Paris: un campement de 281 migrants évacués près du canal de l'Ourcq #
Un ensemble de 281 migrants ont été évacués vendredi d'un campement de fortune près du canal de l'Ourcq à Paris, pour une mise à l'abri, a appris l'AFP de sources concordantes.
L'opération s'est déroulée vendredi matin, rue Delphine Seyrig dans le XIXème arrondissement, en présence de l'association France Terre d'Asile.
281 "hommes isolés" ont été pris en charge, orientés vers des hébergements d'accueil de la région parisienne, où ils "vont bénéficier d'une évaluation de leur situation administrative, d'un accompagnement social, sanitaire et administratif avant d'être ré-orientées au regard de leur situation", indique la préfecture d'Ile-de-France dans un communiqué.
Sur ces 281 migrants, 55 seront hébergés en province, a précisé une source policière à l'AFP. Mais près de 80 d'entre eux n'ont pas eu de places et ont dû être laissées à la rue, ajoute t-elle.
Toujours selon la même source, une soixantaine de personnes dites "vulnérables" - des familles et des femmes isolées - ont été orientées vers les accueils de jour à Paris, dont 23 adultes et 19 enfants accompagnés par les services parisiens de l'Unité d'Assistance aux Sans-Abri (Uasa) et la Direction des Solidarités (DSOL).
Selon la préfecture de région, 3.493 personnes ont ainsi été mises à l'abri depuis le début de l'année, dans le cadre de 13 opérations conduites par les services de l'État.
Plus de 156.000 personnes en situation de précarité bénéficient d'une prise en charge au titre de l'hébergement en Île-de-France et chaque nuit.
law/cb/rhl
Sous les talibans, l'Afghanistan a perdu plus de la moitié de ses journalistes, selon RSF #
Un an après l'instauration d'un régime islamiste fondamentaliste par les talibans, l' Afghanistan a perdu plus de la moitié de ses journalistes, en particulier des femmes, selon une étude publiée vendredi par l'organisation de défense de la presse RSF (Reporters sans frontières).
"Sur 11.857 journalistes recensés avant l'arrivée au pouvoir des talibans, il n'en reste aujourd'hui que 4 759. Les femmes journalistes sont les premières victimes de cette onde de choc: 76,19 % d'entre elles ont perdu leur emploi", selon les estimations de RSF.
"Le 15 août 2021, le pays comptait 547 médias. Un an plus tard, 219 ont cessé leurs activités", alors que dans le même temps, "4 ont été créés", poursuit l'ONG dans cette étude publiée sur son site.
"Dans certaines provinces, c'est notamment l'obligation de remplacer les programmes musicaux ou d'information par des programmes religieux, qui ont poussé certains médias à cesser leur diffusion", selon RSF.
L'ONG pointe aussi "de nouvelles contraintes économiques, telles que l'arrêt de l'aide internationale ou nationale et la baisse des revenus publicitaires dans un contexte de crise économique aiguë, qui ont mené à l'arrêt de l'activité de certains médias".
Les femmes sont particulièrement concernées: elles étaient 2.756 journalistes et collaboratrices des médias avant la prise de pouvoir des talibans, et ne sont désormais plus que 656, essentiellement dans la région de la capitale, Kaboul.
Et sur 34 provinces, 11 ne comptent plus aucune femme journaliste.
"Les conditions de vie et de travail des femmes journalistes en Afghanistan ont toujours été difficiles, mais aujourd'hui, nous vivons une situation sans précédent", a déclaré à RSF Meena Habib, une journaliste qui exerce à Kaboul
Selon RSF, au moins 80 journalistes afghans ont été interpellés durant l'année écoulée, et trois sont actuellement emprisonnés.
"En Afghanistan, le journalisme a subi une véritable hécatombe depuis un an", a commenté Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
"Les autorités doivent s'engager à mettre un terme aux violences et aux pressions que subissent les professionnels des médias, et à les laisser faire leur travail sans qu'ils soient inquiétés", a-t-il poursuivi.
L'Afghanistan occupe la 156e place du classement annuel de RSF sur la liberté de la presse, qui compte 180 pays.
pr/elc/vk
Immigration : le tour de chauffe agité de Darmanin #
A peine sorti de la polémique sur le Stade de France, Gérald Darmanin laboure depuis le début de l'été le terrain de l'immigration, préparant le débat annoncé à l'automne, quitte à essuyer quelques revers.
Le chaos de la finale de la Ligue des champions fin mai, qu'il avait imputé à tort aux seuls supporters anglais, aurait pu fragiliser les grandes ambitions du ministre de l'Intérieur.
Mais la séquence, que la majorité présidentielle a traînée comme un boulet tout au long de la campagne des législatives, se solde finalement en juin par sa confortable élection dans le Nord et un portefeuille élargi début juillet aux Outre-mer, une première depuis dix ans.
Gérald Darmanin bénéficie même, quelques jours plus tard, d'un non-lieu - attendu - dans l'enquête pour viol qui le vise depuis 2017.
L'orage passé, il impose dans l'opinion le thème de l'immigration au moment où le ministre de l'Economie Bruno le Maire, l'un de ses rivaux désignés pour la course à l'Elysée en 2027, attrape la lumière avec l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Dans un premier entretien accordé au Monde, le 9 juillet, le ministre de l'Intérieur annonce sa volonté de supprimer les verrous qui empêchent l'expulsion des étrangers condamnés par la justice, avant d'assumer, plus tard sur BFMTV, "une forme de double peine".
"Il a le côté très Sarko de +j'ai confiance et puis j'y vais et on verra+", expliquait au printemps à l'AFP un cadre de la majorité, juste avant le remaniement. Puis d'ajouter : "Il est très cyclique. C'est quand il est dans une phase de très grande confiance qu'il est le plus en danger".
Au risque de se prendre les pieds dans le tapis.
Le 24 juillet, il annonce sur Twitter l'arrestation d'un "délinquant étranger" après l'agression de policiers à Lyon, "totalement mis hors de cause" dans la foulée par le parquet.
L'offensive se poursuit deux jours plus tard, sur RTL, avec l'annonce d'un projet de loi immigration "à la rentrée de septembre".
Le 29 juillet, il signe lui-même l'arrêté d'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, accusé d'avoir tenu des propos antisémites, sexistes, homophobes et complotistes, remontant pour certains à plus de 20 ans et qui n'ont jamais fait l'objet d'une condamnation pénale.
Il a finalement dû rentrer dans le rang : la Première ministre Elisabeth Borne lui a imposé un "grand débat" sur l'immigration en , repoussant de facto l'examen du texte, et le tribunal administratif de Paris a ordonné la suspension de l'expulsion du prédicateur.
Concernant l'imam, l'issue de son recours devant le Conseil d'Etat - qui doit l'examiner le 26 août - pourrait renforcer ou affaiblir sa position, selon la décision des magistrats, à l'orée de la rentrée.
Son activisme pourrait-il gêner le gouvernement ? "Je ne pense pas, répond à l'AFP le politologue Bruno Cautrès, chercheur CNRS au CEVIPOF. On le laisse faire, parce qu'on sait que c'est son thème, son style, que les Français l'identifient comme ça, quitte à temporiser si le pas de côté devient trop important par rapport à la ligne".
Du côté des oppositions, l'agitation et les déconvenues du ministre suscitent critiques et sarcasmes.
"Frustré de ne pas exister (...) lorsqu'on parle de pouvoir d'achat", Gérald Darmanin "sature les ondes médiatiques avec un discours sécuritaire et répressif", dénonce le député de La France insoumise David Guiraud .
A droite, le député LR Aurélien Pradié cingle un ministre qui "a toujours cette facilité à montrer ses muscles et au final à reculer".
"Gérald Darmanin est obsédé par sa carrière et le fait de se positionner pour 2027, c'est ça son projet", ironise la députée Nupes-EELV Sandrine Rousseau. "Il utilise l'immigration et la sécurité pour faire en sorte qu'en 2027 il soit incontournable", donc "qu'on ralentisse ses ambitions ne me semble pas être un problème majeur", a-t-elle ajouté.
Quand on l'interroge sur ses envies d'Elysée, l'ex-LR botte en touche : "avant l'heure, c'est pas l'heure", répète Gérald Darmanin, revendiquant sans cesse le "bon sens populaire" de sa grand-mère.
ggy-alh/sp
Immigration : le tour de chauffe agité de Darmanin #
A peine sorti de la polémique sur le Stade de France, Gérald Darmanin laboure depuis le début de l'été le terrain de l'immigration, préparant le débat annoncé à l'automne, quitte à essuyer quelques revers.
Le chaos de la finale de la Ligue des champions fin mai, qu'il avait imputé à tort aux seuls supporters anglais, aurait pu fragiliser les grandes ambitions du ministre de l'Intérieur.
Mais la séquence, que la majorité présidentielle a traînée comme un boulet tout au long de la campagne des législatives, se solde finalement en juin par sa confortable élection dans le Nord et un portefeuille élargi début juillet aux Outre-mer, une première depuis dix ans.
Gérald Darmanin bénéficie même, quelques jours plus tard, d'un non-lieu - attendu - dans l'enquête pour viol qui le vise depuis 2017.
L'orage passé, il impose dans l'opinion le thème de l'immigration au moment où le ministre de l'Economie Bruno le Maire, l'un de ses rivaux désignés pour la course à l'Elysée en 2027, attrape la lumière avec l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Dans un premier entretien accordé au Monde, le 9 juillet, le ministre de l'Intérieur annonce sa volonté de supprimer les verrous qui empêchent l'expulsion des étrangers condamnés par la justice, avant d'assumer, plus tard sur BFMTV, "une forme de double peine".
"Il a le côté très Sarko de +j'ai confiance et puis j'y vais et on verra+", expliquait au printemps à l'AFP un cadre de la majorité, juste avant le remaniement. Puis d'ajouter : "Il est très cyclique. C'est quand il est dans une phase de très grande confiance qu'il est le plus en danger".
Au risque de se prendre les pieds dans le tapis.
Le 24 juillet, il annonce sur Twitter l'arrestation d'un "délinquant étranger" après l'agression de policiers à Lyon, "totalement mis hors de cause" dans la foulée par le parquet.
L'offensive se poursuit deux jours plus tard, sur RTL, avec l'annonce d'un projet de loi immigration "à la rentrée de septembre".
Le 29 juillet, il signe lui-même l'arrêté d'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, accusé d'avoir tenu des propos antisémites, sexistes, homophobes et complotistes, remontant pour certains à plus de 20 ans et qui n'ont jamais fait l'objet d'une condamnation pénale.
Il a finalement dû rentrer dans le rang : la Première ministre Elisabeth Borne lui a imposé un "grand débat" sur l'immigration en octobre repoussant de facto l'examen du texte et le tribunal administratif de Paris a ordonné la suspension de l'expulsion du prédicateur.
Concernant l'imam, l'issue de son recours devant le Conseil d'Etat - qui doit l'examiner le 28 août - pourrait renforcer ou affaiblir sa position, selon la décision des magistrats, à l'orée de la rentrée.
Son activisme pourrait-il gêner le gouvernement ? "Je ne pense pas, répond à l'AFP le politologue Bruno Cautrès, chercheur CNRS au CEVIPOF. On le laisse faire, parce qu'on sait que c'est son thème, son style, que les Français l'identifient comme ça, quitte à temporiser si le pas de côté devient trop important par rapport à la ligne".
Du côté des oppositions, l'agitation et les déconvenues du ministre suscitent critiques et sarcasmes.
"Frustré de ne pas exister (...) lorsqu'on parle de pouvoir d'achat", Gérald Darmanin "sature les ondes médiatiques avec un discours sécuritaire et répressif", dénonce le député de La France insoumise David Guiraud .
A droite, le député LR Aurélien Pradié cingle un ministre qui "a toujours cette facilité à montrer ses muscles et au final à reculer".
"Gérald Darmanin est obsédé par sa carrière et le fait de se positionner pour 2027, c'est ça son projet", ironise la députée Nupes-EELV Sandrine Rousseau. "Il utilise l'immigration et la sécurité pour faire en sorte qu'en 2027 il soit incontournable", donc "qu'on ralentisse ses ambitions ne me semble pas être un problème majeur", a-t-elle ajouté.
Quand on l'interroge sur ses envies d'Elysée, l'ex-LR botte en touche : "avant l'heure, c'est pas l'heure", répète Gérald Darmanin, revendiquant sans cesse le "bon sens populaire" de sa grand-mère.
ggy-alh/lbx/dch
Les débats sur l'immigration relancés par Darmanin avant même la rentrée #
En soulevant une polémique sur l'expulsion d'un imam, Gérald Darmanin a lancé, avant même la rentrée, le débat sur l'immigration, un thème cher à la droite et l'extrême droite qui l'accusent d'immobilisme et dont s'est aussi emparé l'aile gauche de la majorité pour défendre le droit de vote des étrangers.
Au beau milieu de l'été, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a exhumé dans un tweet les "discours haineux" d'un imam marocain, Hassan Iquioussen, pour annoncer son expulsion.
Il s'est d'ailleurs dit "plus déterminé que jamais" à le renvoyer au Maroc, selon une source proche du gouvernement, malgré un premier veto à l'expulsion opposé la semaine dernière par le tribunal administratif de Paris.
En attendant une décision définitive du Conseil d'Etat, attendue fin août, Gérald Darmanin en a profité pour défendre son intention de légiférer pour faciliter l'expulsion d'étrangers condamnés pour des délits, après avoir dit fin juillet assumer une forme de "double peine".
Car son projet de loi immigration, qu'il espérait faire examiner au Parlement dès la rentrée, a été freiné et n'arrivera pas au Sénat avant décembre. Il devra être précédé d'un "grand débat" sur l'immigration, "à la demande" de la Première ministre Elisabeth Borne.
SOS Racisme s'était réjoui d'un "recadrage" de la Première ministre. Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron a justifié le report en appelant à "prendre le temps" et à "ne pas foncer tête baissée".
Le chef de l'Etat "est en désaccord sur la forme: il trouve que Darmanin va trop loin", croit savoir Aurélien Taché, ancien député macroniste passé à la Nupes, pour qui le ministre "pense à 2027" et "cherche à faire de l'esbroufe".
De quoi déclencher le courroux de l'extrême droite qui, à l'instar de la cheffe des députés RN Marine Le Pen, dénonce "des années de lâcheté des gouvernements et la soumission à des traités iniques" européens. Mais aussi de la droite, sur laquelle la macronie devra compter pour faire adopter de nouvelles mesures, faute de majorité absolue au Parlement.
Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a mis en garde contre "une réforme cosmétique", en estimant que le report de la loi est "la conséquence de l'immobilisme auquel conduit le +en même temps+ macroniste sur les sujets régaliens".
"La macronie, c'est un peu l'auberge espagnole: on y trouve tout et son contraire. Et au final, c'est souvent l'impuissance qui triomphe", a renchéri jeudi le député LR Eric Ciotti dans Le Figaro.
Un "en même temps" qui s'est incarné, à l'autre bout de la majorité, par une proposition de loi constitutionnelle visant à accorder le droit de vote aux étrangers extra-européens aux élections municipales.
Cette promesse historique de la gauche a été déposée par le député Renaissance et président de la commission des Lois Sacha Houlié, qui a reçu le soutien de la Nupes.
Une réponse au ministre ? "Le fait que Gérald Darmanin soit tout de suite monté au créneau contre la proposition de Sacha Houlié montre que le débat sera compliqué dans la majorité", relève Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof.
M. Houlié assure pourtant auprès de l'AFP ne pas être inquiet: "Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de donner un peu de hauteur" au débat, défend-il.
Une ligne néanmoins "minoritaire" dans la majorité aujourd'hui, estime François Gemenne, professeur à Sciences-Po et spécialiste des migrations internationales - par ailleurs membre de l'équipe du candidat à la présidentielle EELV Yannick Jadot.
Le chef de l'Etat a progressivement musclé son programme en la matière, souhaitant rester entre "fermeté" vis-à-vis des clandestins et "conditions dignes" d'accueil pour les réfugiés. Pour François Gemenne, Emmanuel Macron a "surtout délégué ce dossier à son ministre de l'Intérieur" sur fond de "droitisation des politiques migratoires".
Un pari risqué, selon Bruno Cautrès: "Si, au fur et à mesure du mandat d'Emmanuel Macron, on voit dans deux-trois ans que les arbitrages sont plutôt rendus en faveur de la ligne Darmanin que de la ligne du pôle social-démocrate, cela peut aboutir à de vraies tensions comme lors du premier mandat".
cgc/ib/pab/vk
Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 168e jour #
Des bombardements ont causé la mort d'au moins 14 personnes dans la nuit de mardi à mercredi dans le centre de l'Ukraine, près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, dont l'occupation par la Russie inquiète la communauté internationale.
Dans le bassin du Donbass, au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, proche du front de l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.
"Les commandants russes sont toujours très probablement confrontés aux priorités opérationnelles concurrentes de renforcer leur offensive dans le Donbass et de renforcer leurs défenses face à des contre-attaques ukrainiennes anticipées dans le sud", résume mercredi le ministère britannique de la Défense.
Pour poursuivre son invasion, "la Russie a très certainement constitué une nouvelle formation majeure de forces terrestres, le 3e Corps d'armée", basée dans la région de Nijni-Novgorod, dont une grande partie sera composée de bataillons de "volontaires" attirés par des rémunérations alléchantes, selon le ministère britannique de la Défense.
Voici un point de la situation au 168e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
Des tirs de lance-roquettes multiples russes Grad ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la région de Dnipro, face à la centrale nucléaire de Zaporijjia, selon les autorités locales.
Et dans la région voisine de Zaporijjia le gouverneur ukrainien a fait état d'une frappe russe ayant tué une habitante.
"C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a déclaré le groupe des pays les plus industrialisés (G7) à la suite de bombardements la semaine dernière dans les environs, dont les deux camps se rejettent la responsabilité.
Le G7 a exhorté Moscou, qui contrôle le site depuis mars, à le restituer à "son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine".
Mais mardi soir, l'opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a accusé les forces russes de préparer le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et ce faisant d'en endommager le réseau électrique.
C'est dans cette péninsule, en principe hors de portée des projectiles dont dispose l'Ukraine, que se sont produites mardi des explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire.
L'armée russe a assuré que ces explosions ne résultaient ni de tirs ni de bombardements et l'armée ukrainienne ne les a pas revendiquées, mais les experts évoquaient la possibilité que Kiev ait réussi à obtenir ou développer des missiles de plus longue portée ou encore de lancer une opération de sabotage.
Plus au nord, dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi avoir frappé un pont sur le Dniepr, le rendant impraticable. S'ajoutant à ceux infligés récemment à d'autres ponts près de Kherson, ces dégâts devraient considérablement compliquer le ravitaillement des troupes russes sur la rive ouest du Dniepr, selon les experts.
Dans cette région, l'activité militaire russe s'est limitée mardi au maintien de positions défensives et au pilonnage des positions ukrainiennes, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, plus de 3.000 civils ont été évacués depuis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, a annoncé Kiev.
Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus d'1,3 million de personnes ont été évacuées de la région, qui compte "maintenant une population de 350.000 personnes, dont 50.000 enfants", a précisé la présidence.
Au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, a annoncé le gouverneur régional.
"Les Russes ont bombardé la ville au lance-roquettes multiple, touchant un quartier résidentiel. Selon les premières informations, 12 immeubles d'habitation ont été endommagés et quatre sont en feu", a écrit sur Telegram Pavlo Kyrylenko.
"Les forces russes ont mené des attaques terrestres au sud-est de Siversk et autour de Bakhmout", ainsi qu'au nord et au sud-ouest de la ville de Donetsk, près de la frontière avec la région de Zaporijjia, indique l'ISW.
"Au cours des 30 derniers jours, l'assaut de la Russie vers Bakhmout a été son meilleur axe de progression dans le Donbass, mais sur cette période elle n'est parvenue à avancer que de 10 km", soulignait mardi le ministère britannique de la Défense.
Dans d'autres secteurs du Donbass, les troupes russes n'ont en 30 jours pas gagné plus de 3 km, "très certainement significativement moins que prévu", ajoutait-il.
bur-sst/sg
Vote des étrangers: satisfaction à gauche, la droite critique #
Plusieurs élus de gauche se sont félicités mercredi de la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié visant à donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, idée vivement critiquée à droite et à l'extrême droite.
"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a assuré sur Europe 1 la députée LFI Manon Aubry, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.
"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.
Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
"Nous soutiendrons toutes les démarches allant dans ce sens", a argué le député LFI Alexis Corbière sur Twitter, s'interrogeant toutefois pour savoir s'il s'agissait de la part de M. Houlié d'un "effet d'annonce" ou d'une "démarche sincère".
"La macronie cherche-t-elle un moyen de se dissocier du RN après avoir bien contribué à sa banalisation en ce début de mandat?", a aussi demandé la députée LFI Clémentine Autain dans un tweet.
Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".
Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié, président de la commission des Lois, veut lever cette condition et a déposé mardi, "à titre personnel", une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.
Il la présentera au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Elle suscite toutefois déjà les critiques de Gérald Darmanin qui y est "fermement opposé", selon son entourage. Le ministre de l'Intérieur a proposé un débat au Parlement en octobre.
Au sein de la macronie, Refondation républicaine, le petit mouvement politique lancé en avril par l'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement est également réticent: il estime que "citoyenneté et démocratie ne peuvent être déconnectées" et soutient plutôt "la naturalisation, accompagnée d'un parcours d'intégration républicaine ouvert et exigeant".
"Accorder le droit de vote et d'éligibilité pour les étrangers aux élections municipales revient à introduire la possibilité de regroupements politiques autour de candidatures activant les ressorts du communautarisme", anticipe également le mouvement dans un communiqué.
A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" mercredi sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.
Contre également, le député LR Philippe Juvin a fait valoir que "la République, c'est le lien entre nationalité et citoyenneté", et indiqué qu'il "voterai(t) donc contre cette proposition de loi".
A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella avait fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".
Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".
ggy-vl/ib/mpm
Un migrant se noie dans un canal dans le nord de la France #
Un migrant s'est noyé mardi dans un canal près du vaste campement d'exilés de Loon-Plage (Nord), a-t-on appris mercredi auprès d'une association et de la préfecture.
Cet homme "se rendait dans le canal pour se laver, d'après d'autres exilés, qui ont appelé les secours. Mais les secours n'ont rien pu faire", a rapporté à l'AFP Anna Richel, coordinatrice de l'association Utopia 56 à Grande-Synthe.
Selon elle, il s'agit d'un Sud-Soudanais âgé de 22 ans.
La préfecture du Nord a confirmé le décès d'un migrant "dû à une chute accidentelle".
Dans le campement situé à proximité de ce canal, où vivent actuellement 300 à 400 personnes d'après l'association, "les conditions sont terribles, il y a un manque d'eau cruel, énormément de gens souffrent de la chaleur, de la poussière", dénonce Anna Richel.
L'association Roots fournit de l'eau chaque jour dans des cuves mais "il n'y a pas de point d'eau courante" dans ce campement, pointe-t-elle. "Ces conditions de non-accueil font que les gens continuent à prendre des risque pour partir" vers l'Angleterre.
Sur le littoral du nord de la France, majoritairement à Calais et Loon-Plage, près de Dunkerque, des centaines de migrants, Érythréens, Soudanais, Irakiens ou encore Iraniens, vivent dans des campements précaires, régulièrement expulsés, dans l'espoir de gagner l'Angleterre.
bj/zap/vk
Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 168e jour #
Des bombardements russes ont causé la mort d'au moins 14 personnes, selon les autorités locales, dans le centre-est de l'Ukraine, près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, dont l'occupation par les Russes inquiète la communauté internationale.
"Les commandants russes sont toujours très probablement confrontés aux priorités opérationnelles concurrentes de renforcer leur offensive dans le Donbass (Est, NDLR) et de renforcer leurs défenses face à des contre-attaques ukrainiennes anticipées dans le Sud", résume mercredi le ministère britannique de la Défense.
Pour poursuivre son invasion, "la Russie a très certainement constitué une nouvelle formation majeure de forces terrestres, le 3e Corps d'armée", basé dans la région de Nijni-Novgorod, à l'est de Moscou, dont une grande partie sera composée de bataillons de "volontaires" attirés par des rémunérations alléchantes, selon le ministère britannique de la Défense.
Voici un point de la situation au 168e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
Des tirs de lance-roquettes multiples russes Grad ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville de Marganets, face à la centrale nucléaire de Zaporijjia, sur l'autre rive du fleuve Dniepr, et dans le village de Vychtchetarassivka, selon les autorités locales.
Et dans la région de Zaporijjia en partie contrôlée par les forces russes, Oleksandre Staroukh, le gouverneur ukrainien, a rapporté sur son compte Telegram une frappe russe, ayant fait un mort, une habitante de 52 ans.
"C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a déclaré le groupe des pays les plus industrialisés (G7) à la suite de bombardements dans les environs la semaine dernière dont les deux camps se rejettent la responsabilité.
Le G7 a exhorté Moscou, qui contrôle le site depuis mars, à la restituer à "son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine".
Mais mardi soir, l'opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a accusé les forces russes de préparer le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et ce faisant d'en endommager le réseau électrique.
C'est dans cette péninsule, en principe hors de portée des projectiles dont dispose l'Ukraine, que se sont produites mardi des explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire.
L'armée russe a assuré que ces explosions ne résultaient ni de tirs ni de bombardements et l'armée ukrainienne ne les a pas revendiquées, mais les experts évoquaient la possibilité que Kiev ait réussi à obtenir ou développer des missiles de plus longue portée ou encore l'hypothèse d'une opération des forces spéciales.
Plus au nord, dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'activité militaire russe s'est limitée mardi au maintien de positions défensives et au pilonnage des positions ukrainiennes, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, où se concentrent les efforts russes, plus de 3.000 civils ont été évacués depuis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, a annoncé Kiev.
Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus d'1,3 million de personnes ont été évacuées de la région de Donetsk, qui compte "maintenant une population de 350.000 personnes, dont 50.000 enfants", a précisé la présidence ukrainienne.
"Les forces russes ont mené des attaques terrestres au sud-est de Siversk et autour de Bakhmout", ainsi qu'au nord et au sud-ouest de la ville de Donetsk, près de la frontière entre les régions de Donetsk et de Zaporijjia, indique l'ISW.
"Au cours des 30 derniers jours, l'assaut de la Russie vers la ville de Bakhmout a été son meilleur axe de progression dans le Donbass, mais sur cette période elle n'est parvenue à avancer que de 10 km", soulignait mardi le ministère britannique de la Défense.
"Dans d'autres secteurs du Donbass où la Russie tentait une percée, ses forces n'ont pas gagné plus de 3 km sur cette période de 30 jours, très certainement significativement moins que prévu", ajoutait-il.
bur-sst/emp
Vote des étrangers: satisfaction à gauche, la droite critique #
Plusieurs élus de gauche se sont félicités mercredi de la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié visant à donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, idée vivement critiquée à droite et à l'extrême droite.
"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a assuré sur Europe 1 la députée LFI Manon Aubry, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.
"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.
Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
"Nous soutiendrons toutes les démarches allant dans ce sens", a argué le député LFI Alexis Corbière sur Twitter, s'interrogeant toutefois pour savoir s'il s'agissait de la part de M. Houlié d'un "effet d'annonce" ou d'une "démarche sincère".
"La macronie cherche-t-elle un moyen de se dissocier du RN après avoir bien contribué à sa banalisation en ce début de mandat?", a aussi demandé la députée LFI Clémentine Autain dans un tweet.
Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".
Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié, président de la commission des Lois, veut lever cette condition et a déposé mardi, "à titre personnel", une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.
Il la présentera au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Elle suscite toutefois déjà les critiques de Gérald Darmanin qui y est "fermement opposé" selon son entourage. Le ministre de l'Intérieur a proposé un débat au Parlement en octobre.
A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" mercredi sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.
Contre également, le député LR Philippe Juvin a fait valoir que "la République, c'est le lien entre nationalité et citoyenneté", et indiqué qu'il "voterai(t) donc contre cette proposition de loi".
A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella avait fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".
Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".
ggy/cg/dch
Vote des étrangers: la Nupes voterait pour la proposition de Houlié, dit Aubry (LFI) #
Les députés de l'alliance de la gauche Nupes voteraient la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié de donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, a assuré mercredi l'eurodéputée LFI Manon Aubry, doutant toutefois que l'initiative aille "au bout".
"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a-t-elle souligné sur Europe 1, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.
Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.
Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".
Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié veut lever cette condition et il a déposé mardi une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.
Il présentera sa proposition, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Elle suscite toutefois déjà les critiques du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a proposé un débat au Parlement en octobre sur l'immigration et y est "fermement opposé" selon son entourage.
A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.
A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".
Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé mercredi sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".
ggy/cg/it
Kaboul-Paris: un an d'exfiltrations de réfugiés sous les talibans #
Un an après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, les délicates évacuations vers la France se poursuivent à bas bruit depuis Kaboul et posent de nouveaux défis, dans l'ombre de la crise des réfugiés ukrainiens.
Cela a commencé par des vols organisés à la hâte dans le chaos de l'aéroport de capitale afghane, au moment où les talibans ont pris Kaboul le 15 août 2021. Après les quelques milliers de personnes vite exfiltrées vers Paris dans les premiers jours, l'opération "Apagan" s'est discrètement muée en "Apagan II" puis "III" pour continuer d'acheminer par grappes les candidats à l'exil, essentiellement via les Emirats arabes unis.
Depuis août 2021, 4.340 personnes, dont 4.105 Afghans, ont ainsi bénéficié des "opérations de rapatriement et d'évacuation", indique le ministère de l'Intérieur à l'AFP.
"Celles-ci se poursuivent pour mettre en protection des Afghans particulièrement menacés et signalés par le ministère des Affaires étrangères", poursuit-on Place Beauvau.
"La France continue d'accueillir avec rapidité et efficacité ces personnes", résume Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile, association qui héberge et accompagne ces réfugiés depuis un an.
Depuis janvier, l'association en a pris en charge 700.
Mais rapidement, la France a été épinglée par de nombreuses ONG pour une différence de traitement réservé aux Afghans et aux Ukrainiens, auxquels la France a accordé comme tout le reste de l'Europe un accueil et une protection inconditionnels depuis le déclenchement de la guerre avec la Russie en février.
Le souvenir des propos d'Emmanuel Macron, qui avait appelé en août 2021 à se "protéger contre les flux migratoires irréguliers" générés par l'arrivée au pouvoir des talibans, ont cristallisé le sentiment d'un "deux poids deux mesures" dans le tissu associatif.
"L'Afghanistan a été trop vite oubliée", estime aujourd'hui Reza Jafari, président de l'association Enfants d'Afghanistan. "Les Afghans ont été obligés de fuir comme les Ukrainiens. Quand j'entends qu'il faut plutôt accueillir les Ukrainiens parce que leurs voitures ressemblent aux nôtres ou parce que les Ukrainiennes sont blondes aux yeux bleus, ça me heurte. Je me suis dit +est-ce que les droits de l'Homme sont vraiment universels?+".
Dans la pratique, organiser simultanément l'accueil et l'hébergement des évacués afghans et des déplacés ukrainiens, dont quelque 100.000 sont arrivés en France en quelques mois, a relevé du "défi", pour que "l'un ne se fasse pas au détriment de l'autre", convient Didier Leschi, patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).
A l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), l'agence qui délivre le statut de réfugié, 2.844 personnes évacuées ont déposé une demande. Parmi elles, 2.510 ont déjà obtenu une réponse, dont 2.472 positives, détaille le ministère de l'Intérieur.
Il s'agit pour l'essentiel de l'élite du pays, magistrats, journalistes, artistes ou cadres de l'administration.
Le ministère des Affaires étrangères "a globalement bien vu les profils qu'il fallait évacuer" et les "cas problématiques ne sont que des unités", souligne-t-on à l'Ofpra.
Les dossiers qui restent à instruire sont "les plus compliqués", concernant notamment les membres de "l'appareil sécuritaire" du pouvoir déchu, confie une source proche du dossier. "On fait passer deux entretiens désormais. On doit savoir si telle brigade de police a commis des exactions à l'époque", illustre-t-elle.
La question de l'intégration des réfugiés afghans, pour beaucoup encore en hébergement précaire, sera une question majeure des prochains mois.
Mais dans l'immédiat, "la problématique, c'est surtout ceux qu'on n'a pas évacués", poursuit la source proche du dossier.
"Tous les défenseurs des droits n'ont pas été mis en sécurité. J'ai des centaines de dossiers, dont des militantes féministes qui pour certaines ont été arrêtées (par les talibans) et dont on est sans nouvelles", abonde Reza Jafari, qui a placé de nombreuses activistes sur les listes d'évacuation en août dernier.
En France, où les Afghans constituent le premier contingent des demandeurs d'asile (plus de 16.000 en 2021), les expulsions vers Kaboul font l'objet d'un moratoire depuis un an.
Par souci de cohérence, le sort des Afghans qui continuent d'arriver en France hors évacuations doit lui aussi être revu, reprend Delphine Rouilleault, de France terre d'asile. Si l'on évacue des Afghans d'un côté, résume-t-elle, "ne pas attribuer le statut de réfugié à (d'autres) est un peu compliqué à comprendre".
sha/fmp/mpm
Pour les réfugiés afghans, le long chemin de la réunification familiale #
Ils ont été exfiltrés de Kaboul ou ont assisté impuissants, depuis la France, à la prise de pouvoir des talibans: un an plus tard, des centaines voire des milliers de réfugiés afghans attendent toujours que leurs familles puissent les rejoindre.
Paniqués par ce changement soudain de régime le 15 août 2021, nombre d'entre eux s'étaient tournés dès la fin août vers le Conseil d'Etat pour demander l'application en "urgence absolue" de la procédure de "réunification familiale", afin que leurs proches soient placés sur les vols d'évacuation organisés par la France.
"Au moment du chaos à l'aéroport de Kaboul, on pouvait comprendre les difficultés pour procéder à ces réunifications. On avait sur le terrain une concurrence de situations, pour savoir qui était plus prioritaire qu'un autre. Mais un an après, nous dire que ça ne fonctionne toujours pas, ce n'est pas du tout satisfaisant", regrette Me Cédric Uzan-Sarano, qui avait plaidé pour les familles afghanes devant la haute juridiction.
Douze mois plus tard, pour beaucoup, c'est le statu quo, déplore-t-il, à l'instar de nombreux avocats interrogés dont certains se sont regroupés dans une "alliance pro bono" pour tenter d'aider ces réfugiés face aux lenteurs de l'administration et des procédures jugées complexes.
A l'été 2021, 3.500 demandes étaient en souffrance dans la seule ambassade de France à Islamabad, au Pakistan, où avaient un temps été délocalisées les demandes de visa en raison de la situation sécuritaire en Afghanistan. Désormais, ces dossiers peuvent également être instruits dans les postes consulaires à New Delhi et Téhéran.
Combien sont-ils ? Des "milliers", répond Me Uzan-Sarano. "Ces gens ne demandent pas une faveur! Ils demandent juste que s'applique le droit à la vie familiale qu'ont les réfugiés", poursuit l'avocat, pour qui obtenir un rendez-vous dans ces ambassades reste leur principal problème.
Il faut au minimum quatre mois pour en obtenir un à Téhéran, selon une nouvelle décision du Conseil d'Etat en juin. Mais la justice administrative, saisie par plusieurs ONG dont Amnesty international ou la Ligue des droits de l'homme, a estimé que le gouvernement a pris "différentes mesures" et "adapt(é) l'organisation des services" consulaires pour examiner les dossiers dans un "délai raisonnable" et de façon "prioritaire".
D'ailleurs, a indiqué le ministère de l'Intérieur, 5.201 visas ont été délivrés à des Afghans qui souhaitaient quitter le pays depuis le 15 août 2021, dont 2.791 au titre de la réunification familiale.
"Il y a une rupture de droit dans la pratique", conteste toutefois Me Salomé Cohen, qui défend 35 de ces dossiers pour l'association Safe Passage. "C'est censé être une procédure très simple, mais l'administration est très stricte notamment sur les preuves de parenté, d'état civil, alors que l'administration afghane ne permet pas toujours de répondre à ces exigences", explique-t-elle.
C'est exactement les craintes que formule Hamid (prénom modifié), un Afghan de 33 ans exfiltré en août dernier et dont la femme et les deux enfants ont rendez-vous à Téhéran.
"On leur demande plein de documents mais on n'a pas ces documents. Ca peut prendre des mois de les obtenir. En Afghanistan, on s'en fout de la paperasse", lâche-t-il.
Désormais, son angoisse est que le visa soit refusé à sa famille. "Ils n'ont pas réussi à atteindre l'aéroport comme moi pour être évacués. Ils ont essayé dix, vingt fois. C'est une tragédie. Je suis en dépression, je pleure dès qu'on prononce le prénom de mes enfants", poursuit-il.
"C'est très compliqué d'obtenir un visa. Dans certains postes (consulaires), quasiment aucun n'est délivré. Il y a sans doute des personnes qui passent à la trappe de manière injustifiée", convient une source proche du dossier.
Si sa famille obtient les précieux sésames, un autre combat débutera pour Hamid et sa famille, celui de l'intégration. Le jeune homme a tenté de l'anticiper en formulant une demande de logement social à Lille, dont il intègrera une université à la rentrée.
"J'ai demandé deux chambres, pour qu'ils aient un endroit où dormir quand ils arriveront", raconte-t-il. "Mais je n'ai eu qu'un studio. On m'a dit +deux chambres c'est pour les familles. Où est ta famille?+"
sha/fmp/mpm
France: "île martyre" pendant la guerre, Cézembre renaît de ses cendres #
Dans le nord-ouest de la France, à Cézembre, un sentier, ouvert en 2018 après son déminage, accueille des dizaines d'estivants chaque jour, ravis et émus de découvrir cette île qui fut le territoire le plus bombardé au m2 de la Seconde guerre mondiale.
"Il y a un effet lagon, c'est magnifique!", s'extasie Maryse Wilmart, sexagénaire venue de La Rochelle, sur la côte atlantique, en contemplant la superbe plage de sable blond aux eaux turquoises, avec une vue unique sur les remparts de la cité corsaire.
"Mais quand derrière on voit tout ça... Est-ce qu'on peut seulement arriver à s'imaginer ce qui s'est passé ici?", s'interroge-t-elle, non loin des barbelés et des panneaux "Danger! Terrain non déminé au-delà des clôtures".
Il faut remonter 80 ans en arrière pour comprendre ce qui s'est déroulé sur cet îlot granitique inhabité d'une dizaine d'hectares, au relief escarpé dans sa partie nord.
En 1942, l'armée d'occupation allemande saisit l'importance stratégique de l'îlot pour le Mur de l'Atlantique et installe bunkers, casemates et pièces d'artillerie. Le 17 août 1944, Saint-Malo (nord-ouest de la France, en Bretagne) est libéré par les Américains mais le commandant nazi de Cézembre, rattaché à Jersey, à la tête de 400 hommes, refuse de se rendre.
S'ensuit un déluge de feu venu des airs et du continent des Alliés. "On dit qu'au mètre carré c'est le plus grand nombre de bombardements de tous les théâtres d'opération de la Seconde guerre mondiale. Il y a eu entre 4.000 et 5.000 bombes lâchées", dont certaines au napalm, explique Philippe Delacotte, auteur de l'ouvrage "Les secrets de l'île de Cézembre" (Cristel).
Le 2 septembre 1944, le drapeau blanc est finalement hissé et quelque 350 hommes hagards se rendent. "Certains rescapés ont pu dire que c'était comme Stalingrad", relate M. Delacotte. L'île est entièrement dévastée, à tel point que son altitude a baissé à cause des bombes.
"L'une des conséquences de ces bombardements est que le ministère de la Défense (française), au sortir de la guerre, est devenu propriétaire de l'île et a fermé complétement le site", explique Gwenal Hervouët, chargé de mission du site pour le Conservatoire du littoral, devenu propriétaire de l'île en 2017.
Si les premiers déminages, notamment de la plage, ont débuté dans les années 1950, il a fallu patienter jusqu'en 2018 pour qu'environ 3% de la superficie de l'île soit enfin accessible aux visiteurs: le sentier d'environ 800 m permet de serpenter entre les canons rouillés et les bunkers, avec des paysages à couper le souffle.
"On voit encore les énormes crevasses et les canons sont impressionnants", note Olivier, 25 ans, agriculteur venu de Savoie (Sud-Est).
Depuis l'ouverture du sentier, "il n'y a pas eu d'accident" même "s'il y a toujours des gens qui veulent aller au-delà de la partie autorisée", confie Jean-Christophe Renais, garde du littoral et technicien travaux pour le département, qui gère le site.
Au fil du temps, les colonies d'oiseaux marins ont refait leur apparition sur cette île, à la végétation rase, comme les goélands, les cormorans, les pingouins torda ou les guillemots de Troïl. "La biodiversité se porte à merveille, tout s'est recolonisé et revégétalisé, les oiseaux ont pris possession du site. C'est juste un bonheur", glisse M. Hervouët.
Preuve de l'importance conférée à la faune, le sentier a été partiellement fermé en avril "pour maximiser les chances de succès et d'envol de poussins du faucon pèlerin", explique Manon Simonneau, responsable du suivi de l'île pour une association locale de protection de la nature.
Certains promeneurs disent espérer que le sentier soit allongé pour permettre de faire le tour complet de l'île. Voeu pieux, répond le Conservatoire du littoral: les sommes pour déminer seraient astronomiques et ce sont désormais les oiseaux et la nature qui sont les maîtres de Cézembre.
mas/et/dch/bat
Macron et Johnson déterminés sur l'Ukraine, évoquent leur "camaraderie" #
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique démissionnaire Boris Johnson se sont félicités, mardi lors d'un entretien téléphonique, de leur coopération ces dernières années et ont souligné l'importance de continuer à "soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire".
"Ils se sont remerciés mutuellement pour leur amitié et leur camaraderie" et ont estimé que la coopération bilatérale avait "fait la différence sur nombre de sujets internationaux", a souligné un porte-parole de Downing Street.
Les relations n'ont pourtant pas toujours été au beau fixe entre les deux capitales en raison des contentieux liés au Brexit, notamment sur la pêche, et de la forte personnalité des deux dirigeants.
Emmanuel Macron, en vacances au fort de Brégançon dans le sud de la France, et Boris Johnson se sont aussi dits "convaincus que la relation bilatérale continuerait à se renforcer dans les années à venir".
Un sommet est prévu entre les deux pays dans les prochains mois mais Boris Johnson ne sera alors plus en fonctions.
Le Premier ministre britannique a démissionné début juillet après des mois de scandales. Les membres du parti conservateur votent en août pour désigner son successeur, qui sera connu le 5 septembre. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss est donnée favorite face à l'ex-ministre des Finances.
Emmanuel Macron et Boris Johnson ont aussi réaffirmé "leur détermination à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire, et à maintenir un haut niveau de coordination entre partenaires pour répondre aux besoins des Ukrainiens en matière militaire, humanitaire et économique", a souligné la présidence française.
Evoquant le blocage de céréales du fait du conflit en Ukraine, "ils ont réitéré leur soutien aux efforts européens pour permettre l'exportation de volumes par voies routière et fluviale", a-t-elle ajouté.
Des navires chargés de céréales ukrainiennes ont aussi commencé à quitter les ports ukrainiens via la mer Noire en vertu d'un accord conclu le 22 juillet entre la Russie et l'Ukraine, et validé par la Turquie et les Nations unies.
Le président Macron a "loué le leadership du Premier ministre (britannique) sur l'Ukraine", a par ailleurs souligné Londres.
Boris Johnson a été en première ligne dans le soutien des Occidentaux à l'Ukraine. Il a été l'un des premiers à se rendre à Kiev après le début de l'offensive russe le 24 février.
Après une première visite le 9 avril, il y est retourné le 17 juin, au lendemain d'une visite conjointe d'Emmanuel Macron, du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi, qui a lui-même démissionné depuis.
bur-vl/bap/swi
Houlié (Renaissance) veut un droit de vote aux municipales pour tous les étrangers #
Le député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié a déposé mardi une proposition de loi pour "accorder le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales" à tous les étrangers, même non européens, suscitant les critiques de Gérald Darmanin, de la droite et du RN.
"Cette reconnaissance se fait attendre. Nous la devons pourtant à celles et ceux qui bien souvent et depuis longtemps participent au dynamisme de notre société", défend le texte de la proposition, qui dénonce aussi une "discrimination entre deux catégories d'étrangers".
Depuis 1992, seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales. M. Houlié veut lever cette condition.
"Ça ne choque plus personne de voir des Espagnols ou des Bulgares voter aux élections municipales en France. Mais ça a choqué beaucoup de gens que les Anglais n'aient plus le droit de voter en France après le Brexit", explique le député de la Vienne à l'AFP.
M. Houlié présentera cette proposition de loi, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.
Serpent de mer à gauche, ce droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a proposé un débat au Parlement en octobre sur l'immigration, "est fermement opposé à cette mesure", a indiqué à l'AFP son entourage.
A droite, le député LR Eric Ciotti a tweeté qu'il s'opposerait "de toutes (ses) forces" à ce texte "grave et dangereux".
A l'extrême droite, le président par interim du Rassemblement national Jordan Bardella s'est indigné: "Pendant que Gérald Darmanin agitait les médias sur l'expulsion (ratée) d'UN islamiste, les macronistes déposaient en douce une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers", a-t-il affirmé sur Twitter.
Il faisait référence à la suspension par la justice de l'expulsion de l'imam Iquioussen, accusé par autorités françaises d'avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes", lors de prêches ou de conférences, il y a près de 20 ans pour certains.
Dans son tweet, M. Bardella dénonce aussi une "dépossession finale des Français de leur pays".
M. Houlié préfère y voir un "long et beau combat". "La France enrichirait son modèle d'intégration" argue-t-il, et "ferait aussi refluer les revendications communautaires qui se nourrissent de la marginalisation".
"Ce qui m'inquiète, c'est le débat populiste sur cette question. Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de lui donner un peu de hauteur", veut croire M. Houlié.
cgc-alh/cb/dch