Corruption: perquisition chez un ministre proche du chancelier autrichien #
Le domicile du ministre autrichien des Finances, proche du chancelier Sebastian Kurz, a été perquisitionné jeudi, la justice le soupçonnant d'être impliqué dans le financement occulte du parti conservateur par le géant mondial des jeux d'argent Novomatic.
Le parquet a annoncé dans un communiqué mener une enquête pour "corruption" contre le ministre des Finances Gernot Blümel et deux autres personnes.
Des inspections "ont été menées dans plusieurs lieux privés et entreprises", a-t-il ajouté.
"On m'a informé que je faisais partie de la liste des suspects (...) et j'ai fourni tous les documents et supports informatiques nécessaires au cours de la perquisition", a confirmé l'homme politique de 39 ans, qui rejette fermement les allégations, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Le bureau des procureurs a expliqué que "les investigations se fondent sur le soupçon que le responsable d'une société de jeux de hasard a proposé des dons à un parti politique, en échange d'un soutien apporté par les fonctionnaires de la République d'Autriche à l'entreprise, dans le cadre d'une menace de redressement fiscal à l'étranger".
Selon le journal Der Standard, cette proposition concernait l'Italie et remonterait à 2017. M. Kurz, qui est devenu président de la formation conservatrice ÖVP cette année-là, était alors ministre des Affaires étrangères, tandis que M. Blümel dirigeait la section de Vienne.
"Aucun don n'a été accepté de la part de Novomatic", a affirmé M. Blümel, qui avait récemment brigué, sans succès, la mairie de Vienne.
En début de soirée, il a exclu de démissionner, comme le réclamait l'opposition, tous partis confondus.
"C'est évidemment une situation inconfortable, je prends cela très au sérieux", a-t-il déclaré lors d'un bref point presse. "Je ne répondrai certainement pas à de tels appels (à la démission)", a-t-il ajouté.
L'affaire fait suite au séisme politique de "l'Ibizagate".
En mai 2019, quand les conservateurs dirigeaient encore le pays en coalition avec l'extrême droite, une vidéo montrant le vice-chancelier Heinz-Christian Strache négocier des financements occultes avec une oligarque avait été rendue publique.
Au cours de cet entretien, il avait déclaré: "Novomatic paye tout le monde". L'entreprise a depuis démenti toute pratique illégale et M. Strache a retiré ces propos, mais la justice a ouvert des enquêtes.
La vidéo avait provoqué la chute du gouvernement.
Sebastian Kurz est revenu au pouvoir en janvier 2020, cette fois avec les écologistes, après être arrivé largement en tête de législatives anticipées.
Novomatic, basé à Gumpoldskirchen, non loin de Vienne, se présente sur son site internet comme l'un des plus grands groupes de jeu d'argent au monde, avec un chiffre d'affaires d'environ 2,6 milliards d'euros en 2019.
Fondé en 1980, il est présent dans une cinquantaine de pays et vend des équipements de jeu (machines à sous notamment) dans le monde entier.
bg/anb/oaa
Financement politique occulte: perquisition chez un ministre proche du chancelier autrichien #
Le domicile du ministre autrichien des Finances, proche du chancelier Sebastian Kurz, a été perquisitionné jeudi, la justice le soupçonnant d'être impliqué dans le financement occulte du parti conservateur par le géant mondial des jeux d'argent Novomatic.
Le parquet a annoncé dans un communiqué mener une enquête pour "corruption" contre le ministre des Finances Gernot Blümel et deux autres personnes.
Des inspections "ont été menées dans plusieurs lieux privés et entreprises", a-t-il ajouté.
"On m'a informé que je faisais partie de la liste des suspects (...) et j'ai fourni tous les documents et supports informatiques nécessaires au cours de la perquisition", a confirmé l'homme politique de 39 ans, qui rejette fermement les allégations, dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Les investigations se fondent sur le soupçon que le responsable d'une société de jeux de hasard a proposé des dons à un parti politique, en échange d'un soutien apporté par les fonctionnaires de la République d'Autriche à l'entreprise, dans le cadre d'une menace de redressement fiscal à l'étranger", a expliqué le bureau des procureurs.
Selon le journal Der Standard, cette proposition concernait l'Italie et remonterait à 2017. M. Kurz, qui est devenu président de la formation conservatrice ÖVP cette année-là, était alors ministre des Affaires étrangères, tandis que M. Blümel dirigeait la section de Vienne.
"Aucun don n'a été accepté de la part de Novomatic", a tranché M. Blümel, qui a récemment brigué, sans succès, la mairie de Vienne.
L'opposition, tous partis confondus, a immédiatement réclamé la démission du ministre.
L'affaire fait suite au séisme politique de "l'Ibizagate".
En mai 2019, quand les conservateurs dirigeaient encore le pays en coalition avec l'extrême droite, une vidéo montrant le vice-chancelier Heinz-Christian Strache négocier des financements occultes avec une oligarque avait été rendue publique.
Au cours de cet entretien, il avait déclaré: "Novomatic paye tout le monde". L'entreprise a depuis démenti toute pratique illégale et M. Strache a retiré ces propos, mais la justice a ouvert des enquêtes.
La vidéo avait provoqué la chute du gouvernement.
Sebastian Kurz est revenu au pouvoir en janvier 2020, cette fois avec les écologistes, après être arrivé largement en tête de législatives anticipées.
Novomatic, basé à Gumpoldskirchen, non loin de Vienne, se présente sur son site internet comme l'un des plus grands groupes de jeu d'argent au monde, avec un chiffre d'affaires d'environ 2,6 milliards d'euros en 2019.
Fondé en 1980, il est présent dans une cinquantaine de pays et vend des équipements de jeu (machines à sous notamment) dans le monde entier.
bg/anb/mba
Attentat de Vienne: un rapport réclame une réforme du renseignement #
Il faut réformer "rapidement" les renseignements autrichiens, accusés d'avoir négligé des informations qui auraient pu permettre de détecter la dangerosité de l'assaillant de l'attentat de Vienne, selon le rapport d'une commission d'enquête rendu public mercredi.
L'attaque "a révélé (...) de graves lacunes dans la lutte contre les infractions terroristes", souligne ce document d'un groupe d'experts présidé par une avocate pénaliste.
Ce rapport de 29 pages pointe "des problèmes d'échange d'informations et d'organisation dans l'appareil sécuritaire" de l'Autriche, un pays neutre épargné par la menace jihadiste avant cette attaque qui a fait quatre morts le 2 novembre dans la capitale.
Les renseignements (BVT) avaient été informés par les services de pays voisins d'un projet d'achat de munitions par l'assaillant quelques mois avant l'attentat, ainsi que d'une réunion avec d'autres jihadistes, sans que cela ne soit suivi d'effet.
"Une restructuration du BVT, annoncée à plusieurs reprises, doit maintenant être mise en oeuvre sans plus de délai et de manière transparente", écrivent les experts.
Le texte pointe une structure en sous-effectif chronique et l'impact déstabilisateur de perquisitions menées au siège en 2018, sous l'autorité du précédent ministre d'extrême droite, Herbert Kickl.
Ordonnée par le parquet financier dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds visant des membres du BVT, la perquisition aurait en réalité abouti à la saisie de documents liés à la lutte contre l'extrémisme de droite.
Sur le volet justice, les experts évoquent des failles dans le suivi de l'assaillant, qui avait été condamné en 2018 pour avoir tenté de rallier les rangs du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Pas la peine pour autant, selon le rapport, de renforcer l'arsenal législatif, alors que le chancelier conservateur Sebastian Kurz veut spécifiquement cibler "l'extrémisme religieux".
Le programme de déradicalisation, confié à une association appelée Derad, doit être mieux structuré et financé, notent les auteurs.
"Le rapport montre combien il est important (...) de séparer la partie renseignement de la partie police", a réagi le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer.
"Il nous faut une réforme pour construire une nouvelle structure efficace ayant appris de ses erreurs", a-t-il ajouté devant des journalistes.
De son côté, l'opposition sociale-démocrate a exigé "une clarification immédiate et complète des informations dont disposaient le ministre avant l'attentat".
Selon elle, la commission a été "manifestement entravée dans son travail", ce qui est un "un scandale absolu devant avoir des conséquences".
anb-bg/mr