Logo

Plusieurs milliers de personnes dans la rue contre le racisme et les violences policières #

3/20/2021, 4:24 PM
Paris, FRA

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le calme et sous le soleil samedi à Paris et dans quelques villes de province, contre le racisme et les violences policières, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Une manifestation qui s'est déroulée dans le calme, avec un objectif de 5.000 à 10.000 personnes. On peut dire que l'objectif est atteint", a déclaré à l'AFP, Emmanuel Vire, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT.

Selon la Préfecture de police, 3.500 personnes ont participé au défilé parisien.

"Liberté, égalité, éborgné", "Floutage de gueule, démocratie floutée" ou "Racisme, violences policières, pénitentiaires et judiciaires, impunité: Stop aux crimes d'état", "Darmacron tuent nos libertés", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Un important dispositif policier a accompagné le défilé, parti la station de RER Luxembourg pour s'achever place de la Bastille.

Cette manifestation était organisée à l'appel de plusieurs collectifs, dont le Réseau d'Entraide Vérité et Justice, la Marche des Solidarités, la Coordination #StopLoiSécuritéGLobale ou des associations de soutien aux sans-papiers.

"Stop au racisme et aux violences policières, carcérales et judiciaires! Stop à l'impunité! Vérité et Justice pour toutes et tous! Pas de justice, pas de paix!", a écrit dans un communiqué le collectif à l'origine de l'appel à manifester.

Les manifestants réclamaient notamment la suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides et la suppression des propositions de lois "sécurité globale" et "séparatisme".

Des témoignages de victimes de violences policières ont été diffusés. Assa Traoré, devenue l'une des voix importantes de la lutte contre les violences policières depuis la mort de son frère Adama en 2016, a listé les exigences des manifestants, notamment "la fin des contrôles d'identité permanents", la suspension des policiers accusés de racisme et "l'interdiction des techniques d'étouffement".

"Pas de justice", a-t-elle lancé a plusieurs reprises, "pas de paix" lui ont répondu les manifestants.

"Dans le pays des libertés, on n'a pas le droit de tuer. Ne nous tuez pas, on n'a pas mérité ça", a déclaré Christian Chouviat, le père de Cedric, mort à la suite d'un contrôle policier en janvier 2020.

Parmi les cibles des manifestants figurait également la proposition de loi LREM sur la "sécurité globale", adoptée jeudi en première lecture par le Sénat, à majorité de droite, qui l'a largement réécrite, avec notamment un nouvel article 24 créant un délit de "provocation à l'identification" des policiers.

Maintenue malgré les mesures de confinement annoncées par le gouvernement dans certains départements, dont ceux de l'Ile-de-France, la manifestation s'est achevée place de la Bastille.

Des rassemblements ont été organisés dans d'autres villes, notamment à Lyon, où 500 personnes sont parties du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne direction la Préfecture de département, et à Lille, où environ 300 personnes ont manifesté dans le centre-ville aux cris de "flics, violeurs assassins", et "police partout, justice nulle part".

A Rennes également, où quelque 400 personnes ont défilé dans le centre-ville, derrière les banderoles "Cacher les violences policières ne les feront pas disparaître", ou "L'Etat tue". Parmi les manifestants Awa Gueye, soeur de Babacar, mort à la suite de tirs de la police en 2015, et les proches de Maëva, tuée par une voiture de police sur un passage pour piéton (accident de la route) en 2020.

Interrogé sur la faiblesse de la mobilisation dans la "capitale" de la Bretagne, Franck Lambin, dont le fils Allan est décédé au commissariat de Saint-Malo en 2019 a déclaré: "Les gens, tant qu'ils ne sont pas concernés, ça ne les intéresse pas. Moi ça fait deux ans que je me demande pourquoi des policiers ont fracturé le sternum de mon fils, causant sa mort. C'est un assassinat".

aco-cab-hdu-dfa/pga/swi

permalink
MAR 20

Début d'une manifestation contre le racisme et les violences policières à Paris #

3/20/2021, 1:20 PM
Paris, FRA

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à manifester samedi en début d'après-midi près du jardin du Luxembourg, dans le centre de Paris, pour protester contre le racisme et les violences policières, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Liberté, égalité, éborgné", "Floutage de gueule, démocratie floutée" ou "Racisme, violences policières, pénitentiaires et judiciaires, impunité: Stop aux crimes d'état", "Darmacron tuent nos libertés", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Un important dispositif policier était en place autour de la station de RER Luxembourg.

Cette manifestation est organisée à l'appel de plusieurs collectifs, dont le Réseau d'Entraide Vérité et Justice, la Marche des Solidarités et la Coordination #StopLoiSécuritéGLobale.

"Stop au racisme et aux violences policières, carcérales et judiciaires! Stop à l'impunité! Vérité et Justice pour toutes et tous! Pas de justice, pas de paix!", a écrit dans un communiqué le collectif à l'origine de l'appel à manifester.

Les manifestants réclament notamment la suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides et la suppression des propositions de lois "sécurité globale" et "séparatisme".

Des témoignages de victimes de violences policières ont été diffusés. Assa Traoré, devenue l'une des voix importantes de la lutte contre les violences policières depuis la mort de son frère Adama en 2016, a listé les exigences des manifestants, notamment "la fin des contrôles d'identité permanents", la suspension des policiers accusés de racisme et "l'interdiction des techniques d'étouffement".

"Pas de justice", a-t-elle lancé a plusieurs reprises, "pas de paix" lui ont répondu les manifestants.

Le Sénat, à majorité de droite, a adopté jeudi en première lecture la proposition de loi LREM controversée sur la "sécurité globale", après l'avoir largement réécrite, avec notamment un nouvel article 24 qui crée un délit de "provocation à l'identification" des policiers.

Maintenue malgré les mesures de confinement annoncées par le gouvernement dans certains départements, dont ceux de l'Ile-de-France, la manifestation est prévue pour se terminer place de la Bastille.

Des rassemblements sont organisés dans d'autres villes françaises, notamment à Marseille, Lille, Toulouse ou Rennes.

aco/ctx/pga/swi

permalink
MAR 20

Toulouse: rassemblement contre les crimes antisémites #

3/20/2021, 11:51 AM
Toulouse, FRA

Entre cent et deux cents personnes se sont rassemblées samedi matin dans le centre de Toulouse pour dénoncer "les crimes antisémites à Toulouse et ailleurs", neuf ans jour pour jour après le quintuple assassinat de Mohamed Merah à l'école Ozar Hatorah.

"Les actes antisémites et les violences racistes sont en augmentations, en France et ailleurs dans le monde", a affirmé la représente de la FSU 31, Marie-Cécille Périllat lors d'une prise de parole au nom de la vingtaine de partis de gauche, d'associations antiracistes ou culturelles qui appelaient à ce rassemblement "contre les crimes antisémites à Toulouse et ailleurs".

"0nze personnes sont mortes parce que juives en quinze ans nous rappellent à nos obligations", a indiqué Marie-Cécille Périllat après avoir déclamé les noms de ces victimes, notamment les assassinats de quatre enfants et d'un adulte perpétrés le 19 mars 2012 par Mohamed Merah à l'école juive toulousaine Ozar Hatorah.

"L'antisémitisme est un mal ancré profondément dans nos sociétés et qui a des racines anciennes. Il traverse tous les milieux. Nous avons pu croire qu'il était résiduel, qu'il ne représentait plus un danger dans notre pays. Nous avions tort", a encore déclaré la syndicaliste avant d'appeler à une minute de silence.

hj/tes

permalink
MAR 20

"Gilets jaunes": 10 personnes jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe #

3/20/2021, 9:35 AM
Paris, FRA

Des scènes d'émeutes, au pied de l'un des monuments français les plus emblématiques. Dix personnes sont jugées à partir de lundi à Paris pour le saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes", mais pas les principaux responsables jamais retrouvés.

Premier décembre 2018, troisième acte des "gilets jaunes". Deux semaines plus tôt, l'acte 2 avait entraîné des débordements. Mais rien comparé à ce samedi-là, où les forces de l'ordre sont surprises par la violence qui embrase les rues de la capitale dès le matin.

Près d'une centaine de véhicules incendiés, des façades brûlées, vitrines brisées, commerces pillés... Puis ces scènes quasi insurrectionnelles autour de l'Arc de Triomphe dans l'après-midi.

Le périmètre de sécurité qui protège le monument disparaît vite. Des manifestants entonnent La Marseillaise autour de la flamme du soldat inconnu, d'autres piochent sur la place de l'Etoile les morceaux de pavés qui serviront de munitions face aux forces de l'ordre. Dans un immense brouillard de gaz lacrymogènes, des charges de policiers tentent de disperser la foule.

Des manifestants parviennent à pénétrer à l'intérieur du monument historique, saccagent les lieux, pillent la boutique de souvenirs, accèdent au sommet pour se prendre en photo au-dessus de Paris, gilet jaune sur le dos.

Les piliers du monument sont couverts de tags anti-Emmanuel Macron ou de messages "les gilets jaunes triompheront".

Bilan : un million d'euros de dégâts et cinq oeuvres d'art endommagées. Le chef de l'État s'était rendu sur place le lendemain.

Les images de "la prise" de l'Arc de Triomphe, qui ont causé un immense émoi et fait le tour du monde, devraient être projetées au tribunal.

Plus de 400 personnes avaient été interpellées à Paris ce jour-là, un record à l'époque. Mais si les enquêteurs ont estimé que le saccage de l'Arc de Triomphe était le fait d'un "grand nombre d'individus", ils ne seront que dix devant le tribunal lundi.

Ils ont la vingtaine pour la plupart, venus des quatre coins de la France, pas des profils de délinquants.

L'accusation l'a reconnu : "Force est de constater que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits", (n'ont) pas pu être identifiés".

"C'est le procès des petits poissons, les gros poissons ne sont pas là", résume Véronique Massi, avocate de l'un des prévenus. Son client, 26 ans à l'époque, soutient comme beaucoup d'autres qu'il n'a fait que se "réfugier" à l'intérieur du monument quand les policiers ont chargé.

"Ils ont voulu être au coeur de l'action, ils ne pensaient pas que ça se terminerait comme ça".

Ils seront jugés notamment pour des dégradations aggravées et des vols par effraction. Pour avoir tenté de fracturer une porte à coups d'extincteur, endommagé une statue, ou encore volé près de 300 cartes postales. Une jeune femme a ramassé une tour Eiffel miniature, un manifestant de 40 ans lié à l'ultra-droite comparaît pour un tag sur l'Arc.

Noémie Saidi-Cottier défend deux jeunes qui avaient passé quelques semaines en détention provisoire.

"On a un peu le sentiment qu'ils payaient pour les autres, pour tout ce qu'il s'était passé, qu'il fallait des coupables absolument", dit-elle.

L'émotion "retombée", elle espère que "les juges sauront faire la part des choses et voir qui ils ont devant eux".

"Nous avons des responsables", même si "ce ne sont pas les principaux", insiste Jean-Philippe Morel, avocat de l'association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah), partie civile.

Le procès, prévu jusqu'à vendredi, sera "particulièrement symbolique", dit-il. "C'était totalement surréaliste", "dramatique pour l'image de la France", ajoute Me Morel, certain que ces scènes "insurrectionnelles" font partie de celles dont "on se rappellera".

Sept autres personnes seront jugées ultérieurement : un mineur devant le tribunal pour enfants et six devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".

mdh/pga/tes

permalink
MAR 19

Bosch Rodez: Agnès Pannier-Runacher chahutée par les manifestants #

3/19/2021, 7:33 PM
Rodez, FRA

La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a été chahutée vendredi par des salariés de l'usine Bosch de Rodez, après une réunion consacrée à l'avenir du site où la direction veut supprimer 750 emplois.

"C'est quoi le putain de projet industriel en France? Il n'y en a aucun avec vous, aucun. Vous êtes à la rue, vous êtes un gouvernement de merde", a hurlé un manifestant face à la ministre.

"Vous n'apportez rien. Elle est où la relocalisation que vous promettez à tout le monde? Elle est où pour Michelin? Elle est où pour Renault? Que dalle!", a-t-il lâché.

"Je suis de votre côté, je veux vous parler les yeux dans les yeux", a lancé la ministre sans parvenir à calmer les sifflets et les protestations de 1.200 manifestants, selon les syndicats, 800 selon la police, venus exprimer leurs inquiétudes.

"Aujourd'hui, les engagements n'ont pas été satisfaisants", a-t-elle admis face à des salariés qui estiment que le gouvernement a lâché la filière diesel.

Le 5 mars, l'équipementier automobile allemand a annoncé qu'il allait supprimer d'ici à 2025 quelque 750 emplois dans son usine aveyronnaise qui produit des injecteurs pour moteur diesel. Le site ne conserverait ainsi que 500 salariés.

"Le projet qui est proposé n'est pas suffisamment étayé, pas suffisamment crédibilisé", a estimé la ministre après avoir rencontré la direction de Bosch et son PDG France, Heiko Carrie, en présence des représentants des salariés.

Selon Mme Pannier-Runacher, l'équipementier a exprimé "plusieurs pistes de diversification", la première en rapatriant "des éléments confiés à d'autres sites", la deuxième "en faisant de Rodez l'usine mère pour des procédés hydrogènes pour des solutions frigorifiques", ou encore en implantant "un incubateur pour d'autres industriels".

Elle a marqué sa volonté "de passer en mode commando" en organisant un suivi mensuel de la réorganisation de l'usine de la banlieue ruthénoise, s'engageant à revenir "dans les trois mois".

La ministre a également participé à une seconde réunion réunissant le comité de suivi avec la participation des élus locaux, notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Rodez, Christian Teyssèdre.

"La réunion a été très utile pour fixer un cap", a affirmé l'édile, regrettant cependant que la direction de Bosch n'ait pas répondu "depuis trois ans" aux souhaits de diversification voulus par les élus locaux.

Dans la soirée, l'équipementier a confirmé dans un communiqué "son souhait de confier au site de Rodez la responsabilité globale de l'industrialisation d'une solution hydrogène innovante pour les containers frigorifiques (...) en vue d'une potentielle production sur le site".

Sur le plan social, Bosch indique que "des discussions (vont être engagées) dans les prochaines semaines" et affirme vouloir "éviter les départs contraints" au moyen "d'un plan de départ en retraite anticipée et d'un programme de départs volontaires".

La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga souligne qu'elle restera "inflexible quant à des licenciements secs". "J'ai d'ailleurs demandé à la direction de formaliser cet engagement. La Région ne sera accompagnante que si tout licenciement contraint est exclu d'ici 2027", a-t-elle indiqué.

Carole Delga demande ainsi au groupe allemand de "préciser" son projet d'incubateur : "une telle initiative n'a de sens que si elle dispose d'un socle industriel qui permette d'essaimer des savoir-faire et créer de l'activité localement", assène-t-elle.

cor-hj/cpy

Renault

COMPAGNIE GENERALE DES ETABLISSEMENTS MICHELIN SCA

permalink
MAR 19

Sortie de Macron perturbée aux Bouffes du Nord: non-lieu pour Taha Bouhafs #

3/19/2021, 6:31 PM
Paris, FRA

Le journaliste Taha Bouhafs, suspecté d'avoir incité des manifestants à investir en janvier 2020 le théâtre des Bouffes du Nord à Paris où Emmanuel Macron assistait à une représentation, a été mis hors de cause par la juge d'instruction.

Dans une ordonnance, signée jeudi et dont l'AFP a eu connaissance vendredi, la juge d'instruction a ordonné un non-lieu dans ce dossier, conformément aux réquisitions, le 21 janvier, du parquet de Paris.

Le vendredi 17 janvier 2020, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, le chef de l'État assiste en compagnie de son épouse Brigitte Macron à une représentation au théâtre parisien des Bouffes du Nord de "La Mouche", de Christian Hecq et Valérie Lesort.

Taha Bouhafs, connu pour sa couverture en images des conflits sociaux et par son engagement militant, est présent dans la salle.

A 20h58, le journaliste tweete une courte vidéo et ce message: "Je suis actuellement au théâtre des Bouffes du Nord 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appellent tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare... la soirée risque d'être mouvementée".

Vers 22H00, une trentaine de manifestants pénètrent dans le théâtre et perturbent la représentation avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.

Dans une ambiance "très tendue", selon les rapports de police, Emmanuel Macron est placé en sécurité au sous-sol.

D'après l'ordonnance, c'est sur "désignation" d'un membre du Groupe de sécurité de la présidence de la République que Taha Bouhafs est interpellé dans le théâtre après l'intrusion, puis placé en garde à vue, téléphone confisqué.

Le journaliste est présenté à un juge le lendemain qui ne le met pas en examen, comme le demandait à l'époque le parquet, mais le place sous le statut de témoin assisté.

Lors de l'interrogatoire, son avocat Me Arié Alimi présente en effet un tweet d'un autre compte, antérieur d'une dizaine de minutes à celui de son client, annonçant déjà la venue de M. Macron au théâtre et appelant à se rassembler sur place.

Deux autres tweets comparables ont été découverts depuis par les enquêteurs.

"Au regard de ces éléments et particulièrement des publications antérieures à celle de Taha Bouhafs sur les réseaux sociaux ainsi que du contenu du tweet publié par ce dernier, il n'existe pas de charges suffisantes à l'encontre de Taha Bouhafs d'avoir commis les infractions visées", estime la juge dans son ordonnance.

Élément central débattu au cours de l'enquête, le statut de journaliste de M. Bouhafs, jugé par une partie de la profession incompatible avec certains engagements militants de cet homme de 23 ans.

Suivi par plus de 100.000 personnes sur Twitter, cette nouvelle voix de l'antiracisme, co-organisateur d'une manifestation contre l'islamophobie en 2019, s'est aussi fait connaître en dénonçant des méthodes policières et pour plusieurs procédures judiciaires l'opposant aux forces de l'ordre.

La juge d'instruction a d'abord refusé de lui rendre son téléphone, "instrument" de l'éventuelle infraction, d'autant que "des investigations (étaient) en cours notamment aux fins de confirmer ou d'infirmer la qualité de journaliste" de M. Bouhafs. A l'époque des faits, il ne possédait pas de carte de presse, arguant devant la juge d'instruction d'une "phobie administrative". Il en est titulaire désormais.

Le téléphone, contenant selon M. Bouhafs "une vidéo terrible" pour Emmanuel et Brigitte Macron qui "prennent leurs jambes à leur cou" lors de l'intrusion de militants mais pas rendue publique à ce jour, lui a finalement été restitué.

Dans son ordonnance, la juge explique que "compte-tenu de la qualité de journaliste de Taha Bouhafs, les données extraites de (son) téléphone et placées sous scellés n'étaient pas exploitées". Mais celui-ci a au contraire dénoncé vendredi à l'AFP une "exploitation" de son téléphone portable et annoncé une plainte pour "violation du secret des sources".

Se félicitant d'être désormais "blanchi des accusations mensongères du palais présidentiel", il a annoncé en outre des plaintes "contre les services de l'Elysée pour la dénonciation calomnieuse qui a provoqué mon interpellation, mon placement en garde à vue et mon défèrement".

"C'est la liberté de la presse et de l'information qui sort victorieuse. L'Élysée va cependant devoir rendre des comptes", a ajouté son avocat, Me Arié Alimi.

gd/mk/pga/pb

permalink
MAR 19

Bosch: plusieurs centaines de manifestants à Rodez, Agnès Pannier-Runacher chahutée #

3/19/2021, 6:25 PM
Rodez, FRA

La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a été chahutée vendredi par les salariés de l'usine Bosch de Rodez, après une réunion consacrée à l'avenir du site où la direction veut supprimer 750 emplois.

"Je suis de votre côté, je veux vous parler les yeux dans les yeux", a lancé la ministre sans parvenir à calmer les sifflets et les protestations de 1.200 manifestants, selon les syndicats, 800 selon la police, venus exprimer leurs inquiétudes.

"Aujourd'hui, les engagements n'ont pas été satisfaisants", a-t-elle admis face à des salariés qui estiment que le gouvernement a lâché la filière diesel.

Le 5 mars, l'équipementier automobile allemand a annoncé qu'il allait supprimer d'ici à 2025 quelque 750 emplois dans son usine aveyronnaise qui produit des injecteurs pour moteur diesel. Le site ne conserverait ainsi que 500 salariés.

"Le projet qui est proposé n'est pas suffisamment étayé, pas suffisamment crédibilisé", a estimé la ministre après avoir rencontré la direction de Bosch et son PDG France, Heiko Carrie, en présence des représentants des salariés.

Selon Mme Pannier-Runacher, l'équipementier a exprimé "plusieurs pistes de diversification", la première en rapatriant "des éléments confiés à d'autres sites", la deuxième "en faisant de Rodez l'usine mère pour des procédés hydrogènes pour des camions frigorifiques", ou encore en implantant "un incubateur pour d'autres industriels".

Elle a affirmé sa volonté "de passer en mode commando" en organisant un suivi mensuel de la réorganisation de l'usine de la banlieue ruthénoise, s'engageant à revenir "dans les trois mois".

La ministre a également participé à une seconde réunion réunissant le comité de suivi avec la participation des élus locaux, notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Rodez, Christian Teyssèdre.

"La réunion a été très utile pour fixer un cap", a affirmé l'édile, regrettant cependant que la direction de Bosch n'ait pas répondu "depuis trois ans" aux souhaits de diversification voulus par les élus locaux.

cor-hj/cpy/esp

permalink
MAR 19

Nouveau vendredi de manifs pour le climat à travers la France #

3/19/2021, 6:09 PM
Paris, FRA

Plusieurs milliers de personnes, principalement jeunes, ont manifesté vendredi à travers la France pour réclamer des actions déterminées contre le changement climatique, dans le cadre du mouvement Fridays for Future, initié par la militante suédoise Greta Thunberg.

Des rassemblements et défilés, comptant de quelques dizaines à plusieurs milliers de personnes, ont eu lieu à Brest, Lille, Nantes, Lyon, Angers, Montpellier, Rouen, Valence, Toulouse, Annecy, Saint-Brieuc, Strasbourg, Grenoble ou encore Paris, selon des journalistes de l'AFP et des images postées sur les réseaux sociaux par "Youth for Climate France", le mouvement organisateur.

La précarité de la jeunesse causée par la crise sanitaire était également au centre des préoccupation, traduite sur de nombreuses pancartes mêlant les deux thématiques, comme un simple "Je veux un avenir" ou "Ma jeunesse sacrifiée. Mon avenir: +7 degrés".

"Nous devons arrêter de continuer à surproduire et à surconsommer comme nous le faisons, pour que notre génération et les prochaines puissent vivre comme il faut, sans tomber malade en respirant la pollution générée par nos modes de vie actuels", lançait Céleste, lycéenne de 17 ans, venue manifester avec ses amies à Besançon, où étaient rassemblées 350 personnes selon la police.

Comme elle, de nombreux lycéens assumaient de "sécher les cours, pas la planète," alors que des étudiants rappelaient qu'ils n'avaient pu mettre les pieds en cours depuis parfois un an.

"On en a marre qu'il fasse chaud, que tout disparaisse et que ce gouvernement ne fasse rien pour que ça s'arrête", lance Nejma, 16 ans, en classe de seconde et qui défile à Lyon (400 manifestants selon les organisateurs, 150 à 200 pour la préfecture).

A Nantes, les 1.500 manifestants, selon la police, ont rejoint le théâtre Graslin, occupé depuis une dizaine de jours dans le cadre du mouvement de protestation du monde de la culture, scandant "Travaille, consomme et ferme ta gueule" ou "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité".

A Paris, ils étaient 2.200 selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, encadrés par un important dispositif policier. Et beaucoup promettaient de revenir dimanche 28 mars, quand de nombreuses organisations appellent à une manifestation pour une "vraie loi climat", avant l'examen à l'Assemblée nationale d'un projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat, jugé bien trop timide par des nombreux activistes.

burs-so/fmp/dch

permalink
MAR 19

Sortie de Macron perturbée aux Bouffes du Nord: non-lieu pour Taha Bouhafs #

3/19/2021, 5:46 PM
Paris, FRA

Le journaliste Taha Bouhafs, soupçonné d'avoir incité des manifestants à investir en janvier 2020 le théâtre parisien des Bouffes du Nord où Emmanuel Macron assistait à une représentation, a été mis hors de cause par la juge d'instruction, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier.

Dans une ordonnance rendue jeudi dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction a ordonné un non-lieu dans ce dossier, conformément aux réquisitions du parquet de Paris du 21 janvier.

Le vendredi 17 janvier 2020, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, le chef de l'État assiste en compagnie de son épouse Brigitte Macron à une représentation au théâtre parisien des Bouffes du Nord de "La Mouche", de Christian Hecq et Valérie Lesort.

Se trouvant dans la salle, le journaliste Taha Bouhafs, connu pour sa couverture en images des conflits sociaux et par son engagement militant, avait fait un tweet pour évoquer la présence d'Emmanuel Macron et le rassemblement à l'extérieur.

La représentation avait ensuite été brièvement interrompue par l'intrusion de manifestants.

Soupçonné d'avoir incité au rassemblement, Taha Bouhafs avait ensuite été interpellé, sur désignation d'un membre de la sécurité de la présidence, selon l'ordonnance.

Présenté à une juge d'instruction le lendemain, il avait été placé sous le statut de témoin assisté.

Lors de l'interrogatoire, son avocat Me Arié Alimi avait présenté en effet un tweet d'un autre compte, antérieur d'une dizaine de minutes à celui de son client, tendant à le disculper : il annonçait la venue de M. Macron au théâtre et appelait à se rassembler sur place.

"Au regard de ces éléments et particulièrement des publications antérieures à celle de Taha Bouhafs sur les réseaux sociaux ainsi que du contenu du tweet publié par ce dernier, il n'existe pas de charges suffisantes à l'encontre de Taha Bouhafs d'avoir commis les infractions visées", estime la juge.

"Je suis journaliste et j'ai été arrêté sur demande de l'Élysée pour la simple raison que mon travail ne plaît pas à M. Macron" a dénoncé le journaliste.

"Blanchi des accusations mensongères du palais présidentiel", il a annoncé à l'AFP une "plainte contre les services de l'Élysée pour la dénonciation calomnieuse qui a provoqué (son) interpellation, (son) placement en garde à vue et (son) déferrement".

"C'est la liberté de la presse et de l'information qui sort victorieuse. L'Élysée va cependant devoir rendre des comptes", a ajouté son avocat, Me Arié Alimi.

gd/emd/pb

permalink
MAR 19

Bas-Rhin: plainte de la préfète après une fête clandestine dans un nouveau centre commercial #

3/19/2021, 3:03 PM
Strasbourg, FRA

La préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a indiqué vendredi porter plainte auprès de la gendarmerie après une fête clandestine qui s'est déroulée mardi sur les lieux d'un nouveau centre commercial en plein air au nord de Strasbourg.

"La préfète a décidé de porter plainte ce 19 mars auprès des services de la gendarmerie pour mise en danger de la vie d'autrui. Ces comportements ne peuvent pas être tolérés, ces fêtes clandestines étant des vecteurs de contamination", a indiqué la préfecture dans un communiqué.

"L'enquête menée par la gendarmerie se poursuit", a ajouté la préfecture, rappelant qu'il est "indispensable" de respecter "strictement les gestes barrières afin de casser les chaînes de transmission du virus" du Covid-19.

Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dévoilées par France 3 Grand Est, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées, sans masque, autour de DJs dans le nouveau centre commercial à ciel ouvert "Shopping Promenade" qui a ouvert ses portes mercredi.

"Nous n'étions absolument pas au courant. (...) Les ouvriers qui ont construit le site ont fait un apéro qui est devenu un peu trop festif, c'est très malheureux que cela ait pris cette ampleur", a indiqué à l'AFP la direction du groupe Frey, aménageur du centre commercial.

"Très dommageable, car cela n'avait pas lieu d'être", cette "fête", qui, selon les vidéos, a eu lieu sur une place en extérieur du centre commercial, n'a entraîné aucune dégradation, a indiqué la direction, prête à collaborer avec la gendarmerie pour "une fin rapide" de l'enquête.

maj/bdx/mpm

FREY

permalink
MAR 19

Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #

3/19/2021, 2:08 PM
Bordeaux, FRA

La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "black blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux.

Une importante opération de police avait été menée peu avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre la fin 2018 et le début 2019, par de violents heurts.

Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux" : acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...

Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.

Présentés comme des "black blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres départements, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure désormais vidée de sa substance après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.

Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (sauf un PV) en jugeant la procédure illégale.

Cette décision est définitive puisque le parquet général de la cour d'appel a fait savoir à l'AFP qu'il ne formerait pas de pourvoi.

L'affaire était partie de la découverte, dans la nuit du 6 au 7 décembre, de tags "ACAB" ("All cops are Bastards"), tout frais, sur des murs du Bouscat. "Un rapprochement" avait alors été fait entre ces tags et "l'envoi depuis plusieurs jours de courriers anonymes (...) à des CRS menaçant la vie de ces policiers et leurs familles", expliquait à l'époque le parquet. Entre-temps, la police avait été informée de la réunion d'un groupe de "black blocs" au Bouscat, à 1,5 km des tags.

Cette "dénonciation anonyme", associée au contexte de menaces écrites, a amené la police à suspecter le groupe d'être "les auteurs des dégradations et outrages" nocturnes et "également" les "membres d'une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des exactions" lors de la manifestation, selon un PV policier cité par la cour d'appel. Sur la base de ces soupçons, une enquête de flagrance, qui donne des pouvoirs étendus à la police, avait alors été ouverte de ces chefs.

Mais pour la cour d'appel, cette procédure était illégale car elle reposait sur une "dénonciation anonyme" qui "ne saurait constituer un indice apparent d'un comportement délictueux" justifiant de mettre en oeuvre des "mesures coercitives" : la perquisition suivie des interpellations.

"C'est en réalité sur la foi d'un simple renseignement recueilli au cours d'une enquête d'environnement, dont l'origine n'a pas été commmuniquée et dont le contenu n'a pas été consigné", que l'enquête a été déclenchée, soulignent les magistrats.

Le lien, entre les tags et les occupants "dénoncés comme des black blocs", "n'a constitué qu'une simple conjecture", précisent-ils. Avant d'ajouter que le matériel découvert au Bouscat n'est pas "susceptible(s) de conférer a posteriori un caractère régulier à des mesures hautement coercitives".

"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.

nal-bl/pjl/bma

permalink
MAR 19

Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #

3/19/2021, 10:15 AM
Bordeaux, FRA

La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "blacks blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux.

Une importante opération de police avait été menée peu avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre la fin 2018 et le début 2019, par de violents heurts.

Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux": acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...

Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.

Présentés comme des "blacks blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres départements, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure désormais vidée de sa substance après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.

Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (sauf un PV) en jugeant la procédure illégale.

L'affaire était partie de la découverte, dans la nuit du 6 au 7 décembre, de tags "ACAB" ("All cops are Bastards"), tout frais, sur des murs du Bouscat. "Un rapprochement" avait alors été fait entre ces tags et "l'envoi depuis plusieurs jours de courriers anonymes (...) à des CRS menaçant la vie de ces policiers et leurs familles", expliquait à l'époque le parquet. Entretemps, la police avait été informée de la réunion d'un groupe de "black blocs" au Bouscat, à 1,5 km des tags.

Cette "dénonciation anonyme", associée au contexte de menaces écrites, devait amener la police à suspecter le groupe d'être "les auteurs des dégradations et outrages" nocturnes et "également" les "membres d'une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des exactions" lors de la manifestation, selon un PV policier cité par la cour d'appel. Sur la base de ces soupçons, une enquête de flagrance, qui donne des pouvoirs étendus à la police, avait alors été ouverte de ces chefs.

Problème pour la cour d'appel: cette procédure était illégale car elle reposait sur une "dénonciation anonyme" qui "ne saurait constituer un indice apparent d'un comportement délictueux" justifiant de mettre en oeuvre des "mesures coercitives" - la perquisition suivie des interpellations.

"C'est en réalité sur la foi d'un simple renseignement recueilli au cours d'une enquête d'environnement, dont l'origine n'a pas été commmuniquée et dont le contenu n'a pas été consigné", que l'enquête a été déclenchée, soulignent les magistrats.

Le lien, entre les tags et les occupants "dénoncés comme des blacks blocs", "n'a constitué qu'une simple conjecture", enfoncent-ils. Avant d'ajouter: le matériel découvert au Bouscat n'est pas "susceptible(s) de conférer a posteriori un caractère régulier à des mesures hautement coercitives".

"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.

nal-bl/pjl/or

permalink
MAR 19

Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #

3/19/2021, 8:52 AM
Bordeaux, FRA

La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités la quasi totalité de l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "blacks blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux. Une importante opération de police avait été menée moins de 2 heures avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre fin 2018 et début 2019, par de violents heurts.

Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux": acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...

Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient bien se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.

Présentés comme des "blacks blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres régions, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure qui se retrouve désormais vidée de sa substance, après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux.

Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (à l'exception d'un PV), en jugeant la procédure illégale car légitimée par la police "en réalité sur la foi d'un simple renseignement" (anonyme) qui ne pouvait "constituer un indice apparent d'un comportement délictueux".

"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux avec cette perquisition est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.

nal-bl/pjl/or

permalink
MAR 18

Retraites: l'intersyndicale appelle à une journée de manifestation le 31 mars #

3/18/2021, 6:59 PM
Paris, FRA

Augmentation des pensions, prise en charge de la perte d'autonomie, vaccins pour tous: neuf organisations syndicales et associations de retraités appellent à "une journée nationale de rassemblements, d'actions et de manifestations dans tous les territoires" le 31 mars.

Face au blocage des pensions, à l'augmentation de la fiscalité et à l'explosion des prix, "l'augmentation des pensions pour vivre décemment est une urgence", déclarent CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, Ensemble et solidaires, FGR-FP et LSR dans un communiqué commun.

Ces organisations syndicales et associations réclament également "une vaccination de toutes et de tous" et "la levée de la propriété privée sur les brevets de vaccins". Ainsi que la reconnaissance dans la branche maladie de la Sécurité sociale - avec un financement par les cotisations sociales - de la prise en charge de la perte d'autonomie.

lc/bfa/caz

permalink
MAR 18

SNCF: rassemblement pour soutenir des agents de maintenance en grève #

3/18/2021, 4:55 PM
Paris, FRA

Plusieurs dizaines de personnes, réunies à l'appel de SUD-Rail, sont venues jeudi devant la gare du Nord, à Paris, soutenir des agents de la SNCF, chargés de la maintenance des voies, en grève depuis deux mois, a constaté une journaliste de l'AFP.

Avec cette mobilisation débutée le 18 janvier, à raison d'une heure de débrayage nocturne, ces cheminots réclament une amélioration de leurs salaires et conditions de travail, réalisé essentiellement de nuit, a indiqué à l'AFP Anasse Kazib, de SUD-Rail.

Le mouvement concerne une quarantaine de cheminots, dont une trentaine actuellement en grève, chargés de "l'entretien des voies de la gare, de la maintenance et de la surveillance du réseau", un travail "important pour la sécurité ferroviaire", exécuté par des agents dont le salaire oscille "entre 1.600 et 1.900 euros net, avec les primes, au minimum 1.200 euros sans les primes", a souligné M. Kazib.

"Ils ont travaillé pendant le confinement, et même encore plus que d'habitude car il y avait moins de trains en circulation", ce qui a permis de "rattraper du travail" en retard sur les voies, a-t-il ajouté. Ces agents n'ont "pas d'évolution salariale", "travaillent dans des tunnels envahis par les rats", rapportent chez eux "des punaises, des cafards", et utilisent "du matériel obsolète", a-t-il énuméré.

Au micro devant les manifestants, le syndicaliste promet que "cette bataille-là va se solder par une victoire". "La grève continue, elle ne fait que commencer", assure-t-il.

Entré à la SNCF en 2017, Younes Barberrih, "technicien de la voie ferrée" de 25 ans, est gréviste depuis le début du mouvement. "Notre directeur d'établissement nous a promis une prime. Un an après, pas de nouvelles, rien n'a bougé. On a décidé de débrayer. Pour nos conditions de travail et une compensation financière qu'on mérite", raconte-t-il à l'AFP.

Le conflit s'est aussi déplacé devant le tribunal judiciaire de Bobigny, qui a donné raison en référé à SUD-Rail la semaine dernière. Le syndicat poursuivait la direction qui avait modifié les plannings des grévistes, les affectant en travail de jour et les remplaçant la nuit par une entreprise extérieure.

Le tribunal a ordonné à la SNCF de "réaffecter les agents" concernés "sur leurs horaires habituels de travail" et de "ne pas affecter de jour plus d'agents" que prévu dans le planning "initial", selon l'ordonnance de référé consultée par l'AFP.

er/bfa/mpm

permalink
MAR 18

Un millier de salariés défilent à Roissy pour la défense de leurs emplois #

3/18/2021, 3:04 PM
Aéroport de Roissy, FRA

"Air France a eu sept milliards, tant mieux pour eux, mais nous aussi on a besoin d'aide". Un millier de bagagistes, agents d'entretiens et autres travailleurs de l'ombre de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle ont défilé jeudi sur la plateforme aéroportuaire, durement frappée par la crise du covid.

"C'est une bombe sociale qui s'annonce", insiste Abdelaziz Nacer, secrétaire général du syndicat des transports et des activités aéroportuaires sur les aéroports parisiens (Staaap).

Le 2 mars, invité de l'émission Quotidien, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet avançait le chiffre de 30.000 destructions d'emploi probables à Roissy-CDG sur les 90.000 que compte la plateforme.

Outre les mastodontes Air France et ADP qui ont chacun mis en place des plans sociaux conséquents, une myriade de sous-traitants, hôtels, ou petits commerces commencent eux aussi à licencier pour faire face à la crise.

"La sous-traitance, c'est la partie immergée de l'iceberg, sans sous-traitants, l'aéroport ne tourne pas", explique Abdelaziz Nacer. Il affirme qu'Il y a actuellement "plus de trente plans sociaux sur la table" et que 800 licenciements ont déjà eu lieu dans ces petites sociétés.

"Ce sont des salariés qui n'ont connu que ça, l'aérien, pendant 25 ou 30 ans", assure-t-il, précisant que beaucoup des personnes employées à Roissy vivent en Seine-Saint-Denis ou dans le Val d'Oise, des départements déjà très fragilisés sur le plan de l'emploi.

Dans le cortège, qui a défilé dans le froid depuis le terminal 2E à travers un aéroport déserté par ses passagers, des salariés de tous horizons.

Il y avait ceux de Servair, traiteur spécialisé dans la préparation de plateaux-repas et dont les salariés n'ont pas travaillé depuis un an; ceux du Hilton, dont l'établissement tourne à peine à 30% de ses capacités; ou encore de CBS, bagagiste en pleine déconfiture qui s'apprête à se séparer de près de la moitié de ses salariés.

"Au niveau bagagiste, ça va faire très mal", dit craindre Nicolas Huard, employé chez CBS. Sa société est en liquidation judiciaire et deux offres de reprise sont à l'étude, avec 195 voire 315 licenciements à la clef, sur 435.

"Chez Air France ou ADP, ils partent dans des conditions très avantageuse. Pour nous, ce sera les AGS (garantie des salaires) et le strict minimum", peste-t-il. "On est les premiers mais il y en aura d'autres après nous", prédit Nicolas Huard, annonçant "beaucoup de casse en 2021".

Chez Hilton, la direction veut supprimer 53 postes sur les 138 de l'hôtel. "C'est pas normal que l'État verse nos salaires et que derrière il y ait un PSE (plan de sauvegarde l'emploi)", s'indigne Mohamed Marni, élu CFDT au CSE et au chômage partiel avec 20% de salaire en moins depuis un an.

Il voit dans la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 "une aubaine" saisie par les patrons "pour dégraisser les effectifs et embaucher des personnes plus précaires et polyvalentes", afin de remplacer les anciens comme lui, qui travaille au Hilton depuis 20 ans.

Sur une banderole géante tendue devant la porte 17 du terminal 2E, la CGT de Servair interroge: "où vont les sept milliards d'euros ?", en référence aux aides de l'État accordées à Air France.

Nicolas Huard, dont la société CBS est sous contrat avec Air France jusqu'à novembre prochain, attend d'ailleurs un geste de la compagnie et un engagement sur le plus long terme.

Car malgré cette aide reçue, "Air France ne joue pas le jeu: ça fait 28 ans qu'on travaille pour eux et ils nous laissent tomber", lâche, dépité, le bagagiste.

agu/lum/dch

AEROPORTS DE PARIS

CBS CORPORATION

AIR FRANCE-KLM

permalink
MAR 18

Marriott: 168 emplois menacés à l'hôtel Westin Vendôme #

3/18/2021, 1:51 PM
Paris, FRA

Un plan de sauvegarde de l'emploi au sein du Westin Vendôme, prestigieux hôtel parisien de la galaxie Marriott, menace 168 des quelques 350 salariés, rassemblés pour le troisième jeudi d'affilée devant l'établissement pour manifester contre une direction accusée de faire la sourde oreille.

"Depuis l'annonce du PSE le 7 janvier, il n'y a aucune avancée. Nous n'avons eu aucune rencontre avec la direction", regrette David Kharoubi, délégué syndical suppléant (HCRCT-FO).

"C'est un hôtel administré par Marriott mais le propriétaire des murs c'est le fonds britannique Henderson Park depuis fin 2018, précise-t-il. Le nouveau propriétaire avait prévu de gros travaux nécessitant peut-être une fermeture totale temporaire mais c'est un hôtel qui fonctionne très bien sinon".

L'hôtel de 440 chambres a rouvert progressivement le 26 juin mais il est de nouveau fermé depuis le 18 novembre, le personnel étant en chômage partiel.

Ce jeudi, une cinquantaine de personnes se sont massées devant les portes de l'hôtel fermé, bombardées de confettis et recouvertes d'affiches, certaines tapant sur des casseroles.

"Henderson et Marriott main dans la main pour virer les salariés du jour au lendemain", était-il écrit sur l'une des affiches.

Les manifestants ont été rejoints par des salariés d'autres hôtels en difficultés comme le Méridien Etoile ou encore par une délégation de femmes de chambres de l'Ibis Batignolles, en grève depuis juillet 2019 pour obtenir leur intégration dans le groupe Accor.

"Tout le service d'hébergement va être licencié pour être confié à un sous-traitant. C'est inacceptable. Il faut se battre contre le bulldozer Marriott. Nous devons mener des actions communes pour faire reculer le patronat de l'hôtellerie", a déclaré Claude Levy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques).

"Selon notre expert comptable qui s'est entretenu hier avec un représentant d'Henderson Park, le PSE n'est pas justifié. Derrière ce PSE se cache quelque chose d'autre. On propose d'aller jeudi prochain dans un hôtel ouvert de la chaîne pour se faire plus entendre", a prévenu Yamina Bellhamer, secrétaire adjointe du CSE.

Selon elle, le député (LREM) Sylvain Maillard, passé par hasard devant l'hôtel lors du premier jeudi, a proposé de recevoir une délégation à l'Assemblée nationale.

"Pour la direction, l'activité ne reprendra pas avant 2024 et cela justifie le licenciement de 168 salariés", conclut Iba Konté, membre CFDT du CSE.

Interrogée, la direction de l'hôtel a fait savoir qu'elle ne commentait pas un PSE en cours.

cd/cel/caz

MARRIOTT INTERNATIONAL

ACCOR

permalink
MAR 18

Strasbourg: manifestation contre l'implantation de Huawei en Alsace #

3/18/2021, 1:43 PM
Strasbourg, FRA

Environ 150 personnes, selon les organisateurs et la préfecture, ont manifesté jeudi devant le conseil régional du Grand Est à Strasbourg contre l'implantation prévue en 2023 en Alsace d'une usine Huawei, dénonçant les liens entre le géant chinois des télécoms et Pékin.

Les manifestants avaient répondu à l'appel d'associations de défense des droits de l'homme en Chine contre l'implantation à Brumath (Bas-Rhin) du premier site de production d'équipements hors de Chine de Huawei, consacré notamment à la 5G, qui devrait permettre la création à terme de 500 emplois directs.

Ils se sont rassemblés face au conseil régional, brandissant des drapeaux tibétains ou des pancartes proclamant "Huawei = persécution des Ouïghours" ou encore "Pas d'usine Huawei en Alsace".

Les équipements liés à la 5G "vont nécessiter le pillage de beaucoup de ressources naturelles", s'est inquiétée Brigitte Guiraud, présidente de l'Association Initiative Citoyenne, organisatrice du rassemblement.

Elle a pointé de possibles risques pour la "sécurité nationale", alors que l'implantation du site est prévue à proximité de sites militaires de renseignement.

"Huawei n'est pas une entreprise indépendante" car derrière, "il y a le régime du Parti communiste chinois", a-t-elle dit à l'AFP, dénonçant la répression par Pékin de la minorité musulmane des "Ouïghours, des Tibétains, des Mongols" ou celle des membres du mouvement spirituel Falun Gong.

Les manifestants ont adressé une "lettre ouverte" à Jean Rottner, le président LR de la Région Grand Est qui a beaucoup oeuvré pour la venue du géant chinois en Alsace.

Dans sa réponse consultée par l'AFP, M. Rottner leur a assuré être lui "aussi préoccupé" par la situation des Ouïghours. Il a annoncé un "moratoire" de la Région sur les "coopérations à venir avec la Chine".

Huawei n'a bénéficié "d'aucun traitement de faveur", a assuré M. Rottner, rappelant que le versement de la subvention publique promise n'aura lieu que si Huawei réalise ses "investissements industriels" en Alsace.

Dans un communiqué, Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, a appelé "à la fin de la répression" des Ouïghours et "à la prise en compte" de cette répression "dans les décisions publiques". L'élue s'était montrée réticente à l'implantation de Huawei près de Strasbourg, un temps évoquée, avant que le choix ne se porte sur Brumath.

Les manifestants devaient ensuite se rendre devant l'Institut Confucius de Strasbourg, l'un des 17 en France, qu'ils pointent comme un "outil de propagande et d'infiltration" de Pékin.

dsa/bdx/dch

permalink
MAR 18

Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé #

3/18/2021, 1:09 PM
Orléans, FRA

Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.

L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.

Mercredi soir, pour éviter de nouvelles émeutes, un dispositif de maintien l'ordre exceptionnel avait été mis en place à Blois avec renforts de police, gendarmes mobiles, CRS.

"Il n'y a jamais eu de déploiement de cette ampleur. Pour l'instant, c'est calme. Nous avons des patrouilles permanentes", avait expliqué dans la soirée à l'AFP le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau. La nuit s'est finalement déroulée dans le calme.

Selon une source policière, le même dispositif sera de nouveau déployé jeudi soir.

mam-gvy/lg/nm

permalink
MAR 18

Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé (parquet) #

3/18/2021, 12:54 PM
Orléans, FRA

Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.

L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.

mam-gvy/lg/nm

permalink
MAR 18

150 ans après, l'héritage compliqué de la Commune de Paris #

3/18/2021, 11:59 AM

Elle est pour la gauche un rêve de République sociale, la pionnière de la révolution ouvrière. Pour la droite, un moment d'égarement de la rue et un épisode de violences. La Commune de Paris secoua le monde pendant 72 jours et se finit dans le sang. Il y a 150 ans. Elle fait encore débat aujourd'hui.

Le 18 mars 1871, excédés et affamés par le siège prussien, les habitants des quartiers populaires du Nord et de l'Est de Paris se révoltent contre le gouvernement de la IIIe République. Ils instaurent la "Commune de Paris" et adoptent plusieurs mesures emblématiques comme l'égalité salariale hommes-femmes ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Après 9 semaines de lutte, l'expérience des "Communards" est liquidée par les autorités, les "Versaillais", lors de la "Semaine sanglante", pour laquelle les estimations sérieuses varient, pour l'historien Eric Fournier, entre 7.000 et 20.000 morts.

Est-ce un "triste moment de guerre civile" comme le dit la droite parisienne ou "72 jours exceptionnels" d'avancées sociales quand le peuple se libère et se fédère, comme le pense la gauche radicale ?

"La droite n'est pas fière des massacres de la Semaine sanglante. La gauche parlementaire ne sait trop que faire d'un gouvernement qui fit sécession de l'Assemblée nationale (...) Il n'y a qu'à l'extrême gauche que l'événement est salué", résume l'historien Pierre Vesperini dans "Philosophie magazine".

Jeudi commence un programme de commémorations organisé notamment par la Mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo à la tête d'une coalition de gauche, au grand dam de la droite.

"Commémorer oui, célébrer non", dénonce l'élu de droite Rudolph Granier. "C'est quand même un moment où, dans Paris, des Parisiens ont été assassinés par d'autres Parisiens" estime un autre élu de droite, Antoine Beauquier à quelques jours du début des commémorations.

La gauche y voit elle le creuset de l'émancipation du prolétariat et "le premier modèle d'auto-organisation populaire", selon les mots du chef de file de l'extrême-gauche française, Jean-Luc Mélenchon.

"La Commune représente la plus importante présence dans l'histoire de France d'ouvriers dans une assemblée représentative", relève l'historienne Mathilde Larrère.

C'est cette prise en main par le prolétariat que loue la gauche révolutionnaire. "Le souvenir des combattants de la Commune n'est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l'est par le prolétariat du monde entier" écrivait Lénine en 1911. C'était "un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l'asservissement et l'exploitation" selon lui.

La Commune, ce ne furent certes pas les "Dix jours qui ébranlèrent le monde", selon la célèbre formule de John Reed pour qualifier la Révolution russe d'octobre 1917. Mais elle n'en fut pas moins un évènement mondial sur lequel les yeux des cinq continents se sont rivés.

"Ainsi la Commune occupe 75% des mots qui circulent sur le réseau de l'agence Reuters la semaine du 18 mars, ce qui signifie que l'attention est immédiate et non seulement liée à la semaine sanglante. Elle est donc suivie heure par heure dans toute l'Europe, mais bien au-delà, jusqu'en Inde ou en Australie ou aussi au Mexique ou aux Etats-Unis", explique l'historien Quentin Deluermoz, auteur de "Commune(s)" chez Seuil.

Aujourd'hui, l'héritage est incertain, même s'il est encore revendiqué sur certaines banderoles dans les rassemblements d'extrême gauche ou récemment chez certains "gilets jaunes", ce mouvement de révolte populaire qui a secoué la France en 2018 et 2019, donnant lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.

"Ce qui est assez drôle, c'est que beaucoup du programme de la Commune de 1871 est devenu totalement courant et banal", relève l'historienne Alice de Charentenay.

L'historien Pierre Nora estime que quand le président Pompidou s'est incliné en 1971 devant le "mur des fédérés", au cimetière du Père Lachaise, cela signifiait que "la mémoire ouvrière était morte dans son inspiration révolutionnaire propre et qu'elle ne menaçait plus rien".

Pour autant, "beaucoup de gens (...) utilisent encore aujourd'hui" le slogan "La Commune n'est pas morte", estime Mme de Charentenay.

"Les +gilets jaunes+ sont en effet les descendants directs des Parisiens de 1871. Ici comme alors, on a affaire à un soulèvement de la misère - on veut vivre dignement -, et à un soulèvement éthico-politique - on veut la démocratie", estime M. Vesperini.

En face, le préfet de police Didier Lallement, figure de proue de l'action policière contre les Gilets Jaunes s'est lui-même comparé à celui qui a réprimé la Commune. Selon le journal Le Monde, il aurait un jour déclaré "Il faut avoir son Galliffet", en référence au général Gaston de Galliffet, entré dans l'Histoire pour avoir dirigé la répression de la "semaine sanglante".

Pour autant, malgré ces débats, malgré cette portée mondiale, la Commune reste relativement méconnue des Français, peu mise en valeur dans les programmes scolaires. "La Commune est un objet difficile, compliqué" dont l'enseignement incomplet traduit une "volonté d'oubli" et une "gêne".

bur-fz/cf/ia

permalink