étaient désertes alors que le pays est aussi frappé par la pandémie de coronavirus (plus de 140.00 cas et plus de 3.000 décès recensés). Les télécommunications restaient perturbées et les banques ont été fermées jusqu'à nouvel ordre.

Les rares habitants rencontrés par l'AFP ne cachaient pas leur désarroi. "C'est extrêmement bouleversant", "je ne veux pas de putsch militaire", pouvait-on entendre.

Quelques rassemblements pro-armée de partisans brandissant des drapeaux et entonnant des chants nationalistes se sont rapidement dispersés.

Les militaires ont promis dans un communiqué publié sur Facebook l'organisation de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé. Mais des habitants se montraient pessimistes.

"Je crains que ce ne soit plus long (...) il faut se préparer au pire", a relevé Lamin Oo, un réalisateur de 35 ans.

Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch.

L'armée tente "de replonger le pays sous la dictature militaire", a-t-elle écrit, d'après cette déclaration, demandant à la population de "protester à l'unanimité".

La communauté internationale a rapidement réagi.

Pékin a appelé à un règlement des différends "dans le cadre de la Constitution", et l'Union européenne a exhorté à la libération des personnes arrêtées.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "condamné fermement (...) des développements qui portent un coup dur aux réformes démocratiques".

Ce coup d'Etat, le troisième depuis l'indépendance du pays en 1948, intervient alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session ce lundi.

Les militaires dénonçaient depuis plusieurs semaines plus d'une dizaine de millions de cas de fraudes lors des législatives de novembre.

Les craintes de putsch s'étaient renforcées quand le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - sans doute l'homme le plus puissant du pays -, a déclaré la semaine dernière que la Constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire" et un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée qui contrôle trois ministères clés (l'Intérieur, la Défense et les Frontières).

"La relation entre le gouvernement et les militaires était compliquée", souligne Hervé Lemahieu, expert auprès de l'institut Lowy en Australie. "Ce régime hybride, pas tout à fait autocratique ni tout à fait démocratique, s'est effondré sous le poids de ses propres contradictions".

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, dont des centaines de milliers ont fui en 2017 les exactions de l'armée pour se réfugier au Bangladesh, reste adulée par une majorité de la population.

En revanche, la nouvelle de son arrestation a été accueillie avec joie dans les camps de réfugiés rohingyas.

"Elle est la raison de toutes nos souffrances. Pourquoi ne devrions-nous pas nous réjouir?", a déclaré à l'AFP un chef communautaire, Farid Ullah, à Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde.

Longtemps exilée, Aung San Suu Kyi est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

bur-sde/sg/cls

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 5:11 PM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie".

Pékin appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", selon Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

"Les Etats-Unis s'opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées", selon un communiqué de la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, appelle l'armée "à libérer tous les responsables du gouvernement ainsi que les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple de Birmanie telle qu'exprimée lors des élections démocratiques du 8 novembre".

"Nous espérons un règlement pacifique de la situation, en conformité avec la loi en vigueur, via la reprise d'un dialogue politique et le maintien du développement socio-économique durable du pays", a déclaré la diplomatie russe, dans un communiqué, prenant également acte de l'intention des autorités militaires d'organiser des élections dans un an.

Le président du Conseil européen Charles Michel condamne "fermement" le coup d'Etat et réclame sur Twitter "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections. Le peuple birman "veut la démocratie. L'UE est avec lui", tweete le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dénonce "une remise en cause inacceptable du processus démocratique" et réclame la "libération immédiate et sans condition" de Aung San Suu Kyi et de tous les responsables politiques arrêtés, appelant "au strict respect des résultats des élections".

Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, Paris "discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales et notamment l'Organisation des Nations unies".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas "condamne fermement" le coup d'Etat et les arrestations, demandant "aux militaires de libérer immédiatement les membres du gouvernement et du Parlement arrêtés" et de reconnaître le résultat des élections.

L'Italie "condamne fermement la vague d'arrestations" et demande "la libération immédiate" de tous les responsables arrêtés, selon le ministère des Affaires étrangères. "Nous sommes inquiets de cette interruption brutale du processus de transition démocratique" et l'issue des élections "doit être respectée".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez "condamne le coup d'Etat" et demande "la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et le rétablissement du processus démocratique", ajoutant: "la Constitution et les résultats électoraux doivent être respectés".

Le ministère des Affaires étrangères exprime "sa grande inquiétude" et demande "la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et des autres responsables politiques arrêtés, ainsi que le respect de la volonté démocratique du peuple".

Le chef de la diplomatie tchèque Tomas Petricek tweete que son pays "condamne" le coup d'Etat, "soutient les dirigeants légitimes" birmans et "appelle à leur libération immédiate" en réclament "le respect des résultats des élections".

Citant une situation "extrêmement inquiétante", le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto déclare au journal Helsingin Sanomat qu'"il est clair que les problèmes du pays ne seront pas réglés par un coup d'Etat militaire" et réclame "la libération des responsables politiques arrêtés dans leurs bureaux".

La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde "condamne" sur Twitter le coup d'Etat, appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit" ainsi que le résultat des élections et réclame la libération "immédiatement et sans conditions" de tous les dirigeants civils arrêtés.

Le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod "condamne fermement" le coup d'Etat, demande "à toutes les parties de respecter les résultats des élections démocratiques" et réclame la libération de "tous les dirigeants civils et responsables gouvernementaux", ajoutant sur Twitter: "l'armée sous contrôle civil est un principe démocratique clef".

"Nous condamnons les développements d'aujourd'hui en Birmanie", tweete la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide. "Nous demandons aux dirigeants militaires d'adhérer aux normes démocratiques et de respecter le résultat des élections. Les responsables politiques démocratiquement élus doivent être libérés".

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, dont le pays avait aidé en juin à la signature d'un code de conduite par les partis birmans pour des élections pacifiques et une campagne équitable, se dit "gravement inquiet" et appelle "à une reprise immédiate du dialogue et la remise en liberté des personnes arrêtées".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson condamne le coup d'État et réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter: "le vote de la population doit être respecté".

Le gouvernement turc, lui-même cible d'une tentative de putsch en 2016, "condamne fermement la prise de pouvoir par l'armée birmane" et souhaite "la libération immédiate des dirigeants élus, des responsables politiques et des civils arrêtés", selon le ministère des Affaires étrangères. Il espère que ce développement "ne va pas faire empirer la situation des Rohingyas musulmans vivant dans de dures conditions en Birmanie".

Le Canada, par la voix de son chef de la diplomatie Marc Garneau, s'est dit "vivement préoccupé" par le coup d'Etat qu'il "condamne sans équivoque", et a appelé "l'armée (...) à libérer toutes les personnes détenues dans le cadre de cette opération et à mettre fin immédiatement à toutes les entraves au processus démocratique".

"En tant que voisin immédiat et amical, nous aimerions voir la paix et la stabilité en Birmanie", assure le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, pays qui accueille des centaines de milliers de réfugiés rohingyas venus de Birmanie, "nous espérons que le processus démocratique et les dispositions constitutionnelles seront maintenus en Birmanie".

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère des Affaires étrangères demande la libération d'Aung San Suu Kyi et exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", déclare la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le ministère des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

bur-lch/jhd/sg/cls

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FEB 1

La Birmanie, une fragile démocratie renversée par l'armée #

2/1/2021, 3:38 PM
Rangoun, MMR

La Birmanie, où l'armée vient de mener un coup d'Etat, était sortie il y a tout juste 10 ans d'un régime militaire au pouvoir pendant près d'un demi-siècle.

En 1886, les Britanniques annexent la Birmanie qui devient une province de l'Empire des Indes. Mais leur domination s'effondre avec l'invasion japonaise (1942-45).

Le 4 janvier 1948, la République de l'Union birmane fête son indépendance, un an après l'assassinat du général Aung San, héros national. Sa fille, Aung San Suu Kyi, deviendra la figure de proue de l'opposition et obtiendra le prix Nobel de la Paix en 1991.

En 1962, un coup d'Etat porte les militaires au pouvoir.

En août 1988, un soulèvement populaire réclamant plus de démocratie est réprimé dans le sang, faisant environ 3.000 morts. Cet événement qui se solde par un putsch, marque l'entrée en politique d'Aung San Suu Kyi, placée quelque mois plus tard en résidence surveillée. En mai 1990, son parti nouvellement créé, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), remporte des élections. Mais la junte refuse d'en reconnaître les résultats.

Finalement libérée en 2010, elle est élue députée en 2012, un an après l'autodissolution surprise de la junte.

Une série de réformes politiques et économiques permettent la levée de la plupart des sanctions occidentales.

En novembre 2015, la LND remporte une victoire historique lors des premières élections générales libres depuis 1990. En avril 2016, Aung San Suu Kyi, que la Constitution empêche d'accéder à la présidence car elle a été mariée à un étranger, devient de facto la cheffe du gouvernement.

Le 8 novembre 2020, son parti gagne haut la main les élections législatives mais les militaires affirment que le scrutin a été entaché de fraudes massives.

Dans ce pays majoritairement bouddhiste, la minorité musulmane des Rohingyas est confrontées de longue date à des violences intercommunautaires et des lois discriminatoires.

En août 2017, des centaines de milliers de Rohingyas fuient la Birmanie, après une opération de répression de l'armée en représailles d'attaques de postes-frontières par des rebelles.

Depuis, environ 750.000 membres de cette communauté se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l'armée et de milices bouddhistes, un drame qui a valu au gouvernement d'Aung San Suu Kyi d'être accusé de "génocide" devant la Cour internationale de justice, plus haute instance judiciaire de l'ONU.

Quelque 600.000 membres de cette minorité vivent toujours dans l'Etat Rakhine (nord-ouest), dans des conditions d'"apartheid", selon Amnesty International.

La Birmanie est confrontée par ailleurs à des conflits dans ses régions frontalières où l'armée affronte plusieurs des nombreuses autres minorités ethniques du pays.

En octobre 2015, les autorités ont signé un cessez-le-feu avec plusieurs groupes rebelles, mais le processus stagne et un accord à l'échelle nationale n'a toujours pas été conclu.

Après presque un demi-siècle de régime militaire, la Birmanie a commencé à s'ouvrir en 2011. Depuis cette date, les investissements ont afflué, pour un montant total d'environ 50 milliards de dollars en 2019, dont la moitié vers la seule ville de Rangoun, la capitale économique du pays, selon le cabinet PriceWaterhouseCoopers.

Si le niveau de vie a augmenté pour beaucoup de Birmans, un tiers de la population vit toujours dans la pauvreté et les infrastructures sont encore vétustes.

Le pays possède d'importantes ressources naturelles, en particulier le jade dont il est le premier producteur mondial, mais aussi pétrole et gaz naturel, bois précieux, rubis, or, cuivre...

C'est aussi le deuxième plus gros producteur mondial d'opium, base de l'héroïne, derrière l'Afghanistan. Ces dernières années, l'Asie du Sud-Est est également devenue l'épicentre mondial du trafic de drogues de synthèse dont les revenus se chiffrent en dizaines de milliards d'euros par an (ONU, 2019).

La majorité de la drogue vient de laboratoires clandestins en Etat Shan (nord de la Birmanie).

La Birmanie, dont la population s'élève à 54 millions d'habitants (Banque mondiale, 2019) est frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus. Avec plus de 140.000 cas et plus de 3.000 décès officiellement recensés, la situation de ce pays au système de santé défaillant est l'une des plus préoccupantes de la région.

D'une superficie de 676.552 km2, la Birmanie possède des frontières communes avec le Bangladesh, l'Inde, la Chine, le Laos et la Thaïlande. Le pays s'est doté en 2005 d'une nouvelle capitale, Naypyidaw.

kd/ber/cls

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 1:26 PM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie".

Pékin appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", selon Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

"Les Etats-Unis s'opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées", selon un communiqué de la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, appelle l'armée "à libérer tous les responsables du gouvernement ainsi que les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple de Birmanie telle qu'exprimée lors des élections démocratiques du 8 novembre".

"Nous suivons très attentivement et nous analysons la situation en Birmanie", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il "est très tôt pour en donner une évaluation".

Le président du Conseil européen Charles Michel condamne "fermement" le coup d'Etat et réclame sur Twitter "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections. Le peuple birman "veut la démocratie. L'UE est avec lui", tweete le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dénonce "une remise en cause inacceptable du processus démocratique" et réclame la "libération immédiate et sans condition" de Aung San Suu Kyi et de tous les responsables politiques arrêtés, appelant "au strict respect des résultats des élections".

Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, Paris "discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales et notamment l'Organisation des Nations unies".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas "condamne fermement" le coup d'Etat et les arrestations, demandant "aux militaires de libérer immédiatement les membres du gouvernement et du Parlement arrêtés" et de reconnaître le résultat des élections.

L'Italie "condamne fermement la vague d'arrestations" et demande "la libération immédiate" de tous les responsables arrêtés, selon le ministère des Affaires étrangères. "Nous sommes inquiets de cette interruption brutale du processus de transition démocratique" et l'issue des élections "doit être respectée".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez "condamne le coup d'Etat" et demande "la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et le rétablissement du processus démocratique", ajoutant: "la Constitution et les résultats électoraux doivent être respectés".

Le ministère des Affaires étrangères exprime "sa grande inquiétude" et demande "la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et des autres responsables politiques arrêtés, ainsi que le respect de la volonté démocratique du peuple".

Le chef de la diplomatie tchèque Tomas Petricek tweete que son pays "condamne" le coup d'Etat, "soutient les dirigeants légitimes" birmans et "appelle à leur libération immédiate" en réclament "le respect des résultats des élections".

Citant une situation "extrêmement inquiétante", le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto déclare au journal Helsingin Sanomat qu'"il est clair que les problèmes du pays ne seront pas réglés par un coup d'Etat militaire" et réclame "la libération des responsables politiques arrêtés dans leurs bureaux".

La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde "condamne" sur Twitter le coup d'Etat, appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit" ainsi que le résultat des élections et réclame la libération "immédiatement et sans conditions" de tous les dirigeants civils arrêtés.

Le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod "condamne fermement" le coup d'Etat, demande "à toutes les parties de respecter les résultats des élections démocratiques" et réclame la libération de "tous les dirigeants civils et responsables gouvernementaux", ajoutant sur Twitter: "l'armée sous contrôle civil est un principe démocratique clef".

"Nous condamnons les développements d'aujourd'hui en Birmanie", tweete la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide. "Nous demandons aux dirigeants militaires d'adhérer aux normes démocratiques et de respecter le résultat des élections. Les responsables politiques démocratiquement élus doivent être libérés".

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, dont le pays avait aidé en juin à la signature d'un code de conduite par les partis birmans pour des élections pacifiques et une campagne équitable, se dit "gravement inquiet" et appelle "à une reprise immédiate du dialogue et la remise en liberté des personnes arrêtées".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson condamne le coup d'État et réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter: "le vote de la population doit être respecté".

Le gouvernement turc, lui-même cible d'une tentative de putsch en 2016, "condamne fermement la prise de pouvoir par l'armée birmane" et souhaite "la libération immédiate des dirigeants élus, des responsables politiques et des civils arrêtés", selon le ministère des Affaires étrangères. Il espère que ce développement "ne va pas faire empirer la situation des Rohingyas musulmans vivant dans de dures conditions en Birmanie".

L'armée birmane "a rédigé la Constitution de cette manière pour qu'ils puissent le faire", tweete Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies. "La Constitution de 2008 a été spécifiquement conçue pour garantir que le pouvoir militaire soit profondément ancré et protégé".

"En tant que voisin immédiat et amical, nous aimerions voir la paix et la stabilité en Birmanie", assure le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, pays qui accueille des centaines de milliers de réfugiés rohingyas venus de Birmanie, "nous espérons que le processus démocratique et les dispositions constitutionnelles seront maintenus en Birmanie".

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère des Affaires étrangères demande la libération d'Aung San Suu Kyi et exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", déclare la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le ministère des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

bur-lch/jhd/sg

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée #

2/1/2021, 1:16 PM
Rangoun, MMR

La Birmanie a été lundi le théâtre d'un coup d'Etat mené par l'armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Le pays est sorti il y a tout juste 10 ans d'un régime militaire au pouvoir pendant presque un demi-siècle.

Pour justifier ce nouveau putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, les militaires ont assuré que les législatives de novembre étaient entachées d'"énormes irrégularités", ce que la commission électorale dément.

Ce scrutin a été remporté massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les élections de 2015.

Le coup d'Etat s'est fait sans effusion de sang, l'armée se contentant de bloquer les routes avec des soldats en armes et des véhicules blindés autour du parlement dans la capitale, Naypyidaw.

A Rangoun, la capitale économique, les militaires se sont notamment emparés de l'hôtel de ville et ont fermé l'accès à l'aéroport international.

A la tombée de la nuit, les rues de Rangoun étaient désertes alors que le pays est aussi frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus (plus de 140.00 cas et plus de 3.000 décès recensés). Les télécommunications restaient perturbées et les banques du pays ont été fermées jusqu'à nouvel ordre.

Les rares habitants rencontrés par l'AFP ne cachaient pas leur désarroi. "C'est extrêmement bouleversant", "je ne veux pas de putsch militaire", pouvait-on entendre.

Quelques rassemblements pro-armée de partisans brandissant des drapeaux et entonnant des chants nationalistes se sont rapidement dispersés.

Les militaires ont promis dans un communiqué publié sur Facebook l'organisation de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an serait levé. Mais des habitants se montraient pessimistes.

"Je crains que ce ne soit plus long (...) il faut se préparer au pire", a relevé Lamin Oo, un réalisateur de 35 ans.

Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, âgée de 75 ans, a été arrêtée tôt dans la matinée ainsi que le président de la République, Win Myint, et d'autres responsables de son parti.

Aucune précision n'a été donnée sur leur lieu de détention, mais ils seraient détenus à Naypyidaw, d'après Myo Nyunt, porte-parole de la LND.

Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch.

L'armée tente "de replonger le pays sous la dictature militaire", a-t-elle écrit, d'après cette déclaration, demandant à la population de "protester à l'unanimité".

La communauté internationale a rapidement réagi.

Pékin a appelé à un règlement des différends "dans le cadre de la Constitution".

Les États-Unis et l'Union européenne ont dénoncé le coup d'Etat et exhorté à la libération des personnes arrêtées, Washington avertissant qu'elle pourrait prendre des "mesures contre les responsables".

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "condamné fermement (...) des développements qui portent un coup dur aux réformes démocratiques".

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Birmanie prévue de longue date pourrait être avancée en début de semaine, a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.

Ce coup d'Etat, le troisième depuis l'indépendance du pays en 1948, intervient alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session ce lundi.

Les militaires dénonçaient depuis plusieurs semaines plus d'une dizaine de millions de cas de fraudes lors des législatives de novembre.

Les craintes de putsch s'étaient renforcées quand le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - sans doute l'homme le plus puissant du pays -, a déclaré la semaine dernière que la Constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire" et un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, dont des centaines de milliers ont fui en 2017 les exactions de l'armée pour se réfugier au Bangladesh voisin, reste adulée par une majorité de la population.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée qui contrôle trois ministères clés (l'Intérieur, la Défense et les Frontières).

"La relation entre le gouvernement et les militaires était compliquée", souligne Hervé Lemahieu, expert auprès de l'institut Lowy en Australie. "Ce régime hybride, pas tout à fait autocratique ni tout à fait démocratique, s'est effondré sous le poids de ses propres contradictions".

Longtemps exilée, Aung San Suu Kyi est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

bur-sde/sg

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FEB 1

Birmanie: ces quelques heures qui signent l'arrêt brutal de la jeune démocratie #

2/1/2021, 11:47 AM
Rangoun, MMR

Des véhicules blindés déployés, quelques partisans de l'armée en train de défiler, mais aucune présence massive de militaires: la Birmanie a été le théâtre lundi d'un coup d'État sans effusion de sang qui marque un coup d'arrêt brutal pour la jeune démocratie.

"C'est extrêmement bouleversant", "je ne veux pas de putsch militaire", pouvait-on entendre dans les rues de Rangoun, la capitale économique de plus de cinq millions d'habitants.

Tout s'est passé en quelques heures. Peu après 03H00 du matin, des observateurs repèrent de graves perturbations dans les télécommunications et l'accès à internet.

Réveillé, un parlementaire, membre du parti de la Ligue nationale pour la démocratie - le mouvement d'Aung San Suu Kyi, résidant à Naypyidaw, la capitale, tente de savoir ce qu'il se passe.

"Des membres de ma famille sont sortis pour tenter de se renseigner, les forces de sécurité leur ont dit de rentrer chez elles, que les soldats étaient à l'extérieur du bâtiment" où résident les parlementaires, raconte le député sous couvert d'anonymat par peur de représailles.

Quelques heures plus tard, les militaires procèdent à une vague d'interpellations dont la cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, et le président de la République, Win Myint.

L'armée déploie des troupes armées et des véhicules blindés pour bloquer les axes permettant d'accéder au parlement, qui devait tenir sa première session post-électorale, tandis que des hélicoptères survolent la ville.

A Rangoun, les soldats de Tatmadaw, le nom officiel des forces armées birmanes, s'emparent de l'hôtel de ville et bloquent l'accès à l'aéroport international.

Puis, les militaires déclarent, sur leur chaîne de télévision Myawaddy TV, l'état d'urgence pour une durée d'un an et placent leurs généraux aux principaux postes, mettant brusquement fin à dix ans de transition démocratique.

Min Aung Hlaing, le tout-puissant chef de l'armée, concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire", tandis qu'un autre général, Myint Swe, est désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

Motif avancé par les militaires pour ce coup d'Etat, le troisième depuis l'indépendance du pays en 1948: des fraudes électorales "énormes", selon eux, lors des élections législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie, au pouvoir depuis les législatives de 2015.

Pressentant ce putsch militaire, Aung San Suu Kyi, qui a passé 15 ans de son existence en résidence surveillée dans son pays, a laissé un message à la population l'exhortant à "ne pas accepter" la prise de pouvoir de l'armée.

"Mother Suu" va-t-elle être entendue ?: très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, elle reste adulée dans son pays.

Plusieurs Birmans rencontrés par l'AFP ont exprimé leur déception.

"J'avais hâte d'un avenir meilleur", relève un homme de 64 ans en train de faire la queue pour obtenir de la nourriture alors que le pays est déjà frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.000 décès recensés).

Tous ne ressentent pas ce même désarroi: plusieurs camions ont traversé à grande vitesse les rues de Rangoun, des partisans de l'armée agitant à leur bord des drapeaux et chantant des hymnes nationalistes.

Des journalistes locaux et étrangers ont reçu des coups lors d'un rassemblement pro-militaire près de la célèbre pagode Sule dans le centre de la ville, d'après des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Les militaires ont promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

Mais des Birmans restent pessimistes.

"Je crains que ce ne soit plus long", relève le réalisateur Lamin Oo, 35 ans. "Pour l'instant tout est calme dans mon quartier de Rangoun, mais il faut nous préparer au pire".

En 1988, quelque 3.000 civils avaient été tués par les militaires lors d'une répression sanglante de manifestations contre le pouvoir en place.

bur-sde/cls

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie: ce que l'on sait #

2/1/2021, 11:46 AM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat organisé par l'armée birmane lundi intervient après des années de délicat partage du pouvoir entre le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et les militaires très puissants dans le pays.

L'armée a arrêté tôt dans la matinée la prix Nobel de la Paix et le président Win Myint. Elle a proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Les militaires affirment que les législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND, le parti d'Aung San Suu Kyi), sont entachées d'irrégularités, des allégations démenties par la commission électorale.

Voici ce que l'on sait.

Depuis des semaines, l'armée n'a cessé de lancer des accusations d'irrégularités lors de ces élections, les deuxièmes depuis la fin de la dictature militaire en 2011.

La LND a remporté 83% des 476 sièges au Parlement, mais l'armée affirme avoir découvert plus de 10 millions de cas de fraude et demandé à la commission électorale de publier les listes pour vérification, ce que cette dernière n'a pas fait.

La semaine dernière, le porte-parole de l'armée n'avait pas exclu une reprise en main du pays par les militaires.

Les craintes avaient encore grandi après que le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - déjà l'homme le plus puissant de Birmanie - avait déclaré que la Constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

L'armée a proclamé l'état d'urgence pour un an, promettant la tenue d'élections "multipartites, libres et équitables" à la fin de cette période. Elle a aussi placé ses généraux aux principaux postes.

Le général Myint Swe, qui dirigeait le commandement militaire de Rangoun et était vice-président de Birmanie, devient président par intérim, un poste largement honorifique.

Le contrôle "législatif, administratif et judiciaire" revient à Min Aung Hlaing, qui concentre désormais quasiment tous les pouvoirs.

Ce putsch, vivement condamné par la communauté internationale, n'est pas une première: depuis son indépendance en 1948, la Birmanie a été gouverné par des régimes militaires pendant près de 50 ans. Deux coups d'Etat ont déjà eu lieu en 1962 et 1988.

Comment va réagir la population? Agée de 75 ans, Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas (des centaines de milliers d'entre eux ont fui en 2017 les exactions de l'armée et se sont réfugiés au Bangladesh voisin) reste toujours adulée par une majorité de Birmans.

Pressentant ce putsch militaire, celle qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 et a passé 15 ans de son existence en résidence surveillée dans son pays a laissé un message à la population, l'exhortant à "ne pas accepter" la prise de pouvoir des militaires.

La Constitution actuelle a été rédigée en 2008 par la junte, avant sa dissolution trois ans plus tard.

Elle accorde aux militaires le contrôle de trois grands ministères - l'Intérieur, la Défense et les Affaires frontalières - garantissant à l'institution d'avoir en partie la main sur la politique birmane.

Tout changement nécessite le soutien de l'armée qui contrôle aussi un quart des sièges du Parlement.

Ce texte contient également un article interdisant aux citoyens mariés à des étrangers de devenir président, ce qui, selon les analystes, a été écrit pour empêcher Aung San Suu Kyi, mariée à un Britannique aujourd'hui décédé, d'accéder au poste.

Depuis la victoire de son parti en 2015, la "Dame de Rangoun" assumait le rôle de "conseiller d'Etat", un poste crée sur mesure qui lui assurait la direction de facto du gouvernement civil.

L'armée avait tout fait pour empêcher la prix Nobel d'accéder au pouvoir, mais elle n'avait pas prévu cette faille, estime le politologue Soe Myint Aung. Les militaires étaient profondément mécontents d'avoir "perdu un contrôle significatif sur le processus politique", selon lui.

Le gouvernement d'Aung San Suu Kyi a tenté à plusieurs reprises d'amender la Constitution, sans grand succès.

De récents commentaires de Min Aung Hlaing sur son abrogation seront suivis de près par les observateurs.

bur-pdw/del/sde/lch

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FEB 1

Birmanie: Min Aung Hlaing, un coup d'Etat à six mois de la retraite #

2/1/2021, 11:05 AM
Rangoun, MMR

Le chef de l'armée birmane Min Aung Hlaing était tenu de prendre sa retraite dans six mois. Mais après le coup d'Etat militaire en Birmanie, l'avenir de ce général qui s'était attribué le mérite de la transition démocratique en 2011 devrait s'écrire différemment.

Comme pour préparer l'opinion à ce putsch, le troisième depuis l'indépendance en 1948, il avait dénoncé des irrégularités lors des législatives remportées en novembre par la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi. Mais ses ambitions politiques personnelles sont également probablement en jeu, selon des experts.

Lundi, alors que le Parlement devait entamer sa première session, l'armée a arrêté Aung San Suu Kyi, cheffe de facto du gouvernement civil, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Avant même ce coup d'Etat, Min Aung Hlaing, 64 ans, était certainement déjà l'homme le plus puissant du pays, à la tête d'une armée qui échappe au contrôle du gouvernement civil.

Il est à ce titre devenu ces dernières années un paria pour les capitales occidentales du fait de la répression sanglante menée par les militaires contre la minorité musulmane rohingya.

Il a invariablement rejeté les accusations de violations généralisées des droits de l'Homme dans l'ouest du pays, affirmant que l'opération militaire en 2017 qui a poussé près de 750.000 Rohingyas à fuir au Bangladesh ciblait uniquement la rébellion locale.

Min Aung Hlaing était devenu commandant en chef en 2011 et s'attribuait le mérite de la transition démocratique qui avait permis la tenue en 2015 des premières élections libres en un demi-siècle dans l'ex-colonie britannique.

Mais beaucoup d'experts de la Birmanie estiment que Min Aung Hlaing n'a pas l'intention de quitter le devant de la scène quand il aura en juillet 65 ans, soit l'âge de la retraite.

"Il n'a jamais caché qu'il avait des ambitions politiques", observe Hervé Lemahieu, un expert de la Birmanie au sein de l'Institut Lowy, basé en Australie.

"Il avait caressé l'idée de se présenter aux élections. Il a probablement observé que le parti soutenu par les militaires avait totalement implosé et que jamais Il ne serait en mesure de rester au pouvoir au travers d'élections".

La tension n'a cessé de monter ces dernières semaines en Birmanie, sur fond d'accusations d'irrégularités électorales.

Et le spectre d'un coup d'Etat planait depuis que Min Aung Hlaing en personne avait averti la semaine dernière que la constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Il se peut que le général s'inspire en fait directement de l'exemple de son voisin thaïlandais, avance M. Lemahieu en référence aux élections de 2019 en Thaïlande qui ont permis au chef de la junte Prayut Chan-O-Cha de se maintenir au poste de Premier ministre après un coup d'Etat cinq ans plus tôt.

"Je m'attends à ce qu'il cherche à remettre son pays sur les rails grâce à des élections dont seront exclus les principaux acteurs, comme la LND et Aung San Suu Kyi", ajoute-t-il.

Sauf qu'il faut s'attendre à d'importantes manifestations, estime le politologue Khin Zaw Win qui observe que le règne de la junte est encore dans toutes les mémoires.

"Ce retour sera très impopulaire, et la nouvelle junte pourrait devoir faire des concessions importantes", explique-t-il.

En 2019, Min Aung Hlaing avait été ciblé par des sanctions des Etats-Unis pour son rôle dans le "nettoyage ethnique" mené contre la minorité rohingya, alors que son pays est poursuivi pour "génocide" devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU.

Le commandant en chef de l'armée birmane est sous le coup d'une interdiction d'entrée aux Etats-Unis. Le Trésor américain a également gelé ses éventuels avoirs aux Etats-Unis et interdit aux ressortissants américains de conclure des transactions avec lui.

bur-lpm/jac/sde/at

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FEB 1

Birmanie: ces quelques heures qui signent l'arrêt brutal de la jeune démocratie #

2/1/2021, 10:40 AM
Rangoun, MMR

Des véhicules blindés déployés, quelques partisans de l'armée en train de défiler, mais aucune présence massive de militaires: la Birmanie a été le théâtre lundi d'un coup d'État sans effusion de sang qui marque un coup d'arrêt brutal pour la jeune démocratie.

"C'est extrêmement bouleversant", "je ne veux pas de putsch militaire", pouvait-on entendre dans les rues de Rangoun, la capitale économique de plus de cinq millions d'habitants.

Tout s'est passé en quelques heures. Peu après 03H00 du matin, des observateurs repèrent des perturbations dans les télécommunications et l'accès à internet.

Réveillé, un parlementaire, membre du parti de la Ligue nationale pour la démocratie, le mouvement d'Aung San Suu Kyi, résidant à Naypyidaw, la capitale, tente de savoir ce qu'il se passe.

"Des membres de ma famille sont sortis pour tenter de se renseigner, les forces de sécurité leur ont dit de rentrer chez elles, que les soldats étaient à l'extérieur du bâtiment" où résident les parlementaires, raconte le député sous couvert d'anonymat par peur de représailles.

Quelques heures plus tard, les militaires procèdent à une vague d'interpellations dont la cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, et le président de la République, Win Myint.

L'armée bloque les axes autour de Naypyidaw avec des troupes armées et des véhicules blindés, tandis que des hélicoptères la survolent.

A Rangoun, les soldats de Tatmadaw, le nom officiel des forces armées birmanes, s'emparent de l'hôtel de ville et bloquent l'accès à l'aéroport international.

Puis, les militaires déclarent, sur leur chaîne de télévision Myawaddy TV, l'état d'urgence pour une durée d'un an et placent leurs généraux aux principaux postes, mettant brusquement fin à dix ans de transition démocratique.

Min Aung Hlaing, le tout-puissant chef de l'armée, concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire", tandis qu'un autre général, Myint Swe, est désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

Motif avancé par les militaires pour ce coup d'Etat, le troisième depuis l'indépendance du pays en 1948: des fraudes électorales "énormes", selon eux, lors des élections législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie, au pouvoir depuis les législatives de 2015.

Pressentant ce putsch militaire, Aung San Suu Kyi, qui a passé 15 ans de son existence en résidence surveillée dans son pays, a laissé un message à la population l'exhortant à "ne pas accepter" la prise de pouvoir des militaires.

"Mother Suu" pourrait être entendue: très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, elle reste adulée dans son pays.

Plusieurs Birmans rencontrés par l'AFP ont exprimé leur déception.

"J'avais hâte d'un avenir meilleur", relève un homme de 64 ans en train de faire la queue pour obtenir de la nourriture alors que le pays est déjà frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus (plus de 140.000 cas et 3.000 décès recensés).

Tous ne ressentent pas ce même désarroi: plusieurs camions ont traversé à grande vitesse les rues de Rangoun, des partisans de l'armée agitant à leur bord des drapeaux et chantant des hymnes nationalistes.

Les militaires ont promis d'organiser de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

Mais des Birmans restent pessimistes.

"Je crains que ce ne soit plus long", relève le réalisateur Lamin Oo, 35 ans. "Pour l'instant tout est calme dans mon quartier de Rangoun, mais il faut nous préparer au pire".

En 1988, quelque 3.000 civils avaient été tués par les militaires lors d'une répression sanglante de manifestations contre le pouvoir en place.

bur-sde/at

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 10:27 AM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie".

Pékin appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", selon Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

"Les Etats-Unis s'opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées", selon un communiqué de la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, appelle l'armée "à libérer tous les responsables du gouvernement ainsi que les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple de Birmanie telle qu'exprimée lors des élections démocratiques du 8 novembre".

"Nous suivons très attentivement et nous analysons la situation en Birmanie", déclare à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il "est très tôt pour en donner une évaluation".

Le président du Conseil européen Charles Michel condamne "fermement" le coup d'Etat et réclame sur Twitter "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections. Le peuple birman "veut la démocratie. L'UE est avec lui", tweete le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel.

Paris appelle à ce que "le résultat du vote des Birmans soit respecté" et "discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas "condamne fermement" le coup d'Etat et les arrestations, demandant "aux militaires de libérer immédiatement les membres du gouvernement et du Parlement arrêtés" et de reconnaître le résultat des élections.

L'Italie "condamne fermement la vague d'arrestations" et demande "la libération immédiate" de tous les responsables arrêtés, selon le ministère italien des Affaires étrangères. "Nous sommes inquiets de cette interruption brutale du processus de transition démocratique" et l'issue des élections "doit être respectée".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez "condamne le coup d'Etat" et demande "la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et le rétablissement du processus démocratique", ajoutant: "la Constitution et les résultats électoraux doivent être respectés".

Le ministère des Affaires étrangères exprime "sa grande inquiétude" et demande "la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et des autres responsables politiques arrêtés, ainsi que le respect de la volonté démocratique du peuple".

Le chef de la diplomatie tchèque Tomas Petricek tweete que son pays "condamne" le coup d'Etat, "soutient les dirigeants légitimes" birmans et "appelle à leur libération immédiate" en réclament "le respect des résultats des élections".

Citant une situation "extrêmement inquiétante", le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto déclare au journal Helsingin Sanomat qu'"il est clair que les problèmes du pays ne seront pas réglés par un coup d'Etat militaire" et réclame "la libération des responsables politiques arrêtés dans leurs bureaux".

La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde "condamne" sur Twitter le coup d'Etat, appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit" ainsi que le résultat des élections et réclame la libération "immédiatement et sans conditions" de tous les dirigeants civils arrêtés.

Le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod "condamne fermement" le coup d'Etat, demande "à toutes les parties de respecter les résultats des élections démocratiques" et réclame la libération de "tous les dirigeants civils et responsables gouvernementaux", ajoutant sur Twitter: "l'armée sous contrôle civile est un principe démocratique clef".

"Nous condamnons les développements d'aujourd'hui en Birmanie", tweete la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide. "Nous demandons aux dirigeants militaires d'adhérer aux normes démocratiques et de respecter le résultat des élections. Les responsables politiques démocratiquement élus doivent être libérés".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson condamne le coup d'État et réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter: "le vote de la population doit être respecté".

Le gouvernement turc, lui-même cible d'une tentative de putsch en 2016, "condamne fermement la prise de pouvoir par l'armée birmane" et souhaite "la libération immédiate des dirigeants élus, des responsables politiques et des civils arrêtés", selon le ministère des Affaires étrangères. Il espère que ce développement "ne va pas faire empirer la situation des Rohingyas musulmans vivant dans de dures conditions en Birmanie".

L'armée birmane "a rédigé la Constitution de cette manière pour qu'ils puissent le faire", tweete Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies. "La Constitution de 2008 a été spécifiquement conçue pour garantir que le pouvoir militaire soit profondément ancré et protégé".

"En tant que voisin immédiat et amical, nous aimerions voir la paix et la stabilité en Birmanie", assure le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh qui accueille des centaines de milliers de réfugiés rohingyas venus de Birmanie, "nous espérons que le processus démocratique et les dispositions constitutionnelles seront maintenus en Birmanie".

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère des Affaires étrangères demande la libération d'Aung San Suu Kyi et exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", déclare la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le ministère des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

bur-lch/jhd

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée #

2/1/2021, 9:09 AM
Rangoun, MMR

Un coup d'Etat a été perpétré lundi en Birmanie par l'armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Ce putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, est nécessaire pour préserver la "stabilité" du pays, ont fait savoir les militaires qui ont promis dans un communiqué publié sur Facebook l'organisation de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

Ils accusent la commission électorale de ne pas avoir remédié aux "énormes irrégularités" qui ont eu lieu, selon eux, lors des législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les législatives de 2015.

La prix Nobel de la paix, âgée de 75 ans, a été arrêtée tôt dans la matinée ainsi que le président de la République, Win Myint et d'autres responsables du parti, selon Myo Nyunt, porte-parole de la formation. Ils sont détenus à Naypyidaw, la capitale du pays, d'après lui.

Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch.

L'armée tente "de replonger le pays sous la dictature militaire en négligeant la pandémie de coronavirus" qui frappe de plein fouet la Birmanie, a-t-elle écrit, d'après cette déclaration, demandant à la population de "réagir à l'unanimité".

Le coup d'Etat s'est fait sans effusion de sang, l'armée se contentant de bloquer les routes autour de la capitale avec des soldats en armes et des véhicules blindés, tandis que des hélicoptères la survolaient.

A Rangoun, les militaires se sont notamment emparés de l'hôtel de ville et ont fermé l'accès à l'aéroport international. Plusieurs camions ont traversé à grande vitesse les rues, des partisans de l'armée agitant à leur bord des drapeaux et chantant des hymnes nationalistes, selon des journalistes de l'AFP.

Les télécommunications, portables et internet, restaient perturbées et les banques du pays ont été fermées jusqu'à nouvel ordre.

La Chine a appelé à un règlement des différends "dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale".

Les États-Unis et l'Union européenne ont dénoncé le coup d'Etat et exhorté à la libération des personnes arrêtées. Washington a averti de "mesures contre les responsables".

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "condamné fermement (...) des développements qui portent un coup dur aux réformes démocratiques" du pays.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Birmanie prévue de longue date pourrait être avancée en début de semaine en raison des derniers développements, a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.

Ce coup d'Etat intervient alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session ce lundi.

La Birmanie est sortie il y a tout juste 10 ans d'un régime militaire au pouvoir pendant presque un demi-siècle. Les deux derniers coups d'Etat depuis l'indépendance du pays en 1948 remontent à 1962 et 1988.

Les militaires dénonçaient depuis plusieurs semaines plus d'une dizaine de millions de cas de fraudes lors des législatives de novembre.

Ils exigeaient que la commission électorale dirigée par le gouvernement publie la liste des électeurs à des fins de vérification - ce qu'elle n'a pas fait.

Les craintes s'étaient encore renforcées quand le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - sans doute l'homme le plus puissant du pays -, a déclaré que la Constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire" et un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

Le parti d'Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas, dont des centaines de milliers ont fui en 2017 les exactions de l'armée pour se réfugier au Bangladesh voisin, mais toujours adulée par une majorité de la population, avait remporté une victoire écrasante en novembre.

Il s'agissait des deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée qui contrôle trois ministères clés (l'Intérieur, la Défense et les Frontières).

"La relation entre le gouvernement et les militaires était compliquée", souligne Hervé Lemahieu, spécialiste auprès de l'institut Lowy en Australie. "Ce régime hybride, pas tout à fait autocratique ni tout à fait démocratique, s'est effondré sous le poids de ses propres contradictions".

Longtemps exilée en Inde et en Grande-Bretagne, Aung San Suu Kyi est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

bur-sde/lch

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 8:34 AM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants politiques. Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie".

Pékin appelle les acteurs politiques birmans à "régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", selon Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

"Les Etats-Unis s'opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées", selon un communiqué de la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, appellel'armée "à libérer tous les responsables du gouvernement ainsi que les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple de Birmanie telle qu'exprimée lors des élections démocratiques du 8 novembre".

Le président du Conseil européen Charles Michel condamne "fermement" le coup d'Etat et réclame sur Twitter "la libération immédiate" des personnes arrêtées, appelant à respecter le résultat des élections. "Le peuple du Myanmar veut la démocratie. L'UE est avec lui", selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel.

Paris appelle à ce que "le résultat du vote des Birmans soit respecté" et "discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde "condamne" sur Twitter le coup d'Etat, appelle l'armée à "respecter l'Etat de droit" ainsi que le résultat des élections et réclame la libération "immédiatement et sans conditions" de tous les dirigeants civils arrêtés.

Le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod "condamne fermement" le coup d'Etat, demande "à toutes les parties de respecter les résultats des élections démocratiques" et réclame la libération de "tous les dirigeants civils et responsables gouvernementaux", ajoutant sur Twitter: "l'armée sous contrôle civile est un principe démocratique clef".

"Nous condamnons les développements d'aujourd'hui en Birmanie", tweete la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide. "Nous demandons aux dirigeants militaires d'adhérer aux normes démocratiques et de respecter le résultat des élections. Les responsables politiques démocratiquement élus doivent être libérés".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson condamne le coup d'État et réclame la libération des "dirigeants civils arrêtés" dont Aung San Suu Kyi, ajoutant sur Twitter: "le vote de la population doit être respecté".

L'armée birmane "a rédigé la Constitution de cette manière pour qu'ils puissent le faire", tweete Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies. "La Constitution de 2008 a été spécifiquement conçue pour garantir que le pouvoir militaire soit profondément ancré et protégé".

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", déclare la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le ministère des Affaires étrangères demande la libération de Aung San Suu Kyi et exhorte "l'armée nationale à rétablir rapidement le système politique démocratique".

"L'Etat de droit et le processus démocratique doivent être respectés", selon le ministère des Affaires étrangères qui fait part de sa "profonde inquiétude".

Le ministère des Affaires étrangères exprime sa "sérieuse inquiétude", espérant que toutes les parties feront "preuve de retenue".

lb/jfx/am/cn /lch/pz

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FEB 1

Coup d'Etat en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée #

2/1/2021, 7:20 AM
Rangoun, MMR

Un coup d'Etat a été perpétré lundi en Birmanie par la puissante armée qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Ce putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, est nécessaire pour préserver la "stabilité" de l'État, ont fait savoir les militaires qui ont promis dans un communiqué publié sur Facebook de nouvelles élections "libres et équitables", une fois que l'état d'urgence d'un an sera levé.

Ils accusent la commission électorale de ne pas avoir remédié aux "énormes irrégularités" qui ont eu lieu, selon eux, lors des législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les élections de 2015.

La prix Nobel de la paix a été arrêtée tôt dans la matinée ainsi que le président de la République, Win Myint et d'autres responsables du parti, selon Myo Nyunt, porte-parole de la formation. Ils sont détenus à Naypyidaw, la capitale du pays, d'après lui.

Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch.

L'armée tente "de replonger le pays sous la dictature militaire en négligeant la pandémie de coronavirus" qui frappe de plein fouet la Birmanie, a-t-elle écrit, d'après cette déclaration, demandant à la population de "réagir à l'unanimité".

L'armée s'est emparée de l'hôtel de ville de Rangoun, la capitale économique du pays, et l'accès à son aéroport international était bloqué par des militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP. Plusieurs camions ont traversé à grande vitesse les rues de Rangoun, des partisans de l'armée agitant à leur bord des drapeaux et chantant des hymnes nationalistes.

Les télécommunications, portables et internet, étaient gravement perturbées, a relevé l'ONG spécialisée Netblocks.

Toutes les banques du pays ont été fermées jusqu'à nouvel ordre, selon l'association des banques.

Les États-Unis et l'Australie ont rapidement réagi, appelant à la libération immédiate des dirigeants de la LND et au rétablissement de la démocratie.

Les États-Unis "prendront des mesures contre les responsables", a averti la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, dans un communiqué.

"Nous appelons les militaires à respecter l'état de droit", a fait valoir de son côté la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a quant à lui "condamné fermement (...) des développements qui portent un coup dur aux réformes démocratiques".

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Birmanie prévue de longue date pourrait être avancée en début de semaine en raison des derniers développements, a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.

Ce coup d'Etat intervient alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session ce lundi.

La Birmanie est sortie il y a tout juste 10 ans d'un régime militaire au pouvoir pendant presque un demi-siècle. Les deux derniers coups d'Etat depuis l'indépendance du pays en 1948, remontent à 1962 et 1988.

Les militaires dénonçaient depuis plusieurs semaines plus d'une dizaine de millions de cas de fraudes lors des législatives de novembre.

Ils exigeaient que la commission électorale dirigée par le gouvernement publie la liste des électeurs à des fins de vérification - ce qu'elle n'a pas fait.

Les craintes s'étaient encore renforcées quand le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing - sans doute l'homme le plus puissant du pays - avait déclaré que la constitution pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

Selon un communiqué de l'armée, Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs "législatif, administratif et judiciaire", tandis qu'un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique.

Le parti d'Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas (des centaines de milliers d'entre eux ont ont fui en 2017 les exactions de l'armée et se sont réfugiés au Bangladesh voisin) mais toujours adulée par une majorité de la population, avait remporté une victoire écrasante en novembre.

Il s'agissait des deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte.

En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte à un délicat partage du pouvoir avec l'armée qui contrôle trois ministères clés (l'Intérieur, la Défense et les Frontières).

"La relation entre le gouvernement et les militaires était compliquée", souligne Hervé Lemahieu, spécialiste auprès de l'institut Lowy en Australie. "Ce régime hybride, pas tout à fait autocratique ni tout à fait démocratique, s'est effondré sous le poids de ses propres contradictions".

Longtemps exilée en Angleterre, Aung San Suu Kyi, aujourd'hui âgée de 75 ans, est rentrée en Birmanie en 1988, devenant la figure de l'opposition face à la dictature militaire. Elle a passé 15 ans en résidence surveillée avant d'être libérée par l'armée en 2010.

bur-sde/pz

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FEB 1

Coup d'État en Birmanie: l'armée promet de nouvelles élections #

2/1/2021, 7:12 AM
Rangoun, MMR

L'armée birmane a promis lundi de nouvelles élections une fois que l'état d'urgence d'un an proclamé à la suite de son coup d'État serait écoulé.

"Nous mettrons en place une véritable démocratie multipartite", ont déclaré les militaires dans un communiqué publié sur leur page Facebook, ajoutant que le pouvoir sera transféré après "la tenue d'élections générales libres et équitables". La cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi a été arrêté lundi à l'aube lors de ce putsch militaire.

bur-sde/pz

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FEB 1

Birmanie: Aung San Suu Kyi exhorte la population à "ne pas accepter le coup d'Etat" #

2/1/2021, 6:40 AM
Rangoun, MMR

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, arrêtée lundi lors d'un coup d'Etat, a exhorté la population à "ne pas accepter" ce putsh militaire, d'après une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par son parti.

Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient dans le pays ces derniers jours, la cheffe de facto du gouvernement civil "a laissé ce message au peuple", a expliqué sur Facebook Win Htein, le président de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie. L'armée a proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

bur-sde/pz

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FEB 1

Condamnations internationales après le coup d'Etat en Birmanie #

2/1/2021, 5:50 AM
Rangoun, MMR

Le coup d'Etat perpétré lundi en Birmanie par l'armée, qui a arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et d'autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations à travers le monde, Etats-Unis en tête.

"Les Etats-Unis s'opposent à toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées", a dit dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé de son côté l'armée birmane "à libérer tous les responsables du gouvernement ainsi que les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple de Birmanie tel qu'exprimé lors des élections démocratiques du 8 novembre".

Washington, comme d'autres pays occidentaux, avait exhorté l'armée, le 29 janvier, à "adhérer aux normes démocratiques", alors que le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing avait déclaré que la constitution du pays pouvait être "révoquée" dans certaines circonstances.

"Nous appelons l'armée à respecter l'État de droit, à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libérer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement", a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "fermement" dans un communiqué dimanche soir l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi, et d'autres dirigeants politiques.

Avec "la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie", a-t-il ajouté.

"Nous avons observé avec une profonde inquiétude les événements en Birmanie. L'Inde a toujours apporté un soutien constant au processus de transition démocratique en, Birmanie. Nous pensons que l'état de droit et le processus démocratique doivent être respectés", a réagi le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères de Singapour a exprimé sa "sérieuse inquiétude" concernant la situation en Birmanie, espérant que toutes les parties "feraient preuve de retenue".

L'armée birmane "a rédigé la Constitution de cette manière pour qu'ils puissent le faire", a déclaré Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies sur Twitter.

"La Constitution de 2008 a été spécifiquement conçue pour garantir que le pouvoir militaire soit profondément ancré et protégé", a-t-il déclaré.

lb/jfx/am/cn

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FEB 1

Birmanie: des décennies de junte militaire aux commandes #

2/1/2021, 4:26 AM

La Birmanie, dont la cheffe de facto du pays, Aung San Suu Kyi, a été arrêtée lundi suite à un coup d'Etat, a eu trois présidents civils après l'indépendance de 1948, et connu des décennies de junte militaire avant un retour à un président civil en 2016.

- 4 janvier 1948: La Birmanie, colonie des Indes britanniques depuis 1885, obtient son indépendance. Aung San, héros national et père d'Aung San Suu Kyi, a été assassiné quelques mois plus tôt. Un premier président birman est élu, Sao Shwe Thaik, de l'importante ethnie Shan, suivi de Ba U en 1952 et de Mahn Win Maung, de l'ethnie karen en 1957.

- 1962: Après des années de luttes intestines entre factions politiques, le général Ne Win prend le pouvoir par un coup d'Etat. Il cumule les fonctions de président, Premier ministre et président du parti unique, défendant la "voie birmane vers le socialisme".

- 1981: Ne Win nomme à sa place à la présidence San Yu. Se succèdent à ce poste en 1988 Sein Lwin, puis Maung Maung, assurant l'intérim quelques semaines, avant que le général Saw Maung n'y accède.

- 1988: Face à une gestion économique désastreuse et aux répressions politiques, une révolte menée par les étudiants éclate. L'armée réprime dans le sang les manifestations, faisant 3.000 morts. Aung San Suu Kyi, qui vit à l'époque en Angleterre, arrive au chevet de sa mère malade, s'engage auprès des protestataires et crée un nouveau parti: la Ligue nationale pour la démocratie (NLD).

- 1989: Aung San Suu Kyi est placée en résidence surveillée. Elle y passera 15 années au total.

- 1990: La NLD remporte une victoire écrasante aux élections. Mais le résultat est ignoré par les militaires. Nouvelle vague de répression, emprisonnement ou exil des opposants.

- 1991: Aung San Suu Kyi lauréate du prix Nobel de la paix. Elle ne pourra le recevoir qu'en 2012.

- 1992: Le général Saw Maung est démis de ses fonctions de président par un coup d'Etat du général Than Shwe, qui devient le nouveau chef de la junte.

- 2005: Les militaires déménagent la capitale de Rangoun à Naypyidaw, une cité administrative fantôme sortie de terre dans le plus grand secret.

- 2008: Le cyclone Nargis fait plus de 130.000 morts, la junte refuse l'aide internationale.

- 2010: Les généraux organisent des élections, boycottées par la LND et de nombreux autres partis. Moins d'une semaine après les élections, Suu Kyi est libérée après avoir passé 15 des 20 dernières années en résidence surveillée.

- 2011: Contre toute attente, la junte décide son auto-dissolution et met en place un régime semi-civil. L'ancien général Thein Sein devient président.

- avril 2012: Lors d'élections partielles, la NLD remporte 43 sièges sur 45 et fait son entrée au Parlement. Suu Kyi est élue députée. Les Etats-Unis et l'Europe lèvent de nombreuses sanctions et les investisseurs étrangers affluent vers le pays.

- novembre 2012: Barack Obama devient le premier président américain à se rendre en Birmanie. Il rencontre Aung San Suu Kyi à sa résidence.

- novembre 2015: La Birmanie organise ses premières élections générales libres depuis 1990.

- 1er fév 2016 : Entrée en fonction d'un Parlement dominé par le parti d'Aung San Suu Kyi, qui va former le premier gouvernement issu d'élections libres après des décennies de régime militaire.

- 20 mars 2016: Htin Kyaw succède au président Thein Sein et devient le premier président civil depuis 1962.

- 4 avr 2016 : Aung San Suu Kyi, de facto chef du nouveau gouvernement en Birmanie, renonce finalement à deux ministères, mais sera porte-parole du président.

- 25 août 2017 : la rébellion rohingya lance une trentaine d'attaques contre des postes de police dans l'Etat Rakhine (ouest). Au moins douze policiers sont tués.

- 11 sept 2017: Le cap des 300.000 musulmans rohingyas réfugiés depuis le 25 août au Bangladesh pour fuir les violences en Birmanie a été franchi, estime l'ONU, dénonçant un "exemple classique de nettoyage ethnique".

- 27 août 2018 : des enquêteurs de l'ONU demandent que la justice internationale poursuive le chef de l'armée birmane Min Aung Hlaing et cinq autres officiers de haut rang pour "génocide", "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre".

- 3 sept 2018 : Deux reporters de Reuters accusés d'"atteinte au secret d'Etat" pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l'armée en Birmanie sont condamnés à sept ans de prison.

Ils sont libérés le 7 mai 2019 à l'issue de mois de pression internationale.

- 11 nov 2019 : La Gambie, mandatée par les 57 États membres de l'Organisation de la coopération islamique, entame une action contre la Birmanie pour "actes de génocide" devant la CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU.

- 8 nov 2020 : Le parti au pouvoir d'Aung San Suu Kyi remporte une large victoire aux élections législatives.

- 26 jan 2021 : L'armée birmane dénonce des irrégularités lors des législatives n'excluant pas la possibilité d'un coup d'État si le gouvernement ne lui permettait pas de procéder à des vérifications.

- 28 jan 2021 : Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, suit les récents développements en Birmanie "avec une vive inquiétude" et "exhorte tous les acteurs à s'abstenir de toute forme d'incitation ou de provocation".

- 1er fev 2021 : Aung San Suu Kyi, chef de facto du gouvernement birman, a été "arrêtée" par les forces armées birmanes, d'après son parti qui fait état d'un "coup d'Etat".

doc/ob/ahe

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